Oskar Schindler : Le Juste qui me sauva la vie

L'auteur nous conte l'histoire d'Azrièla, dame âgée, polonaise et juive, qui revient dans sa ville natale accompagnée de sa petite fille, afin de faire découvrir à celle-ci son histoire durant le régime nazi. L'histoire se passe à Cracovie, cette merveilleuse ville de Pologne que j'ai d'ailleurs eu la chance de visiter il y a peu de temps, l'auteur nous entrainant dans les rues et lieux célèbres de cette ville qu'il décrit avec tant d'exactitude. Tout y est tellement réaliste, jusqu'à la description des calèches, traditions et spécialités gastronomiques locales.
Azrièla doit sa survie à Oskar Schindler, cet homme, que le monde entier a découvert avec le célèbre film de Steven Spielberg.
A la croisée du roman historique, de la biographie et de la fiction, cet ouvrage nous permet d'en savoir un peu plus sur cet homme et le couple qu'il a formé avec sa femme Emilie.
Le récit de la vie de la narratrice, romancé, est entrecoupé de textes imprimés dans une police différente, qui sont des rappels historiques rapportés ici pour nous permettre de mieux saisir le contexte des faits relatés.

Cet homme, certainement attiré au départ par l'attrait d'une main d'oeuvre bon marché, qui a finalement été rattrapé par son grand coeur et la compassion qu'ont fait naître en lui ses rencontres avec des déportés jusqu'à mettre sa propre sécurité en péril afin de leur apporter « un brin d'humanité » (pour reprendre les termes exacts de l'auteur).
Un passage m'a particulièrement marquée, celui narrant l'avènement de la fameuse liste.

C'est l'histoire d'un homme courageux, déterminé, qui ne peut que susciter l'admiration. On y découvre également les hommages qui lui ont été rendus, et toute la gratitude de toutes ces personnes qui s'en sont sorties grâce à lui, et même de leur descendance.
L'histoire ne s'arrête pas là, nous suivrons son parcours jusqu'à sa mort, près de 30 ans après la fin de la guerre.

C'est un roman assez court, mais très intense, construit essentiellement autour des dialogues entre nos deux protagonistes. Un roman qui nous rappelle une fois de plus toute l'horreur de la barbarie du régime nazi et pourtant qui diffère des témoignages classiques, j'ai été particulièrement séduite par l'idée de l'auteur de mêler fiction et histoire.

Le livre se termine par un rappel chronologique des faits marquants de cette période, des adresses sur les différents lieux de souvenirs créés par la suite, et par la retranscription intégrale de la fameuse liste de Schindler.

Un grand bravo à l'auteur pour son travail de recherches et sa fidèle retranscription des faits et des lieux.
Je remercie tout particulièrement Babelio et les éditions SUTTON pour cette belle découverte.

J'ai choisi ce livre dans le cadre des masses critiques car j'avais beaucoup aimé le film et j'avais envie de découvrir un peu plus Oskar Schindler.
Ce livre est avant tout un roman contenant de nombreux faits historiques.
L'histoire commence en France où Azriéla et sa petite fille Bibiath s'envolent pour Cracovie afin de revenir sur la vie de la première lors de la seconde guerre mondiale. En effet, Azriélà est une polonaise juive qui travaillait dans l'usine de Schindler et qui fut sauvée!
Elles arrivent toutes deux à Cracovie et visitent la ville qui a quelque peu changé depuis 1945. Les souvenirs resurgissent alors. Azriélà, ou Bubbee comme l'appelle affectueusement sa petite-fille, commence à raconter la jeunesse de Schindler, les débuts de la guerre, évoque ses quelques souvenirs d'enfance encore beaux avant que la guerre ne vienne tout balayer.
Le récit de la narratrice est entrecoupé d'éléments complémentaires explicatifs par l'auteur qui sont dans la continuité. le texte est d'ailleurs écrit dans une autre police. L'auteur décrit parfaitement la ville de Cracovie et donne de nombreux détails de grande véracité sur les dates, les lieux, les faits de la guerre.
Jusqu'à environ la moitié du livre, j'ai eu du mal à "rentrer" dans l'histoire, non pas à cause des horreurs de la guerre mais car il manquait quelque chose, peut-être un peu plus "d'émotion". Arrivée au passage de la Libération, je suis plus dans l'histoire, le rythme s'accélère, Oskar Schindler part vivre en Argentineet la narratrice parle de la vie de Schindler mais aussi plus de la sienne avec son mari , je ressens plus d'émotion.
En plus de Schindler, il y a un passage concernant ce "monstrueux Amon Goth", tout l'opposé de Schindler.
Au delà du personnage de Schindler, il y a la guerre et ses horreurs bien sûr, mais aussi, un témoignage et surtout la transmission. La transmission de l'Histoire authentique au lecteur et la transmission du patrimoine historique familial de Bubbee à sa petite fille.
Je trouve la dernière partie de l'histoire plus touchante mais aussi plus intime entre Azriéla et Bibiath.
L'auteur a fait un énorme travail de recherches, les détails sont présents, les chiffres, les dates aussi. D'ailleurs pour conclure son livre, après les remerciements, l'auteur a publié la Liste des juifs sauvés par le Juste que fût Oskar Schindler. Et juste après, il y a un rappel sur les dates.
Mon avis reste toutefois un peu mitigé car si je n'avais pas continué ma lecture j'aurais loupé quelque chose et ç'aurait été dommage.
Merci Babélio, les Editions Sutton et Jean-Marc Harel-ramond pour cette lecture.

Un nom qui ne nous est pas inconnu. Tout le monde ou presque a entendu parler de sa fameuse liste. Un retour aux sources. Des souvenirs qui émergent. Sur un homme en particulier. Qui est-il? Quelle est son histoire? Chaque mot est un passage de flambeau. A la postérité. Une trace du passé dans l'escarcelle de la nouvelle génération.
Oskar Schindler le juste qui me sauva la vie est une autobiographie racontée par une survivante à sa descendance. Nous faisons quelques découvertes qui auraient pu pousser cet homme à faire un choix plus obscur. Plus en phase avec l'époque dans laquelle il vivait. Une lecture fluide nous transporte dans les frémissements de la préparation d'un des nombreux pogroms polonais. Cette atmosphère qui s'alourdit au fur et à mesure de la lecture et qui glace le sang sans que l'on sache pourquoi. Oskar Schindler, un homme amoureux des belles choses. Un homme infidèle devant l'Eternel qui fera un choix que peu de ses compatriotes feront. Un homme qui détestait la Gestapo.
Nous assistons, tout au long des pages, au passage de flambeau d'une génération à une autre. Un devoir de mémoire que la nouvelle génération devra propager. Cette génération devra parler d'un homme qui sauva des vies. Un homme qui sauva d'une mort certaine autant d'hommes, de femmes, d'enfants qu'il put. Un homme porté par sa foi profonde et son désir d'apporter l'espoir à des êtres en souffrance.