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EAN : 9782709646215
250 pages
J.-C. Lattès (05/03/2014)
3.58/5   36 notes
Résumé :
Quand Zélie apprend soudainement que Caroline, sa mère, est gravement malade, son monde s'écroule. Cette mère un peu folledingue, si singulière, qui l'a empêchée jusqu'à présent de se sentir «normale » aux yeux des autres et à ses propres yeux ne peut pas s'en aller « normalement » comme Madame tout le monde. Elle avait un père écrivain très connu, une mère metteur en scène de talent. Elle a été maman et épouse très jeune : l'Afrique, ses deux filles, ses amants...<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Zélie adore sa mère fantasque.
Seulement voilà, Caroline va mal, très mal.
Le verdict tombe, implacable, sans appel, deux mois de rab', tout au plus, avant de tirer sa révérence.
Cataclysme familial, excepté pour la principale intéressée en plein déni. A moins que cette dernière n'ait opté pour les non-dits, les préférant, et de loin, aux effusions intempestives.
Deux mois pour se dire au revoir, se dire qu'on s'aime, se mentir, espérer, accepter.
Deux mois précurseurs de très nombreuses années d'affliction.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage.
Une page qui se tourne dans une famille touchée par le cancer.
Une histoire comme il en existe des milliers.
Une histoire unique qui n'appartient désormais qu'à eux.

J'ai beaucoup aimé parce qu'il a remué des souvenirs encore récents.
Des traits communs se détachent.
Des émotions partagées remontent à la surface et explosent comme autant de bulles de chagrin.
Comme Zélie, se mentir en invoquant la grande faucheuse libératrice puis, dans la seconde qui suit, passer d'athée indécrottable au plus dévot des croyants dans l'espoir d'une guérison aussi miraculeuse qu'inconcevable.

Difficile de ne pas succomber à cette relation mère/fille(s) touchante, tumultueuse et emprunte d'une grande pudeur.
Le ton très actuel et enlevé de cette autobiographie cathartique s'interdit tout misérabilisme larmoyant.
Si la fin est courue d'avance, le cheminement ne lasse pas de séduire par la truculence désabusée de son auteur paradoxalement très en verve.
C'est beau, c'est triste, c'est la mort qui vient frapper à votre porte. "Ah non, c'est en face", serait-on tenté de lui dire mais si cette s****e avait un tant soi peu d'humour, ça se saurait, depuis le temps...

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Zélie est une jeune femme expéditive dans ses jugements, ses mises en actes et ses impulsions relationnelles. Mais face à sa mère, Caroline, elle se sent depuis toujours démunie, niée, dépersonnalisée, encombrante... Sa mère, hors-normes, originale par besoin vital de se sentir autre, est en constant décalage avec ce qu'on est en droit, pense-t-on, d'attendre d'une mère. Pendant des lustres, elle n'a raté aucune occasion de se désintéresser de sa fille-enfant, trop préoccupée à séduire, embrasser la vie et ses amants. Aujourd'hui, Zélie est adulte mais le combat continue. Sa mère a toujours une remarque à faire, un piège à tendre, un amant contre nature à lui fourguer...
Et brusquement, Zélie découvre que sa mère Caroline est bien proche du terme de sa vie. le cancer est là, son dénis aussi, ses souffrances, ses soifs de retrouver et reconstruire des lambeaux de vie-souvenirs heureux... Zélie, sa soeur Julia, leur père et de nombreux amis vont s'y employer !

Avec son regard chaviré par le coup vache de la vie, mais pétillant de soleil par les découvertes qu'elle fait en partant à la rencontre de sa maman et en remontant le temps du temps d'avant, Gwendoline HAMON nous raconte avec brio, légèreté et gravité une histoire bien réelle, si tendre, si dure et si commune pourtant. L'attirance mère-fille est celle des aimants, répulsive lorsqu'elles cherchent à être du même pôle, attractives lorsqu'elles se positionnent en pôles contraires. Un vrai jeu de 'Je t'aime mais qu'est-ce que tu m'énerves!... et c'est justement parce que tu m'énerves que je sais que je t'aime.

Quand la vie à venir se décline en mois, en petites semaines, en quelques jours, une heure ou deux peut-être, on prend la mesure des liens qui nous relient bien au-delà de leur fragilité apparente. Et parfois, ce n'est qu'après le terme qu'on réalise que les Dieux n'ont pas toujours été vaches avec nous!

Ce livre est une invitation au Carpe Diem, dans son plein sens!
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En toute sincérité, j'ignorais totalement qui était Gwendoline Hamon avant de lire ce roman, « les dieux sont vaches ». Je ne savais pas qu'elle était actrice, qu'elle était la petite fille de Nicole et Jean Anouilh…et qu'elle avait donc aussi écrit un premier roman autobiographique, dans lequel est évoquée une relation très forte entre une fille, Zélie, et sa mère, Caroline. Caroline est atteinte d'un cancer incurable, et n'a plus que quelques semaine à vivre : Zélie va se consacrer pleinement à sa mère au cours de ces dernières semaines, se remémorant de nombreuses anecdotes et tranches de vie concernant cette mère si originale, fantasque, un brin illuminée.

Gwendoline Hamon a écrit une histoire très touchante, notamment car elle renvoie chacun d'entre nous à la relation que nous pouvons avoir avec notre propre mère. le ton est assez juste : pas de misérabilisme, malgré la dégradation rapide et inéluctable de la santé de Caroline, de l'émotion, de l'humour même. C'est un superbe hommage à une femme pleine et entière, qui n'a pas sa langue dans la poche. Un récit poignant et profondément humain…
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Contrairement à Delphine de Vigan qui parlait de sa mère en commençant par sa disparition et en déroulant sa vie, Gwendoline Hamon nous parle ici des derniers jours de sa mère, Caroline, à partir du moment où la terrible réalité de sa fin annoncée lui est révélée, jusqu'à sa mort. Une mère extravagante, au destin singulier, fille d'artiste, mère très jeune, un mari, puis des amants, une vie un peu fofolle, une mère aux yeux de sa fille absolument pas comme les autres.
Comment dire à celle qui est si importante pour vous qu'elle va mourir, alors qu'elle repousse même la connaissance de sa maladie, ignorant ou feignant d'ignorer que ce qu'elle a est réellement grave ? Une mère insouciante, terriblement jeune pour mourir, à peine 58 ans, qui a déjà eu un cancer, dont elle avait annoncé la rémission. Qui ne veut pas se soigner, qui est certainement en plein déni de sa maladie, comme souvent devant la terrible réalité de la mort prochaine. Mais une mère qui est attirée par toute sortes de charlatans et de guérisseurs qui ne pourront rien pour elle mais en qui elle a confiance et vers qui elle se tourne. Une mère qui pratique le pendule pour mieux comprendre ou découvrir les gens avec qui elle vit, qui donne des prénoms indiens bizarres à ses petits-enfants, une mère si différente que c'en est difficile de vivre avec elle et de se construire « normale » !
Et puis sa fille Zélie, ses filles, qui savent, qui veulent rester auprès de leur mère pour ses derniers jours de vie, mais qui ne veulent rien lui révéler. Les filles donc, et les amis, qui continuent à agir comme si la vie était là, normale, sereine, évidente. Aussi décalées dans l'approche de la mort que l'a été cette mère dans sa vie. Etrange, fascinante, singulière, aimante et aimée.
Pas facile, de ne rien montrer mais d'être présente, de ne rien exprimer mais de vouloir faire passer tout l'amour et tout ce qu'on a à dire sans le dire. Pas facile de conserver intacte l'image de la mère aimée tout en la voyant se détériorer en jour en jour sous les effets inéluctables de sa maladie.
Difficile de faire son deuil, alors que l'on a attendu la mort, si rapide et pourtant si lente, quelques semaines finalement, de cette mère irremplaçable. Chaque jour menant à une fin inéluctable et annoncée, mais toujours inacceptable lorsqu'il s'agit de ces êtres auxquels on tient tant.
Un beau récit, malgré le sujet qui peut sembler de prime abord bien difficile.
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Découverte d'une auteure G. HAMON et j'ai aimé. Comment trouver la force d'accompagner une personne que l'on aime et qui est en fin de vie, même si cette personne n'a pas toujours été «à la hauteur ». Zélie aime sa maman plus que tout et Caroline aime sa fille même si cette mère est très spéciale et fantasque ; Dans sa 58ème années, Caroline repousse la connaissance de sa maladie, ignorant ou feignant de savoir que ce qu'elle a, est réellement grave ! Ce récit m'a tout de suite émue par la manière de raconter, un je-ne sais quoi de ‘Rien ne s'oppose à la nuit » mais pas tout à fait dans la même ambiance, pas appréhender et écrit dans le même ordre et de la même façon. Zélie dès le début du roman, parle de sa maman malade, de sa déchéance, même si cette mère a mené une vie dissolue entre mari et amants, c'est sa maman, elle l'aime, elle lui pardonne, elle ne l'abandonnera pas dans les derniers jours de sa vie, elle sait qu'elle va mourir et elle lui donne le meilleur d'elle-même, elle la soutient jusqu'au bout. Un témoignage bouleversant d'une vie bien remplie, un récit poignant mais surtout très triste.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Je t'aime maman, tu sais...
Et là miracle... D'une petite voix fluette et sourde elle me souffla :
- Moi aussi je t'aime ma chérie, je t'aime plus que tout. Je ne savais pas que tu étais si généreuse, si douce, que je comptais tant pour toi. Tu es mon bébé, mon petit bébé.
Puis elle prit mon visage entre ses mains osseuses et l'embrasse goulûment comme on bouffe son nouveau-né.
Ce fut un moment de grâce entre elle et moi. J'aurais pu me dire "tout ça pour ça", mais j'ai pensé "ça y est, elle m'aime enfin pleinement. Je vais être délivrée, guérie".
Ce n'est sans doute pas par hasard si cet irrésistible besoin d'être aimée a dévoré mon existence. Je venais d'avoir la réponse à mes interrogations, la récompense à ma quête maladive. La forme à ce moment précis qu'avaient prise ces trois mots "je t'aime" m'avait réconciliée avec la névrose infantile qui me suivait depuis toujours. Me mère m'aimait, je n'étais pas née pour rien. (p. 197-198).
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Je ne te l'ai jamais dit, mais tu m'as offert tes angoisses sur un plateau, tu me les as léguées. Tu ne l'as pas voulu, c'est certain, mais tu as fait de ta petite fille une anxieuse, une paniqueuse, une fragile, une grande petite, une fille qui essaye d'avancer en regardant le ciel, mais qui est attachée, chaîne au pied, à un devoir: celui d’écouter, de comprendre, de rassurer, de consoler, de surmonter, de gratter, de masser, de prendre parti, de subir. De payer un sale truc qui ne date pas de mon temps. p20 - 21
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Je pense sans cesse à une photo en noir et blanc. Maman a trois ans et la coupe de cheveux de Mireille Mathieu. C'est l'hiver, elle est assise sur un tronc d'arbre au milieu des montagnes suisses. Son regard immense est coquin et confiant. Il lui bouffe la trogne, et un sourire emprunté à la Joconde lui donne l'air le plus apaisé du monde. Elle est insouciante, épanouie, heureuse. Elle ne sait pas encore...
C'était le bon temps. Les dieux n'étaient pas vaches en 1953...
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Ma mère était menteuse. Elle avait menti très tôt, pour se préserver sans doute, pour avoir l'air d'être ou de ne pas être, pour gagner du temps, pour soutenir une cause, un ami, un parent, un parfait étranger quelquefois, ou juste pour exister pleinement. Pour s'échapper peut-être, se persuader qu'elle était maîtresse de sa vie et que personne ne pouvait intervenir.
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Le mensonge altruiste, c'est mon quotidien. Je me suis construite avec le vertige qu'ils soient malheureux, les grands! Je suis devenue malgré moi "adulto-psychiatre"! Spécialiste en famille. Je les soulage. C'est mon karma, mon chemin, mon destin, cela me rassure même! Au moins, je sais à quoi je sers, et puis je me raconte que je suis quelqu'un de bien; et c'est toujours mieux qu'un coup de pied au cul par les temps qui courent. p 20
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Invitées : Gwendoline Hamon, actrice, et Juliette Boudre, auteure de “Maman, ne me laisse pas m'endormir” - éd. L'Observatoire • Ces jeunes accro aux opioïdes : une mère raconte • L'histoire vraie d'un ado addict aux antidouleurs
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