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EAN : 978B00FN3N0KQ
Gallimard (30/11/-1)
4.25/5   159 notes
Résumé :
Qu'est-ce que la philosophie antique ? A cette question, la tradition universitaire répond par une histoire des doctrines et des systèmes - réponse d'ailleurs très tôt induite par la volonté du christianisme de s'arroger la sagesse comme l'ascèse. A cette question, Pierre Hadot apporte une réponse tout à fait nouvelle : depuis Socrate et Platon, peut-être même depuis les présocratiques, jusqu'au début du christianisme, la philosophie procède toujours d'un choix init... >Voir plus
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Magistral ! Comment comprendre la philosophique antique. Pierre Hadot resitue magnifiquement cette philosophie dans son contexte. Avec cette grande question sous-jacente : pourquoi l'enseignement de la philosophie de nos jours se résume à une série de cours théoriques sur les textes de certains philosophes sans plus aucun rapport avec une existence en relation avec leurs préceptes. Hadot l'explique par le christianisme venu peu à peu remplacer les valeurs antiques, reléguant ainsi Platon ou Aristote dans des discours déconnectés de leurs réalités.
C'est écrit simplement, de manière facilement accessible. C'est un de ces auteurs qui nous rend plus intelligents. Mieux que tous ces cours théoriques, souvenirs d'un enseignement d'état, de plus en plus défaillant.
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Grand spécialiste de la pensée antique, Pierre Hadot développe dans ce livre sa conception de la philosophie antique. Il différencie la philosophie comme mode de vie, un idéal de « bonne vie » et la philosophie en tant que discours. Il insiste sur l'importance de la philosophie comme une pratique de vie, un exercice spirituel, dans l'antiquité. le discours philosophique théorique ne peut être coupé selon lui d'un art de vivre : sa production relève du mode de vie philosophique, constitue une sorte d'exercice, dans lequel atteindre une hypothétique vérité est moins essentiel que de questionner. D'où les nombreuses dissonances voire incohérences, y compris au sein d'écoles de philosophie, où il ne s'agit pas de produire un corpus de doctrines incontestables et immuables, mais de chercher, mettre en cause et se mettre en cause.

Pierre Hadot passe en revue les différentes écoles de philosophie antiques en partant de ce présupposé. Il aborde la figure de Socrate, qui est en quelque sorte le mythe primitif du philosophe, celui qui revendique de ne rien savoir, mais qui pousse les autres à s'interroger sur eux-mêmes. Il aborde Platon et l'Académie, Aristote et le Lycée, les épicuriens, stoïciens, cyniques, sceptiques. Il met en évidence le choix de vie qu'implique l'adhésion à telle ou telle école, l'éthique que cela suppose, les exercices auxquels cela donne lieu. Et résume tout de même les doctrines, les points théoriques abordés par ces différentes écoles.

Enfin, il se projette à la fin de l'antiquité, et étudie le rapport de la philosophie et du christianisme, ce dernier se définissant en fin de compte comme une philosophie, « la philosophie » ultime en somme, puisque inspirée par Dieu. Et qui s'accompagne d'un mode de vie, le mode de vie chrétien, auquel le discours philosophique donne un appui en vue de sa réalisation. C'est sur ce terrain de mode vie que la religion chrétienne vide en quelque sorte la philosophie antique de sa substance, la réduisant à un discours, à un contenu théorique, puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul mode de vie acceptable, le chrétien. Même s'il est possible au chrétien de reprendre quelques bonne pratiques païennes.

La démonstration est brillante, et elle a le mérite de nous faire reconsidérer la perspective scolaire avec laquelle on aborde souvent la philosophie. Même si à certains moments, lorsque Pierre Hadot aborde des pensées très structurées et dont il nous reste suffisamment de traces, de textes, comme le platonisme et l'aristotélisme, l'idée qu'il n'y ait pas là un corpus doctrinal cohérent, qui pouvait être abordé en tant que tel, même s'il pouvait être discuté et en partie modifié, est à mon sens sans doute un peu excessive. La démarche la plus féconde étant pour moi de voir comment les deux dimensions philosophiques mises en évidence par Pierre Hadot s'imbriquent et se complètent.
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4e de couverture : Qu'est-ce que la philosophie antique ? À cette question, la tradition universitaire répond par une histoire des doctrines et des systèmes – réponse d'ailleurs très tôt induite par la volonté du christianisme de s'arroger la sagesse comme l'ascèse.

À cette question, Pierre Hadot apporte une réponse tout à fait nouvelle : depuis Socrate et Platon, peut-être même depuis les présocratiques, jusqu'au début du christianisme, la philosophie procède toujours d'un choix initial pour un mode de vie, d'une vision globale de l'univers, d'une décision volontaire de vivre le monde avec d'autres, en communauté ou en école. de cette conversion de l'individu découle le discours philosophique qui dira l'option d'existence comme la représentation du monde.

La philosophie antique n'est donc pas un système, elle est un exercice préparatoire à la sagesse, elle est un exercice spirituel.

Mon avis : Un essai sur la philosophie découpé en trois parties :

1/ La définition platonicienne du philosophe et ses antécédents

2/ La philosophie comme mode de vie

3/ Rupture et continuité. le Moyen âge et les temps modernes

Cet essai dresse un portrait de la philosophie et des philosophes.

D'abord les débuts de la philosophie, puis ses interprétations et ses différents courants de pensée.

Pierre Hadot nous fait découvrir la philosophie sous un angle passionnant, tout y passe, les débuts de la philosophie, son évolution dans l'Histoire, la façon dont elle est interprétée et vécue.

Les philosophes, des présocratiques à Socrate, Platon, Épicure, Aristote et d'autres encore.

Un chapitrage bien pensé et une progression intelligente rendent ce livre facile à appréhender. Il sera tout aussi intéressant pour ceux qui sont calés en philo que pour les néophytes !

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Allez savoir pourquoi, en cette période où il y en a qui arrivent à se positionner radicalement derrière le "tout ouvert" ou derrière le "tout fermé", j'ai eu envie de reprendre mon initiation philo.


Ce qui est bien avec ce livre, c'est qu'on peut commencer à deviner quel courant nous comblerait.

Rester accroché à la base Socrate/Platon/Aristote.

Avoir envie d'appronfondir une des philosophies hellénistiques, séduit par la continuelle remise en question de l'Académie platonienne, par l'intellect de l'Aristotélisme, par l'indifférence du cynisme, par l'assouvissement des besoins de la chair et l'acceptation du hasard de l'épicurisme, par la morale et l'acceptation du destin du stoïcisme, ou encore par la conclusion de ne rien pouvoir résoudre du septicisme.

Jusqu'ici, l'accroche qu'a pu ressentir le lecteur ne doit pas être étrangère à la forme commune de toutes ces philosophies, à savoir : l'apprentissage par la dialectique, une oralité indispensable, et un mode vie calqué sur ses idées. Je répète (parce que ce point me semble être l'un des plus mis en exergue dans ce bouquin) : le discours et les actes doivent être en accord.

Il n'empêche que le lecteur pourra aussi être inspiré par le temps de la scolastique qui vint ensuite. L'éxégèse des lectures et la systématisation de l'élévation spirituelle. le divin est introduit dans la philosophie.

La philosophie antique se termine avec le christianisme qui semble toutefois être dans une certaine continuité au vu des thèmes abordés jusque-là.


Ce qui est bien avec ce livre, c'est qu'on a la liste d'événements chronologiques de cette époque, un index des noms propres et un index des concepts, permettant de faire des recoupements pour une meilleur compréhension.


Ce qui est moins bien avec ce livre, c'est que l'analyse de Pierre Hadot doit sembler être plus pertinente chez ceux qui ont déjà de bonnes connaissances dans le domaine.
Nonobstant, Aristote a dit : "Ceux qui ont commencé à apprendre enchaînent les formules, mais n'en savent pas encore le sens ; car il faut qu'elles soient parties intégrantes de notre nature [Mot à mot : qu'elles croissent avec nous]. Or c'est là une chose qui demande du temps."
Alors je ne me décourage pas et finis sur une note plus positive.


Ce qui est bien avec ce livre, c'est qu'on apprend le sens réel des citations mises en début de livre. Pour ma part, je retiendrai particulièrement celle de Thoreau :
"Il y a de nos jours des professeurs de philosophie, mais pas de philosophes."
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L'ouvrage de Pierre Hadot "Qu'est-ce que la philosophie antique ?" (Folio essais, 1995) est une excellente "introduction", tout à fait abordable, à la philosophie antique et, plus particulièrement, à celle de Socrate - Platon et d'Aristote.

Je la recommande à ceux qui désirent s'aventurer, ensuite, au-delà de l'antiquité, à la découverte de penseurs post-socratiques. La philosophie est une discipline en constante évolution, mais si l'on devait dater son "point de départ" de notre pensée commune, il convient, indéniablement, de considérer qu'elle est née il y a 2.500 ans avec Socrate dont toute pensée et démonstration philosophique ou métaphysique ne peut faire l'économie.

Bonne lecture.

Michel.




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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
L'expérience stoïcienne consiste dans une prise de conscience aiguë de la situation tragique de l'homme conditionné par le destin. Apparemment, nous ne sommes libres de rien, car il ne dépend absolument pas de nous d'être beaux, forts, en bonne santé, riches, d'éprouver le plaisir ou d'échapper à la souffrance. [......]
Mais il y a une chose, une seule chose, qui dépend de nous et que rien ne peut nous arracher, c'est la volonté de faire le bien, la volonté d'agir conformément à la raison. [.....]
La volonté de faire le bien est la citadelle inexpugnable, que chacun peut édifier en lui-même. C'est là qu'il trouvera la liberté, l'indépendance, l'invulnérabilité, et valeur éminemment stoïcienne, la cohérence avec soi-même.
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L'institution universitaire conduit à faire du professeur de philosophie un fonctionnaire dont le métier consiste, en grande partie, à former d'autre fonctionnaires ; il ne s'agit plus, comme dans l'Antiquité, de former au métier d'homme, mais de former au métier de clerc ou de professeur, c'est-à-dire de spécialiste, de théoricien, détenteur d'un certain savoir, plus ou moins ésotérique. Mais ce savoir ne met plus en jeu toute sa vie, comme le voulait la philosophie antique.
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[...] la philosophie apparaît comme une thérapeutique des soucis, des angoisses et de la misère humaine, misère provoquée par les conventions et les contraintes sociales, pour les cyniques, par la recherche des faux plaisirs, pour les épicuriens, par la recherche du plaisir et de l'intérêt égoïste, selon les stoïciens, et par les fausses opinions, selon les sceptiques. Qu'elles revendiquent ou non l'héritage socratique, toutes les philosophies hellénistiques admettent avec Socrate que les hommes sont plongés dans la misère, l'angoisse et le mal, parce qu'ils sont dans l'ignorance : le mal n'est pas dans les choses, mais dans les jugements de valeur que les hommes portent sur les choses.
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Selon Plutarque, Platon et Aristote faisaient culminer la philosophie dans une « époptique», c'est-à-dire, comme pour les mystères, dans la révélation suprême de la réalité transcendante.

Il semble donc bien que, depuis le début du Ile siècle apr. J.-C., et plusieurs témoignages nous le prouvent, la philosophie ait été conçue comme un itinéraire spirituel ascendant, qui correspond à une hiérarchie des parties de la philosophie. L'éthique assure la purification initiale de l'âme; la physique révèle que le monde a une cause transcendante et invite ainsi à rechercher les réalités incorporelles; la métaphysique ou théologie, appelée aussi époptique, puisqu'elle est, comme dans les mystères, le terme de l'initiation, apporte finalement la contemplation de Dieu. (p. 238)
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Pour les Anciens, on est philosophe non pas en fonction de l'originalité ou de l'abondance du discours philosophique que l'on a inventé ou développé, mais en fonction de la manière dont on vit. Il s'agit avant tout de devenir meilleur. Et le discours n'est philosophique que s'il se transforme en mode de vie. (p. 266)
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Videos de Pierre Hadot (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Hadot
Pierre Hadot : La simplicité comme exercice spirituel.
Pierre Hadot : La simplicité comme exercice spirituel. "La vie comme elle va" du 3 janvier 2002. Francesca Piolot s'entretient avec Pierre Hadot, philosophe, spécialiste du stoïcisme ancien et du néoplatonisme, professeur honoraire au Collège de France, il est l'auteur notamment de "Exercices spirituels et philosophie antique", "La citadelle intérieure", "Qu'est-ce que la philosophie antique ?"
"Le monde et la raison, dit Merleau-Ponty, ne font pas problème? Disons si l'on veut qu'ils sont mystérieux, mais ce mystère les définit, il ne saurait être question de le dissiper pour quelque solution, ils sont en-deça des solutions. La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde." Réapprendre à voir le monde en toute simplicité ? C'est à cet exercice spirituel que nous nous livrerons en compagnie de Pierre Hadot, philosophe, auteur notamment de "La philosophie comme manière de vivre".
La chronique du jeudi 3 janvier 2002: "la simplicité : la valeur d'une illusion" Sur le thème de La Simplicité, une méditation philosophique en trois temps : - Rien n'est simple - C'était si simple - Soyons simples !
+ Lire la suite
>Philosophie antique, médiévale, orientale (372)
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