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Camille Fort (Traducteur)
EAN : 9782351780015
240 pages
Gallmeister (06/01/2006)
3.85/5   55 notes
Résumé :
En 1947, John Haines s'installe dans une cabane isolée en Alaska. II y passera vingt-cinq ans, menant une existence rude et solitaire faite de chasse et de pêche, de pièges et de traques, de pistes tracées au sein d'étendues vierges. La furie des éléments et le sang versé seront ses principaux compagnons. Dans un univers où, face au blizzard, un feu qui s'éteint signifie la mort, où le chasseur devient parfois la proie, chaque rencontre sera essentielle. Ce récit, s... >Voir plus
Que lire après Vingt-cinq ans de solitude : Mémoires du Grand NordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Vingt-cinq ans de solitude, Mémoires du Grand Nord de John Haines (1924-2011) est un livre habité. Habité par l'esprit des forêts, le souffle du vent.

Nous sommes à Richardson à l'est de Fairbanks où l'auteur est venu s'installer pour peindre loin du bruit du monde dans une lumière crépusculaire. Mais au final, il se tourne vers l'écriture et, en 1947, il s'installe dans une cabane sur les collines escarpées qui surplombent la rivière Tanana. un affluent du Yukon.

Vingt-cinq ans de solitude, pour écouter le monde du silence, celui qui par – 35° sous une couche de neige, bruisse, gémit, vingt-cinq ans de solitude pour être touché par la lamentation ancestrale de la glace et entendre retentir la mélopée de l'hiver qui annonce le printemps.

Des heures, des jours, des saisons à cartographier mentalement d'un oeil de plus en plus acéré, les dénivelés, les vals et les combes, à arpenter les sentiers, les pistes oubliées ou dessinées, afin de dénicher l'endroit propice où poser son collet, monter un campement saisonnier.
L'Alaska et ses promesses d'un territoire aux richesses à répertorier et non à exploiter!

Toujours en équilibre, en harmonie, prélever sans éradiquer, chasser pour vivre, se nourrir, se chausser...
Epier les animaux, élans, loups, castors, lièvres, martes, renards, ours, écureuils volants, chauve-souris...
Surveiller les eaux pour y surprendre l'éclat rubis des saumons sauvages.
Cueillir les baies, remercier le réveil des moustiques annonciateurs d'une saison plus clémente.

Décrypter un univers sauvage jusqu'à ce qu'il devienne un livre ouvert.
Déchiffrer ses traces pour s'approprier ce langage immémorial.
Respecter la vie, toutes formes de vie, voir la sève monter ou descendre, deviner dans les frondaisons et les troncs des bouleaux ou des épicéas des signes de bienvenue ou d'alerte.
Car dans ces terres vierges tant que cet univers est étranger, la peur est là, et elle peut revêtir cent visages.
Deviner les fantômes qui peuplent ces forêts, ces rivières, encoches de la présence d'hommes d'un autre temps.

Vous vous en doutez, j'ai beaucoup aimé ce livre, superposition de tranches de vies, d'instants, d'émotions, présentées au gré de réminiscences désordonnées de la mémoire de l'auteur.
Si John Haines note que « l'année d'un trappeur possède un calendrier qui lui est propre », il nous propose ici un livre de l'hiver.
Pour moi John Haines n'est pas un trappeur ordinaire bien qu'il les fréquente, et chasse lui aussi: il ne tue pas pour le plaisir, ni dans un but lucratif, la vente des trappes n'est pas son objectif premier même si elle lui est nécessaire.
Pour moi, John Haines, c'est bien cet esprit vagabond dont il parle, un esprit vagabond qui a trouvé sa place dans cette contrée jusqu'à la nuit des temps.

Vingt-cinq ans de solitude ou le chant des grands espaces.
Une ode à la nature, à l'univers pour ne pas oublier que chacun est une étoile, un miracle illuminé.

De la grâce dans l' écriture, un état d'éveil qui sublime l'infiniment petit pour embrasser tout l'univers. le témoignage d'une communion par un poète visionnaire, John Haines.
Une contrée où la mort toujours présente est familière, élément à part entière du cycle de la vie, où ôter la vie d'un animal se rapproche d'un rite sacrificiel.

Merci à ce pionnier inspiré qui, fort de deux traîneaux et accompagné de quatre huskies, d'un havresac contenant hâche et autres nécessaires, défricha au delà de sa concession sa part de territoire pour vivre dans le Grand Nord.
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Piéger des martres et des lynx pour les peaux, tuer l'élan pour manger, John Haine complète le récit de ces années en quasi autarcie par des anecdotes de vieux trappeurs, des réflexions (manquant un peu de conviction) sur la vie merveilleuse du trappeur par -35°c.

Prévenu dès le début que la rédaction a été réalisée longtemps après les événements, on comprend mieux parfois le manque de peps.

Le niveau aurait pu être relevé avec des dialogues, l'avis de la copine qui semble partager sa vie, mais à laquelle John Haine ne fait étonnamment quasi aucune allusion.

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Non, ce récit n'est pas un remake au rabais du célèbre roman de Gabriel Garcia Marquez !
D'ailleurs la traduction française de son titre original (The Stars, the Snow, the Fire) n'est pas fidèle à la lettre, et est légèrement trompeuse sur le contenu. En effet, si l'auteur a bien vécu un quart de siècle dans un lieu isolé d'Alaska, il n'y était pas seul. Selon l'endroit où il s'installait ou campait, il avait des voisins à quelques kilomètres ou quelques dizaines de kilomètres.
Pendant ces 25 années, Haines a vécu d'une activité de trappeur.
Sans soucis de la chronologie, il décrit son environnement et la manière dont il l'appréhende, ainsi que des activités de son quotidien : préparation de stocks de nourriture et de bois pour passer la saison froide, installation de pieds à terre sur chaque zone de chasse et de pêche, préparation et pose de pièges, chasse et pêche, tannage de peaux,... Et tout cela au gré des saisons. Dans cet environnement, c'est en effet le climat qui régit la vie de tous. Peu à peu l'auteur lâche quelques informations sur son passé (enfance, soldat en temps de guerre,…), mais il n'est pas loquace sur ces sujets. Il explique surtout sa longue présence en Alaska par le sentiment d'y être à sa place, par l'harmonie qu'il ressent avec cette nature si bien décrite.

Cette lecture fut très agréable pour moi ; allergiques au nature writing, passez votre chemin…
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Ces mémoires n'en sont pas à proprement parler : le récit n'est ni chronologique, ni exhaustif, ni même vraiment personnel. C'est plutôt une succession de chapitres consacrés à la nature, à l'hiver, à la survie dans une cabane en Alaska, à la chasse, au métier de trappeur.
Plein de détails très précis sur la chasse, plein de descriptions poétiques, mais au final rien de très intime. En fait, c'est très personnel (poétique et sensible) sans l'être du tout (pas de sentiments, pas de notion du temps).
Au final, même si j'ai aimé ces pages fraîches (- 30° s'il-vous-plaît !) et dépaysantes, ode à la nature sauvage, l'émotion n'était pas entière, il m'a manqué un truc.
Peut-être attendais-je trop de ce récit présenté comme un classique du genre...
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Les anniversaires ont parfois du bon. Ainsi les dix ans des éditions Gallmeister qui sont l'occasion de voir réédité le premier ouvrage de la maison qui pourrait pour un peu tenir lieu de manifeste. Ce récit éclaté, composé de fragments de souvenirs de vingt-cinq ans de trappe en Alaska, allie en effet avec bonheur aventure, grands espaces et exigence littéraire. C'est avec subjectivité et recul que John Haines, artiste peintre et poète, raconte son expérience d'isolement volontaire au milieu de la nature sauvage. Ce faisant, il offre au lecteur tout ce qu'il peut attendre de ce genre de récit : rencontre avec des ours, histoires de trappeurs morts de froid ou assassinés pour avoir voulu s'imposer sur le territoire d'autres hommes, franche et virile camaraderie entre taiseux – il y a là une formidable histoire sans paroles – et longs développements sur la traque des animaux ou la meilleure manière de cuisiner le porc-épic. Mais il y a aussi, derrière la rugosité des récits qui s'enchaînent au fil des souvenirs de Haines une profonde réflexion sur la façon dont l'homme, aussi tanné soit-il par la rigueur de la nature et du climat, aussi habitué soit-il à prendre la vie pour survivre, peut s'arroger ce droit et le prix qu'il doit payer pour cela :
« La pêche et la chasse, les baies sauvages, les pièges, le bois pour le feu et la nourriture, tout cela nous est offert par ce pays. Une fourrure de martre est ravissante quand on la regarde à la lumière en la tournant pour la mettre en valeur. Et la viande d'élan est un bienfait, elle nous repaît et nous réchauffe, je n'ai pas à l'acheter chez un boucher. Mais il m'est impossible de piéger et de tuer sans pensée ni émotion, et il se peut que chaque mise à mort m'inflige à moi aussi une blessure légère, peut-être fatale. »
Surtout, dans cette quête d'isolement qui permet d'oublier le bourdonnement du monde et de se trouver seul face à soi-même il y a aussi la nécessaire rencontre avec sa propre condition de mortel. Une rencontre qui peut surgir de n'importe où pour frapper de plein fouet. Ainsi en va-t-il de la découverte, a priori banale, d'un cadavre de lapin au bord d'un sentier :
« J'étais seul sous le soleil, seul dans un champ à ciel ouvert, seul avec la mort physique, celle qu'on ne peut méconnaître.
Ce n'était pas juste cette forme immobile au bord de la route, ni le sang séché sur sa fourrure : des choses comme ça, j'en avais déjà vu. C'était autre chose – une réalité nouvelle, qui tenait aux tons bleutés, luisants, inouïs de ces entrailles débraillées, arrachées du plus profond du corps, éparpillées dans une lumière qui ne leur était pas naturelle. le regard fixe, pétrifié devant ça au grand jour, j'éprouvai, pour la première fois peut-être, une absolue solitude. Et moi qui adorais la solitude à cet âge, je sus que ça, c'était la mort, la solitude la plus radicale. »
Aussi subjectifs que soient les souvenirs de Haines, aussi déformés soient-ils par la distance des années, ils expriment toujours une vérité. Celle de l'homme qui s'est confronté durant plus de deux décennies à lui-même. Il y a là-dedans autant d'aventure, autant de chocs esthétiques quand la plume du poète Haines s'imprègne des réminiscences des couleurs telles que les a vu Haines le peintre, que de leçons de vie – et de mort. Tout cela, et les sobres mais pertinentes illustrations de Ray Bonnell qui accompagnent cette réédition, fait que l'on trouve dans Vingt-cinq ans de solitude l'essence de la littérature qu'entend promouvoir Gallmeister.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pour qui vit dans la neige et l'observe jour après jour, elle se lit à ciel ouvert. Les pages se tournent au souffle du vent, les lettres ne tiennent pas en place, forment de nouvelles alliances, de nouveaux sens dans un langage qui pourtant reste le même. Langage obscur, parlé par tout ce qui s'en va pour revenir un jour. Le même texte s'écrit là depuis des milliers d'années même si je n'étais pas là, ne serai pas là les hivers prochains pour le lire. Ces parcours d'apparence arbitraire, ces sentiers, ces creux, ces empreintes, ces petites pelotes rondes et dures dans la neige: tout cela fait sens. Il s'y écrit peut-être des choses obscures, d'autres vies s'y manifestent, disent leurs courses et leurs histoires, leurs peurs et leurs morts. Les pattes fines d'une musaraigne ou d'un campagnol dessinent un tracé bref et erratique sur la neige, et voici le trou où disparaît le petit animal. Et là passe la trace d'une hermine, vive et curieuse, qui disparaît à son tour dans l'ombre blanche de ce trou.
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Voici déjà un moment que dans les bois, loin du soleil, dans les creux et ravins où le sol est d'ordinaire humide, la terre a noirci et qu'elle est devenue froide et dure. Les mousses épaisses se raidissent sous les ombres, et des petits cristaux de glace parsèment leur surface velue.
L'eau a baissé dans les flaques des sentiers. Sur les hautes pistes des crêtes, les petites fondrières sont cerclées d'un filet de glace transparent, parfois couvert d'échardes blanches lorsqu'un animal de passage y a laissé sa trace. Un anneau de glace alourdi de feuilles entoure une flaque d'eau laissée par la rivière qui coule en contrebas.
Les eaux se glacent. Des hauts-fonds plantés de roseaux jusqu'au centre des flaques au bord de la route: de la glace noire, claire et dure, avec des bulles blanches. Des plaques de glace opaque qui se brisent facilement sous le pied. Les derniers canards qui hantaient le centre de ces bassins tant qu'il y avait de l'eau ont disparu. Des mottes d'herbe rêche s'y dressent, profondément enracinées, jetant leur ombre sur la glace du soir.
A présent que le gel s'installe, je songe à la rivière. C'est le moment de se promener sur les barres de sable et les îlots tant que la neige y est encore éparse. On est fin octobre, il y a longtemps que les petits cours d'eau de cette grande rivière aux multiples affluents ont cessé de couler, laissant derrière eux des flaques qui ont gelé. Plus loin, derrière la grande île boisée, il reste un bras de rivière qui charrie l'eau. Le son de cette eau, quoique lointain, est puissant, il parcourt cette terre sèche saupoudrée de neige. Un son profond, étouffé, comme si la rivière avait un glaçon dans la gorge.
Un après-midi, je descends le sentier escarpé qui mène à la rive. Je franchis des barres de sable et de glace poussiéreuse pour accéder à la grande île, je longe des piles de bois flottant blanchi par le froid, je passe entre des saules et des aulnes qui m'arrivent à la taille, et j'accède enfin à la rive caillouteuse, semée de neige, où coule l'eau profonde. Je chemine un temps sur la rive couverte de glace où je reste à contempler l'eau. Un petit vent parcourt la grande rivière et les barres gelées, il sent l'hiver.
Libérées de la boue charriée durant l'été, les eaux sont claires dans les hauts-fonds, d'un bleu profond, inouï, au milieu du courant. La glace chevauche l'eau en monceaux qui se bousculent, sombrent dans les rapides en aval et viennent racler les pierres du fond. C'est ici, où le courant ralentit en s'élargissant, que l'eau se fait plus lourde et plus lente sous la glace, toujours plus de glace.
Appelons cela une bouillie de glace, ou une galette de glace. Elle se forme de nuit et pendant les jours de froid, dans l'eau traînante des remous et des hauts-fonds: une gadoue froide qui prend forme, se fait pesante. Dérivant et tourbillonnant dans le courant principal et charriée en aval.
A présent, sur cette eau lourde, de grandes platées de glace arrivent, elles se brisent et se reforment, dérivant au long du courant ralenti: des beignets de glace hirsutes, des fragments carrés ou oblongs aux bords déchiquetés par les chocs de virage en collision, des îlots de glace parmi des lacs d'eau bleu sombre. Poussés tous ensemble vers la rive par le courant, ils raclent la glace de la berge avec un long "shsss" lorsqu'ils y adhèrent avant de reprendre leur chemin. Et avec chaque contact abrupt, un peu de cette gadoue glaciale adhère au bord extérieur de la rive gelée. La glace conquiert du terrain par strates, par crêtes blanchies, elle s'épaissit avec chaque nuit de gel, avec chaque petite vague qui déferle sur elle.
En scrutant les hauts-fonds, je vois se former la glace du fond, une masse spongieuse, informe, gluante qui recouvre les grosses pierres rondes peu éloignées de la surface: la rivière gèle aussi de bas en haut. De temps à autre, un noyau de glace, à force d'absorber l'eau, se détache pour remonter à la surface, ballotté par le courant. C'est une glace sale, grise et chargée de sable, de petites pierres et de débris végétaux.
A hauteur des rapides, eau et glace gagnent de la vitesse et font entendre un fracas rude et vaguement menaçant. Dans les jours à venir, à mesure que le froid augmentera et que le jour s'exilera, la glace flottante se fera plus dure et plus épaisse, ce fracas se changera en un grincement et un crissement plus agressifs. A présent, dans le courant lent qui passe sous mes yeux, j'entends surtout ce "shsss" continu, bouillonnement sonore qui recouvre un son plus ténu, comme de nombreux petits verres se heurtant les uns aux autres.
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Tout le pays se couvre d'ombres. Ombres montées du sol, de la poussière et des ossements désordonnés de la terre. Ombres des arbres qui hantent les paysages boisés de notre enfance, la peur au bout des branches. Ombres des pierres dans le désert, ombres des nuées sur la mer et les collines d'été, porteuses d'eau. Jeux d'ombres dans les étangs et les sources, formes vagues dans la lumière jaune sable.
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Je fais demi-tour pour regagner la rive dont j'aperçois à un demi-mile au nord les grandes falaises jaunes, encore dépourvues de neige. Je retrouve mon chemin par où je suis venu en traversant des barres de sable poussiéreuses, des vieux cours d'eau, des buissons de saules. Le soleil froid d cette fin d'après-midi perce sa couverture de nuages, parsemant de raies claires le sable gris mêlé de neige.
Comme elle n'a cessé de baisser ces dernières semaines, la rivière a laissé derrière elle de nombreuses flaques déjà couvertes de glace. En m'approchant de la grande berge, j'approche de l'une d'entre elles non loin de la rive boisée. La neige ténue d'il y a quelques jours s'est déjà dispersée, la glace polie est suffisamment large pour que j'y pose les deux pieds. J'en vois le fond sans difficulté, comme à travers un verre épais et sombre.
Je me penche, observant les débris pris dans cette strate de glace noire et translucide: je vois quelques brindilles et de nombreuses feuilles. Des feuilles d'aulnes en dents de scie, à moitié vertes encore, des feuilles de bouleaux et de trembles plus délicates, de grandes feuilles lisses qui proviennent des marronniers, et les feuilles étroites des saules. Elles sont là, éparses ou tassées selon qu'elles sont tombées de l'arbre en douceur ou que le vent les a chassées dans l'eau glacée. Certaines ont gardé leurs belles couleurs, un jaune ou un orange luisant. D'autres sont piquetées de gris et de brun. Quelques feuilles plus âgées gisent, noires et creuses sur le lit fangeux de la rivière. Ca et là, un galet de quartz miroite sous l'eau. Mais rien ne bouge. Univers froid et figé, un peu comme la nuit, doté de ses planètes et de ses étoiles immobiles.
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Il m'est impossible de piéger et de tuer sans pensée ni émotion, et il se peut que chaque mise à mort m'inflige à moi aussi une blessure légère, peut-être fatale. La vie ici se partage entre le soleil et le givre, entre le sang vif et la sève des choses, entre leur déchéance et leur mort soudaine.
Tout ceci est parfois dur et cruel mais ne nous voilons pas la face. Je mets à mort une bête dans mon seul intérêt, comme le lynx tue le lapin, la martre l’écureuil, la belette le mulot. La vie est pleine de contradiction, confuse et hésitante au cœur de l'homme, sinon elle vole droit au but comme une flèche.
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John Haines_ At Home in Alaska
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