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EAN : 9782253121879
288 pages
Le Livre de Poche (19/11/2008)
3.7/5   61 notes
Résumé :
Quand Catherine King s’aventure dans la nuit pour examiner les ossements humains mystérieusement apparus devant l’église de sa propriété, son amie Maria Dlamini la suit. C’est la fin de l’apartheid. Les deux femmes ont été élevées ensemble,près de soixante-dix ans auparavant, dans cette ferme au nord-est de Johannesburg : le père de Catherine en était le propriétaire et la mère de Maria, la cuisinière noire.

Très tôt, la vie les a séparées. Maria est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Le début des années 90 marque une période tendue en Afrique du Sud. C'est dans une certaine effervescence que l'apartheid touche officiellement à sa fin. Dans cette ambiance agitée, des ossements sont découverts par une fillette dans une grotte, à la ferme Hébron, puis disparaissent mystérieusement. La mémoire de Katie et Maria en sera ravivée...

Elles avaient huit ans, dans les années vingt lorsqu'elles s'étaient jurées de rester amies pour la vie: Katie, la fille blanche des fermiers et Maria, noire, la fille de la cuisinière. Elles partageaient tout, malgré la ségrégation. Mais la vie des adultes les a séparées, et ce n'est que vingt années plus tard que Katie retourne à Hébron, qui n'est même plus sa terre. Elle y trouve le superbe et mystérieux Tom Fyncham, que vient d'abandonner sa femme Isobel. le rapprochement est inévitable, tout en sensualité et en passion. Et pourtant... le mystère de Tom est si épais que Katie s'y perd, elle y étouffe de jalousie et de mal-être. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'en partant à la recherche des réponses, c'est un pan de sa propre vie qu'elle va relever, douloureux mais salvateur. Et les événements vont s'enchaîner, douloureux également, dans une dernière explosion de sentiments.

Cela fait un moment que j'ai lu ce très beau roman de Rosamund Haden. Il me reste encore en tête son rythme envoûtant, lent et sûr, fait de chemins qui promettent de se rejoindre dès le début, mais qui prennent tout leur temps. Pour ne pas perdre le lecteur, d'abord, car chaque personnage est complexe, chaque histoire doit être comprise dans son contexte pour que les pièces du puzzle s'assemblent parfaitement. Mais aussi pour lui permettre de se plonger dans l'ambiance, ce veld riche et magnifique, terre de liberté pour qui sait l'y trouver, mais où la tension couve également à chaque instant.

Les personnages sont eux aussi d'une grande richesse. le père de Katie en avait fait une créature libre. C'est cette femme libre qui revient seule dans le veld à la mort de sa mère. Une liberté faite de solitude et de courage, cependant cette liberté cache une énorme fragilité, qui rend e personnage attachant à l'extrême. La privation de l'affection de son père et la froideur de l'exil anglais ont laissé une trace indélébile dans le coeur de Catherine et seul Tom semble en mesure de combler ce gouffre.

Les autres personnages sont tout aussi riches et complexes, que ce soit Maria avec sa sérénité un peu glaçante ou Hendrik, le jeune afrikaner épris de Katie lors de son retour et qui se laisse basculer dans une relation d'où la folie profonde n'est jamais loin. Idem pour Tom, conquis par le veld mais détenteur de clés et d'histoires qui, il le sait, seront déterminantes dans sa relation naissante avec Katie.

Un très beau moment de lecture et de découverte, dans la mesure où je connais très peu la littérature sudafricaine.
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La médiathèque n'ayant pas L'amour à le goût de fraises de Rosamund Haden, je me suis laissée tentée par L'Eglise des pas perdus et je suis ravie de ce choix. Cela me donne du coup très envie de poursuivre mon chemin de lecture avec cette auteure sud-africaine.
Nous sommes dans les environs de Johannesburg dans les années 30 en compagnie de deux amies Catherine la blanche et Maria la noire. Et à cette époque, les blancs et les noirs ne se mélangeaient pas tellement. Il en fallait plus pour freiner leur amitié. Au début, le roman alterne les époques : quand elles avaient 8 ans et quand elles sont nonagénaires ; ce qui a rendu parfois ma compréhension difficile. Rapidement, je me suis laissée complètement séduire par leurs aventures, leurs virées nocturnes, leur complicité, la fougue de Katie et les dons de Maria. Toute la partie consacrée au retour de Katie à la ferme, son attirance pour Tom, leur vie quotidienne m'ont beaucoup fait penser à l'ambiance du film Out of Africa. J'ai dévoré les pages, curieuse d'apprendre la vérité sur l'histoire de Katie et de Tom qui ne sera révélée qu'en fin de roman.
Au final encore un très bon moment de lecture, comme à chaque fois, ou presque, que je me plonge dans un roman publié chez Sabine Wespieser.
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Quelle grande déception !
Rapidement, le style d'écriture m'a empêchée de me concentrer sur ce livre. C'est tellement agaçant de lire :
« Il attendit en silence qu'elle soit prête à parler. Il lui servit un verre d'eau. Elle s'adossa contre l'arbre et il s'assit au bord de la couverture. »
C'est ce style de narration que l'on retrouve, inlassablement, et c'est extrêmement lassant. Est-ce dû à la traduction ou est-ce le style de l'auteur ? Peu importe, mon esprit vagabondait souvent ailleurs…
Les personnages sont tous volontairement bizarres et il est très difficile de les cerner.
Les dialogues sont souvent confus, difficiles à interpréter et n'amènent finalement pas grand-chose à l'intrigue.
L'ensemble se veut dynamique avec une alternance de rêves, de sauts en arrière, mais je n'en ai ressenti qu'un effet brouillon.
Je n'ai même pas pu percevoir les liens d'amitié qui unissent cette anglaise à cette indigène, tout semble flotter dans un flou abyssal. L'attachement de Catherine à cette terre d'Afrique du Sud et à cette ferme est survolé. La fin de l'apartheid et ses séquelles sont une toute petite poussière qu'il faut tenter de saisir au passage.
Ce livre va vite aller rejoindre une boîte à livres, en espérant, tout de même, qu'il pourra être apprécié par un autre lecteur ou une autre lectrice.
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Je me suis laissée prendre par les personnages typés et romantiques décrits par l'auteur dans une Afrique du Sud sur fond d'apartheid. Il y a dans ce livre un romantisme exacerbé dans le suspense et dans les relations entre les personnages. Ceux-ci ont tous des caractères forts, à part. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Catherine des "Hauts de Hurlevent". Catherine King lui ressemble un peu, entière, marginalisée par la sottise et les peurs des uns et des autres, brillante, audacieuse, allant au bout de ses démons comme au bout de ses bonheurs, un personnage intense auquel on s'attache. Un drame familial, une amitié rare, un amour destructeur, une passion pour la terre qui l'a vu naître, un respect pour les autochtones et particulièrement pour Maria, sa conscience, son autre avec qui un pacte fait lors de leur enfance les a, à jamais, liées. Leurs énergies n'en font qu'une. C'est un livre qui possède une aura particulière puisqu'à notre tour, nous vibrons, nous ressentons l'atmosphère poussiéreuse du veld, nous savourons les mangues et les figues, nous sentons l'odeur de l'étang et le soleil tour à tour vivifiant ou pesant comme les âmes peuvent l'être près de cette "Eglise aux pas perdus" que ne fréquentent pas les "blancs" puisqu'elle n'est pas consacrée par leur Dieu. Nous palpitons devant les amours extrêmes et désintéressées des hommes et des femmes qui se croisent dans un pays complexe qui marque leur destin.

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Belle découverte que ce livre de Rosamund Haden, pris un peu au hasard dans les rayons de la médiathèque (quand on dit qu'il fait bien les choses...).
C'est l'histoire d'abord d'une femme libre, Catherine, enfant dans les années 20 au temps de l'apartheid en Afrique du Sud, fille d' un propriétaire britannique et qui se lie d'amitié avec Maria, la fille de la cuisinière noire, sentiment que ni le temps, ni la distance n'estomperont. Veillant comme un ange gardien, il y a Hendrik, qui vit depuis toujours, un amour désespéré pour la jeune fille, et puis, Tom, la passion interdite.
J' ai pris plaisir à lire ce retour au pays, à me plonger dans cette ambiance moite, peuplée de fantômes et j'ai cherché, moi aussi, à percer le secret.
Les nombreux aller-retours de l'auteure entre passé et présent, ajoutés à la narration des visions et des rêves des personnages font toutefois que la frontière entre imaginaire et réalité est ténue, et cela peut peut-être perturber le lecteur.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Qui vas-tu retrouver ? Qui espères-tu voir ?
- Maria est là-bas.
- C'est une domestique. Ce n'est pas pareil. Vous n'êtes plus des petites filles. Vous êtes des adultes. Tu ne peux pas avoir huit ans toute ta vie, tu sais. Il faut tourner la page, Catherine. D'ailleurs là-bas, les gens ne comprendront pas. Les Noirs sont des domestiques, ils ne peuvent pas être tes amis.
- Vraiment ? Voyez-vous ça ! J'aurai parié le contraire.
- Oh, ne fais pas l'idiote, Catherine. Sois sérieuse pour une fois. Pourquoi faut-il que tu te moques toujours des choses sérieuses ?
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Si on court assez vite, on peut quitter son corps ?
- Pour quoi faire ?
- Disparaître.
- Mourir, tu veux dire ?
- Non.
- Je ne comprends pas.
- Si on veut juste disparaître ? Dans les rochers et l’eau et le ciel et la terre – ou dans le rire ?
- Mais pourquoi ?
- Comme ça tu resteras toujours ici. Tu ne seras jamais obligée de partir.
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Réfugiée dans un coin, près de la cheminée, elle se tenait aussi immobile que possible. Seuls ses yeux remuaient, suivant les déplacements de l'homme dans le salon. il ouvrit le piano et fit courir ses doigts sur les touches, puis aperçut la pile de livres sur le sol. Maria n'eut pas le temps de traverser la pièce pour les ramasser : déjà, il se penchait et soulevait le volume qu'elle venait d'entamer.
"Le Retour au pays natal, lut-il à voix haute, et il leva les yeux vers Maria, interloqué. C'est toi qui lis ça ?"
Elle hésita, puis hocha la tête. Il ne la croyait pas - comment pouvait-elle lire ce genre de livre ?
"Loin de la foule déchaînée... Tu as lu ça ?" Il la taquinait à présent. Il la regardait droit dans les yeux ; elle soutint son regard sans broncher.
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-Si on court assez vite,on peut quitter son corps?
-Pour quoi faire?
-Disparaître.
-Mourir, tu veux dire?
-Non.
-Je ne comprends pas.
-Si on veut juste disparaître? Dans les rochers et l'eau et le ciel et la terre-ou dans le rire?
-Mais pourquoi?
-Comme ça tu resteras toujours ici. Tu ne seras jamais obligée de partir.
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Maria lui avait raconté que les ouvriers des villes étaient en grève. Le fils de Gabriel avait acheté une arme. Désormais, le mouvement pour la liberté était comme un fleuve en crue : rien ne pouvait l'arrêter. Il n'y avait d'autre choix que monter dans une barque et suivre le courant, ou bien se noyer.
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Video de Rosamund Haden (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosamund Haden
Rencontre avec Diane Meur autour de L' Amour a le goût des fraises de Rosamund Haden (traduit de l'anglais Afrique du sud. Sabine Wespieser 2016) et de la Vie hors du temps de Tezer Özlü (traduit de l'allemand. Bleu Auteur 2014), animée par Pierre Vanderstappen du Centre Wallonie Bruxelles. Captation et montage Frisnel Enkary.
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