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Andreas Saint-Bonnet (Traducteur)
EAN : 9782742796625
397 pages
Actes Sud (05/03/2011)
3.21/5   225 notes
Résumé :
Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d'hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d'être pendus au plafond dans une mise en scène d'une précision terrifiante. L'inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l'enquête. Dès les premiers interrogatoires, l'étrange concierge de l'école, un marginal qui diss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 225 notes
Svinehunde / Morte La Bête


Ce roman, je m'étais plongée dedans pour la première fois il y a un ou deux ans et déjà, il m'avait causé un malaise certain. Estimant que cela venait peut-être de mon état de santé de l'époque, je l'avais replacé sous le coude, me promettant de le lire, cette fois-ci à haute voix, dès que je le pourrai. C'est ce que j'ai fait cette semaine et j'ai le regret de dire que, bien loin de décroître, le malaise ressenti à cette lecture n'a fait que s'amplifier.

Pour des raisons personnelles, je suis particulièrement sensible aux histoires qui tournent autour de la pédophilie et des enfances massacrées. le sujet, nul ne le niera, est très grave car, outre les dommages corporels infligés aux victimes, le pédophile, incestueux ou pas, leur dérobe à jamais un morceau d'âme qu'elles ne retrouveront plus, hélas ! dans cette dimension. Ce vol d'une partie, peut-être infime mais pourtant primordiale, d'une âme engendre divers troubles, allant des plus impardonnables (l'enfant abusé devient lui-même un bourreau) à de moins terribles en apparence mais hélas ! pas pour celui qui les vit (auto-mutilations, tentatives de suicide, anorexie, boulimie, troubles nutritionnels de façon générale, impossibilité de vivre une vie sexuelle épanouie, douleur morale perpétuelle, complexe navrant d'infériorité, etc, etc ...)

Le livre de Lotte et Soren Hammer débute par la découverte, dans le gymnase d'une école, de cinq pendus, entièrement nus, auxquels on a coupé post mortem les mains (pour ralentir l'identification sans doute) mais surtout les parties génitales. Une vraie boucherie, nul n'en doute, sur laquelle s'en vient enquêter un Konrad Simonsen obèse, diabétique et à la tension catastrophique, qui interrompt pour ce faire ses vacances dans la luxueuse maison que lui a prêté son adjointe, la "Comtesse", et où il entendait se reposer aux côtés de sa fille, Anna Mia.

Je vous passe les aléas de l'intrigue pour en arriver à la conclusion : les cinq hommes étaient tous des pédophiles et partaient régulièrement en Thaïlande, à bord d'un minibus spécialement loué pour les circonstances, afin de pouvoir faire en paix ce que vous savez et qu'ils appelaient pour leur part "se détendre." On ne peut certes pas prétendre que l'équipe de Simonsen est ravie d'apprendre le passe-temps favori des défunts mais, peu à peu, s'installe chez le lecteur la désagréable impression que, sous le prétexte (évident et que je ne cherche pas personnellement à contester) que nul ne doit se faire justice lui-même, les pédophiles prennent, chez les membres de la brigade criminelle, le statut de seules et uniques victimes et pratiquement de "Gentils" tandis que les seuls et véritables assassins, autrement dit les affreux "Méchants" sont ceux qui les ont tués.

Pas une seule fois, et j'insiste, je n'ai décelé la moindre étincelle d'empathie de Simonsen et des siens envers les victimes des pédophiles. C'est d'ailleurs, je l'avoue, le seul roman, policier ou non, où je constate cette absence pour le moins déstabilisante et je ne souhaite pas en retrouver un autre, croyez-moi. En outre, fait incroyable à mon sens, la population danoise dans son ensemble fait le contraire de ce que souhaite la Police, c'est-à-dire que, à 64% je crois, elle prend pour sa part le parti des victimes des pédophiles, devenues des assassins. Cette prise de position met positivement Simonsen en rage. Evidemment, on comprend que son sens de l'Ordre sociétal soit mis à rude épreuve, d'autant que, inévitablement, certains en profitent pour s'en prendre aux pédophiles qui, ayant fait leur temps dans une prison, se sont réintégrés dans la société, les poussant entre autres au suicide ou tentant carrément de leur régler leur compte.

Mais il n'en reste pas moins vrai que ces cinq hommes n'eussent pas été assassinés s'ils n'avaient pas, jadis, abusé d'enfants qui, devenus adultes, les ont retrouvés et ont décidé de faire d'eux cinq exemples qui permettraient d'attirer l'attention de la presse et du gouvernement sur la légèreté des peines infligées à l'époque aux pédophiles dans le pays. Bref, d'amener également la population à un certain niveau de prise de conscience.

Que, pas une seconde, la brigade de Simonsen n'envisage les "assassins" qu'ils recherchent comme les victimes qu'ils furent d'abord, victimes livrées pieds et poings liés à leurs bourreaux, des pervers sexuels sans aucune morale et sans aucun remords, choque et interpelle. Quant à la scène finale entre le bourreau des cinq pédophiles, présenté ni plus ni moins que comme un pauvre type sans envergure, qui va jusqu'à se faire sur lui quand le commissaire, par un raffinement sadique qu'on ne s'explique pas, le ramène sur les lieux où les pervers abusaient de lui dans son enfance, elle est non seulement pénible, injuste et incompréhensible mais aussi terriblement glauque. Je serai franche : "Morte la Bête", de Lotte et Soren Hammer, prétend-il lutter contre la pédophilie ou, au contraire, inciter à l'indulgence envers ses adeptes ? En lisant ce roman jusqu'au bout, en n'en passant pas un seul mot, pas une seule virgule, je me suis fait mon idée personnelle et plus jamais je ne lirai d'ouvrage signé par ces deux auteurs. Si vous vous sentez le courage de vous immerger dans une boue aussi immonde, à vous de voir si vous partagez mon avis et plus encore l'énorme malaise qui vous accable quand vous ressortez de ce livre, un ouvrage qui, malgré son titre, semble bien souhaiter que la Bête ne meure jamais ! ;o)
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Duo frère et soeur pour écrire une enquête sur la pédophilie tout en écorchant la politique danoise.

Note de bibi: si j'étais d'une quelconque parenté avec ces frangins, je me ferais discret, pour ne pas être pointé du doigt. Car j'ai eu le sentiment qu'il y avait une part de biographie dans les événements.

Donc, premier ouvrage d'une série de quelques autres.

Je suis peut-être vieux jeux (vieux en tous cas), mais lors du début d'une série, on a besoin de repères:
qui est qui,
qui fait quoi,
où est qui et quoi
qui baise qui et quoi (mais ça c'est de moindre importance).

Ici, à chacun des paragraphes, on nage (si c'était dans le bonheur, je ne m'en plaindrais pas).

Deuxième note de bibi: si jamais l'envie me prenais de visiter le Danemark, éviter d'avoir affaire avec la police, car ici tous les coups sont permis si une enquête est dans une impasse.
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Les vacances de l'inspecteur Konrad Simonsen commencent mal. Alors qu'il envisage de ne rien faire d'autre que de contempler la mer du Nord en compagnie de sa fille depuis un superbe bungalow, il est rappelé d'urgence auprès de son équipe. Une macabre découverte a eu lieu au sein d'une école : cinq hommes atrocement mutilés et pendus dans la salle de sport de l'établissement. Très vite, il s'avère qu'ils ont tous un point commun. Ils étaient pédophiles. Les recherchent sont difficiles, maigres les indices, les témoins disparaissent, on se livre à des manipulations pour alerter le public… Malgré l'opposition de l'opinion et de la presse, Simonsen et ses équipiers doivent mettre la main sur l'assassin et ses éventuels complices, ne serait-ce que pour leur épargner des représailles individuelles. Les enquêteurs s'interrogent aussi sur le mobile de ses meurtres. Relèvent-ils seulement de la vengeance ? Sont-ils motivés par la volonté de bousculer le gouvernement danois sur le sujet d'une législation peu répressive à l'égard de la pédophilie ? Mais des questions aux réponses, il y a parfois un monde…

Bien orchestrée, cette intrigue est prenante et le sujet qu'est la pédophilie est traité dans toute sa complexité. La manipulation médiatique publique est au coeur du roman avec l'ouverture d'un débat éthique intéressant sur le statut de victime et du droit à se faire justice soi-même… Il en résulte une ambiance sombre, troublante et dérangeante. Sans être exceptionnel, un premier polar maîtrisé et réussi qui donne l'envie de retrouver l'équipe de Simonsen.
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Découverte d'une série policière que "Morte la bête" inaugure et donc découverte d'une nouvelle équipe: l'inspecteur en chef de la Criminelle, Konrad Simonsen, son bras droit Arne Pedersen, la jeune recrue, Pauline Berg, la Comtesse et bien d'autres encore...
Découverte aussi de ce duo d'auteurs danois, frère et soeur.
La scène de crime, très étudiée, relève d'un véritable plan machiavélique, calculé aux millimètres près.
Cinq cadavres, cinq morts à élucider, cinq vies à passer au peigne fin.
L'oeuvre du Diable? ou d'un ou plusieurs déséquilibrés? Un relent de scénario du Jugement dernier...
Mais les victimes sont d'anciens bourreaux,
les bourreaux d'anciennes victimes.
Un des journaux nationaux, le Dagbladet,menace d'obstruer l'enquête et l'opinion publique se ligue contre l'équipe de la Criminelle...
Dans cet ouvrage, Lotte et Soren Hammer interpellent le lecteur sur un sujet grave, complexe et sensible, la pédophilie.
L'inspecteur, Konrad Simonsen clarifie le débat et recadre son équipe "l'exécution est légitime, le meurtre est illégitime" et plus loin précise "le bourreau maintient l'ordre de la société, le voisin meurtrier le détruit. Ordre est justement mot clef".

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Avec un sujet aussi sensible que la pédophilie, je m'attendais à un roman très noir. Or, il n' y a aucune description sordide.
Cinq hommes sont retrouvés pendus dans un gymnase par deux enfants. Très vite, les enquêteurs découvriront que ces hommes étaient des pédophiles.
Le roman n'est pas essentiellement centré sur l'enquête policière mais également sur le rôle tenu par les médias qui s'emparent très vite de l'affaire et de la population qui prendra parti pour les meurtriers.
La population danoise dénonce ici les peines trop légères affligées aux pédophiles. Soren et Lotte Hammer soulève alors le fait de faire justice soi-même.
L'enquête est menée méticuleusement, sans effets de surprise. Mais l'écriture est agréable, le sujet est bien exploité sous tous les angles.
Avec des policiers qui me semblent assez attachants, Soren et Lotte Hammer ont certainement réussi leur pari de nous emmener vers d'autres enquêtes.
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critiques presse (1)
LaPresse
03 octobre 2011
L'angle exploité ici par les auteurs est intéressant, voire inusité, mais malheureusement peu crédible. On peine à croire que l'examen de conscience des Danois puisse aller aussi loin, ce qui rend cet aspect du livre agaçant et un tantinet moralisateur. Dommage, car le reste de l'ouvrage est assez bien ficelé et on s'attache aux personnages, notamment à Simonsen, détective imparfait comme on les aime...
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Bref, j'ai passé l'heure suivante à essayer de lui faire décrire l'homme, mais j'ai fait un bide complet. Après un nombre incalculable de variations sur les cinq mêmes questions, j'ai pu conclure que son client avait entre vingt et quatre-vingts ans, n'était probablement ni nain ni en fauteuil roulant, et était à coup sûr un homme. A ce moment-là, j'ai commencé à croire qu'elle souffrait d'un syndrome professionnel inconnu genre friture crânienne. Par la suite ça s'est montré assez injuste, mais sur le moment malheureusement, je n'ai vu qu'une seule piste.
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Depuis le banc où il était assis, il pouvait apercevoir les mains du propriétaire quand celui-ci servait, et parfois le reflet de son visage sur une plaque d'inox. Blafard comme un abcès mûr, des yeux éteints, aussi attirant qu'un cadavre. Malheureusement, il allait devoir commencer par tuer le type, autrement ses chances de survie seraient trop grandes.
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Dès qu'ils furent dans la salle de repos, Arne commença à se déshabiller méthodiquement, tout en disposant soigneusement chaque vêtement bien plié en un petit tas sur une table. Il plia jusqu'à ses chaussettes. Pauline se laissa tomber en arrière dans les coussins.
- Tu n'enlèves pas tes vêtements?
- Ca veut dire qu'on saute les préliminaires?
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J’ai connu un homme intelligent, qui […] m’a demandé si je pensais que le monde pouvait être changé par une poignée de personnes se battant contre l’ordre établi. Et il m’a lui-même donné la réponse, une réponse aussi simple que vraie : le monde a toujours été changé de cette façon.
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L’inspecteur en chef de la criminelle Konrad Simonsen savourait ses vacances. Installé dans la pièce panoramique la mieux exposée de sa maison d’été, il venait d’entamer son quatrième cocktail clope-café de la matinée et observait par les baies vitrées surdimensionnées un couple de stratus en excursion, sans penser à rien. […] Il pouvait voir la mer du Nord et la crête étincelante de ses vagues, et loin au dessus quelques oies grises qui volaient vers le sud en longeant la côte. Soudain il sentit les bras d’Anna Mia l’enlacer, et sa tête peser lourdement contre son dos. Un mélange de pudeur et de maladresse le saisit, comme si la jeunesse de sa fille était taboue. Il resta cependant sans bouger, et, après quelques secondes qui lui semblèrent une éternité, elle dit tout doucement :
- On vient te chercher, papa.
C’est seulement à ce moment qu’il le vit. Un corps étranger et repoussant qui rampait lentement sur le chemin sinueux des dunes : une voiture de police.
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Video de Lotte Hammer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lotte Hammer
Morte la bête Marque-page 26-04-2011
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