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EAN : 9782207111550
160 pages
Denoël (30/11/-1)
3.12/5   42 notes
Résumé :
Gratteurs d'écailles dans une poissonnerie, vendeurs ambulants de montres de pacotille ou de statuettes en bois, journaliers payés au noir pour décharger des sacs d'un camion, hommes à tout faire d'un commerçant pakistanais qui revendait des pots de crème à l'hydroquinone censés procurer aux nègres l'éclat d'une peau blanche, la leur ne faisant plus l'affaire. Sur le marché Dejean, on trouvait de tout...

Née au Mali, Khadîja élève seule quatre enfants... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 42 notes
Khadîdja Cissé est malienne. Elle a cinq enfants, pas de mari, pas d'argent. Elle vit dans un misérable appartement du quartier de Château-Rouge dans le 18° arrondissement de Paris. Sa liaison avec Jacques Lenoir, un blanc, lui attire l'opprobre de la communauté africaine parisienne, mais aussi de celle qui est restée au pays. « Pour avoir couché avec lui, je méritais la pendaison. Parce que aussi j'avais décidé que le chemin ratissé par les ancêtres ne collait pas à ma soif de vivre, je m'étais affranchie des fables, j'avais choisi de sortir du ghetto, appris à lire et à écrire. » (p. 42 & 43) Jugée par les autres femmes, par sa famille, par ses enfants, par les anciens, Khadîdja est aussi soumise au jugement administratif assené par l'assistance sociale.

Khadîdja est pauvre, mais elle vit en France. Cette position l'oblige à survenir aux besoins de la famille restée au pays. Alors elle envoie en Afrique l'argent qu'elle n'a pas, l'argent dont elle a désespérément besoin pour nourrir ses enfants. « La culpabilité d'être pauvre en France me bouffait le moral, le physique et le mental, elle me rendait la vie plus dure encore. En Europe, la fortune est censée être à portée de main, c'est du moins ce que l'on croit là-bas. » (p. 73) Mais puisque les prières sans cesse répétées à un Dieu trop occupé restent sans effet, que reste-t-il, si ce n'est le quotidien sans espoir ? Khadîdja n'est pas loin de se sentir punie, voire maudite. Et le ventre toujours plus vide que la veille, elle se souvient des raisons qui l'ont poussée à fuir le Mali et de celles qui pourraient l'y faire revenir. « Depuis hier, mes enfants et moi n'avons rien avalé. Nous avons des fourmis plein la bouche. » (p. 135)

Il y a beaucoup d'amertume dans le récit de cette Malienne dont la double culture est à la fois une chance et un fardeau. En porte à faux entre France et Afrique, ni coupée de là-bas, ni intégrée ici, Khadîdja finit par être de nulle part. le titre pose une sensation désagréable sur la langue et le roman tout entier fouaille l'estomac. L'auteure nous montre une France misérable composée d'immigrés qui ont emmené leurs traditions dans leurs maigres bagages. Khadi Hane déploie une plume sans pathos, parfois drôle parce que résonnant de l'humour des désespérés, souvent juste parce que sans concession, ni enjolivements. À lire avec humilité et tolérance.
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Khadidja Cissé est née au Mali, mais s'expatrie en France avec son fils aîné, fuyant un mariage ignoble et forcé. Arrivée à Paris, elle a eu 3 autres enfants d'un voisin, et un petit métis de son propriétaire dont elle est tombée amoureuse. Dans le microcosme malien d'un immeuble parisien, cette conduite est impardonnable ("Parce que je sortais avec un homme blanc, on discourait sur la sincérité de mes sentiments"). Personne ne la comprend, que ce soient ses voisines ou l'assistante sociale qui vient la voir chaque semaine et essaye de la faire sortir de son marasme. Car elle s'occupe de ses enfants à plein temps, vit seule et ne travaille pas.

C'est cette situation intenable que nous décrit "Des Fourmis dans la bouche". Cette expression est utilisée pour décrire la faim qui la tenaille, elle et ses enfants alors qu'elle en arrive aux dernières extrémités.

En fait, Khadidja Cissé est un "personnage" intéressant car elle se rebelle contre l'ordre traditionnel que veulent préserver ses voisines, faisant de l'immeuble une reproduction du bled africain : "Si ma voisine et compatriote avait le pied ancré dans la tradition et refusait d'en sortir, moi, je n'avais pas fui le Mali pour en reproduire les schémas ailleurs."

A travers le regard de cette Africaine "maigre" (chose incroyable aussi car les hommes africains aiment apparemment leur confort ...), l'auteur nous dresse un portrait impitoyable du monde de ces expatriés, et de leur village également : "il ne venait pas à l'esprit d'un villageois africain qu'un Européen puisse être pauvre. Cette légende, qui voulait que la pauvreté soit l'affaire des Noirs, parce que nous l'avions fait nôtre, nous empêchait d'élaborer chez nous le moindre plan de survie et nous poussait pour nous venger à flanquer le pied dans le cul de cette terre qui refusait de nous nourrir."

Prise au piège par la désapprobation de ses pairs, menacée de se voir retirer la garde de ses enfants par l'assistante sociale, Khadidja est désespérément isolée. Elle en finit par douter des possibilités offertes par la France, si souvent vantées : "Le Mali m'apparaissait comme un pays de cocagne. Là-bas, c'était si rude que les gens se serraient les coudes pour survivre dans une fraternité simulée." Dans cet immeuble, ce sont en effet les pires côtés du communautarisme africain qui ressortent.

Ce roman a l'avantage de nous présenter un portrait sans concession de la vie des immigrés africains : souhaitant conserver la tradition dans un pays moderne où leurs valeurs ne peuvent s'appliquer, ce sont les enfants qui en pâtissent, perdus entre deux pays, deux cultures, deux chaînes de valeurs. Et ils finissent par entrer dans le cercle vicieux de la drogue, du vol dans un pays qui ne leur offrira aucun avenir.

Cependant, deux choses m'ont gênées :

- s'il est intéressant pour cette réflexion, je ne peux que regretter qu'il n'aille pas plus loin. On aimerait en savoir plus, suivre Khadidja encore un peu. Finalement, l'auteur ne survole que d'une manière très superficielle, en prenant le point de vue de cette femme, et sans aucune analyse ni réflexion en dehors.

- de plus, c'est une seule version de l'immigration, très noire. Ce serait occulter les Africains qui ont réussi. J'ai eu l'impression que l'auteur faisait écho à tout ce qu'on entend dans la presse : le jeune drogué, l'Arabe avare du coin, etc. Et il est dommage de ne pas avoir nuancé un peu son texte. Car si Khadidja a une figure de rebelle, contre ces préjugés justement, la fin reste pessimiste ...

J'ai donc aimé ce texte, tout en restant sur ma faim. Mais c'est un texte intéressant dans le cadre du Prix Océans et c'est pour cela que je vais voter pour lui dans notre 3e session de choix !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je suis partagée sur ce livre qui a suscité lors de sa lecture des sentiments très contrastés.

D'un côté, il y a le personnage de Khadîdja, une femme éprise de liberté mais qui se rebelle contre le poids de sa religion et le poids des traditions maliennes qui sont presque plus présentes à Paris qu'au Mali. Elle veut s'affranchir des traditions, ne plus avoir à subir les questions intempestives de ses voisines sur son célibat ni le regard de la communauté malienne de son quartier du fait de sa liaison avec un homme marié.
Elle veut aimer librement, qui elle veut, d'ailleurs les relations avec les hommes sont l'une des thématiques au coeur de ce récit : "Quelque fois, on est tellement en manque que l'on ne voit même pas la couleur de ses chaussures. Peu importe qu'il soit noir, bleu ou jaune, si son entrejambe sourit, si sa bosse prédit l'ivresse, on se jette sur lui, sans penser à cette foutue loi qu'on fait semblant de respecter. L'homme remplira son office, à coup sûr.".
Khadîdja est aussi une femme fière qui prend sur elle de devoir faire appel à une assistante sociale pour essayer de s'en sortir et donner de quoi manger à ses enfants : "Puisant au plus profond de moi, j'avais troqué ma fierté contre le courage d'affronter le regard de cette inconnue aux lèvres déformées par la grimace réglementaire des travailleurs sociaux.".
Toute cette facette du personnage est intéressante, car elle permet d'offrir un éclairage assez complet sur les traditions et les coutumes du Mali.
Ainsi, au fil de la narration à la première personne du singulier, Khadîdja va revenir sur son marchandage, sa vente à un homme plus âgé du village, sa convocation au conseil des sages du fait de sa conduite jugée inappropriée, uniquement parce qu'elle a couché avec un blanc et que celui-ci est le père de son dernier enfant, sur les traditions d'accueil qui se perpétuent en France.
Le personnage revient également sur son passé, sa vie au Mali et les raisons qui l'ont poussée à venir s'installer en France ainsi que son désenchantement : "Mon silence ne faisait que répandre ma rancune envers Paris. Cette ville, sans le savoir, nous avait promis de belles choses. Nous avions quitté notre pays pour nous y faire une place que nous croyions au soleil. Mais il n'y avait pas de soleil à Paris."
Mais Khadîdja est une femme cherchant à s'émanciper : "J'avais alors soif de vivre. Je voulais ma liberté d'agir, de penser."
Ce sont des passages durs mais nécessaires, qui permettent de mieux cerner la personnalité de Khadîdja et qui expliquent, en partie, son comportement actuel.

Et puis, de l'autre côté, il y a toujours ce même personnage de Khadîdja, mais en femme amère et désabusée : "La noblesse d'une pauvre négresse de la rue de l'Inconnu dans le dix-huitième arrondissement de Paris importait peu à ceux qui, comme moi, mouraient de faim dans leur appartement délabré.", qui n'attend plus vraiment grand chose de la vie, qui doute dans sa foi, qui n'est ni du Mali ni de Paris, elle est de nulle part et a beau essayer de sa battre, rien n'y fait, elle coule sans aucune bouée à laquelle se rattraper.
Cette facette a plus eu tendance à me déranger, car le personnage tombe dans une cruauté profonde, que ce soit envers ses propres enfants ou envers les personnes essayant de l'aider.
Khadîdja sombre dans l'amertume : "J'avais fini par me lasser de Paris, de ses habitants grincheux, de son bruit, de son caquetage et par-dessus tout de ses promesses jamais tenues.", ainsi que dans une forme de caricature : la méchante et l'ennemie, c'est l'assistante sociale; le méchant c'est son ex amant blanc qui pourtant ne lui a jamais rien promis, étant marié de son état; cette forme de caricature oscille d'ailleurs vers le racisme.
Sur ce plan, je précise bien qu'il s'agit du personnage de Khadîdja et non de l'auteur.
J'ai eu le sentiment que ce personnage était dans un état de non retour, définitivement déracinée du Mali ou de Paris, vivant sans vraiment vivre, essayant de survivre sans y réussir.
Par contre, je reprocherai à Khadi Hane de ne montrer qu'une partie de la réalité.
Il est en effet ici question uniquement des africains qui vivent dans la misère la plus complète, comme si l'auteur avait cherché à coller à l'image véhiculée par la presse, or, il aurait aussi sans doute été intéressant d'évoquer les africains qui ont réussi.

Portrait sans concession de la vie des émigrés africains à Paris et au titre fortement évocateur, "Des fourmis dans la bouche" me laisse au final un sentiment de malaise du fait de l'amertume qui se dégage de ce récit.
Mais c'est un livre qui ne laisse pas non plus indifférent et qui amène se poser beaucoup de questions, permettant ainsi d'apporter une autre vision sur la dure vie quotidienne des émigrés africains à Paris.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Dans ce roman, Khadi Hane dresse à travers son personnage Khadidja le tableau des relations entre les hommes et les femmes au Mali, entre la place des différentes épouses dans une société polygame. « Femme, ferme ta gueule » disait la loi. Khadidja Cissé, la narratrice se révolte contre ces pratiques, qui sont reproduites à l'identique dans le pays d'accueil. Château Rouge, village africain.
Elle vit rue de l'Anonyme, à Paris, et élève seule ses cinq enfants. Elle a eu le premier au Mali, répudiée pendant sa grossesse. Elle l'avait épousé alors qu'elle n'avait que treize ans, et était la quatrième épouse. Trois autres enfants avec un malien de Paris, qu'elle a refusé d'épouser pour ne pas être selon elle rabaissée au niveau d'épouse avec ce que cela implique dans sa culture. le dernier enfant est né de sa relation avec un Blanc, marié de son côté, pour qui elle faisait du ménage. Et accessoirement le propriétaire de son appartement. Ce dernier enfant est à l'origine de tous ses ennuis au moment de la rédaction.
Traitre à son pays, à sa culture, à sa famille pour avoir couché avec un Blanc et par-dessus tout avoir eu un enfant avec lui. Un enfant qu'elle cache aux autres car il est café au lait, et qu'il ressemble à son père. A cause de sa relation avec Jacques, elle perd son travail. Elle passe en jugement dans son pays avec la réunion des sages de son village, à la demande de son père, alors que c'est elle qui fait vivre sa famille en leur envoyant tous les mois les trois quarts des allocations familiales qu'elle touche. Condamnée par ses enfants qui la considère comme une putain. Condamnée par les maliens de son quartier qui se réunissent aussi en Conseil des Sages dans le sous-sol d'un foyer Sonacotra.
Elle est aussi en conflit ouvert avec sa foi, elle qui pratique consciencieusement ses prières quotidiennes et qui implore l'aide de Dieu. Vainement. Ses prières demandent le pain et le riz quotidien, et elle espère des résultats concrets. D'où sa relation conflictuelle avec son assistante sociale, dont elle n'attend que des paquets de riz.
Tout en passant son temps à se plaindre, de son fils, de sa famille, des voisines, des frères de misère qui la jugent, elle lève le voile sur l'une des facettes de l'émigration africaine. Pour quelqu'un resté au pays, un français ne peut pas être pauvre, et un émigré en France a forcément réussi. le retour au pays ne peut être que glorieux, même si tout ce qu'il ramène est pacotille.
Et ce retour au pays, elle l'envisage sérieusement à la fin du livre, alors que son fils est devenu dealer, que l'assistante sociale menace de lui retirer ses enfants, et que son propriétaire-ex-amant-père-de-son-enfant lui envoie une injonction de quitter son appartement pour impayé.
Un échec qui lui laisse un goût amer dans la bouche.
Une narration à la première personne, qui mêle présent et passé (quand celui-ci explique le parcours de la narratrice), avec des prises de paroles virulentes.
Un livre intéressant, même si ce n'est pas un véritable coup de coeur. Trop de plaintes. Trop d'attentes de la narratrice qui voudrait que tout lui tombe du ciel.
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Le quartier de Château-Rouge comme si vous y étiez … c'est le pari (pas tout à fait réussi malheureusement) de Khadi Hane avec ce roman qui nous raconte Paris vu d'un quartier populaire. L'auteur nous immerge dans la communauté africaine à travers l'histoire de Khadija, héroïne et narratrice de ce roman. Malienne, la trentaine, mère de famille nombreuse, élevant seule ses enfants, sans emploi, elle tente de s'émanciper des traditions africaines qui soumettent la femme pour vivre sa vie comme elle l'entend - y compris en ayant comme amant un homme blanc.
Malheureusement, ce livre dont la fin est très pessimiste - mais là n'est pas le problème - véhicule beaucoup de clichés sur la communauté africaine et le rapport entre Blancs et Noirs et on frôle souvent la caricature. le portrait de l'assistante sociale est particulièrement cruel et, plus gênant, la narratrice - je n'ai pas dit l'auteur - tombe dans un certain racisme. de manière générale le Blanc est soit une assistante sociale coincée et méchante, soit un homme marié qui couche avec la femme de ménage africaine et refuse de reconnaître l'enfant qu'il lui a fait.
Autre problème : l'écriture de Khadi Hane pêche souvent par manque de réalisme, l'héroïne passant allègrement d'un registre de langue à un autre dans la même phrase.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
On en était à se débarrasser de ses plus jeunes enfants, des moins de sept ans, qu'on plaçait en ville auprès d'un marabout censé leur inculquer les préceptes du saint Coran. Une fois dans la capitale, ces gosses devenaient le gagne-pain du vénérable homme de Dieu qui les envoyait mendier dans les rues. Réveillés à l'aurore, ils ne rentraient chez le marabout, au milieu de la nuit, que s'ils avaient réussi à recueillir de l'argent. Sinon, mieux valait qu'ils dorment dans la rue. S'ils s'avisaient de rentrer sans le sou, le marabout les ligotait sur une chaise et les battait. Il leur faisait répéter à l'infini que sa maison ne leur était ouverte que s'ils ramenaient de l'argent, sans quoi ils feraient mieux de retourner chez leurs parents, où ils crèveraient de faim.
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Si tout devait être facile dans la vie, on l'appellerait paradis. Si tout ne devait y être que souffrances, on l'aurait nommé enfer, mais la vie, c'est la vie, un entassement d'évènements heureux et de mauvais moments. S'il t'arrive un jour d'être si heureuse que tu te croirais au paradis, prépare-toi à entrer en enfer le jour suivant et vice versa. Ainsi va la vie.
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Seul Jacques Lenoir m'avait sortie de la crasse, lavée, apaisée. Il m'avait appris à aimer, à prendre ce que la vie donnait, même si c'étaient des broutilles. Il était blanc et alors ? Où étaient-ils quand j'avais mon gosse sous le bras à la recherche d'un abri ? (…) L'assistance retenait son souffle. Tonton Jules s'approcha de moi, essuya les crachats du chef sur ma figure et obligea celui qui en était l'auteur à regagner sa place.
- Ferme ta bouche, femme ! Ordonna celui-ci. Personne ne t'a rien demandé. Comment oses-tu venir ici et profaner la maison de Dieu ?
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On s'inquiétait de mon état mental. Parce que je me contentais d'un petit machin, alors que je pourrais gambader dans la savane touffue d'un mâle au membre proéminent, les femmes me plaignaient. Chacune refusait ce bâton qui n'irait pas touiller le fond de la marmite. Elles décrivaient un membre rosâtre, laid, en tiraient un portrait précis, un traité du muscle illustré, réel et palpable, et les insultes à leur bouche ne tarissaient pas. Comment Jacques pouvait-il me combler avec un sexe de la taille d'un annulaire ? Comme personne n'avait la réponse, tout le monde s'accorda à dire que mon amant blanc payait à sa maîtresse noire un droit de fouir, mais que j'avais un nègre caché qui compensait la frustration.
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Dans mon pays, les enfants constituent la richesse de leur père, leur nombre manifeste l'étendue de ses biens. On procrée pour se maintenir dans l'histoire clanique, par le biais de la continuité de son nom, dans un avenir indéfini. Ce qui hisse le garçon sur un piédestal car c'est lui qui perpétue le nom, tandis que la fille reste un instrument de reproduction, un instrument indispensable à la multiplication des biens.
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Vidéo de Khadi Hane
Khadi Hane - Demain, si Dieu le veut .Khadi Hane vous présente son ouvrage "Demain, si Dieu le veut" aux éditions Joëlle Losfeld. Rentrée littéraire automne 2015. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/hane-khadi-demain-dieu-veut-9782072635601.html Notes de Musique : downstairs by seph. Free Music Archives. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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