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EAN : 9782848652870
190 pages
Sarbacane (01/05/2009)
3.5/5   6 notes
Résumé :

Dans la " zone cinglée " de la Cité, les Mères règnent en maîtres. Lasses de pleurer leurs fils consumés par les lumières de la Ville-Centre, elles se jettent à corps perdu dans une étrange Cause : créer une armée d'enfants pour empêcher le souvenir des morts de hanter les vivants. Taârouk, 26 ans, balaye les folies qui l'entourent - celle des Mères folles de la Cité -, celle de sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La talentueuse et l'envoutante Kaoutar Harchi a un style bien à elle, ses romans sont sombres et me raclent souvent le coeur.
Kaoutar n'avait que 22 ans lorsqu'elle a écrit son premier beau roman. Elle me fait découvrir encore une partie de son univers, qui est pour moi fascinant.


D'une plume sèche, parfois brutal, parfois cruel, mais avec des grandes pointes de poésie, elle raconte l'histoire d'une cité de béton, sans éclat de rire, ni lumière.
Une cité engloutie dans la détresse des êtres qui y habitent. Une cité où tous les rêves sont déchirés, éventrés, ne laissant plus de place pour un avenir serein et radieux.
L'histoire de Taârouk, ce jeune paumé, perdu dans ses incertitudes, dans ses interrogations, à la recherche de sa propre identité, qui peine à survivre au désarroi qui l'entoure.
Taârouk, qui essaie, de me pas se réfugier, comme ses ainés, dans les rêves et les songes, de peur de faire comme eux, ce grand saut mortel dans le vide.


C'est aussi l'histoire de ces mères, aux mêmes couleurs que la grisaille de leur vie. Des mères toutes rongées par le chagrin, de perdre leurs fils et qui vont se révolter et créer une association appelée « La Cause ».


Le roman est vraiment beau et très bien écrit, efficace et profond qu'il m'a fait suffoquer.
J'ai beaucoup aimé aussi la manière sensible, gracieuse et pudique que Kaoutar Harchi a eu, pour traiter le sujet de l'homosexualité masculine.

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Zone cinglée m'a été recommandé par plusieurs personnes de mon entourage. Ecrit par Kaoutar Harchi, une jeune écrivaine originaire de Strabourg ayant fait un doctorat de sociologie, ma curiosité a été piquée à vif. D'autant plus que le livre est court, et rapidement dévoré.

Kaoutar Harchi a créé un univers naviguant entre les limites du fantastique et de la réalité brutale. le fantastique introduit dans l'histoire se rapproche d'une métaphore de cette réalité. le fantastique révèle la réalité, permet de l'exprimer.
Ceux qui m'ont recommandé le livre m'ont dit que, même si l'auteure ne l'évoque jamais clairement, l'Elsau est tout à fait reconnaissable dans les descriptions. Je ne saurais le confirmer, mais je pense que Kaoutar Harchi a réussi à saisir quelque chose de la cité, et à l'imprégner dans son texte. Il ne s'agit pas forcément du sujet qui va me toucher le plus, à un niveau personnel, mais c'est incontestablement un sujet qui mérite d'être évoqué et qui n'est que trop peu présent dans la littérature. L'auteure répare ce tort avec brio, et avec grâce, surtout. Avec sensibilité et brutalité, tout à la fois.
Ce livre est un voyage dans un monde inconnu, qui touche à l'hallucination. Aux songes. À la poésie, incontestablement. C'est noir et c'est lumineux.

L'écriture de Kaoutar Harchi est unique. On me l'avait vantée. Je ne peux que confirmer : à 23 ans seulement, elle écrit comme personne. Elle possède son univers, ses mots, sa façon de les agencer. Un style inimitable, car il possède la brutalité, la sécheresse, le tranchant, mais aussi un rythme et des images absolument envoûtants. Et terriblement beaux. C'est de la poésie en prose.

C'est un livre à découvrir, pour l'écriture principalement et pour cet univers original. Aucun autre livre ne ressemble à celui-là, et c'est déjà quelque chose de très fort.
Lien : http://amaranth-chroniques.b..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans la Cité, le noir, ça date. Autrefois, le jour se levait et se couchait comme partout ailleurs, et comme partout ailleurs la vie était possible. On attendait que les rayons du soleil percent les rideaux pour se lever. Dès les premières chaleurs, les jupes raccourcissaient, les épaules se dénudaient. On trempait nos pieds dans les fontaines. Nos existences se passaient de sens ; le jour veillait tard avec nous. Quand nos parents nous appelaient, on se dépêchait de rentrer dîner à la maison. On feignait d'aller dormir, et on faisait le mur pour danser sous la pluie avec les copains. Le lendemain matin, on se réveillait malade, mais heureux.
Je ne sais plus si tout cela est vrai. Ou faux. Ma mémoire confond ce que j'ai vécu et ce que j'aurais aimé vivre. Car peu à peu, des voix sombres se sont fait entendre, ici et là. Vivre me tue ! ça disait. Et les premiers suicides sont arrivés. A 16 ans, j'ai fait l'apprentissage de la mort. Celle des autres. J'ai vu les mères, envahies par la tristesse, refuser le deuil. Inventer le noir et l'imposer. Dans le ciel. Dans les rues. Dans les yeux.
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Izare, lui, n'a rien changé à ses plans. Il faisait tout pour stopper l'enchaînement des jours vécus d'avance. Il mûrissait des projets, niait les évidences. S'accrochait à son rêve. Isard voulait changer de destin, coûte que coûte. Il attendait son heure. L'ultime moment où plus rien ne serait supportable. Et il l'a trouvé, finalement. En gardant le cap de ses désirs. Droit sur la rupture. La vie à zéro.
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Je me penche à la fenêtre. L'épicier baisse le rideau de son magasin. Dans l'allée principale de la Cité, les Mères ne marchent pas ; elles défilent. Je les suis du regard. La pluie tombe d'un coup. Dru. L'orage gronde. Les Mères défilent. Je retiens mon souffle, l'estomac noué sous le rythme rapide de leurs sandales qui claquent.
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Alors, j'aperçois ses veines énormes. Des tuyaux qui courent sous la peau. Un réseau fou de canalisations enflammées. Il y a aussi les ongles de Feyi. Je ne savais pas qu'il les rongeait. C'est horrible, il n'en reste plus rien. Pas même la petite surface dure et brillante. Rien qui rappelle qu'au bout de ces doigts, un jour, il a existé autre chose que la chair à vif.
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Videos de Kaoutar Harchi (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kaoutar Harchi
Qui sont les représentants en librairie ? Ces hommes et ces femmes de l'ombre, qui sillonnent les routes de France dans des voitures chargées de livres pour faire le lien entre les maisons d'édition et les librairies ? Elisabeth Segard, journaliste à Livres Hebdo, est allée à leur rencontre pour brosser le portrait robot de l'une des professions les plus discrètes et les plus influentes de la chaîne du livre. Dans la deuxième partie de l'épisode, Lauren Malka nous emmène au coeur de la Goutte d'or, à Paris, pour y découvrir la Régulière, une librairie-café présentée par sa fondatrice Alice et par l'écrivaine Chloé Delaume, au micro de Lauren, comme “une véritable oasis de culture”.Enfin, la clique critique de Livres Hebdo se réunit pour vous parler non seulement de ses coups de coeur de février, mais aussi de ce que ces livres dessinent dans le paysage éditorial de ce début d'année. Entre essais, BD et romans, les genres sont variés : Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier, publié aux Arènes ; Littérature et révolution, de Joseph Andras et Kaoutar Harchi, publié aux éditions Divergences ; Insula, de Caroline Caugant, publié au Seuil ; Les yeux de Mona, de Thomas Schlesser, publié chez Albin Michel ; Rousse, de Denis Infante, publié chez Tistram ; Abrégé de littérature-molotov, de Macko Dràgàn, publié chez Terres de feu. Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : janvier 2024 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres Hebdo
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