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EAN : 9782869300019
240 pages
Payot et Rivages (01/01/1986)
3.32/5   30 notes
Résumé :

Rick Wendell, copropriétaire d'un bar gay, non loin de Los Angeles, est assassiné d’une balle de revolver. Debout à côté du cadavre, Larry, un prostitué occasionnel, a encore l'arme à la main. Le coupable idéal pour la police.

Mais il se trouve que Rick avait souscrit une assurance-vie au bénéfice de sa mère. Lorsque Dave Brandstetter, l'enquêteur de la compagnie Médallion, lui-même gay, se rend sur place, il a des doutes sur la culpabilit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Par ordre d'entrée Hansen(1) : le policier Yoshiba et l'assureur Brandstetter

Bien qu'inspirés de personnages réels de « Par qui la mort arrive » de Joseph Hansen, les dialogues imaginés dans cette critique sont purement fictifs mais transcrivent le plus fidèlement possible mon opinion sur ce livre.

Comme Pol-Art-Noir (2) me l'a suggéré dans sa dernière critique, Jean-Paul Gratias a traduit avec tellement de justesse cet échange fictif en anglais entre nos deux personnages, qui plus est bénévolement, la traductrice France-Marie Watkins des éditions Rivage pour ce roman ayant malheureusement disparue en 1996.

Yoshiba : Bonjour, je suis lieutenant de police et je dirige l'enquête sur le meurtre de Rick Wendell copropriétaire du hang Ten, l'un des plus grands bars gay de Los Angeles. A côté de son cadavre, Larry Johns, prostitué occasionnel, a été arrêté alors qu'il était nu et essuyait des empreintes sur l'arme du crime. Si j'avais toujours des enquêtes aussi faciles à résoudre, je me serai vite retrouvé au chômage.

Dave : Bonjour lieutenant. David Brandstetter, compagnie d'assurances Medallion-Vie, enquêtes sur décès. L'affaire parait claire à première vue mais mon employeur veut s'en assurer (rires de Dave…) complètement avant de lâcher 25 milles dollars à la mère du défunt. C'est pourquoi je vous ai envoyé ce document que vous devriez examiner en détail.

Yoshiba : Parlons-en ! J'ai bien reçu vos notes que vous m'avez envoyées sur l'enquête. 240 pages. C'est un peu long tout de même. On dirait un roman, non !

Dave : Je sais. Mais c'est à cause de mon boss Joseph Hansen. Il adore quand je rentre dans les détails, même si les descriptions n'ont pas forcément de rapport avec le meurtre.

Yoshiba : Comme le passage sur les animaux « Des gerbilles couraient dans des roues grinçantes. de petites souris mouchetées pirouettaient dans la sciure de cages de verre. Des cochons d'Inde sautaient par-dessus des tortues mâchonnant de la laitue fanée »

Dave : Oui. Mon boss adore les animaux apparemment. C'est dingue, même à la toute fin, ils réapparaissent encore ces animaux !

Yoshiba : Concernant votre prose, j'ai trouvé tout de même que la première partie n'était pas facile à lire. Impossible de tout comprendre si je reçois des coups de fil de mes collègues sur le terrain ou si ma secrétaire me demande de signer des procès verbaux… Qui plus est, vous avez rencontré un nombre hallucinant de personnes. La police serait incapable d'interroger autant de témoins et de s'immiscer autant dans la vie privée des gens.

Dave : il faut dire que j'assume complètement ma sexualité, qui colle plutôt bien au contexte de l'enquête. J'ai bien compris. Vous êtes déboussolé, voire choqué ?

Yoshiba : Ce n'est pas ce que je voulais dire. Vous avez le droit d'enquêter et d'écrire sur l'univers de l'homosexualité, même ce n'est pas commun à notre époque (3). En plus, le problème principal de votre affaire devrait être le meurtre. Votre récit devrait ressembler à un polar classique. Ce n'est pas du tout le cas, Mr Brandstetter !

Dave : Je suis au courant. J'ai des fans inconditionnels et d'autres qui ont du mal avec mes histoires pas vraiment conventionnelles.

Yoshiba : Pour vous rassurer, il est vrai que la seconde partie est très enlevée et que le suspense reste entier. Globalement, cela mériterait un quatre étoiles de shérif moins une branche car on peut vraiment être rebuté par cette première partie très descriptive.

Dave : Merci pour ces compliments. Pendant un moment, j'ai cru que vous aviez jeté mon manuscrit.

Yoshiba : le problème avec un fouineur comme vous, c'est que vous nous faites passez pour des incapables, nous les flics.

Dave : Désolé, mais nous autres assureurs, comment voulez vous que l'on vive correctement si on indemnise tous les contrats d'assurance-vie.

Yoshiba : Ecoutez, pour me faire vraiment une idée plus précise de vos capacités, j'aurai besoin de coopérer avec vous sur une autre enquête aux Etats-Unis ou à l'étranger.

Dave : Ça sera avec plaisir. Pourquoi pas se croiser à Laguna Beach (4) où « Les Mouettes volent bas » ou se retrouver pour un meurtre en France dans ces paysages en calade de Provence, vous savez ces rues pavées en « Pente douce » ? Au revoir mon lieutenant.

Yoshiba : Au revoir Mr Brandstetter et à bientôt j'espère.


1 : en scène pour ceux qui n'avaient pas capté le seul jeu de mot qui me venait à l'esprit.
2 : la critique de Pol-Art-Noir sur « L'assassin qui est en moi » de Jim Thompson se focalise principalement sur la nouvelle traduction datant de 2012.
3 : écrit en 1975 mais le récit est peut-être antérieur à cette date
4 : Joseph Hansen est un écrivain américain mort en 2004 à Laguna Beach (Californie). Fameux site des surfeurs et autres dingues de « Savages » du génial Don Winslow !
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Que voilà donc un roman joyeux ! Oh zut, je voulais dire "gay" ! Pourquoi ? Parce que l'enquêteur principal, Dave Brandstetter, est homo, comme la victime, Rick Wendell et l'accusé, Larry Johns, prostitué à ses heures perdues (il n'y a pas de sot métier, en ces temps de crise, pensez-y, messieurs !).

Dès le départ, nous suivons Dave Brandstetter, enquêteur pour les assurances, dans sa quête de la vérité; à savoir si Rick Wendell, copropriétaire d'un bar gay, a bien été assassiné par Larry Johns, le jeune homme qui se tenait nu à côté de son cadavre, en train d'essuyer les empreintes sur le révolver.

Cela lui titille les cellules grises, à l'ami Dave (qui n'a rien à voir avec le chanteur du même nom) : le Larry fait un coupable un peu trop idéal.

Rick aurait pu se suicider et dans ce cas là, l'assurance qui l'emploie ne devra pas verser la prime d'assurance de 25.000 $.

Personnage sympathique et tenace, Dave n'a rien d'un imbécile et passe son temps à interroger tout les protagonistes de l'affaire, et je peux vous dire que des coupables potentiels, il y en a en-veux-tu-en-voilà ! Les seuls que je n'ai pas soupçonné, ce sont les trois chiens de Tom Owen, c'est vous dire...

Le style de Hansen est assez déroutant au départ. Je m'explique : la profusion de personnages fait perdre un peu les pédales au lecteur dans la première partie. L'auteur ne s'embarrasse pas toujours à vous décrire ses personnages, mais par contre, la tortue qui mâchouille sa laitue fanée, oui.

Pourtant, ce roman de 240 pages à été bouffé en peu de temps, parce qu'une fois passé le début et les interrogatoires menés par Dave (à croire que les flics n'ont rien foutu), la suite s'emballe !

Si tout le monde avait un motif pour le meurtre de Rick, ils furent tous soupçonnés et mis devant leurs faits et gestes. Là, j'ai été baladée par l'auteur qui s'est bien joué de moi en me faisant croire que le coupable était sous mon nez. Erreur !

Le final est assez dingue : on se trouve au concours pour l'élection de «Mr Marvelous» (des mecs qui défilent à poil) et là, je râlais de ne pas avoir d'images. Si les membres masculins de Babelio pouvait remédier à cela en m'envoyant leurs photos en tenue d'Adam, merci. *fin du message personnel*

Bluffée ! J'ai adoré ce petit roman au style si étrange et dont les diverses implications - qui semblaient n'avoir aucun rapport entre elles - s'imbriquent l'une dans l'autre.

Conclusion : les homos sont des amoureux comme les autres, ils connaissent les mêmes soucis que les hétéros : jalousie, tromperie, haine tenace, amour fou, folie digne d'une midinette,... Je le savais déjà mais sait-on jamais, Frigide pourrait me lire !

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Plume efficace pour un bon moment de lecture !

Los Angeles, débute des années 70. Dave Brandstetter, enquêteur "sur décès" dans la compagnie d'assurances de son père, est chargé d'enquêter sur la mort d'un propriétaire de bar gay.
L'occasion pour nous lecteurs d'infiltrer ce milieu en (re)découvrant ce personnage original, homosexuel notoire, rare dans le polar.
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Rick Wendell, copropriétaire d'un bar gay, est retrouvé, par sa mère, mort, assassiné par une arme a feu .. son amant du soir à ses côtes, apeuré et hébété....

Pour la police, aucun doute possible : le coupable est cet amant d'une nuit, prostitué occasionnel cet Larry Johns.. et je dirais même plus Jarry Lohns...
Visiblement les policiers en charge de cette enquête ont le même esprit vif et la même logique de déduction que les Dupond-Dupont...
Comme quoi même un océan ne nous met pas à l'abri de la bêtise (pour être poli) et de l'erreur de jugement.

Mais Rick Wendell, en bon gay, avait assuré ses arrières. Il avait souscrit une assurance-vie auprès de Medallion, compagnie d'assurance fondée par Brandstetter père, et où officie Dave Brandstetter.
Dave effectue une enquête pour vérifier que la mort de Rick Wendell est due à un homicide et ne relève pas d'un suicide. Dans ce dernier cas, la prime ne sera pas versée au bénéficiaire qui se trouve est la mère de Rick Wendell...
Au cours de sa visite dans la chambre où a eu lieu le meurtre, Dave trouve une enveloppe kraft avec un cachet d'une banque. Vide. Exceptés les petits brassards de banque, indiquant que la somme s'élevait à 25 000 $.
Où est passé l'argent ?

Dave Brandstetter va enquêter, surtout sur cette disparition d'argent et mettre en évidence les failles de l'enquête policière....
Cela l'entraînera à côtoyer les bêtes du "concours Marvelous", organisé par les bars gays, les parents de Rick Wendell, l'associé, l'amant et protecteur de Larry Johns (architecte de renom qui veut préserver l'anonymat et ses préférences sexuelles -c'est pourquoi je ne citerai pas son nom-) qui est visiblement la proie d'une âme malveillante et la petite famille de cet architecte...et même ses chiens.

Sans compter sa propre vie personnelle qui n'est pas reluisante....

Même sous le soleil de Californie, même sous la plume délicate de Joseph Hansen, un crime n'est jamais gai...

On retrouve dans "Par qui la mort arrive" toute la patte de Hansen : une enquête simple, mais qui n'est jamais vraiment essentielle, des personnages hauts en couleurs, une foule de détail sur ce qui les entoure....

Hansen donne à Dave Brandstetter le temps d'écouter des grillons, de regarder une tortue manger une feuille de laitue fanée, de respirer l'odeur émanant d'une fleur, même la plus anodine....et du coup l'auteur nous entraîne dans un état contemplatif de l'arrière pays de Los Angeles, où la vie semble suspendre son vol...dans le ciel azur.

Nous sommes encore dans les années seventies....

Cependant, malgré tout, "Par qui la mort arrive", n'atteint pas le sommet de "Le noyé d'Aréna Blanca".

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Il faut profiter de cette rare occasion de ressentir ce qu'un lecteur gay éprouve en lisant un polar traditionnel bien écrit et bien construit.
Personnellement cela m'a permis d'entrevoir les nuances entre les multiples personnages homosexuels aux profils bien différents, voire parfois opposés. Evidemment, comme on pouvait s'y attendre, tout cela est assez semblable aux relations humaines, quel que soit le milieu décrit. La complexité ainsi mise en place favorisant une intrigue paradoxalement moins tortueuse qu'il n'y parait.
Le style dense et précis de Joseph Hansen requiert une lecture soutenue largement récompensée tout au long du roman.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Nous voudrions nous renseigner sur la voiture de Mr Owens, dit Yoshiba, l'El Camino qui est garée en ce moment sous l'abri. Qui l'a conduite lundi soir ? Ce n'est pas lui.
- Avec deux jambes cassées? répliqua-t-elle avec un mépris écrasant. Vos pouvoirs de déduction sont remarquables, lieutenant.
- Les orientaux ne sont pas sensibles aux sarcasmes, Mrs Ewing. Nous sommes extrêmement impassibles. Les insultes et le dédain glissent sur nous comme sur le dos d'un canard. Un canard mandarin, bien entendu.


La preuve que le lieutenant Yoshiba existe bien... dans ma critique et qu'il n'arrivera pas à résoudre cette enquête seul ! Et je ne mens pas, Hansen adore les animaux. Pour les ignorants comme moi, El camino est un type de camionnette.
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- Qu'est-ce que vous faites? demanda Dave.
- La plonge, répondit Taylor d'une petite voix aigre.[...]

- Enfin, ce que je fais, en réalité, je remplis ces grands appareils. Ce sont eux qui lavent la vaisselle. Mais on nous appelle quand même des plongeurs.
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J'ai des clients qui comptent s'en sortir, changer de vie depuis des années. Le font jamais. Font jamais rien, feront jamais rien.

Je connais deux genres de personnes dans cette vie : ceux qui font arriver des choses et ceux à qui il arrive des choses.
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- Si je comprends bien, vous ne manquez pas de client, vous.
- Les gens s'entêtent à mourir.


David Brandstetter, enquêteur sur décès, de la compagnie d'assurance Medaillon-vie.
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L'argent, c'est magique. C'est la magie de notre société de consommation. Ça vous protège de tout mal. Rien ne peut battre l'argent.
Page 84.
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