AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 367 notes
Ce livre de Yannick Haenel est un roman, et doit être lu comme tel. Car c'est évident que, sur le plan historique, je comprends un peu ses détracteurs . Particulièrement quand il met presque sur le même plan de responsabilité le régime nazi et les alliés dans l'extermination des Juifs.. Même si ses arguments géopolitiques tiennent la route à la lecture, c'est aller trop loin. Mais peu importe, finalement, Yannick Haenel a le droit d'écrire ce qu'il veut et d'introduire sa propre sensibilité dans ce personnage qui a eu un parcours tout à fait hors du commun .

Quel courage et aussi quelle chance.. C'est raconté dans les deux premiers chapitres avant que le romancier ne laisse libre cours à son imagination ,et surtout à son indignation, dans la dernière partie du livre.
C'est vrai que cette dernière partie- et la polémique qui a suivi - incite à en savoir plus sur ce qu'a réellement vécu et raconté Jan Karski ,de son rôle de messager. Je ne l'ai pas fait suffisamment , c'est certain, mais , dans ce que j'ai lu , il m'a quand même semblé que Claude Lanzmann n'était pas très bien placé pour hurler au mensonge , lui-même ayant censuré dans Shoah une bonne partie du témoignage de Karski..

Bref, tout cela est source de débat légitime, reste le roman qui l'est aussi et dont j'ai aimé cette troisième partie et ce qu'elle évoque de douleur, de rage, de constatations lucides sur l'impossibilité de transmettre , de faire comprendre et même simplement imaginer ce qui n'est ni compréhensible ni même imaginable. du moins n'était.

Un petit extrait , c'est de la fiction, bien sûr, mais cela sonne tellement vrai..!

"Il y avait parfois des moments cocasses; je me souviens d'une vieille dame couverte de perles et de rubis, qui s'était jetée sur moi pour me dire qu'elle venait de lire la scène où la Gestapo me torture, et qu'il n'y avait rien de plus beau que cette scène: le moment où on me torture, c'est magnifique. Après chaque conférence, j'étais invité à dîner , et chacune voulait me montrer combien elle était désolée pour moi. Au fond, ce qui les touchait, ce n'était pas le fait qu'on extermine des Juifs en Europe, c'était que je sois si malheureux. C'est moi qui les touchais, pas le sort des Juifs, encore moins celui de la Pologne. Bien sûr qu'elles trouvaient ça affreux, bien sûr qu'elles voulaient que les nazis arrêtent ces horreurs; et puis certaines de ces femmes étaient juives et avaient de la famille en Europe. Mais, bizarrement, lorsque je parlais des Juifs, c'est moi qu'on plaignait. Au fond, ce que ces femmes écoutaient, ce qu'elles aimaient, c'était ma souffrance. Je sentais qu'elles voulaient faire quelque chose pour moi, me consoler, peut-être me guérir.."



Commenter  J’apprécie          325
Varsovie, 1942. Jan Karski polonais en résistance est chargé d'alerter les alliés de la folie génocidaire nazie. Tandis que la Pologne agonise et alors Karski à réussi à pénétrer dans le ghetto pour prévenir ses habitants, Karski se rend à Londres, aux Etats-Unis rencontrer Roosevelt mais il échouera dans sa mission. Personne ne croira à sa vision des faits en 1942;
C'est cette histoire que raconte Jan Karski dans le monumental film de Claude Lanzmann "Shoah".
Haenel choisit d'offrir trois aspects de ce que fut le parcours de Jan Karski, en s'appuyant sur le film, en synthétisant le récit que Karski lui-même révéla en 1944 puis en imaginant le périble de celui qui fut reconnu comme un juste. C'est d'ailleurs sur cette partie fictionnelle que Haenel a subit de virulentes critiques de Lanzmann ou de Vierworka.
Haenel avec ce livre pose une question fondamentale est-ce que la littérature peux servir à témoigner quand les témoins ne sont plus ?
A le lire la réponse est évidemment oui, et dans un style dépouillé , Haenel rend un hommage sincère et vrai à cet homme qui devant son échec sombra dans le mutisme, jusqu' a sa disparition en 2000.
Un homme qui à son nom gravé au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.
A lire pour ne pas oublier.
Commenter  J’apprécie          320
Cette lecture achevée, j'ai interrogé, comme de coutume, internet pour plus de détails, et j'ai trouvé la véhémente critique de Claude Lanzmann qui réalisa le très long film documentaire Shoah en 1985 constitué de nombreux témoignages des victimes de la Shoah, et de prises de vues sur les lieux où se déroulèrent ces tragédies.  Lanzmann, reproche à l'auteur Yannick Haenel , d'avoir eu l'outrecuidance d'avoir plagié les dialogues de son film sans en avoir demandé l'autorisation.  Philippe Sollers, directeur chez Gallimard de la collection L'Infini (Yannick Haenel a été plusieurs fois édité dans cette collection) , précise "que l'épreuve de ce texte lui a été soumis, ce que conteste Lanzmann". de son côté, Haenel se justifie en revendiquant la liberté du romancier. C'est effectivement ce côté romancé qui me gène dans cet ouvrage, la réalité se suffit pour dire les atrocités constatées et que "la parole redonne vie aux morts".
Commenter  J’apprécie          292
Lecture scolaire en HLP littérature. Thème "Histoire et violence".

Bon... mes premières impressions au tout début ont été : "J'ai du mal, je crois que je ne vais pas accrocher. 180 pages réparties en 3 chapitres seulement, alors que j'aime les chapitres plutôt courts... de longs paragraphes, pas vraiment de dialogue. C'est compact, pas agréable à lire pour moi. le style d'écriture aussi j'ai du mal. C'est assez particulier. Bon, il faut que je m'habitue aussi..."

Et je dois dire que... eh bien oui, je me suis habituée.
En relisant ces mots écrits au tout début de ma lecture, cela n'avait pas l'air d'être gagné. Mais si, je me suis habituée. À l'écriture de l'auteur, son style. Et j'ai réussi à plonger dans le récit, dans cette période historique si dure qu'on ne peut la qualifier avec de simples mots, mais qui m'intéresse tant.

Il y a eu des moments où j'ai encore eu un peu de mal, la lecture ne m'était pas complètement fluide. Je pense que ce qui m'a un peu "gênée" dans le deuxième chapitre, c'est surtout que ce soit écrit à la troisième personne. J'ai eu plus de mal à me sentir proche de Jan Karski et au fil du temps, je me rends de plus en plus compte que je préfère les récits à la première personne. Je me projette davantage, enfin du moins plus facilement, dans le récit.

Néanmoins, il y a eu d'autres moments où j'ai vraiment été dedans. Captivée par le récit. Et finalement, ce fut une très bonne lecture, raison pour laquelle je l'ai noté 4/5.

On lit ce texte qui est dur, éprouvant par nombreux moments. le récit de l'auteur qui raconte ce qu'a vécu Jan Karski. Cette « déshumanisation », mot qu'il emploie lui-même, face à ces situations inqualifiables qu'ont subi des millions de personnes pendant cette période de guerre. « À ce stade, écrit Karski, ils étaient complètement déshumanisés. »

Descriptions de faits tellement abominables qu'elles ont été remises en question de par leur véracité… Je sais même pas quoi dire. Il n'y a pas de mot pour justifier comment l'être humain a pu être capable de choses pareilles.

Le chapitre 3 est une fiction, néanmoins j'ai apprécié qu'il soit écrit à la première personne : cela nous permet de nous sentir plus proche de Jan Karski et de ses pensées, même si cela fut imaginé par l'auteur.

Yannick Haenel utilise beaucoup le pathos ; il fait appel aux sentiments. Peut-être que cela n'aura pas été apprécié pour tout le monde, mais cela a marché pour moi.
Le contenu du chapitre 3 est lourd, composé de 70 pages sans paragraphe. En temps normal je n'aurais pas du tout aimé cette mise en forme. Mais là, je ne suis pas trop posé de questions. C'est à travers ce pdv à la première personne que j'ai ressenti des centaines d'émotions en lisant les pensées de Jan Karski sous la plume de Yannick Haenel. Cette injustice, cette hypocrisie de la part de tant des personnes. Ces personnes qui ont refusé de voir la vérité en face. Cette passivité des Alliés. Qui ont choisi de fermer les yeux.
Il ne fait aucun doute qu'à travers ce roman, l'auteur a voulu dénoncer l'inactivité des Alliés quant à l'extermination des juifs. Leur part de responsabilité, d'une certaine façon.

Parfois, je trouvais certains passages du livre tellement aberrants que je levais les yeux de mon livre quelques secondes, pour intégrer ce que je venais de lire. Cela me paraissait tellement absurde que des personnes puissent être à ce point inconscientes de tout cela.
« Je me souviens d'une vieille dame couverte de perles et de rubis, qui s'était jetée sur moi pour me dire qu'elle venait de lire la scène où la Gestapo me torture, et qu'il n'y avait rien de plus beau que cette scène : le moment où l'on me torture, c'était magnifique. »

J'ai fini ce livre sans savoir comment décrire ce que je ressentais. Mais sincèrement, je suis très reconnaissante d'avoir pu découvrir cette oeuvre.
C'est un roman qui questionne la notion de témoignage, de témoin, et qui vise aussi à remettre en question certaine choses. (et de rappeler que l'extermination des Juifs, c'est un crime de l'humanité commis par l'humanité elle-même...) L'oeuvre s'intègre ainsi parfaitement dans le parcours de HLP étudié en ce moment, et malgré la polémique qu'il y a eu autour de cette dernière, ce fut un très bonne lecture pour ma part.
Commenter  J’apprécie          210
S'il est des livres qui permettent de passer un agréable moment sans laisser de traces une fois la dernière page achevée, le livre de Yannick Haenel n'est assurément pas de ceux-là pour moi!

Articulé en trois grands chapitres, on découvre d'abord le témoignage de Jan Karski face à la caméra de Claude Lanzmann dans son film Shoah; puis c'est le résumé du livre qu'il a publié dès 1944, Histoire d'un Etat secret (réédité en 2004 sous le titre Mon témoignage devant le monde); enfin, dans la troisième partie, Y. Haenel prend la parole au nom de Jan Karski, retrace son itinéraire de courrier de l'Armée de l'intérieur polonaise, son parcours dans le résistance polonaise et son combat pour faire entendre sa voix auprès des grands de ce monde pour sauver les Juifs polonais.

Au-delà des polémiques qu'a pu susciter ce livre, celui-ci a pour moi plusieurs vertus: tout d'abord, je découvre l'importance de la Résistance polonaise durant la seconde guerre mondiale, qui n'a apparemment accepté aucune compromission et qui a été la plus précoce à se mettre en route en Europe.
Par ailleurs, même si le témoignage sur les camps et sur le ghetto de Varsovie est absolument terrifiant, je resors de cette lecture un peu moins ébranlée qu'après celle de Si c'est un homme de Primo Levi, car, ici, tout au long de son parcours dans la clandestinité, Jan Karski "profite" de petits gestes de solidarité, de manifestations d'humanité, qui lui permettent d'ailleurs d'en sortir vivant et qui laissent un peu espérer... Sa rencontre et son mariage avec Pola, une juive polonaise, avec qui il y a une entente parfaite, est aussi pour moi porteur d'espoir.
Enfin, on a ici un "roman" qui pose forcément question sur le problème du témoignage, sur "et moi, est-ce que je l'aurais cru?", "qu'est-ce que j'aurais fait?",...

Quand je vois les dates, par exemple de sa rencontre avec Roosevelt (28 juillet 43) et les titres des journaux de l'époque, je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit vraiment d'une période très récente et qu'au-delà du problème de l'action, il y a aussi la question de ce que je fais quand je reçois des informations me relatant, aux quatre coins du monde, des atrocités qui se déroulent encore de nos jours!... Et là, on est en plein dans l'actualité!...
Commenter  J’apprécie          210
On vous l'a répété : l'extermination des juifs est l'horreur poussée à l'extrême ; dans ce livre, on répète aussi : la vie de Jan Karski, vue de différentes manières, et son message : témoignage de l'abjection d'un camp - vécu sciemment pour retranscrire fidèlement.

Cette fois-ci, vous ressortirez peut-être un peu plus imprégné, de ce cri. Car le crime est encore dépassé par une autre réalité : l'indifférence (ou l'impossibilité d'ouvrir les yeux ?) : les alliés auraient certainement pu empêcher l'ampleur du désastre, si, comme Jan Karski, ils avaient accepté d'être de vrais témoins. Lui, ne voulait pas cicatriser de cette souffrance, pour qu'on ne l'oublie pas.

Le texte est haché, puis il se termine en des phrases sans paragraphes. Il m'est arrivé de m'y perdre, mais j'ai été touchée.
Commenter  J’apprécie          203
En préambule à mon avis sur ce livre, je voudrais évoquer mon cheminement qui m'a conduit à lire ce livre.
Adolescente, à la découverte de la tragédie de l'histoire de la seconde guerre mondiale, je m'auto proclamais résistante. J'étais sûre de mon choix jusqu'à ce que je comprenne que n'est pas Jean Moulin qui veut et surtout que je n'aurais pas résisté à la torture.
La seconde étape à été lors du visionnage du documentaire: Shoah de Lanzman, plus qu'un choc, un tsunami. Enfin, il y a 2 ans, ma visite au camp d'Audchwitz.
J'ai une énorme admiration et reconnaissance pour tous ceux qui sont su résistés et s'opposer à la barbarie.
Jan Karski, est pour moi l'un de ces hommes. Je trouve le découpage du livre de Haenel intéressant et assez pertinent.
Je ne crois pas que Yannick Haeel parle à la place de Karski. Il pose des questions importantes.
Que finalement tout à chacun peut se poser:
Que savait on des camps d'extermination ? Après le message que délivre Karski sur la demande des deux autorités juives ? Qu'a_t-on fait, dit ?

Peut on ébranler la conscience du monde ?
Cette question s'applique de façon lancinante aujourd'hui comme hier.












Commenter  J’apprécie          184
Jan Karski est peut-être le livre du témoignage par excellence.
Ce n'est pas tant ici le sujet que traite Haenel que la question de la transmission dans l'ensemble des espaces temporels, immédiats et futurs. Lorsque Karski entre dans le ghetto pour être celui qui a vu et donc pourra témoigner de cette vision, il est le messager immédiat, et déjà les questions sur le témoin et le message se posent : que dire pour mobiliser les alliés? Quand lanzmann prend sa caméra pour Shaoh, le témoignage devient autre : le temps bien sûr l'a transformé, mais la façon de porter le message aussi. Influence de la caméra, des cadrages en fond de plan, la "mise en scène" transforme le message. Et aujourd'hui, lorsque Haenel prend la plume, d'abord pour raconter le témoignage de Karski devant la caméra, puis dans le livre qu'il écrivit, et enfin dans un récit de fiction, il nous montre à quel point le message est fragile, sousmis à l'épreuve du temps et aux façons de le transmettre. Ce livre a suscité une immense polémique, sur la question de la vérité : peut-on s'emparer d'une vérité pour en faire un roman. Il me semble que la question n'est pas tout à fait celle-là. Mais plutôt celle de la transmission. Les témoins partent les uns après les autres, et quelle forme prendra pour demain le nécessaire témoignage?
Commenter  J’apprécie          180
Nouvelle plongée au coeur du drame de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais cette fois en découvrant le témoignage d'un Polonais qui a tenté de secouer le monde entier pour dénoncer l'horreur vécue par tout un peuple, dans son pays.
J'avais été marquée par ma visite au Musée de l'Insurrection à Varsovie et en achetant ce livre, j'avais pensé que j'allais peut-être mieux comprendre "de l'intérieur" ce qui a poussé ces femmes et ces hommes à prendre les armes, à oser affronter le monstre nazi alors que la situation était désespérée.

Ce roman m'a emmenée ailleurs...
...vers les tentatives de ces messagers qui ont pris tous les risques pour tenter d'alerter les gouvernements et l'opinion publique sur ce qui se passait réellement.
...vers le reste du monde qui continue de manger à sa faim, insensible, indifférent, alors qu'un drame immense se passe.
...vers la colère et la révolte qui met en route, qui motive, qui engage.
...vers le silence qui suit l'échec de la parole, qui enferme dans un premier temps mais qui rend libre ensuite.
...vers "Le Cavalier polonais" de Rembrandt qui a su redonner vie, paix et souffle à Jan Karski.
...vers des émotions contrastées, douloureuses parfois, pleines d'espérance et de respect d'autres fois.

J'étais au courant de la polémique autour de ce livre avant d'en découvrir les pages. Et cela a passablement perturbé ma lecture. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est volontairement distordu, exagéré par l'auteur pour nous faire réagir ? Les trois parties distinctes, voulues par Yannick Haenel m'ont toutefois un peu aidée en ce sens et j'ai finalement lu cette oeuvre comme un roman.

Impossible, forcément de rester insensible à la lecture de ce témoignage poignant et face à tant de souffrances endurées en vain.
Et puis, toujours ces lancinantes questions qui m'habitent à chaque fois que je lis quelque chose sur cette guerre : Et si j'avais été en vie à cette époque, qu'aurais-je fait ? Qui aurais-je cru ? Aurais-je été dans le camp des faibles qui préfèrent détourner la tête ? Aurais-je pris les armes pour me battre aux côtés des persécutés ? Aurais-je pris des risques pour sauver des vies ou au contraire aurais-je dénoncé avec un sourire le juif, le résistant qui tentait de survivre ?

Jan Karki a ajouté un autre regard à ma compréhension de l'horreur du génocide nazi. C'est bien, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant ? Comment appréhender ce Mal. Comment le transformer ? Comment éviter de le reproduire ? Comment en parler à mes élèves ?
Je referme les pages de ce livre mais pas de l'Histoire.
Elle m'habite. Elle fait partie de moi.

Commenter  J’apprécie          173
Après avoir terminé ce livre sur la Shoah, j'ai des sentiments mitigés. Je préfère lire des vrais témoignages sur cette époque au lieu de « romans ». Yannick Haenel présente un livre de trois chapitres. le premier chapitre traite l'interview avec Jan Karski dans le film Shoah de Claude Lanzmann. C'est une description impressionnante.

Dans le deuxième chapitre, l'auteur présente un résumé du livre « Story of a secret state » par Jan Karski. Ce livre a été publié en 1944. Il traite les expériences de Jan Karski, un membre de la résistance polonaise. On apprend ses activités comme messager entre la résistance en Pologne et le gouvernement improvisé polonais d'abord en France et plus tard en l'Angleterre. C'est un chapitre intéressant et je suis sûr que je lirai le livre de Jan Karski plus tard (peut-être l'édition française de 2004 « Mon témoignage devant le monde »).
C'est le troisième chapitre qui me trouble un peu. Yannick Haenel présente une fiction sur la vie de Jan Karski. le grand thème de ce troisième chapitre est le fait que les Alliés n'ont rien fait pour les juifs pendant la guerre. C'est un chapitre amer qui traite surtout les expériences de Jan Karski en Angleterre et aux États-Unis. Les hommes politiques, les diplomates, ils écoutent le témoignage de Jan Karksi sur la Shoah, sur l'extermination des Juifs d'Europe, mais ils ne font rien.

C'est un thème intéressant et émouvant : « les Alliès, ils se sont renseignés aux actes d'extermination des Juifs pendant la guerre et ils n'ont rien fait quand même ». le thème de l'antisémitisme, en Pologne, en Europe, en Union soviétique, aux États-Unis, bref, partout, est également un thème intéressant et captivant. Le troisième thème est bien saisissant ; la frustration personnelle de Jan Karski qui essaie en vain de toucher les Alliés par son témoignage personnel sur les horreurs de la Shoah.

Quand même, j'ai des doutes à ce troisième chapitre, à cette fiction, à cette biographie, sans vraiment comprendre pourquoi. Les sentiments et les pensées de Jan Karski, ils ont été décrits vraisemblablement. Cependant, je pense que, peut-être, l'auteur a utilisé le personnage de Jan Karski pour divulguer ses propres idées et avis sur le rôle honteux des Alliés vis-à-vis la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne sais pas exactement pourquoi, c'est une émotion difficile d'expliquer, mais pour quelconque raison pour moi « la sincérité » manque. Je préfère des vrais témoignages en ce qui concerne la Shoah.

Pour conclure, après avoir terminé ce livre de Yannick Haenel, j'ai des sentiments mitigés, mais, au moins, j'ai découvert un autre témoignage intéressant sur la Shoah. le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2009.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (902) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3172 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..