Les éditions Seuil m'ont fait de l'oeil dans les rayons de ma librairie favorite. En effet, leur collection « Anthropocène », basé sur l'impact de la société humaine sur la biosphère, comme son nom l'indique, semble très intéressante ! Ainsi, je me suis procuré le premier livre de la collection portant sur la géo-ingénierie. Peu médiatisé, mes études font que je m'y étais très vaguement intéressé. Pour moi, cela relevé surtout de la science-fiction. Pourtant,
Clive Hamilton, philosophe et économiste, nous montre que c'est loin d'être le cas, et ça en est flippant !
Dans ce livre, très documenté, on tombe rapidement dans la géo-ingénierie concrète. Après une rapide présentation, l'auteur nous dévoile quelques projets réalisables, mettant de côté les projets les plus fous. Puis le côté philosophe de l'auteur prend rapidement le dessus. On revient surtout sur une analyse éthique et politique de la géo ingénierie. On peut le dire tout de suite, il ne faut pas espérer avoir beaucoup de détails techniques et disciplinaires dans ce livre, c'est à la portée de tous.
On comprend vite que la géo-ingénierie flirte avec les entreprises ayant joué des rôles clés durant la guerre froide (bouclier spatial, armement nucléaire…) et pourrait bien devenir un des enjeux majeurs à venir. Les relations internationales pourraient se compliquer avec la mise en place de tels dispositifs. Mais si ce n'était que ça… Au-delà, ce progrès pourrait bien mener l'humanité dans le mur.
Au final, on peut affirmer que c'est un essai anti-géo-ingénierie. Il n'en reste pas moins que le lecteur pourra se faire un avis. Les arguments se tiennent, sont bien documentés et les sources citées. Un bon bouquin donc qui aurait gagné en qualité avec quelques schémas et un niveau technique un peu plus poussé.