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K.O. à Tel Aviv tome 2 sur 4
EAN : 9781090090416
Steinkis Editions (16/04/2014)
3.19/5   13 notes
Résumé :
Après K.O. à Tel Aviv paru en mai 2012, Asaf Hanuka reprend ses instantanés avec la même verve tantôt cynique, tendre, drôle ou poétique.

On retrouve avec bonheur le citoyen désenchanté, le mari subjugué, le propriétaire dépité, l’artiste dubitatif et le père fusionnel et angoissé, bref, à la fois un personnage terriblement attachant, un regard d’une rare subtilité sur le monde et une remarquable inventivité graphique
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ma lecture du premier tome de K.O. à Tel Aviv m'avait laissé un sentiment de frustration. Il était évident que l'auteur, Asaf Hanuka, poursuivait son travail auprès des quotidiens israéliens. Je ne m'attendais cependant pas à ce que Steinkis, l'éditeur de ce livre, en publie un second, d'autant plus que l'album n'appelait pas nécessairement une suite.
C'est pourtant bien de ce tome 2 dont je m'apprête à vous parler.
Mon ressenti à demi-teinte s'est-il étiolé depuis ? Je crains que non...

Rapidement, je me suis rendu compte que j'avais pour ce livre les mêmes agacements que pour le premier, à savoir un manque de cohésion d'ensemble, une impression de lâcheté dans le propos et probablement aussi une grande difficulté empathique vis-à-vis du personnage/auteur.

Pourtant, je reconnais toujours une incroyable force dans ces illustrations pleine page, dans ces paraboles qui parviennent à nous toucher sans un mot sinon le titre. « Ceci n'est pas un oiseau » est tout à fait évocateur du ballet aérien des avions de chasse : alors que le fils, revêtant le costume de Superman, pointe le doigt en l'air, le père regarde le ciel avec anxiété.
Ces instantanés mêlant l'imaginaire et le quotidien ont bien plus d'impact chez moi que la plupart des strips présentés, pour qui j'éprouve un goût d'inachevé, voire d'incompréhension.

J'ai bien essayé de me raccrocher au personnage (l'auteur se dessinant lui-même avec sa famille) mais sa vie n'est ni dépaysante ni attrayante. Il ne donne pas envie qu'on s'y projette, multipliant les aspects négatifs d'une résidence en Israël (bien loin des aspects dépeints par Guy Delisle dans ses Chroniques de Jérusalem qui, bien que parfois similaires, nous paraissent tellement plus avenants...). L'insouciance du gamin contraste tant avec la peur des bombes et d'une guerre imminente, avec l'angoisse d'être père pour la deuxième fois, avec l'argent qui manque désespérément...
Ce sentiment d'angoisse permanente me dérange. Il donne l'impression d'être entretenu, insoluble... normal.
Asaf Hanuka se sent constamment persécuté, lui qui couvre sa fille quand ils sortent pour que personne ne remarque ses yeux bleus (mais qui paradoxalement en témoigne dans ses parutions), lui qui a peur qu'on le touche, qui est anxieux pour le moindre soupçon...

Pourtant, l'auteur se pose parfois des questions. Quand il évoque le dessinateur Mohamed Saba'na, emprisonné pour raison de propagande « pour la paix », il se dit que le métier peut être dangereux si on ne fait pas attention, ce qui n'est pas sans rappeler le cas de Mana Neyestani (Une métamorphose iranienne).
Pour autant j'ai l'impression qu'Hanuka se défile. Il montre mais ne dénonce pas vraiment. Certes la vie est compliquée et l'enfermement de son confrère plaide pour son raisonnement, mais je ne pourrai pas moi-même renier mes pensées et taire ce qui me paraît insoutenable.

« J'ai envie de pleurer, mais à la place, je baille. »


Quel avenir pour Israël en 2031 ?

Asaf Hanuka, par le biais d'une courte histoire de 10 pages (ce qui contraste avec le standard « planche » du reste de l'album), essaie de percevoir l'avenir de Tel Aviv.
Il en résulte une société futuriste où l'on s'aperçoit vite que rien ne change : les enfants deviennent des adultes et ont toujours la nostalgie des objets qui ont bercé leur jeunesse, les minots n'ont que faire des vieilleries et veulent grandir trop vite. Dehors, changer de quartier c'est un peu changer de monde et les manifestations sont toujours présentes, encadrées par des forces de l'ordre campées dans leurs bottes et leurs directives à oeillères. Cliché ? Oui, sans doute, mais ce qui est vrai aujourd'hui à Tel Aviv a de fortes chances d'être encore vrai demain.

Alors que la guerre dans la bande de Gaza tue des milliers de palestiniens empilés les uns sur les autres dans des villes trop petites pour les accueillir, Asaf Hanuka vit dans un climat de peur permanent. le tir de roquette qui ne serait pas intercepté par le dôme de fer ? Certaines planches (voir 90 secondes) laissent présager que l'état entretient cette ambiance délétère.
Nous sommes pourtant loin des préoccupations des palestiniens, de Cisjordanie ou de Gaza...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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J'ai découvert cet auteur grâce à l'opération Masse critique... et j'ai été conquise dès les première pages. Chaque planche raconte une anecdote et toutes assemblées nous font découvrir la vie de ce personnage/auteur. Elles peuvent se picorer une à une ou se lire d'une traite.
J'ai été extrêmement surprise par l'empathie que j'ai ressentie pour ce personnage qui nous décrit sa vie familiale et professionnelle, ses angoisses, son addiction aux nouvelles technologies, non sans humour. Cette bouffée d'humanisme dans un contexte politique tendu nous rappelle que, par delà nos différences culturelles ou les distances géographiques, nous partageons un quotidien et des questionnements semblables. L'auteur parvient à extraire de son propos les fondamentaux qui nous lient tous. le final (dont je laisse la surprise au lecteur) est surprenant et d'une grande beauté. La temporalité aurait pu être autre , le propos en aurait été singulièrement le même.
Enfin, le positionnement des vignettes de même que les codes couleurs nous offrent une seconde lecture des planches et nous invitent à relire l'histoire sous un angle différent.
Cette BD me laisse un goût doux-amer depuis que j'ai tourné les dernières pages. J'ai hâte de lire la suite de ces chroniques et, si l'auteur a l'occasion de revenir à Angoulême, je serai de celles qui attendent des heures pour obtenir un dessin de leur auteur préféré.
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Merci à l'opération masse critique pour la découverte de cette bande dessinée. Moi qui ne lis presque jamais de bd( j'ai du mal à lire les bulles en même temps que les dessins!) je dois avouer que j' ai beaucoup apprécié. Une alternance de vignettes colorées et de dessins plus sombres. On sent le côté autobiographique de l'oeuvre. Asaf Hanuka est un quadra irakien marié à une polonaise et père de famille. Il essaie de vivre de son métier d' illustrateur dans une ville sans cesse menacée par les bombes et la guerre. Il raconte ses angoisses existentielles, ses difficultés financières, ses névroses, ses problèmes de couple mais avec originalité. Un personnage attachant. Une belle découverte ! Se lit très facilement. Agréable et intéressant.
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critiques presse (3)
BDGest
17 juin 2014
La façon dont il croque les addictions si actuelles aux gadgets technologiques et aux faux-semblants des réseaux dit sociaux est à cet égard particulièrement heureuse.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeMonde
04 juin 2014
Couleurs éclatantes et apparitions de super-héros viennent nous dire, par effet de contraste, que le monde est plus gris et moins manichéen qu'on voudrait le croire dans cette partie du globe. D'une subtilité absolue.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BoDoi
22 mai 2014
Au-delà de la chronique sociale décalée, le ton de la BD dessine en creux l’identité d’un pays, ses doutes et ses peurs. Au final, évitant l’écueil du grand déballage impudique, Hanuka libère plutôt son imaginaire baroque et fait de son histoire personnelle une expérience aux accents universels, à même d’intéresser et d’interroger le plus grand nombre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous avons passé notre lune de miel sur une petite île en Grèce. [...] Nous passion nos journées entre la mer et les montagnes et nos soirées à manger du tzatziki et inventer notre avenir. Huit ans plus tard, nous avons réservé nos vacances à l'avance en profitant d'une promotion sur un séjour tout compris à Rhodes. [...] Ce n'est pas la vie que nous avons envisagée, mais une vie moyenne, banale, ordinaire. Et pour être honnête, une fois qu'on s'est fait à l'idée, c'est plutôt sympa.
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J'ai envie de pleurer, mais à la place, je baille.
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Videos de Asaf Hanuka (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Asaf Hanuka
Condamné à la "vita blindata" pour se protéger de la mafia depuis la publication de son best-seller "Gommora" (2006, Mondadori) l'écrivain italien Roberto Saviano se raconte dans "Je suis toujours vivant" (2022, Gallimard/Steinkis), une autobiographie graphique dont il signe le texte, et Asaf Hanuka les dessins.
Traumatisé enfant par une mort violente, Roberto Saviano a choisi de dénoncer la terreur subie par Naples, au péril de sa vie.
#robertosaviano #mafia #cultureprime _____________
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