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EAN : 9782709643696
495 pages
J.-C. Lattès (07/05/2014)
4.22/5   139 notes
Résumé :
Pendant la Grande Dépression des années 1930, dans une petite ville des Appalaches, Patience Murphy exerce avec talent et passion son métier de sage-femme. Déterminée à instaurer un climat de confiance avec ses patientes mais confrontée à la brutalité d'un milieu hostile, marqué par la crise économique et les problèmes raciaux, elle lutte pour apporter la vie et un peu d'espoir au sein des familles.
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Après le soulèvement des mineurs pendant lequel son mari, syndicaliste, est mort, Patience Murphy s'est réfugiée dans les Appalaches où elle s'est d'abord sentie comme en exil, bannie de la civilisation, à la dérive.
Le contexte social est d'autant plus rude que le roman commence au lendemain du «mardi noir», du krach de 1929. Les mineurs vivent dans des taudis, travaillent dans des conditions de sécurité déplorables, le chômage explose, la misère grandit et attise les tensions raciales.
Le Docteur Blum ne soigne pas les pauvres, ni les noirs. Patience, elle, aide tout le monde, souvent pour pas grand chose. Et il arrive même qu'elle vous apporte un bébé en prime si vous avez perdu le vôtre. Je rigole, mais en vrai, j'ai marché, je l'ai trouvé attachante, la sage-femme de Hope Mountain. J'ai été un peu moins séduite par le côté trop répétitif dans la succession des accouchements, et un peu escamoté sur ses relations avec le sympathique vétérinaire, Daniel Hester, comme si ça lui faisait un peu peur, à Patricia Harman, de raconter une histoire d'amour et qu'elle se limitait au minimum syndical.
Mais c'est un livre sympa, avec de belles valeurs, une dimension sociale intéressante, des personnages attachants.
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Patience Murphy exerce son métier de sage-femme dans les Appalaches, en Virginie occidentale dans un milieu rude, touché par la grande crise de 1929.
Le roman nous est livré sous forme de journal où les accouchements sont récapitulés en italique à la fin de chacun d'eux, heureux ou malheureux. Il couvre une année.
Elle vit pauvrement, ses patients l'appellent en dernière minute et ne sont pas capables de la payer.
Elle recueille Bitsy, une bonne dans une ex famille riche et celle-ci devient son assistante. Bitsy est une femme de couleur mais Patience n'accorde aucune importance au clivage des races.
Et pourtant, le Ku Klux Klan commence à se manifester.
Dans le village habite un vétérinaire Daniel Hester, et l'entraide va naître entre Patience et Daniel.
Le thème de la maltraitance des femmes est également abordé.
Au fur et à mesure, on apprend le passé bien douloureux de Patience qui doit porter un autre nom elle craint d'être recherchée pour activisme syndical lorsqu'elle habitait dans les régions minières.
Un passé douloureux fait de drames et de moments heureux .
C'est le récit d'une femme courageuse avant d'être le journal d'une sage-femme.
Une sage-femme animée d'un énorme respect pour la vie et pour ses patientes.
L'auteure exprime à merveille les moments intenses, les réflexions personnelles.
C'est un très beau livre bien traduit, animé par des héros très attachants.
Dommage pour les nombreuses coquilles dues à la négligence de l'éditeur, de l'imprimeur, j'imagine comme des déterminants oubliés, des petits mots manquants ou ajoutés comme " nous nous s'installons".
Le livre était tellement beau que j'ai décidé de passer au-dessus. J'ai lu le roman en Charleston poche 3ème impression. J'ose espérer que l'édition Jean-Claude Lattès de 2014 ne présentait pas les mêmes caractéristiques. J'en suis même quasiment certaine.
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C'est dans les Appalaches, dans une petite maison isolée à quelques kilomètres de Liberty, que Patience Murphy a posé ses valises après des années éprouvantes et mouvementées. Son amie et mentor Sophie est décédée en lui léguant la fermette et tout son savoir-faire de sage-femme. Elle a donc repris le flambeau et c'est elle qui accouche les femmes du comté, seule d'abord, puis avec son assistante Bitsy. La région est sinistrée, touchée de plein fouet par le krach de 1929, les mineurs sont au chômage, les propriétaires en faillite, les commerçants ferment boutique. Aussi, elles sont appelées à la dernière minute et rarement payées. Mais elles sont bien contentes quand on leur donne quelques coudées de bois de chauffe ou un poulet. Les difficiles conditions économiques ravivent les tensions raciales jusque là latentes, mais Patience assiste toutes les femmes, sans distinction de condition sociale ou de couleur.


Racontées comme un journal, les chroniques de Patience Murphy évoquent les Etats-Unis des années 30, période difficile économiquement et socialement. le médecin de la ville soigne les malades et accouche les femmes solvables. Ceux qui n'ont pas les moyens de payer se tournent vers la sage-femme, au dernier moment, quand la situation est désespérée. Pauvres, riches, blanches, noires, au manoir, à la ferme, sous les ponts, Patience met tout son savoir au service de ses parturientes. Ses connaissances, elle les doit à son amie Sophie, celle qui l'a recueillie quand elle s'appelait encore Elizabeth et venait de fuir son emploi de nourrice. Avant de quitter la ville et de devenir Patience Murphy, la respectable sage-femme, Elizabeth a connu bien des drames, perdu bien des batailles. Mais elle reste une femme progressiste et engagée, prête encore à se battre pour l'égalité hommes / femmes, noirs / blancs, le droit pour tous de vivre décemment, d'avoir accès aux soins, de travailler dans de bonnes conditions. le lecteur va passer une année auprès de cette femme de caractère, au fil des saisons, et des accouchements qui donnent lieu à des moments parfois savoureux, parfois émouvants, mais aussi dramatiques. Avec Bitsy venue chez elle pour être sa domestique mais qui est vite devenue une amie, elles battent la campagne par tous les temps, savourant la solidarité des habitants du comté, luttant contre les esprits étriqués, bataillant contre les injustices.
On ferme le livre avec l'impression de quitter des amis. Il faut dire au revoir à Patience, Bitsy, Daniel, et tous autres, après avoir partagé un peu de leur existence, difficile certes, mais où le découragement n'a pas sa place.
Un beau roman aux héros attachants, dans les magnifiques paysages des Appalaches. A découvrir absolument.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Lattès pour cette lecture qui met du baume au coeur.
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Patience Murphy a suivi Mme Kelly, sage-femme, qui lui a transmis ses connaissances et légué, à sa mort, sa petite maison. Depuis la jeune femme y exerce à Liberty en Virginie-Occidentale. En cet automne 1929, les premiers signes de la crise se font ressentir avec les premières difficultés financières, les femmes qui accouchent et leur famille ne peuvent que rarement payer les accouchements, autrement qu'avec un poulet, quelques oeufs ou un peu de bois de chauffage. Patience accepte de prendre à demeure Bitsy, jeune fille noire, chassée par ses maîtres qui ne peuvent plus la prendre à leur service. Les deux femmes cohabitent et travaillent de concert - Bitsy se révélant une assistante pleine de ressources - sous l'oeil méfiant des voisins et des habitants du comté, bien que l'état ait été unioniste et anti-esclavagiste durant la guerre de Sécession. La jeune femme accepte également d'accoucher les femmes noires, à la demande de la sage-femme de la communauté, Mme Wade, devenue trop âgée.

Un roman qui suit Patience Murphy, une trentenaire qui, on l'apprend au fur et à mesure de son récit, avait une première vie de femme mariée mais qu'un drame a forcée à fuir Pittsburgh. Initiée par une sage-femme expérimentée, elle reprend le flambeau dans un état très rural et pauvre qui va être touché de plein fouet par la crise de 1929. Au gré des chroniques des naissances qu'elle tient dans son journal, c'est l'Amérique pauvre que l'on côtoie, des journaliers vivant dans des masures, des familles abandonnant le dernier-né, faute de pouvoir accueillir une sixième bouche à nourrir, l'abandon des terres pour chercher du travail en ville, des paiements - quand il y en a - en nature, un poulet, un peu de lait ou du bois de chauffage, sans oublier l'exacerbation des sentiments racistes avec toujours tapie, la menace du Ku Klux Klan.
Avec la sage femme des Appalaches, Patricia Harman fait revivre une période difficile de l'Amérique, au plus près de la population, avec une héroïne humaine et forte.
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J'ai découvert ce roman un peu par hasard, le résumé m'a plu et quand je l'ai trouvé d'occasion dans une librairie, je l'ai acheté et aussitôt lu. J'ai beaucoup aimé cette histoire que j'ai trouvée très belle malgré la vie difficile de Patience et de ses semblables.
Le roman se déroule sur une année, il commence avec une naissance difficile le lendemain du krach boursier de 1929 et s'achève un an plus tard sur l'annonce d'une prochaine naissance. Durant les douze mois qui s'écoulent, le lecteur fait connaissance avec Patience, 37 ans, devenue sage-femme après un concours de circonstances qui sont révélées peu à peu dans le roman. C'est une femme seule, qui a connu bien des tragédies dans sa propre vie mais qui a gardé en elle beaucoup d'empathie pour ses contemporains et surtout contemporaines. On la voit partir, par monts et par vaux, aider des femmes à accoucher et recevoir en retour parfois un peu d'argent, parfois un peu de nourriture ou rien du tout. Car durant cette année qui s'écoule, Patience est témoin des conséquences terribles du krach : peu à peu, les mines, les magasins, les banques ferment ; les gens partent à la recherche d'un travail, plus au nord ou plus au sud. La seule chose immuable, c'est le temps qui passe et le moment où le travail d'une future mère commence.
L'auteure ayant été elle-même une sage-femme, on a droit à des descriptions d'accouchement parfois difficiles (mais rien à voir avec la scène de l'accouchement dans « La joie de vivre » de Zola !), parfois tragiques, souvent heureuses. Pour ces femmes qui, souvent, n'ont pas d'argent ou la possibilité de se rendre dans un hôpital, Patience représente la seule personne, ayant des connaissances médicales, capable de les aider. Heureusement Patience peut compter bientôt sur la présence d'une jeune fille qui va vivre chez elle et l'aider, Bitsy, et l'aide d'un vétérinaire, Hester, avec qui elle va nouer une relation d'entraide. C'est à regret que j'ai quitté Patience. Je vous recommande ce beau roman.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La vie est trop dure. On nait, on meurt...Ca se résume à ça. Entre les deux, on aime quelqu'un, ou pas, et, si on a de la chance, on laisse derrière soi quelqu'un qui nous aime.
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- Qu'est-ce qui vous a donné envie d'être vétérinaire ?
(...)
- A peine sorti de la ferme, je me suis porté volontaire pour la Grande Guerre, au début de 1917. J'avais tout juste vingt ans. J'avais la charge des bêtes. C'était l'enfer pour les chevaux. Ils se démenaient dans la boue, sous la pluie, pour nous apporter des vivres, de l'eau, des munitions. Ils mouraient d'épuisement sous mes yeux, victimes de fractures, de plaies béantes, du tétanos. Nous étions impuissants. Ils n'avaient rien à faire là. Les armes modernes faisaient d'eux des cibles faciles. Huit millions de chevaux sont morts au combat... Huit millions de bêtes magnifiques. Peu de gens le savent.
(...)
- C'était presque pire de les voir souffrir que de voir les hommes tomber sous les balles. Qu'ils soient volontaires ou enrôlés de force, les soldats, eux, savaient pourquoi ils se sacrifiaient. Les chevaux n'en avaient pas la moindre idée. Ils étaient terrorisés. Ils donnaient leur vie pour une cause à laquelle ils ne comprenaient rien. A la fin, moi aussi j'ai oublié de quoi il retournait. Il en va peut être toujours ainsi avec la guerre.
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A l'époque où l'on habitait à Pittsburgh, Mme Kelly, Nora et moi avions milité aux côtés des Wobblies - le syndicat international des ouvriers -, en faveur de l'amendement contre le travail des enfants de 1919. La Cour Suprême a fini par le rejeter. Les juges ont estimé que le gouvernement fédéral n'avait pas le droit de réglementer les industriels et qu'il était tout à fait acceptable que de jeunes enfants triment dans des ateliers ou à des kilomètres sous terre.
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- Prêt ? demande Hester.
Le mineur ferme les yeux.
Hester lui plie l'avant-bras en travers de l'abdomen, puis oriente l'épaule vers l'extérieur. Lentement, avec régularité, il la fait pivoter d'avant en arrière. Les larmes forment des petits ruisseaux blancs sur les joues noircies par le charbon du malheureux, mais il ne profère pas un son, se bornant à se mordre la lèvre jusqu'à ce qu'elle saigne. A l'instant où l'épaule déboitée se remet en place dans l'articulation, il lâche un cri.
- Ce n'était pas si terrible ! déclare-t-il ensuite. Merci, Doc.
Le soulagement est instantané. Il se redresse, souriant. Il me fait penser à une femme juste après une naissance. "Ce n'était pas si terrible !" C'est la peur de la douleur plus que la douleur elle-même qui nous atteint.
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Quand on a allaité les bébés d'autres femmes, quand on a vécu sous le toit d'autres gens, menti sur son âge, volé des bijoux, pris la fuite sans rien qu'un manteau sur le dos, un tableau de la vieille Bible et le livre des cantiques de sa mère, on comprend que les êtres humains survivent et trouvent le bonheur comme ils peuvent.
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