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EAN : 9781021010773
Tallandier (04/06/2015)
4.38/5   47 notes
Résumé :
Racontée par un témoin survivant, l’explosion de la première bombe nucléaire prend effectivement toute son ampleur et tout son sens.

Le docteur Hachiya écrit, au jour le jour, dans un style dépouillé et d’une poignante humanité, ce qui s’est passé dans la ville entre le matin tragique du 6août 1945 et l’arrivée des troupes d’occupation américaines.

Document vécu d’une valeur inestimable puisque l’auteur, grièvement blessé par la bombe... >Voir plus
Que lire après Journal d'Hiroshima : 6 août-30 septembre 1945Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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6 août 1945, 8 h 15 du matin, trois B12 américains traçaient dans le ciel d'Hiroshima. Les habitants n'avaient encore jamais subi de raid aérien depuis le début de la guerre alors bien qu'en alerte, le faible nombre d'avions ne les a pas inquiétés.
Ils se trompaient.

L'un des trois bombardiers, baptisé Enola Gay, transportait dans ses soutes une bombe à l'uranium de 4.5 tonnes équivalant à 15 000 tonnes de TNT.
Le bébé avait un petit nom, Little Boy, et c'était la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'un engin d'une telle capacité avait été conçu afin de détruire une population civile.

Hiroshima n'était plus qu'un immense brasier et les victimes innombrables.

Officiellement Truman et son État-Major avaient voulu frapper fort parce qu'ils n'entrevoyaient pas la fin du conflit avant 1946 et la bombe atomique sur Hiroshima devait être le moyen le plus efficace pour mettre un terme à une guerre qui s'avérait trop coûteuse du côté des alliés.

Les Américains avaient sélectionné plusieurs villes, dont Yokohama et Kyoto, dans le but de frapper un lieu fortement lié à l'histoire du Japon et à ses traditions religieuses, dans l'espoir de provoquer une réaction puissante au sein de la population civile, pour obliger les militaires nippons à capituler.

Centre de communication, lieu de stockage et de rassemblement des troupes, avec son château qui abritait le quartier général de la deuxième armée générale, Hiroshima était une cible idéale.

Étant donné qu'elle n'avait jamais été bombardée, il était plus facile aux militaires d'observer la puissance destructrice de la bombe...

À noter qu'une fois que ce bombardement spectaculaire fut connu, il a été approuvé par tous les dirigeants du monde occidental.
Seules quelques voix discordantes et isolées, comme celle de Camus en France, osèrent afficher leur réprobation.

*
Je me dois de préciser que tout ce qui précède est constitué de quelques phrases de la préface du livre.
*

Le docteur Hachiya, directeur de l'hôpital des Communications d'Hiroshima, qui résidait à 1.5 km de l'épicentre de l'explosion, émergeait d'une nuit de garde.

Vêtu d'un caleçon et d'un t-shirt, il était étendu sur le sol du séjour de sa maison, quand un puissant éclair de lumière le fit tressaillir. Un second éclair succéda au premier.

Le paysage ensoleillé devint sombre et brumeux, la maison commença à s'écrouler. le docteur réussit à sortir dans le jardin malgré les gravats.

Une fois dehors, il constata ses multiples blessures (il en fut dénombré 150 par la suite), dont certaines très graves.
Victime d'un immense sentiment de faiblesse, à sa grande stupeur, il vit qu'il était complètement nu.

Sa femme émergea des ruines de la maison, et ils se rendirent à l'hôpital, affrontant la chaleur et contournant les multiples obstacles, faisant fi de leurs blessures et leur affaiblissement général.
Mettre un pied devant l'autre relevait presque de l'exploit.

Malgré son état plus que préoccupant, Michihiko Hachiya eut la présence d'esprit et le courage de coucher sur le papier, sous la forme d'un journal, tout ce qu'il a vécu et constaté du 6 août au 30 septembre 1945.

Ce journal n'était pas destiné à être publié sous forme de livre et c'est une grande chance que l'un de ses lecteurs en ait eu l'idée.
Après une traduction pointilleuse et respectueuse du récit d'origine, ces écrits ont pu être distribués à travers le monde.

Et c'est ainsi que par l'intermédiaire de mon ami Piwai qui en a rédigé une critique, ce témoignage m'est arrivé entre les mains.

J'ai mis un moment à lire ce Journal qui fourmille de détails sur tous les symptômes et toutes les maladies qui ont touché cette population.

Le docteur n'est pas avare non plus en descriptions du "paysage" et des conditions d'hébergement et de soins dans l'établissement hospitalier.

Je ne dirais pas que ma lecture fut agréable, mais par contre, excessivement poignante.

J'ai passé ces journées en immersion totale, embarquée dans un récit fluide, passionnant et instructif, en compagnie de personnalités très attachantes.

Fut un temps, on parlait souvent d'Hiroshima et de Nagasaki, sans disposer de détails précis. La "lacune" est comblée.

Un grand merci à ce docteur qui, malgré l'horreur, la douleur, la fatigue, l'affaiblissement (tous les médecins qui l'ont soigné pensaient qu'il ne s'en sortirait pas), a trouvé le courage d'écrire jour après jour, dans le but de laisser un témoignage au reste du monde.

.
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Journal du chaos, d'un médecin japonais, au coeur de l'inenvisageable, de l'indescriptible, les conséquences humaines immédiates de l'explosion de "Little Boy" au dessus d'Hiroshima le 06 août 1945.
Le chroniqueur, médecin présent ce jour qui marquera L Histoire, survit à l'indescriptible, et, malade et soignant, reste accomplir son devoir sur site.

Son journal est LE temoignage brut et glaçant de l'horreur vécue, description fataliste, desincarnée, quasi clinique, des jours d'après le Jour durant lesquels survit et s'organise cette population livrée à son destin.
Quelques jours après "Fat Man" écrasera Nagasaki.

À l'époque de la guerre vidéo ou réelle aseptisée, au même titre qu'"A l'ouest rien de nouveau " ou le début du film "Il faut sauver le soldat Ryan", un témoignage à diffuser lors des cours d'Histoire au collège, afin d'enseigner ce qu'est vraiment la ,sale, guerre.

Bravo à la collection Texto de publier ces ouvrages sortant de l'ordinaire.
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Avec ce journal, je peux vous recommander une lecture pour ceux qui voudraient découvrir la vie, la survie, la mort des habitants d'Hiroshima juste après la bombe, mais qui seraient rebutés par la lecture d'un manga.

Comme "Gen d'Hiroshima" c'est un témoignage de première main. Il y a cependant des différences fondamentales :

- Gen d'Hiroshima est un manga qui vous confronte graphiquement avec l'horreur.
Suivant votre propre sensibilité, lisez plutôt le roman.
La dévastation, la mort ont-elles plus d'impact lu que dessiné ? Je ne saurais répondre à cette question.

- La période couverte est beaucoup plus courte. Gen d'Hiroshima en sautant quelques périodes couvre plusieurs années après la bombe et évoque bien plus de sujets

- C'est le journal d'un adulte.

- C'est le journal d'un médecin qui travaille au sein d'une structure qui est encore soutenue par certaines autorités. Une grande partie du roman est dédiée à la recherche de la cause des décès incompréhensibles.

- Chez Gen d'Hiroshima, on est beaucoup plus confronté à un effondrement des valeurs et des institutions. Il est livré à lui même. Il lutte contre la faim dans une grande détresse.
Le docteur a lui le soutien de ses collègues et parfois des institutions (ou ce qu'il en reste)

- L'auteur est beaucoup plus favorable à la politique japonaise d'alors (du moins au début).
Alors que même avant la bombe, la famille de Gen était déjà beaucoup plus réservée voir hostile à la politique belliqueuse du gouvernement.
Le médecin révise cependant sa position face à la démission de l'armée, mais garde cependant intacte sa vénération de l'Empereur.

- Même avant la bombe, Gen est confronté à la violence de la société japonaise de l'époque. Violence qui ira en s'aggravant. Il y a dans le journal de Michihiko Hachiya beaucoup plus de relations amicales et empreintes de respect. Chez Gen on se frappe, on se fait frapper, tuer, on vole, on est volé ...

Il y a de forts points communs

- La dévastation, la mort partout, mais souvent incompréhensible.
- Personne ne connaissait la bombe et ses effets.
- La mort des proches
- Une société livrée à elle-même qui perd ses valeurs

Ce roman est une occasion unique de percevoir le basculement vers une société plus pacifiste et antimilitariste. Les Japonais ont rejeté la clique militaire qui a précipité le pays dans une guerre expansionniste. Ils en ont perçu la lâcheté et la bêtise.

Je me demande si cette leçon ne risque pas de sombre dans l'oubli. Surtout si l'on considère la politique actuelle.

L'empereur est totalement exonéré de cette guerre. Il garde une incroyable vénération de la part de son peuple. Il y a d'ailleurs dans le journal la description d'un épisode de Japonais sauvant son portrait des flammes !
Lien : http://travels-notes.blogspo..
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Michihiko Hachyia était médecin et dirigeait l'hôpital des communications à Hiroshima quand, le 6 août 1945, la bombe nucléaire a été larguée sur la ville. de cet instant où tout a basculé, ce médecin se souvient d'une immense lueur blanche et lui, qui l'instant auparavant, était en caleçon et maillot de corps dans sa maison, s'est retrouvé dans son jardin complètement nu. S'ensuit ensuite une description méticuleuse des semaines qui ont suivi le "pika" (mot japonais qui désigne une lueur) et la lente agonie pour nombre de japonais et japonaises touchés par les radiations. le journal est écrit entre le 6 août et le 30 septembre. Les premiers jours sont consacrés à l'état de sidération dans laquelle ont plongé les habitants d'Hiroshima confrontés à un phénomène effroyable capable de brûler atrocement les individus, de faire fondre matériels et vêtements. le docteur lui-même a été grièvement blessé et ceux qui l'ont soigné ont cru qu'il allait mourir. Heureusement, peu à peu il s'est remis, ce qui lui a donné la possibilité d' étudier plus attentivement les malades qui avaient pu se réfugier dans son hôpital et de s'interroger sur le type de bombe larguée au-dessus de la ville. On le voit qui constate que des malades, ayant apparemment repris des forces, présentent tout à coup des symptômes mystérieux: nombreuses pétéchies sur le corps, vomissements, diarrhées sanglantes avant une mort douloureuse. Il fut le premier à rédiger un article scientifique qui paraîtra dans un journal sur les conséquences de la bombe avant que les américains n'interdisent toute publication sur le sujet.
C'est un témoignage à la fois bouleversant et terrifiant sur ce que fut la réalité de cette bombe nucléaire, destinée -c'est ce que prétendaient les USA - à mettre un terme à une guerre qui aurait duré encore trop longtemps. Quoi qu'il en soit, ce sont les habitants d'Hiroshima qui en ont payé lourdement les conséquences, qui ont vu leurs vies rasées en un éclair, installant dans la société un traumatisme qui perdure encore.
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Le matin du 6 août 1945, Hiroshima se réveille tranquillement, les gens vaquent à leurs occupations, font leurs courses, se rendent au travail... Malgré la guerre qui fait rage.
À 8h15, l'horreur s'abat sur la ville, la première bombe atomique de toute l'histoire de l'humanité vient d'être utilisée...
Little Boy, comme elle est appelée, est lâchée à 580 mètres d'altitude, elle rase toute la ville et fait plus de 70 000 morts... Ce qui est le plus triste à dire est que ces morts sont quelque part les lus chanceux, face aux souffrances à venir pendant de nombreuses décennies...

Ce livre est le témoignage du docteur Michihiko Hachiya, il se reposait chez lui après avoir été de garde, il s'en est fallu de peu qu'il ne perde la vie avec sa femme sous les décombres de leur maison, grièvement blessé, il réussira à atteindre son hôpital, où de nombres victimes sont déjà sur place.
Il est médecin mais au vu de son état, il ne peut aider ses confrères et le personnel soignant ce qui le chagrine profondément.
Il n'a pas reconnu sa ville, lors de son périple, tout n'est que champ de ruines, nombreux sont les corps calcinés ou d'autres agonisants.
Il a donc tenu ce journal pendant sa convalescence puis son retour aux soins, depuis ce "jour-là", comme sera baptisé le 6 août par la population, jusqu'au 30 septembre suivant, récoltant les témoignages de ses compagnons d'infortune, être coupé du reste du Japon, ne savoir qu'au bout de dix jours que ce n'est qu'un seule et unique bombe qui a fait ce carnage, que la ville de Nagasaki a subi la même horreur, constaté que la bombe n'a pas que tué sur le coup, mais fait bien plus de dégâts sur les survivants, perdre des patients, des amis, des concitoyens jour après jour et ne rien pouvoir faire...
Un témoignage bouleversant, que j'aurais mis pas moins de dix jours à lire, tellement ce fut une lecture difficile.
Vivre de l'intérieur ce qu'on a appris, et encore très succinctement, en cours d'histoire, n'est jamais quelque chose d'aisé, surtout quand il s'agit d'une page si terrifiante de notre Histoire.
Notre visite à Hiroshima lors de nos vacances m'avait déjà énormément touchée, j'ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois, j'ai même pleuré et failli arrêter notre visite, ce qu'on a appris dans nos livres d'histoire est tellement en deçà de ce qu'ils ont vécu !
Même avant cette bouleversante visite, je me suis toujours demandé comment l'homme, cet être qui se dit l' espèce la plus évoluée de notre planète, a pu concevoir et chercher depuis l'aube de son existence comment exterminer son prochain, et comment éradiquer toute une population avec une seule bombe, c'est hallucinant, j'ai honte de faire partie de cette espèce "évoluée"...
Un récit difficile mais indispensable pour comprendre, tout comme le fut cette journée terrible dans cette ville.
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critiques presse (1)
LeFigaro
06 août 2015
Michihiko Hachiya est docteur à Hiroshima. Blessé lors du bombardement, il décide de s'occuper de ses compatriotes et de lutter contre les maladies provoquées par les radiations atomiques. Chaque jour, du 6 août au 30 septembre, il consigne avec précision dans son journal ses impressions et ses expériences.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Tout le flanc droit de mon corps était lacére et saignait. Un grand éclat de quelque chose saillait d'une plaie ouverte à ma cuisse, et quelque chose de chaud s'écoulait dans ma bouche. En la touchant délicatement, je m'aperçus que ma joue était déchirée et ma lèvre inférieure pendait béante.
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Des individus qui semblaient être sortis totalement intact de l'explosion sont frappés :leurs cheveux tombent, ils vomissent du sang,souffrent de diarrhées sanginolantes, présentent également des saignements au niveau des parties génitales et du rectum.
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Je rends grâce à cette cigarette
Car dans l'obscurité sa faible lueur
Illumine la réalité.

(Écrit pendant la nuit du 9)
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Quand je pense à la bonté de ces hommes, je me dit qu'il est possible de renoncer aux idées de vengeance ;et aujourd'hui encore, je ressens une chaleur au fond du cœur lorsque je songe à ces journées et à ces amis -là.
(écrit dans la nuit du 10 avril 1952)
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Je repris courage,car je savais maintenant qu'on me trouverais moi ou ma dépouille, si jamais je devais mourir.
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