AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782268022918
189 pages
Les Editions du Rocher (06/02/1996)
3.14/5   14 notes
Résumé :
Ceci est le pamphlet le plus célèbre qui ait existé avant d'avoir été publié.
Il m'a valu les mille écoutes de l'Elysée sans autres persécutions. Comme Victor Hugo avec Napoléon III, j'ai gâché la postérité de François Mitterrand.

Ecrit en 1982, ce livre est passé entre des mains innombrables. Par ces révélations qui circulaient sous le manteau, il a inspiré tous les biographes du président de la République - Catherine Nay, Franz-Olivier Giesb... >Voir plus
Que lire après L'honneur perdu de François MitterrandVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A une époque où la défiance envers la classe politique n'a jamais été si élevée, je n'arrive pas expliquer rationnellement l'étrange bienveillance dont bénéficie François Mitterrand auprès des médias et de l'opinion publique, aujourd'hui comme en son temps. Il est en effet de bon ton, et sans que l'on sache trop pourquoi, de le considérer comme "le deuxième grand président de la Ve après De Gaulle" (expression consacrée) - sans doute par goût dun consensus politique et pour ne froisser personne dans les cours d'éducation civique de nos chères têtes blondes.

L'illusion mitterrandienne aveugle encore certains contemporains du 10 mai 1981, et, plus grave encore, ceux qui n'étaient pas encore nés. Ceux-là vous parleront les larmes aux yeux de cette journée où un monde nouveau leur paraissait possible (“changer la vie”), sans évoquer les quatorze années de purge, de mensonges, de méthodes crapuleuses - dont Hallier a fait les frais - et de reniement qui ont suivi.

Ce pamphlet délicieux du grand et malheureusement trop vite oublié Jean-Edern Hallier se proposait dès 1984 de faire vaciller la statue de Tonton (Certains s'en sont pris au livre en prétendant que Jean-Edern, qui roulait pour Mitterrand jusqu'à être de la garden party de mai 1981, agissait pour se venger de la promesse non tenue par Mitterrand de lui offrir un bon poste comme un ministère ou une ambassade... Mais qu'importe le mobile !). Jean Edern Hallier, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c'est ce trublion médiatique, mi-bouffon mi-prosateur de génie, qui, notamment via l'Idiot International, avait un petit succès et une certaine influence dans le milieu littéraire et médiatique des années 1970-1980 jusqu'à une mort aussi louche que ses pauvres yeux.

Avec ce livre, Hallier se rêvait en Victor Hugo du XXe, ruinant, par le simple pouvoir de la Littérature, la réputation de notre monarque républicain à l'écharpe rouge. Dix-sept éditeurs ont eu en leur possession le manuscrit ; à la suite de menaces plus ou moins explicites, de contrôle fiscal notamment, aucun n'a curieusement plus eu l'envie de publier ce qui aurait pu, ce qui aurait dû être le pamphlet politique le plus dévastateur de la Ve République. Jamais Mitterrand n'aurait pu être réélu après ça. L'affaire des diamants de Bokassa parait toute insignifiante en comparaison...

Bref, Mitterrand était inéligible, comme le répète en boucle l'auteur durant les premières pages du livre. Inéligible certes, mais virtuellement seulement, car L'honneur perdu de François Mitterrand ne paraît finalement qu'en 1996, après la mort de l'ex-président. 12 ans après, 12 années pendant lesquelles Tonton et son entourage ont encore aggravé leur cas en faisant subir des milliers d'écoute à Hallier, ses proches et tous ceux entrant en contact avec lui - c'est à dire le Tout-Paris. Mitterrand les suivait quotidiennement et personnellement (voir cette vidéo), et Hallier a été le plus écouté de la cellule présidentielle devant Edwy Plenel. Dans un pays vraiment démocratique, on tiendrait là l'équivalent d'un Watergate. Hélas, nous ne vivons que sous la France républicaine.

Voilà pour les présentations de ce livre passé à côté de l'histoire du fait des turpitudes du clan même dénoncé dans ses pages...

Quant au livre en tant que tel :
L'honneur perdu... est un pamphlet à charge et à l'ancienne comme on les aime, plein de verve, de démesure et de mauvaise foi. Rien que pour le style flamboyant de Jean Edern, il n'est pas inutile de s'y plonger, bien que vous n'y apprendrez certainement rien de bien nouveau sur les crapuleries François Mitterrand - et depuis le temps, encore heureux, pourrait-on dire... Quelques anecdotes bien racontées, souvent en dessous de la ceinture, restent jouissives à découvrir. Ses fausses cicatrices de guerre, son faux attentat place de l'observatoire, sa fille cachée, ses liens avec la Cagoule... Reconnaissons toutefois qu'étant donné le pedigree de ce bougre légèrement mythomane d'Edern, il y a peu de chance qu'absolument tout soit véridique... Mais le principal est ailleurs. La personnalité fuyante, dissimulatrice et manipulatrice de Mitterrand, son entourage corrompu, ses relations malsaines avec la Cagoule: le portrait n'est pas flatteur, pas totalement objectif évidemment, mais loin d'être faux et surtout très réussi littérairement quoi qu'il en soit. Sur ce point, Jean Edern Hallier a été à la hauteur de ses ambitions.
Commenter  J’apprécie          51
Excellent livre qui renvoie Mitterrand dans l'enfer de sa bassesse et ses laudateurs dans leur flagornerie lamentable.














Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Me suis-je inquiété pour rien ? Comment savoir ? Il ne faut pas jamais tenter le Diable. Il y a toujours lieu de craindre les sicaires de bonne volonté, qui, pour se faire bien voir, devancent les ordres qu'ils n'ont pas encore reçus et qu'évidemment personne ne leur a donnés.
J'aurais pu me planter contre un arbre à trois heures du matin, bourré de vodka polonaise. A la spéciale Jaruzelski ! La fin tragique des dandys, Nimier, Huguenin, qui en aurait été surpris ?
Dans le lit d'une mineure, la poche bourrée de cocaïne, de quoi aurais-je eu l'air ?
Rossé à mort par un mari jaloux, qui m'aurait plaint ? L'ingéniosité policière est sans limites - pour peu qu'on la mette en branle. Pourtant je n'irai pas jusqu'à affirmer que les conseils restreints de l'Elysée aient envisagé, entre autres solutions, les plus extrêmes. A force d'être averti des risques physiques que j'encourais, je finissais par y croire.
L'Elysée m'envoya le capitaine Paul Barril, qui n'y alla pas par quatre chemins.
Ou bien l'on me retrouvait par trois mille mètres de fond, dans un bac de ciment, en plein triangle des Bermudes, ou bien j'acceptais la villa Médicis, plus un fort dédommagement. Dans la première hypothèse, ma famille aurait reçu une lettre où je l'informais de ma décision de changer de nom, de vie, et de continent - et je passais pour assez fantasque pour qu'on ne crût pas aussitôt à un coup de pub.
Ceci prouve à quel point le langage politicien s'est détérioré : il est incapable de discuter à armes égales avec un homme intelligent. On préfère envoyer un spécialiste de la lutte antiterroriste - James Bond contre Homère ! Bref, on m'obligea à négocier avec le pouvoir.
Commenter  J’apprécie          160
En vérité, ne mérite le nom sacré de Résistant que celui qui a pris les armes avant 1942 - Jean Moulin, Manouchian, de Gaulle, plus les lycéens du 10 novembre 1940, avec Pierre Daix, sur la place de l'Etoile, alors que tout paraissait perdu. Comme la plupart des Français, Mitterrand se serait parfaitement accommodé de l'Occupation. " J'ai le poumon écologiste, je sais d'où vient le vent", dit-il. Ce n'est pas si sûr. Tout démontre même le contraire, il n'a jamais ramassé les fruits du temps quand ils étaient mûrs mais à terre et pourris. Il n'a pas été dans l'éternel camp des héros mais dans celui des profiteurs. Il s'est aligné dans la grande rafle des prébendes résistantialistes et des postes à pourvoir : c'est pourquoi il n'a résisté activement que dans les cinq derniers mois de l'Occupation, en 1944. La consigne était alors : " Casser du Boche. "
Commenter  J’apprécie          120
Devinez quel fut le premier film projeté pour le clan dans la moelleuse intimité du Tonton roi ? Le Napoléon d'Abel Gance, que Lang a laissé mourir de misère dans un hospice, tandis qu'il montait à Rome une fastueuse opération franco-américaine pour sa promotion ? Du Bresson, que Lang a forcé d'embaucher sa propre fille, présidente des jeunesses socialistes, dans le rôle principal de son dernier film, pour qu'il pût être financé, puis sélectionné à Cannes ? Que de sordides magouilles ! Quel aura été le nec plus ultra confidentiel du clan, le comble de son raffinement, lui qui a mis la culture au pinacle ? Je vous le donne en mille : ce film, Le Coup de Sirocco ! Qu'il les emporte tous...
Commenter  J’apprécie          100
Giscard péchait par naïveté : c'était un puceau. Jamais il n'aurait fait T.G. ministre de l'Agriculture, alors qu'une belle crinière rousse, je ne la citerai pas, doit se balader aujourd'hui du côté du Commerce extérieur. Elle aurait sûrement été bien meilleure, la compétence des ministres se limitant strictement aujourd'hui à leur métier d'acteur pour des rôles qu'ils ne savent pas jouer non plus. Ou O.W., délicieuse journaliste, à la tête de la haute autorité de l'audiovisuel où officie, si je ne m'abuse, l'une de celles que Mitterrand a le mieux aimées jadis. Elle préférait elle aussi, ayant du goût, les noirs d'ébène aux hommes politiques. Les rumeurs traînent lourdement... Ah, les grands congélateurs du pouvoir !
Pour M.C., qui s'était déjà farcie Rougeaud de Lille, pas dégoûtée la goulue, le président eut le mot viandu : " Vous la prenez dans votre stock." Mauroy ne pouvait faire autrement !
Je ne les cite pas nommément, je craindrais trop qu'elles se crussent diffamées d'avoir partagé la couche de ce rognon lubrique, de ce cul d'ensorcelé, ces créatures harassées et adorables.
Commenter  J’apprécie          50
D'ailleurs, Mauroy ne s'était pas fait prier pour le proclamer : " Le lendemain de l'élection de Mitterrand, des millions d'ouvriers ont passé le portail de leurs usines, plus droits, plus fiers, ils avaient le sentiment qu'ils étaient un peu à l'Elysée." (TF1, 15 juillet 1981) C'est bien la même bande qu'on voyait en 1938 : " Le socialisme n'a pour les ouvriers que mépris et dégoût", s'écriait aussi l'homme de gauche, Orwell. Laurent Fabius de surenchérir, sur le légitime orgueil du floué : " Chaque militant, c'est le Gouvernement" (Congrès de Valence, 24 octobre 1981). Tu parles...
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Jean-Edern Hallier (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Edern Hallier
LES PROVOCATEURS #4 : Jean-Edern Hallier
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
autres livres classés : cagouleVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean-Edern Hallier

De naissance, Jean-Edern Hallier est...

manchot
sourd
muet
borgne

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Edern HallierCréer un quiz sur ce livre

{* *}