AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Perlaa


"Les longs livres, quand ils sont lus, sont généralement surestimés, parce que le lecteur veut convaincre les autres et lui-même qu'il n'a pas perdu son temps." Je tombe sur cette remarque alors que j'achève mon plus long pavé de l'année de 955 p.
Forte de cette mise en garde un peu spécieuse je vais tâcher de ne pas tomber dans le travers évoqué.
Retracer l'histoire d'une famille sur un siècle nécessite du temps et du souffle. le projet est d'ampleur car il s'agit de rendre compte des vicissitudes de la Géorgie. L'origine de l'histoire est située pendant les dernières années de la Russie tsariste et les premiers soubresauts de la Révolution soviétique et couvre le tournant du XXIe siècle et de sa première décennie.
Dès le livre I - et passé le prologue actuel - le récit suit l'ordre chronologique et se lit un peu comme un feuilleton. Les qualités littéraires de cette saga ne sont pas celles de l'Échelle de Jacob de Ludmila Oulitskaïa mais on ne compte pas, en revanche, de véritables longueurs.
Comme dans la littérature russe le roman est marqué par la présence omniprésente du drame, drame lié aux événements politiques mais aussi aux personnages forts tous marqués par un destin tragique. L'originalité, pour nous, tient plutôt en l'espace, la Géorgie, l'héroïne du livre, qui, une fois libérée du carcan soviétique, va se retrouver plus exposée encore, ajoutant aux tourments de la transition des conflits avec l'Abkhazie et l'Ossétie. La famille Iachi jusqu'ici favorisée, va prendre de front cet effondrement moral et économique.
L'auteur donne la parole et met en valeur les personnages féminins, piliers plus ou moins stables de la famille. Ces femmes souvent fantasques ne sont pas déterminées par leurs choix politiques ou idéologiques mais plus par leur quotidien.
Certains thèmes traversent le récit romanesque, la danse comme catharsis à un milieu étouffant, l'alcool qui permet d'oublier, les mariages ratés récurrents et puis d'autres thèmes à la limite du fantastique, un mystérieux Chocolat chaud doté de pouvoirs maléfiques transmis en cachette aux femmes par un arrière-arrière-grand-père inspiré, des anges en bois sculptés obstinément, des fantômes de morts tragiquement disparus qui réapparaissent .
Le roman se termine par un huitième chapitre, véritable ouverture sur Brilka, jeune fille vivant à Tbilissi en 2007 qui est une page vide .
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}