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EAN : 9782070329656
240 pages
Gallimard (23/01/1997)
4.27/5   41 notes
Résumé :
« Seul ce qui est personnel est éternellement irréfutable », disait Nietzsche. Cet ouvrage s'efforce de présenter non pas le système, mais l'expérience personnelle de Plotin, en donnant le plus possible la parole au maître spirituel et au directeur de conscience. Il y est évidemment question de l'union mystique, événement indicible, surgissant en des moments privilégiés, qui bouleverse toute la conscience du moi, en lui faisant éprouver un sentiment de présence inex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Plotin enseigna à Rome au milieu du IIIème siècle. C'est surtout grâce à Porphyre et aux quelques anecdotes que celui-ci nous livre dans une biographie " La vie de Plotin" que nous connaissons le philosophe, des détails de sa vie et certains traits de son caractère. Porphyre avait été son disciple et c'est à lui que furent donnés les traités des "Ennéades" dont il organisa la publication. Plotin était affable, vivant en communauté dans le cadre de son école, tout en pratiquant une sorte d'ascèse et de contemplation. Dans la philosophie de Plotin tout émane d'un principe, l'Un ou le Bien, qu'il place au-dessus de l'être, du multiple, de l'altérité et du changement. de l'Un émane d'abord le monde des Idées et des Formes, l'ensemble des Intelligibles hérité de Platon; l'Ame du monde ensuite; la Matière enfin, que Plotin perçoit comme une privation, une absence de Bien et de Principe, tout en se distinguant des Gnostiques qui associaient la Matière au Mal. Pour Plotin le but de la philosophie est le retour vers l'Un. Il s'inscrit dans une démarche spirituelle qui influença les penseurs chrétiens. Pierre Hadot nous permet donc, grâce à cet essai, d'approcher de l'expérience originale qui fut celle du philosophe néoplatonicien.
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Plotin était un philosophe néoplatonicien compatible avec l'idée de Dieu, de l'esprit qui était de l'Un et qui cherche à retrouver le Tout.
Pour Plotin Dieu a laissé une lumière en nous et nous cherchons à nous élever, nous en rapprocher pas en le cherchant dans le sensible ou les Formes, mais en s'abandonnant avec vertu, confiance, silence et grâce.
Ttrès bonne critique d'Hadot et analyse selon notamment les écrits de Porhyre et en liant à des continuateurs comme Merleau Ponty ou Bergson par exemple.
A la fois une vie, une éthique, une manière de vivre, des principes directeurs forts(Amour, solitude, vertu..) et un très gros travail d'interprétation, de fidélité, (mêlé d'admiration peut-être), pour Hadot.
Très grand penseur très grand livre.Un indispensable à mon sens qui a trouvé un grand echo en moi ou a raffermi des pensées.
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Plotin, grand métaphysicien de l'Antiquité, toujours d'actualité, car la métaphysique ne vieillit pas, présenté avec clarté et concision. Une introduction idéale à son oeuvre, les Ennéades. La philosophie, dans l'Antiquité et notamment chez les néoplatoniciens, n'était pas seulement un jeu d'idées, c'était d'abord un art de vivre et des pratiques, comme les yogas indiens traditionnels ou la méditation bouddhique. Il ne nous reste que les traces écrites de ces pratiques, mais c'est déjà important. Pierre Hadot nous fait très bien comprendre ces choses.
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Belle découverte d'un philosophe mystique, après avoir foulé les terres des mystiques chrétiens et soufistes.
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Pierre Hadot nous présente un fois de plus très clairement et sans détours une grande figure de la philosophie antique, ici le plus grand néoplatoniste : Plotin.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L’expérience de l’union divine reste au centre de sa pensée. Mais Plotin s’applique désormais à montrer comment la vertu, née de l’union, transforme l’être tout entier, comment elle devient sagesse substantielle. Une contemplation qui ne rayonnerait pas dans la vie concrète, qui n’aboutirait pas à rendre l’homme semblable à Dieu par la vertu, nous resterait étrangère et n’aurait pas de sens pour nous.

Tel est le danger du gnosticisme, Plotin l’a bien vu. On se sait sauvé par nature ; on pense que l’effort moral n’y ajoutera rien. D’ailleurs, on n’est pas de ce monde, on n’est pas réellement « d’ici ». A quoi bon alors pratiquer des vertus, puisqu’il suffit d’attendre la fin de ce monde pour être délivré ? Il est inutile et impossible de chercher à vivre ici-bas selon la nature spirituelle. Plotin reconnaît là un des plus graves périls de la vie spirituelle. (pp. 113-114)
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La vie de Plotin en témoigne – lorsqu’un certain degré de pureté intérieure est atteint, lorsque la contemplation est devenue continue, lorsque le regard a été purifié et qu’il est devenu comme lumineux, l’attention à l’Esprit n’exclut pas l’attention à autrui, au monde, au corps lui-même. C’est par une même disponibilité, une même attente amoureuse, que l’on est présent à la fois à l’Esprit et aux autres. Cette attention, c’est la douceur. Le regard, transformé, perçoit, brillant sur toute chose, la grâce qui manifeste Dieu. Établi dans le Bien, le regard de Plotin voit, en quelque sorte, les choses naître à partir du Bien. Il n’y a plus alors ni dehors ni dedans, mais une seule lumière pour laquelle l’âme n’éprouve que douceur :

Meilleur on est, plus on est bienveillant envers toutes choses et envers les hommes. (II 9, 9, 44.)

Plotin a éprouvé – c’est là toute sa vie – que la douceur, comme la grâce, annonce la présence du Principe en toutes choses :

Le Bien est plein de douceur, de bienveillance et de délicatesse. Il est toujours à la disposition de qui le désire. (V 5, 12, 33.) (pp. 162-163)
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Wittgenstein l'a vu avec pénétration : "Ce qui s'exprime dans le langage, nous ne pouvons l'exprimer par le langage. Il y a un inexprimable : c'est ce qui se montre (sans pouvoir le dire) ; c'est cela le mystique"
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Nous sommes donc Tout et Un.
Mais, regardant vers l'extérieur, dans la direction opposée
à celle de l'origine à laquelle nous sommes suspendus,
nous ignorons que nous sommes un,
comme des visages tournés vers l'extérieur, qui,
à l'intérieur, se rattacheraient à un sommet unique.
Mais si quelqu'un pouvait se retourner,
soit spontanément, soit parce qu'il aurait la chance
d'avoir les cheveux tirés par Athéna,
il verrait Dieu et lui-même et le Tout.
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Avec cette expérience de la présence totale, nous touchons le point le plus profond de l'expérience plotinienne de la Vie. La Vie est présence totale, parce qu'elle est une force simple et infinie qui se diffuse en une continuité dynamique.
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Videos de Pierre Hadot (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Hadot
Pierre Hadot : La simplicité comme exercice spirituel.
Pierre Hadot : La simplicité comme exercice spirituel. "La vie comme elle va" du 3 janvier 2002. Francesca Piolot s'entretient avec Pierre Hadot, philosophe, spécialiste du stoïcisme ancien et du néoplatonisme, professeur honoraire au Collège de France, il est l'auteur notamment de "Exercices spirituels et philosophie antique", "La citadelle intérieure", "Qu'est-ce que la philosophie antique ?"
"Le monde et la raison, dit Merleau-Ponty, ne font pas problème? Disons si l'on veut qu'ils sont mystérieux, mais ce mystère les définit, il ne saurait être question de le dissiper pour quelque solution, ils sont en-deça des solutions. La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde." Réapprendre à voir le monde en toute simplicité ? C'est à cet exercice spirituel que nous nous livrerons en compagnie de Pierre Hadot, philosophe, auteur notamment de "La philosophie comme manière de vivre".
La chronique du jeudi 3 janvier 2002: "la simplicité : la valeur d'une illusion" Sur le thème de La Simplicité, une méditation philosophique en trois temps : - Rien n'est simple - C'était si simple - Soyons simples !
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