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4,04

sur 1447 notes
Si j'avais été totalement séduite par l'écriture de Thomas Hardy lors de ma lecture de Loin de la foule déchaînée, ce sentiment s'est confirmé avec Tess d'Urberville.
Dès les premières pages de ce grand roman, on sent la destinée tragique de son personnage principale qui ne peut malheureusement échapper à la fatalité de son existence.
Thomas Hardy sait merveilleusement décrire la campagne anglaise du XIXème siècle et le quotidien des paysans qui vivent au rythme des saisons et des travaux agricole. Mais surtout il sait décrire et nous faire ressentir avec justesse les sentiments les plus profonds des personnages et principalement ceux de la jeune Tess.
Voici une héroïne que j'ai particulièrement aimée par son caractère entier, droit et travailleur. Elle lutte avec acharnement pour vivre et profiter du bonheur auquel elle aurait droit mais qui se dérobe dès qu'elle le touche du doigt. La naïveté de sa jeunesse et son désir d'honnêteté m'ont touché et ont fait ressortir d'autant plus cruellement les injustices qu'elle subit. Elle ne se plaint pas et tente toujours de s'en sortir par elle-même. Une belle leçon de courage et d'abnégation face à l'adversité !
Dans ce roman assez sombre mais réaliste, Thomas Hardy dénonce l'hypocrisie sociale et morale ainsi que l'inégalité entre les hommes et les femmes. Il s'agit donc d'un grand classique de la littérature à découvrir.
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Alors si vous recherchez une lecture tranquille, pas prise de tête, oubliez Tess d'Urberville!
C'est un roman dense, triste et morne qui ne va pas du tout vous remonter le moral. Tess est une jeune fille qui vit à la campagne. Elle est l'aînée d'une grande famille et ses parents ne gagnent pas beaucoup d'argent. Elle n'a que peu d'éducation, ne connait que son village et n'entretient que peu de relations sociales.
Le destin joue un grand rôle : culpabilisant après la mort du cheval Prince, elle part à la recherche de la branche noble de la famille et rencontre Alec d'Urberville, mais elle ne sait comment se défendre et se protéger face à cet homme manipulateur, menteur. Il abuse d'elle et ruine sa vie, sa réputation, son honneur.
Malgré tous les efforts qu'elle va entreprendre, malgré sa bonté naturelle et sa volonté de bien agir, sa vie ne sera qu'une succession d'abandons, de désillusions et de luttes pour survivre.
Thomas Hardy dresse le portrait d'une société anglaise du XIXème siècle où les femmes sont dominées et opprimées par les hommes (la remarque d'Alec à Tess lui demandait de se couvrir le visage car il ne peut se maîtriser en la voyant est juste glaçante ... et rappelle hélas des arguments encore utilisés de nos jours).
Il est vrai que ce roman requière des efforts de lecture, la langue (surtout en vo) date un peu mais les descriptions de la campagne sont de grande beauté. Tess est un personnage pour lequel on ne peut qu'éprouver beaucoup de compassion.
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Quel livre ! Quel talent de conteur et de peintre, peintre de la nature comme des sentiments, peintre des contraintes sociales, des préceptes moraux et religieux. C'est un curieux et beau mélange de naturalisme et de romantisme. C'est aussi une belle leçon de philosophie où l'intolérance religieuse, le rigorisme moral sont montrés comme des perversions, des attentats à la capacité naturelle qu'à l'Homme d'aimer et d'être heureux. Une leçon hélas toujours d'actualité. Et finalement, quel magnifique personnage que Tess d'Urberville qui tout au long du roman se bat pour être elle-même et revendiquer son droit au bonheur.
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J'appréhendais de retrouver une oeuvre de Thomas Hardy. La première fois m'avait semblé très longue.
J'ai ici beaucoup apprécié la description de la réalité paysanne, des paysages et surtout de la psychologie si réaliste de ces personnages.
Je n'ai pu que compatir au sort de Tess même si elle m'a semblé bien naïve et soumise. Même pour l'époque... j'ai compati aussi avec Angel empêtré dans sa crise de foi et ses idéaux et puis finalement ses principes. J'ai été agacée par Alec et Joann.
Mais ce que je retiens c'est le style superbe, la profondeur psychologique. J'ai eu tout le long l'impression d'être dans un Zola situé en Angleterre avec une peinture réaliste et fataliste du sort de Tess, relatif à la théorie d'Angel sur la decheance des familles nobles.
En somme une excellente lecture malgré la tristesse du roman.
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Enfin, j'ai lu Thomas Hardy !
Il faut préciser que j'ai lu Tess en 2 fois : j'ai lu la toute première partie, sa "déchéance" dirons-nous, puis ai posé le roman. Trop lent, trop alambiqué, en un mot : trop inhabituel pour moi. Puis je l'ai repris. Et là, je l'ai dévoré !
Tess, déchue mais jeune et pleine de vie, décide de la vivre, justement sa vie, en même temps qu'elle la subit. Chaque fois qu'un peu de bonheur pointe, bim ! grande claque derrière ! Mais elle est à la fois naïve et forte, une vraie figure de roman classique. Et tout est tricoté de façon à nous mener vers le drame, vers l'inexorable...
Classique et indémodable, romantique et tragique, bourgeois et champêtre, anglais et universel... Telles sont les quelques contradictions de ce roman qui atteint une sorte de perfection dévolue aux classiques : Tess est immortelle.
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Tess Urbeyfield est née de basse condition mais de noble ascendance, elle est surtout née femme dans une société pensée par les hommes pour les hommes. L'annonce inattendue de son appartenance à une illustre famille sonnera la fin de l'enfance et de l'insouciance.

Se faisant connaître auprès des d'Urberville, ses prétendus cousins, sous l'injonction de sa mère, Tess découvrira surtout que ses grands yeux et ses lèvres ourlées sont autant de tentations pour le maître des lieux.

Tragédie romanesque, Tess d'Urberville dénonce sous les traits d'une héroïne dévouée à son entourage, travailleuse et dépourvue de tout calcul le carcan oppressif et sexiste de l'Angleterre du XIXe siècle. On pourrait la trouver trop docile, trop sage, trop enfermée dans une morale qui l'oppresse. Et pourtant Tess et celle qui dit "non" et que l'on refuse tout simplement d'entendre, elle est celle qui n'hésite pas à faire passer ses principes avant son intérêt personnel, qui assume le poids physique et moral de fautes qu'elle n'a pas commises. Elle est l'éternelle victime traitée en coupable, et si l'auteur n'a de cesse de l'accabler d'épreuves ce n'est que pour mieux en démontrer l'injustice.

Les chapitres défilent comme autant de tableaux peints avec soin et qui s'animeraient peu à peu sous sa plume, tandis que les saisons passent rythmées par les travaux des champs.

Très classique dans sa forme qui emprunte beaucoup à la construction des plus grandes tragédies antiques, ce roman paraît très moderne dans ce qu'il dénonce. J'ai également était très touchée par la belle notion de sororité qu'il propose, un baume aussi doux qu'inespéré et par les brefs mais vivifiants retours à la nature durant lesquels les jugements et les conventions sociales semblent totalement dérisoires.
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Tess d'Urberville dont le titre se résume à un nom, celui de l'héroïne dont on suit le destin tragique au fil des saisons et des transformations de la campagne anglaise. Acharnée au travail et plus forte qu'elle ne le croit elle-même, sa passivité sans doute due à l'éducation des femmes de l'époque va lui faire accepter sans broncher des situations inacceptables et se morfondra dans une culpabilité qui ne devrait pas être la sienne.
Un beau roman dans lequel les scènes décrivant le travail des champs, la mécanisation et la description de la société sont tout sauf ennuyeuses. Si la passivité de l'héroïne m'a parfois agacée, il faut dire que l'on a parfois du mal à se détacher de notre regard moderne.

Mon bémol se pose surtout sur le fait qu'ayant lu certaines critiques pour choisir ce livre, certains ont dévoilé les évènements les plus importants du livre y compris la fin. Je vois déjà arriver ceux qui vont me dire que je ne devrai pas m'étonner et que pour être surprise ou découvrir une histoire il ne faut pas lire les quatrième de couverture ou les critiques, mais comme tout le monde ici et c'est bien pour cela que l'on est sur Babelio (par exemple mais pas que), j'aime lire les critiques pour m'inspirer, dénicher des livres auxquels je n'aurai pas pensé, pas pour qu'on me donne toute l'histoire et surtout pas la fin. du coup à plusieurs reprises plutôt que de savourer le texte je m'impatientais en attendant les scènes dont j'avais entendu parler et une fois terminé j'ai bien senti que je n'avais pas apprécié ce livre comme j'aurais du. J'ai d'autres romans du même auteur dont je ne sais pas grand chose mais comme j'ai aimé sa plume cette fois je n'hésiterai pas à me lancer sans plus de détails, c'est l'avantage, et mon avis sera certainement plus objectif.
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Je viens de relire ce livre.
Je l'avais déjà lu il y a longtemps après avoir vu le film de Polanski : Tess. A cette époque, seule m'avait plu la vie tourmentée de cette jeune paysanne séduite, abandonnée avec un marmot et puis de nouveau délaissée par un nouvel amour et sa fin si romantique !

A cette relecture, j'y ai apprécié le caractère bucolique du récit, toute l'évocation d'un monde paysan disparu dans ces belles régions vertes et grasses du Wessex du sud de l'Angleterre. Thomas Hardy l'a publié en 1891 c'est-à-dire en plein dans l'ère industrielle en Angleterre et pourquoi s'est-il attaché à dépeindre la campagne anglaise plutôt que les faubourgs sordides londoniens, cela m'est un mystère.

Quand on met de côté l'intrigue amoureuse, on peut se concentrer sur la façon rude et à la fois gaie et enjouée des paysannes dont Tess représente l'échantillon le plus pur, à la limite de l'angélisme. Les servantes du laitier Crick s'occupent de traire les vaches laitières. Comme il est dit page 168, elles mènent "une vie confortable, paisible, même joyeuse. Leur position était peut-être la plus heureuse de toutes dans l'échelle sociale, au-delà de cette limite où finit le besoin et en deçà de cette autre où les convenances commencent à gêner la nature et où les soucis d'une élégance râpée réduisent l'aisance à la misère."

La laiterie mise à part, il y a aussi un endroit où les journaliers se sentent moins bien et Tess est obligée d'aller y travailler. C'est la ferme de Flintcomb-Ash dont Marianne traite les gens de meurt-de-faim. Tess, Marianne et puis Izz y travaillent durement dans les champs à arracher des navets puis à les nettoyer.

Elles travaillent cependant dans les champs avec bonne humeur, en chantant et aiment participer à des fêtes bucoliques. Elles se louent au fermier mais sont heureuses de leur état. Il est vrai qu'elles sont encore très jeunes et le souci d'épargner pour leur avenir ne leur vient pas à l'esprit. Carpe diem ! Elles profitent du jour qui passe sans se compliquer plus l'existence. L'ouvrage vient à manquer quelque part, elles partent à pied se louer ailleurs. le chômage ne semble pas exister, le travail des champs requiert beaucoup de bras et si on n'est pas feignant, on trouve facilement à s'employer.

Thomas Hardy dépeint avec beaucoup de réalisme la vie de ces ouvriers agricoles qui appartiennent à un monde rural en perte de vitesse et bientôt dépassé. Page 448, il parle de la disparition d'une certaine partie de la population des villages qui deviennent désertiques. "Autrefois, à côté des cultivateurs, il existait une classe intéressante et plus instruite, d'un rang supérieur, la classe à laquelle avaient appartenu le père et la mère de Tess, comprenant : le charpentier, le forgeron, le cordonnier, le revendeur, et tous les travailleurs autres que les journaliers des fermes, qui devaient une certaine stabilité d'idées et de conduite au fait d'être propriétaires à vie comme John Durbeyfield. Mais, à mesure que les longs baux expiraient, ils étaient rarement renouvelés aux mêmes locataires, et les maisons étaient démolies, à moins qu'elles ne fussent requises par le fermier pour ses ouvriers. Les vieilles familles, qui étaient les dépositaires des traditions locales, étaient donc obligées de chercher un refuge dans les grands centres, ce que les statisticiens expliquent plaisamment par la "tendance des populations rurales à se diriger vers les villes", et qui est la tendance de l'eau à monter quand elle est forcée par des machines." C'est un phénomène qui s'est également produit en France, et qui, s'il a servi à la révolution industrielle en donnant des bras aux entrepreneurs, a contribué à une paupérisation d'une grande partie de ces déracinés.
Un ouvrage vraiment fort intéressant dans sa partie historique !
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J'ai poursuivi ma découverte de la littérature anglaise avec Thomas Hardy.
Mon choix s'est porté sur Tess d'Urberville.
C'est un roman qui se lit très bien mais j'ai supporté toutes les mésaventures parfois, souvent dramatiques de l'héroïne pensant à une fin heureuse... ce n'est pas le cas.
J'ai apprécié en revanche cette critique de la condition des femmes dans la société à l'époque victorienne, du poids des conventions qui régentent totalement la vie des jeunes filles de l'époque et qui n'offre pas de deuxième chance en cas d'erreur.
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Tess d'Urberville...Que dire de Tess d'Urberville, ce livre dont j'ai toujours entendu le plus grand bien et que j'appréhendais de plus en plus de découvrir ?!
Cet immense pilier de la littérature anglais fût une lecture agréable, très même, et qui me rappelle encore une fois que les romans anglais du XIXe sont vraiment un délice à lire.

Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce n'est pas tant l'histoire en elle-même, mais c'est plutôt la foule d'informations que nous transmet Thomas Hardy sur son époque. J'ai rarement lu des romans si détaillés qui ne sont pas ennuyant ! le côté roman social est ce qui m'a finalement le plus marqué, j'aime énormément apprendre quand je lis et ce roman là est une pépite, à plusieurs niveaux.
Bien entendu, l'histoire est intéressante à suivre, on se demande comment va évoluer la situation de cette jeune fille, trop naïve et trop pure. Les personnages de Tess sont justes et travaillés en profondeur. Que ce soit Tess, Angel, Alec, ou même Marianne et Izzy, l'auteur décrit leurs sentiments avec des mots précis, des détails qui ne les rendent que plus vivants et attachants. Bon, parfois j'ai eu un peu de mal avec Marianne et Izzy et leur amour pour Angel mais bon, il fallait bien un peu de piquant dans cette laiterie, sinon, on se serait vite retrouvé dans une simple romance champêtre !
Le style de Thomas Hardy est tel que nous vivons le roman. On traverse les saisons et les années en même temps que les personnages, on ressent la chaleur de l'été et la rudesse de l'hiver, on s'imagine dans les prés entrain de traire les vaches ou dans les granges à s'occuper du blé...C'est un style totalement immersif qui ne vous lâche pas jusqu'à la fin et qui vous emporte à travers le temps et l'espace.

Un roman social, une romance dramatique, une critique sur les moeurs et les conditions de la femme, voilà ce qu'est Tess d'Urberville. Un roman utile et nécessaire, qui joint merveilleusement bien l'utile à l'agréable !
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