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EAN : 9782266104937
439 pages
Pocket (01/03/2001)
3.85/5   130 notes
Résumé :
Édouard le Magicien est mort. Et Gisèle Halimi ne peut pas admettre la disparition de ce père tant aimé. Elle décide de lui adresser "une carte postale". En fait, elle écrit ce livre "pour dire ce qui n'a pas été dit". Manière d'expliquer un parcours.

De l'enfant qui engage le combat contre l'institutrice qui la traite de "sale juive", en passant par l'adolescente qui se révolte contre Dieu parce qu'il n'accorde pas leur juste place aux femmes, jusqu'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Gisèle Halimi, grande avocate de la cause des femmes raconte des souvenirs très personnels dans sa Tunisie natale.
A travers son témoignage on comprend mieux le parcours de cette femme atypique qui a dû se battre contre l'inertie de la tradition au sein de sa propre famille, et notamment contre l'image de la femme que sa mère voulait lui inculquer.
Que "Le lait de l'oranger" vous soit une lecture aussi délectable qu'elle le fut pour moi!
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Un livre que je n'aurais certainement jamais ni acheté, ni lu si on ne me l'avait offert. de Gisèle Halimi je connaissais les combats – celui du droit à l'avortement, de la reconnaissance du viol comme crime - son positionnement en faveur de l'indépendance de l'Algérie…
Je connaissais peu la femme, la mère, la fille. le récit commence par la chute d'Edouard, le père, le premier homme de sa vie. A travers l'histoire de sa famille mais surtout le lent déclin de cet homme inspirant, Gisèle raconte comment elle s'est construite, comment enfant elle a rejeté la religion, un carcan dans la vie des femmes, comment la Tunisie et le mixage culturel a façonné son désir ardent de liberté et de justice sociale. Edouard et Fortunée, malgré les menaces, les punitions – et tout leur amour ! - ne pourront pas empêcher leur fille de s'engager très tôt dans des luttes qui les dépassent.
C'est plusieurs décennies d'histoire qu'elle narre avec une plume ample, un style de grande qualité qui rend le récit fluide et très agréable à lire. L'avocate se livre sans détours, alterne les petites anecdotes parfois très drôles avec des pans de l'Histoire du XXème siècle qui nous rappellent les heures sombres de la décolonisation. On croise ainsi des personnages célèbres, Simone de Beauvoir et Sartre, Simone Veil, Edgar Faure et Jacques Chirac – certains sont légèrement égratignés, d'autres sont dépeints comme plutôt sympathiques malgré les divergences idéologiques.
Gisèle Halimi, une femme courageuse, sûre de ses combats et engagements, tiraillée entre sa vie de mère et sa passion de la justice. Une amoureuse aussi, une femme libre. Très attachante mais parfois agaçante, car elle ne lâche rien, prend des risques, en fait courir aux autres mais dont la ténacité a souvent permis que l'injustice soit réparée, le préjudice reconnu, la condamnation à mort évitée.
Les dernières pages sont particulièrement émouvantes et évocatrices pour chaque lecteur ayant des parents vieillissants.
Un très beau récit que je suis ravie d'avoir découvert.
Challenge MULTI-DEFIS 2021
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De tous les hommes qui ont joué un rôle important dans la vie de Gisèle Halimi, il y en a un qui en a occupé la place centrale, assis sur un trône glorieux et indéboulonnable. Pour preuve, il n'y a qu'à ses pieds que Gisèle Halimi acceptait de s'asseoir. Comme pour bien des femmes, cet homme, c'est le père, Edouard. Un homme élevé à son époque dans les lois de son pays et de ses traditions religieuses où les femmes sont rangées bien en-dessous mais qui pour l'amour de sa fille a su « grandir » dans son coeur et dans sa tête. Avant d'être un récit d'avocate retraçant les grands procès qui ont jalonné sa brillante carrière, c'est sur un récit de fille endeuillée que s'ouvre ce récit autobiographique. Edouard est atteint d'un cancer incurable et vit ses derniers instants. Gisèle va essayer de faire de ses derniers moments des pages de souvenirs lumineux pour pallier lors du jour funeste la perte et l'absence. Alors, elle s'emploie à lui décrocher la légion d'honneur et à faire de chaque instant passé une petite pièce de puzzle dessinant la page de ce bonheur familial ouverte sous le soleil de Tunis dans les années soixante. Ce puzzle, c'est ce recueil autobiographique de moments de vie tour à tour grave et drôle à la fois. On parcourt au fil des pages la vie de cette fillette butée mais courageuse, brillante et rusée qui ne lâche jamais. Des rues de Tunis où les codes traditionnels l'écrasent avant qu'elle ne les piétine, du racisme qu'elle endure jusqu'à la rendre plus forte, aux bancs de la Sorbonne où elle fera ses preuves jusqu'à se faire sa place au barreau. Elle ne travestit jamais sa pensée ou ses idées : des plaidoiries à haut risque en Algérie à la lutte féministe auprès des deux fameuses Simone, de la défense de Marie-Claire Chavelier, mise en accusation pour avoir avortée aux procès anticolonialistes dont le point d'orgue sera celui de Djamili Boupacha, on découvre le parcours d'une femme admirable qui a su à chaque fois casser les codes non pas seulement dans son propre intérêt mais surtout pour emporter d'autres hommes et d'autres femmes dans son envol pour la liberté. Une très belle leçon de démocratie, d'altruisme et d'intelligence doublée de paragraphes plus intimes où la petite fille pour dire adieu à ce papa adoré fait briller une dernière fois tous ses souvenirs lumineux où s'incruste le sourire d'un homme admiré et chéri jusqu'au dernier instant.
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Cet ouvrage autobiographique de Gisèle Halimi nous entraîne de Tunis à Paris, respectivement lieu de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur, et lieu de l'épanouissement professionnel de cette brillante avocate, féministe née d' une culture nord africaine qui reléguait volontiers les femmes dans des rôles mineurs. A travers ce livre, c'est la figure du père, toujours nommé par son prénom, Edouard, qui transparaît : de la déception de voir arriver une fille dans son foyer, à la colère de la voir déjà transgresser les codes de cette société patriarcale, on passe à la fierté d'un père dont la fille a brillamment réussi. Ces étapes de la vie de l'auteur, cet hommage au père empêtré dans ses traditions plus que dans ses convictions, tout cela constitue une belle histoire,avec, en toile de fond, la guerre d'Algérie, ses horreurs, ses non-dits, les blessures engendrées. Gisèle Halimi est un témoin incontournable de notre histoire de cette 2ème moitié de 20ème siècle.
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Le lait de l'oranger est un récit autobiographique dans lequel Gisèle Halimi retrace les faits marquants de son enfance et de sa carrière.
Elle évoque son père et la structure familiale construite autour de traditions ancestrales. Elle décide d'écrire ce récit lorsqu'elle comprend que son père est gravement malade.

Elle raconte comment elle s'est construite en s'autorisant à sortir du cadre dans lequel elle était "rangée" . Elle veut une vie de femme libre et elle devra combattre, être persévérante, ne pas plier face au racisme et au sexisme pour se faire une place. Elle prendra des risques professionnels et personnels pour défendre ses idées et défendre des individus que la société s'apprête à condamner sans un procès équitable.

C'est une histoire et une femme inspirante, un récit très bien écrit.

SI je ne mets que 3,5 étoiles, c'est parce que j'ai lu il y a quelques mois Une farouche liberté et que j'ai trouvé de nombreuses redondances. Je m'attendais à lire une autre partie de sa vie et de ses combats.


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critiques presse (1)
LesInrocks
30 juin 2021
Dans Le Lait de l’oranger, bouleversant récit autobiographique qui reparaît en poche après une première publication en 1988, Gisèle Halimi écrit le trivial et l’illustre, la vie quotidienne et les événements singuliers, l’intime et l’universel – le vrai, pas celui se déployant insidieusement “au profit d’un seul modèle, celui de l’homme”.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes sont comme les orangers. Il leur faut choisir ce qui les aide à vivre, ce qui les épanouit.
Fillette, je ne le savais pas encore.
Je n'aimais pas le lait et je détestait la contrainte. Mais je croyais juste de l'imposer à l'arbre qui m'était si cher.
La vie entre les gens, l'histoire entre les peuples sont faites de ces contradictions. Se font à travers ces contradictions.
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Le rôle que Dieu nous attribuait me semblait bien falot. Et puis, pourquoi naître femme serait-il le mauvais lot de l'existence, une sorte de faute à payer, à racheter?
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Je m'en moquais. Seule la grande émotion de "toucher" enfin la France me submergeait. Ce pays que j'avais construit en moi, à partir de mes lectures, de mes images, de mes fantasmes, me devenait terre et lumière. j'allais m'y intégrer, m'y fondre avec volupté. La tour Eiffel me mettait les larmes aux yeux, Notre-Dame, tel un aimant, me tenait immobile de longues heures sur le parvis, je me perdais, éblouie, dans le Marais. A chaque rue, chaque place, je voyais surgir des vieux hôtels Le Roi-Soleil et Racine. [Imaginaire, mai 2021 ]
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[Ma robe d'avocate ]
Je trouvais toutes les vertus à ce vêtement hors du commun. Il recouvrait des pieds à la tête les costumes bien taillés et les pulls plus modestes, les décolletés féminins ou les soies tapageuses, mieux il les phagocytait. effacées, disparues, les différences. Egalité partout: les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les gros, les maigres.

[Imaginaire, mai 2021, p.121 ]
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Il refuse. L'hôpital, pour lui, signifie abandon, solitude, mort. En Tunisie, seuls les déshérités se faisaient hospitaliser, les pauvres, les sans-famille. Et, explique Edouard, ils ne quittaient la salle commune que pour la morgue.
[p. 54, [Imaginaire, mai 2021 ]
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Vidéo de Gisèle Halimi
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