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EAN : 9782353151783
416 pages
Balland (09/11/2012)
2.5/5   22 notes
Résumé :
Sam Briscoe, septuagénaire élégant aux faux airs d’Inspecteur Harry est le rédacteur en chef du New York World, l’un des tabloïds mythiques de la Grosse Pomme qui vit ses dernières heures : le compte à rebours est en route et dans très peu de temps, la version papier va disparaître au profit d’une version online. La fin d’une époque, au grand dam de Sam. Mais cette nuit-là, alors qu’il boucle son ultime édition, un fait divers d’une violence inouïe va bouleverser so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Thriller, polar, roman ? Faut-il chercher à classer ce livre percutant ? On ne peut que l'aimer ou le détester. Il n'y a pas place pour la tiédeur dans ce livre.
Construit sur vingt-quatre heures dans différents endroits new-yorkais, nous suivons la vie du moment, les souvenirs, les futurs flous de plusieurs personnages reliés directement ou pas.
Il y a des ambiances : celle d'un journal (le fameux tabloïd) dont nous assistons au déclin papier vers la modernité numérique, celle de la peur terroriste (le père flic) et des dérives d'un islam fanatisé (son fils inséré dans cette mouvance), celle de la rue (sdf, misère, paumés), celle de l'Amérique bafouée dans la personne du soldat amputé (l'Irak mais aussi des réminiscences du Vietnam), celle de la corruption et tant d'autres qui créent une image de malaise vis-à-vis de ce pays (je pense à toutes ces armes en liberté).
Des personnages attachants, passionnés, professionnels de la presse, d'autres qui bouleversent notre confort (vies sacrifiées à la boucherie de guerre), l'ombre du 11 septembre et sa cohorte de peurs bien compréhensibles, d'autres encore qui nous révoltent.
Un livre haletant : nous sautons d'une vie à une autre (il faut un temps pour fixer les noms et retomber dans l'histoire de chacun) et le « thriller » nous tient.
La réalité nous rattrape, il n'a de nom que roman.
Les peurs collectives et individuelles : réalité.
Les dérives humaines : réalité.
Les rues de la ville : réalité.
Les dérapages : réalité.
Les rêves et les espoirs : réalité.
C'est bien de l'avoir écrite, c'est aussi très bien de la lire ...

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Sam Briscoe est rédacteur en chef d'un grand quotidien à New-York. Ce journaliste septuagénaire de l'ancienne génération vit au rythme de l'adrénaline injectée par l'actualité. Etre le premier informé, titrer la une parfaite, courir après le temps. le journalisme est sa vie. En vingt quatre heures, les dés sont lancés sèchement. Un double meurtre vient d'être commis. Cynthia Harding a été sauvagement tuée à son domicile après une réception qu'elle donnait pour récolter des fonds. Pendant presque trente ans, elle et Sam ont été amant. Durant cette même nuit, Sam Brisco apprend que le journal version papier paraîtra le lendemain pour la dernière fois.

Je me suis torturée l'esprit pour savoir comment rédiger billet. J'ai hésité entre les premières phrases :
Minuit. Sam Briscoe, salle de rédaction du New York World, 100 West Street.
Lui, c'est Briscoe. Soixante et onze ans. Un mètre quatre-vingts, quatre-vingt-dix kilos. Ici, c'est la salle de rédaction du dernier quotidien du soir de New York. Il en est le rédacteur en chef. On l'aperçoit qui se faufile dans un coin. Il a un pardessus en travers de l'épaule gauche et tient sa veste par le col. Les manches de chemise sont retroussées deux fois au-dessus des coudes, soigneusement
et celle-ci (page 141) qui ravira sans aucun doute les amis de la poésie un type a balancé la sauce dans le vagin de sa mère et il s'est tiré.

Ce livre patchwork à l'écriture hybride entre le télégramme et la dépêche est censé mettre le lecteur dans le bain de l'action. le placer au centre névralgique du récit, que lui ou aussi sente la pression ou les émotions des personnages. J'imagine car j'ai soupiré d'ennui devant l'amoncellement des clichés et j'ai frôlé l'indigestion de cette écriture balancée comme des salves. Aussi, j'ai essayé de passer outre le style (en évitant au passage de me prendre une rafale de phrases) pour m'intéresser à la palanquée de personnages que l'on suit durant ces 24 heures. Sam Briscoe, Josh revenu d'Irak handicapé, Malik l'américain musulman djihadiste et dont le père est policier, la jeune journaliste qui ne trouve pas de boulot, la mère de famille d'origine mexicaine en situation irrégulière et bien d'autres... Tous s'agitent car New-York ne dort jamais. La solitude est une compagne, le travail du journaliste prime sur ses émotions. Sam Briscoe veut mener son enquête et trouver qui a tué Cynthia Harding, empêcher l'inéluctable pour le journal. Une brochette (fourre-tout) de personnages pour représenter New-York perpétuellement en constante mutation et l'ensemble est sombre, se laisse glisser dans une certaine fatalité limite déprimant.
Certains des personnages ne m'ont pas laissée indifférente. Pire, je les ai trouvés mauvais comme de pâles copies avec un goût de déjà vu, une écriture qui m'a agressée et je n'ai strictement rien aimé dans ce livre.

Que dire de plus? Rien sinon qu'à partir de la page 242, je l'ai lu en diagonale. Ah oui, si comme moi vous avez envie d'aller un jour à New-York, juste un petit conseil : évitez cette lecture...
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Si Pete Hamill est romancier et essayiste, il est surtout journaliste. Et on perçoit très vite le reporter derrière cette écriture vive, percutante, orale, emportée. La construction du livre est d'ailleurs tout à fait fidèle à cet esprit journalistique : on a l'impression de lire une succession de dépêches avec un protagoniste différent pour chacune d'entre elles.
Ainsi, l'auteur dresse les portraits d'hommes et de femmes issus d'origines sociales différentes mêlant leurs doutes, leurs passés, leurs angoisses, leurs interrogations avec pour toile de fond New-York, ville emblématique dont il fait presque un personnage à part entière. Mais la cité montre ici son côté sombre et sa fragilité.
L'action se déroule sur vingt quatre heures. Là aussi, on sent l'urgence, la rapidité des faits, les liens plus ou moins profonds entre les personnages ; un double meurtre, un journal qui se meurt happé par le numérique, la nostalgie d'une époque, la mutation de la Big Apple, un vétéran qui enrage, un rédacteur en chef dépité, un djihadiste, un flic, un jeune journaliste encore plein de fougue, un père qui ne comprend plus son fils, un fils qui renie ses parents, des malversations financières, des gens qui errent dans la nuit, la précarité, la richesse, une jeune accouchée qui se défenestre avec son bébé dans les bras, une soirée mondaine, une autre festive et clinquante, la culture des uns, l'ignorance des autres, des amours compliqués, des amours naissants, la solitude, la mort, la revanche, le désespoir, la religion...
Des parcours de vie, une société qui change, des faits divers sordides... chaque individu se débat avec ses propres armes, souvent seul. le bonheur semble bien loin. L'issue souvent fatale.
Pete Hamill lève le voile sur une société qui va mal et montre des êtres en souffrance. Un roman d'une noirceur implacable, un ton pessimiste, une écriture journalistique pesante. Une lecture en demi-teinte.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Dimanche, 14h mon domicile……

Je m'installe confortablement sur mon canapé, oreillers et coussins me calent le dos. Un petit Nespresso juste à ma droite, crayon de papier sur les genoux pour prise de notes en vue d'un avis pertinent à rédiger.

Dimanche, 14h 10

Les oiseaux sur le balcon réclament à manger. Il fait froid. La coupelle est vide… Je n'ai lu que quelques pages, mais je pose mon livre. Je me file chercher la réserve de graines pour nourrir merles et verdiers qui réclament….

Dimanche 14h15

Retour sur mon canapé ; revenons à nos moutons…..

Dimanche 14h20

Une idée me vient en tête ; un truc pour le boulot à ne pas oublier.

Dimanche 14h30

Changement de position sur le canapé ; je continue quelques pages. Ça va vite. Il faut dire que cela sonne un peu le creux. Coup d'oeil aux oiseaux, les tourterelles s'arrogent la part du lion, je préfère que les petits en profitent.
« Ah, au fait, je dois mettre en charge mon téléphone. »
…………..

Dimanche 16h20

Déjà l'heure de repartir travailler. J'ai lu 130 pages. J'ai les nerfs qui tricotent ; je ne me suis pas détendue, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps. Je n'ai pas eu ma dose de lecture. Je repars frustrée.


Avis lapidaire à la hauteur de ma déception. Dimanche habituellement consacré à la lecture d'un polar gâché.
Le style de ce billet, inhabituel chez moi, reflète le style du livre : journalistique, télégraphique…Effet certainement voulu par l'auteur qui avait ses raisons….On aime, ou pas….
Rarement les premières pages d'un policier m'auront autant déplu…. le reste suivra. Trop de personnages, tout va trop vite, personnages antipathiques, la ville de New-York mal mise en valeur. Si vous ne la connaissez pas, ne lisez pas ce livre, il ne vous donnera pas envie d'y aller…dommage !!!

J'aurais aimé trouver un petit truc positif pour ne pas avoir l'air de passer pour la difficile de service…Mais, rien pour rattraper ce livre qui, vous vous en êtes douté, ne m'a pas plu du tout…du moins pour ce que j'en ai lu, car j'ai pris quelques libertés pour la suite.




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Polar construit par un journaliste américain selon les principes bien éprouvés de la série télé « 24 heures chrono » et du théâtre classique. Unité de temps : 24 heures ; unité de lieu : New-York ; unité d'action : tout un petit monde lié par un meurtre et, par conséquence, par une enquête avec en toile de fond le monde de la presse en pleine mutation technologie. Ah la guerre entre les anciens (le papier qui sent bon et l'encre qui tâche les doigts) et les modernes (maudits geeks qui ne connaissent rien à l'investigation) ! L'intérêt réside surtout dans le jeu du langage dont le registre s'adapte à chaque personnage et puis, dans une certaine mesure, dans la juxtaposition des différentes classes sociales de Manhattan.
En tant que lectrice française, j'hésite entre la sympathie et le ricanement face aux références appuyées aux maîtres de lettres françaises du XXè siècle. Camus et Sartre covedettes d'un polar US, c'est assez exotique. Céline, en figure du grand méchant sournois, passée la surprise du début, cela devient assez comique … je n'ai dit pas ridicule, notez-le !
Le véritable problème est à la fois le rythme trop plan-plan, le style hyper journalistique et la construction beaucoup trop mécanique pour déboucher sur un engrenage haletant. Bilan des courses, petit polar sans beaucoup de tension, quelques clins d'oeil amusant pour des Français et le regret que l'on ne donne pas à Big Apple un rôle plus important.
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critiques presse (3)
Bibliobs
09 juillet 2013
C'est brillantissime, poignant, passionnant. Hamill, jadis, tenait en haleine ses amis pendant des heures avec des histoires vécues, en sirotant du pur malt. Il ne boit plus, mais son don de conteur est intact.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
07 janvier 2013
Traversé par l'Histoire (celle du 11-Septembre, de la montée de l'islamisme, de l'immigration clandestine et de la pauvreté), Tabloid City n'est pas seulement une extraordinaire plongée dans l'intimité d'une ville que l'auteur connaît par coeur. C'est aussi le livre d'un homme habitué à respirer l'air du temps, à vivre au rythme tempétueux de l'actualité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
21 décembre 2012
Pete Hamill, vétéran de la presse américaine, signe un hymne au journalisme qu'il aimait, à une ville qui disparaît. Il fait ça avec un tempo inouï, sur des airs de Sinatra, entre polar et chronique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Sur le bureau sont étalées les premières éditions des journaux du matin. Le Times, le Post, le News. Logan clique sur une page qui propose quatre possibilités de une. Briscoe pense : Je suis si vieux. Il se souvient quand on taillait dans le bois les caractères du titre de une, c'était dans l'ancienne salle de composition du Post, un peu plus bas sur West Street. Il entend comme s'il y était le martèlement assourdi des linotypes. Revoit les linotypistes, sourds et muets, qui communiquent par signes. Et Paul Sann au marbre, qui coupe les articles de sa main ferme de rédacteur en chef. Pour détacher les lignes de plomb du bas des articles, il se sert d'un pied à coulisse. Tout le monde fumait. Écrasait son mégot par terre. Il faisait chaud. Ça gueulait. Les sandwichs venaient du grec voisin. Envolé à jamais, tout ça.
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 Tous partis à présent. Leurs noms sonnent comme des murmures dans le vide. Inconnus des plus jeunes. Petits fantassins de la guerre des tabloids. Trop d'entre eux sont morts. Beaucoup trop. Mais même les vivants sont portés disparus. Habitent dans des résidences sécurisées, en Floride ou en Arizona. Aujourd'hui les photographes utilisent des appareils numériques. Ils envoient leurs images à partir d'ordinateurs installés dans des coffres de voiture, ou depuis la salle de presse de meetings politiques. Ou des stades de Base-ball. Ils ne passent plus jamais au journal. (…) se servent de gadgets électroniques pour écrire leurs articles. Quelquefois même ils restent chez eux, ils regardent l'événement à la télé et font un tour sur google pour se couvrir.
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Il pense : On a encore beaucoup de temps.
- Qu'est-ce qu'on a d'autre ? interroge-t-il en jetant son manteau et sa veste sur un moniteur éteint. Sur le bureau sont étalées les premières éditions des journaux du matin. Le Times, le Post, le News. Logan clique sur une page qui propose quatre possibilités de une. Briscoe pense : Je suis si vieux. Il se souvient quand on taillait dans le bois les caractères du titre de une, c'était dans l'ancienne salle de composition du Post, un peu plus bas sur West Street. Il entend comme s'il y était le martèlement assourdi des linotypes. Revoit les linotypistes, sourds et muets, qui communiquent par signes. Et Paul Sann au marbre, qui coupe les articles de sa main ferme de rédacteur en chef. Pour détacher les lignes de plomb du bas des articles, il se sert d'un pied à coulisse.
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- Le gosse n'a pas fini son papier, fait Logan en désignant sa gauche. Tu devrais peut-être lui rappeler qu'on bosse pour un quotidien.
En entendant la réplique, l'une des plus vieilles du métier, Briscoe grommelle. Il se dit qu'elle est toujours d'actualité. Il regarde le gosse, Fonseca, qui plisse les yeux devant son écran d'ordinateur et ne voit plus rien d'autre que les gens qu'il a interviewés quelques heures plus tôt, très loin de la rédaction. Briscoe se penche à son tour par-dessus l'épaule de Logan, lève un oeil vers la grosse horloge verte à quatre faces suspendue au plafond, legs du World de Pulitzer.
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- On a la une ? demande Briscoe.
Logan sourit et passe une main dans son épaisse chevelure blanche. Par-dessus l'épaule de Briscoe, il lance un regard contemplatif vers la grande pièce. Briscoe pense : Nous vivons dans la capitale du néant. Logan a cinquante et un ans et, d'une certaine manière, ses cheveux drus et blancs le rajeunissent. Comme un diadème couronnant son visage glabre.
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