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EAN : 9782070126149
420 pages
Gallimard (01/10/2009)
3.67/5   20 notes
Résumé :

A Overcombe, la belle Anne et sa mère, la veuve Garland, mènent une vie paisible et sans histoire. Mais la menace d'un débarquement des troupes napoléoniennes amène dans les environs de cette petite ville un régiment de l'armée anglaise, qui compte dans ses rangs John Loveday, le jeune trompette-major, et son frère, le capitaine Bob.

Les deux frères, auxquels s'ajoute Festus Derriman, neveu d'un riche châtelain, vont alors, avec des fort... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Encore une pépite de Thomas Hardy, quel écrivain !

Il y a des fois où je me mettrais des baffes. Alors que je suis plongée jusqu'au cou depuis des années dans la littérature anglaise du XIXème siècle, c'est seulement maintenant que je découvre réellement l'oeuvre de Thomas Hardy, un grand écrivain qui a fait une entrée triomphale dans mon Panthéon personnel depuis la lecture de son sublime "Loin de la foule déchaînée".

Avec "Le trompette-major", j'ai pris un plaisir égal à parcourir les douces collines de son cher Wessex (actuel Dorset), à faire la connaissance de ses personnages principaux et secondaires truculents - attachants pour certains, horripilants pour d'autres - et à suivre leurs aventures, si l'on peut appeler ainsi le quotidien d'un groupe de villageois.

Un quotidien qui n'est pas à traiter avec mépris, loin de là. Nous sommes ici en 1805 et la famille Loveday - meuniers de pères en fils - prépare ses deux fils, John et Robert, à faire la guerre au redouté et redoutable - quoique petit par la taille - Boney. Le Wessex étant situé sur le littoral sud de l'Angleterre, la mer fait partie du décor, ainsi que les landes qui couvrent les côtes et les falaises qui dominent ses flots.

Le meunier Loveday, père de John et Robert, est un homme simple et bon. Il héberge depuis de nombreuses années dans une partie du moulin une veuve, Mme Garland, instruite, encore jeune, ainsi que sa fille Anne, une jeune fille inexpérimentée mais d'une distinction qui tranche nettement avec la rusticité des lieux où elle vit. Jusque là, vous pourriez-vous vous étonner de mon enthousiasme ; en effet, il ne semble pas y avoir de quoi fouetter un chat. Faux. Ce serait sans compter sur le formidable don de conteur de l'auteur qui met dans chaque phrase un geste significatif, dans chaque parole une intention et dans chaque relation une belle émotion.

C'est un heureux hasard si j'ai lu la semaine dernière "Les amoureux de Sylvia" d'Elizabeth Gaskell car beaucoup de thèmes sont communs aux deux romans, notamment la violence de la press gang (enrôlement forcé des "volontaires" pour la guerre par le rapt), la menace napoléonienne, mais aussi le très beau travail fait autour de l'analyse des sentiments, ce dernier point étant d'autant plus remarquable de la part de Hardy, un homme de la fin du XIXème siècle.

Comme dans "Loin de la foule déchaînée", j'ai été agréablement surprise par la subtilité apportée à l'étude psychologique des personnages et par la verve pleine de saveur - et d'humour - d'un auteur qui n'a de cesse de ménager des rebondissements de nature à faire battre plus vite le cœur de ses lecteurs.

Evidemment, je recommande.


Challenge 19ème siècle 2015
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Overcombe, bourgade attenante à Weymouth, dans le Dorset, voit sa vie paisible de petite localité côtière être réveillée par l'arrivée chamarrée et bourdonnante de troupes sur le pied de guerre. Albion attend anxieusement le débarquement de "Boney", alors premier consul, que l'on redoute à peine moins que le diable en personne. Cette atmosphère d'effervescente encadre le retour de John, l'ainé des Loveday, trompette-major de son régiment, dans la minoterie familiale. Son père, qui a fait aménager les lieux, y héberge la veuve Garland et la belle, modeste quoique non dénuée de caractère, Anne. Cette dernière reçoit les hommages respectueux et dévoués de John, qu'elle ne dédaigne pas. La demoiselle se voie en parallèle l'objet de la cour effrénée de Festus Derriman, grand gaillard, rodomont et poltron, neveu d'un vieux grigou. Sur ces entrefaites, le cadet et marin Bob Loveday, jeune homme inconsidéré dans ses passions vient présenter sa promise à la famille. Commence alors un jeu amoureux dont l'enjeu est Anne. " Souvent femme varie, Bien fol est qui s'y fie" : qui du mûr, du fat et de l'inconstant remportera le prix?

Le Trompette major est la seule incursion dans le roman historique de l'écrivain majeur Thomas Hardy. L'auteur met en tension magistralement les concours de circonstances et les malentendus qui font basculer les existences. Cet opus se singularise par un humour et une ironie relativement inhabituels. Par ailleurs l'agacement point devant les manières intrusives de l'exécrable Festus, la versatilité du coeur du marin et les multiples revirements et le choix final déconcertant de l'héroïne. Mais c'est surtout le charme indéfinissable et jamais démenti des oeuvres de Thomas Hardy qui séduira le lecteur.
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Un bon moment de lecture en compagnie de la belle Anne Garland et des deux frères John et Bob Loveday, et de bien d'autres personnages secondaires (pas toujours sympathiques par ailleurs), le tout dans une belle campagne anglaise, à l'époque des guerres napoléoniennes. Une idylle provinciale ? Pas seulement.
Du grand Thomas Hardy, comme Loin de la foule déchaînée, et beaucoup moins sombre que Jude l'obscur par exemple.
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Ce livre m'a beaucoup plu, même si j'ai trouvé le début un poil lent. Les talents de conteur de Thomas Hardy ne sont plus à démontrer, je me représentais bien le paysage des côtes, du village, les personnages et le moulin. J'ai récemment regardé Poldark, aussi le contexte historique (Napoléon peut débarquer d'un instant à l'autre) m'était familier. J'avais oublié l'excellent sens de l'humour de Thomas Hardy, mais pauvre trompette-major, tout de même...

Mes seuls problèmes avec cette histoires ont été les suivants :
- 3 hommes dont un soldat détestable, 1 femme et une lettre problématique. Il y a quelques semaines, j'ai lu Loin de la foule déchaînée et devinez ce qu'il y avait dedans ? 3 hommes (dont un soldat détestable, quoique pas autant que celui-ci - il avait une dent contre les soldats ?), 1 femme et une carte de Saint-Valentin problématique. Maintenant, je me demande si ça va être le cas dans tous ses romans ! Il y a de fortes chances que non, mais je n'aurais pas dû lire ces deux-là de façon aussi rapprochée ;
- certains personnages étaient de véritables girouettes sentimentales, même si Anne avait quelques excuses ;
- j'ai trouvé la fin un peu abrupte, mais il n'y avait pas grand-chose à rajouter...

Donc, c'est un roman que j'ai apprécié même si j'aurais volontiers baffé certains personnages !

Une citation pour le plaisir (je n'aime pas les rentrer à part sur le site, désolée) :
"Il était établi dans ce temps-là qu'il y avait deux ennemis acharnés de l'humanité... Satan, comme de coutume, et Bonaparte, qui avait dépassé et éclipsé son rival, son aîné. Naturellement, Mme Garland faisait allusion au plus jeune de ces deux gentlemen."
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- [...] J'aurais dû vous dire auparavant : prenez votre cartouche ! Vous la saisissez et vous la portez vivement à votre bouche, déchirez le bout avec vos dents et n'avalez pas trop de poudre pour vous faire cracher et saliver au lieu de faire attention à votre exercice. Que dit cet homme là-bas dans le dernier rang ?
- Pardon, monsieur, c'est Antoine Cripplestraw qui voudrait bien savoir comment s'y prendre pour déchirer sa cartouche, parce qu'il ne lui reste pas une seule dent dans la bouche ?
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- [...] Voyez-vous, mademoiselle Garland, [...] c'est toujours comme cela ; quand on vient à terre, après avoir été enfermé dans un navire pendant dix mois, les femmes vous semblent si nouvelles et si jolies qu'on ne peut pas s'empêcher de les aimer toutes en masse ; de sorte que le cœur est sujet à s'éparpiller un peu [...].
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Le Victory avait disparu.
Les lèvres d'Anne tremblaient lorsqu'elle murmura, sans quitter de ses yeux mouillés l'horizon vide et immense :
- Ceux qui s'en vont sur la mer dans les vaisseaux pour parcourir les eaux sans limites...
- Ceux-là voient les œuvres du Seigneur et ses merveilles dans l'immensité, répondit une voix d'homme derrière elle.
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Anne aussi avait une tournure très agréable dans sa plus belle toilette ; son chapeau de taffetas, son châle de mousseline, et sa robe à manches justes étaient à la mode la plus nouvelle d'Overcombe, quoiqu'elle fût déjà vieille de deux ans à Weymouth et de trois ou quatre à Paris.
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Qu'Anne fût assez charmante et assez aimante pour l'enchaîner quelque part, c'était très vrai, mais il trouvait parfois la besogne du moulin fort ennuyeuse. Souvent, pendant le dernier mois, lorsqu'il passait son temps au milieu du bruit assourdissant des roues, dans son nouveau costume de meunier, qui lui allait très mal, il avait bâillé et pensé avec regret à sa vieille jaquette et aux eaux profondes de l'Océan.
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Comment une femme peut-elle exprimer ses sentiments dans un langage presque entièrement formé par les hommes ? Savez-vous quel grand roman anglais répond à cette question ?
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