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Critique de pleasantf


A l'heure où les mots mondialisation, identité, intégration, intégrisme religieux sont passés dans l'air du temps, la lecture de ce livre publié en 1961 permet d'enrichir la réflexion.
L'auteur raconte l'histoire du jeune Samba Diallo élevé à la dure dans une école coranique avant de rejoindre l'école des colonisateurs français d'abord chez lui puis à Paris où il se plonge dans le meilleur de la pensée occidentale en devenant étudiant en philosophie. Samba refuse de se couler dans le moule européen et retourne dans son pays.
Ce livre est chargé d'un fort parfum philosophique. de nombreux passages construits sous forme de discussions m'ont fait penser aux dialogues de Platon. Les conflits qui s'y expriment prennent plusieurs formes : conflit de la tradition contre la modernité, de l'immobilisme contre l'action et la transformation, du spirituel contre le matériel, de la religion contre la laïcité.
Chaque civilisation humaine est un système cohérent de réponses aux questions que se pose l'homme face au monde et au mystère de la mort. Ces systèmes sont censés procurer le bonheur ou au moins apaiser les angoisses des hommes. Pour l'africain musulman, le système occidental est inapte à remplir sa mission, à fournir les réponses aux questions fondamentales. Même la science, certes utile, est entachée de limites indépassables : elle ne procure que des vérités partielles, que des certitudes et des évidences qui seront jugées superficielles dans un système de pensée non occidental.
Samba rentre à l'école des vainqueurs et poursuit des études dans leur capitale. Cette allégorie d'une tentative de synthèse des deux civilisations débouche sur un constat mitigé. Samba ne réussit pas vraiment à réaliser cette synthèse. La métamorphose de l'être humain représentée par le parcours de Samba n'est jamais complète. On ne peut pas devenir radicalement autre.
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