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Les enquêtes d'Aaron Falk tome 1 sur 3
EAN : 9782253086246
448 pages
Le Livre de Poche (02/05/2018)
3.9/5   721 notes
Résumé :

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Critiques, Analyses et Avis (217) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 721 notes
Ce polar s'ouvre sur le retour d'un paria, celui d'Aaron Falk dans la communauté rurale de Kiewarra, à une heure de Melbourne, en plein outback australien. Plus de vingt ans qu'il n'y avait pas mis les pieds, chassés lorsqu'il était adolescent avec son père ( pour une raison volontairement cachée au lecteur durant un certain temps). Lui, qui n'a vécu que pour mettre son passé derrière lui, revient suite à l'injonction à la fois laconique et comminatoire du père de son ami d'enfance, Luke,  qui s'est suicidé après avoir assassiné femme et enfant : «  Tu as menti. Luke a menti. Sois présent aux funérailles. »

Aaron se retrouve rapidement à gratter derrière les apparences et les faux-semblants pour comprendre les ressorts ce qui s'est réellement passé, tout en se débattant avec ses souvenirs à lui. Et rien à dire, l'auteure mène parfaitement son intrigue, les pages se tournent toutes seules, d'autant plus que les pensées d'Aaron échappées du passé et tous les flash-backs sont en italique, ce qui rend très fluide et aisé leur raccrochage aux événements du présent.

Si le récit en lui-même est classique et mène à une résolution impeccable ( et surprenante, je n'avais pas vu venir le dénouement malgré les indices astucieusement semés ), le plus intéressant dans ce polar, c'est son ambiance, parfaitement ancrée dans le terroir australien. Jane Harper sait prendre son temps pour faire ressentir la canicule qui écrase cette communauté agricole au bord de la crise de nerfs. Son écriture est tellement visuelle et cinématographique que le lecteur est complètement immergé, presque suffoquant dans ce huis-clos rural pourtant ouvert sur l'immensité des paysages âpres et monotones du bush, effaré aussi par la violence de ces hommes que la faillite liée à la sécheresse rend dingue.

Si le personnage principal manque un peu de charisme, ce polar atmosphérique et efficace est très réussi. Il a d'ailleurs été couronné du Prix des lecteurs Livre de Poche 2018.

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Kiewarra, petite bourgade au sud-est de l'Australie, subit, depuis quelques mois, une véritable canicule. L'on n'avait pas vu pire depuis un siècle. Des conditions météorologiques terribles qui mettent à mal aussi bien les hommes que les animaux. Serait-ce à cause de cela que Luke aurait tué sa femme et son fils avant de retourner l'arme contre lui, laissant sa petite fille, âgée de 13 mois, seule ? Toujours est-il que toute la population se presse pour assister aux funérailles de la petite famille. Au premier plan, les parents de Luke, Gerry et Barb Hadler, faisant fi des messes basses concernant leur fils. Au fond de l'église, Aaron Falk, policier au service du renseignement financier, est venu tout spécialement de Melbourne. D'une part parce que Luke était son ami d'enfance, même si leur dernière rencontre date d'il y a 5 ans ; d'autre part parce que Gerry lui a envoyé un petit mot explicite le sommant de venir. Lorsque ce dernier lui demande d'enquêter sur ce drame, Aaron sait qu'il va se heurter à une population peu loquace, voire hargneuse et hostile, un drame survenu il y a 20 ans et impliquant le policier étant encore dans toutes les mémoires...

Revenir sur les lieux de son enfance après leur avoir tourné le dos définitivement, qui plus est suite à des décès, n'est pas ce qu'Aaron Falk, désormais installé à Melbourne, avait noté dans son agenda. N'était le mot un brin étrange du père de Luke, il se serait bien privé de l'ambiance glaciale qui l'accueille malgré une canicule meurtrière. Chargé d'enquêter sur ce qui s'est réellement passé, les parents de ce dernier peinant à croire à des meurtres puis un suicide, le policier va peu à peu mettre en lumière un présent peu reluisant et remonter à la surface un drame qui a laissé de nombreuses blessures. Jane Harper sait y faire pour installer une ambiance oppressante et tisser un scénario diabolique et rondement mené au dénouement inattendu. Entremêlant subtilement passé et présent, un véritable huis clos dans l'immensité du bush australien...
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J'avais vu passer ce livre sur le blog de Belette, "The Cannibal Lecteur". Et je dois bien avouer que j'ai passé quelques bonnes heures de lecture !

Alors, de quoi ça parle (pour ceux qui n'aiment pas lire les quatrièmes de couverture) ? le Sud-Est de l'Australie fait face à la canicule depuis deux ans. Pas le moment de demander si quelqu'un a du feu ou de faire un barbecue ! Pas le moment non plus de titiller les gens qui ont les nerfs à fleur de peau ! Au point de dézinguer toute sa famille ? Il semblerait en tous les cas ! Car dans la famille Hadler, on réclame la carabine ! Luke aurait ainsi tué sa femme, Karen, et son fils, Bill avant de se tirer une balle en pleine poire. Pourquoi a-t-il laissé Charlotte, le bébé, en vie ? Mystère ! C'est son ami d'enfance, Aaron Falk qui va enquêter. Cependant, celui-ci n'est vraiment pas le bienvenu. En effet, il y a des années en arrière, une jeune fille, Ellie, avait été retrouvée noyée. Celle-ci, côtoyait les deux garçons et tout accusait Falk. Querelle d'amoureux ayant mal tournée ? N'avait-il pas supporté qu'elle choisisse Luke ? Pourtant, ce dernier avait toujours dit qu'ils étaient, Aaron et lui, à la chasse aux lapins. En voyant le carnage de sa famille, Luke n'aurait-il pas été capable de ce meurtre en sachant qu'elle tournait autour de son copain ? Deux enquêtes étroitement imbriquées dans ce trou paumé où chacun fait sa loi…

Ce roman est aussi aride que des champs de maïs brûlés par le soleil ! On se met tour à tour dans la peau des personnages, on pousse la porte du bar pour éviter la déshydratation, on essaie de comprendre ce qu'il s'est passé… et on se prend un bel uppercut au final ! Eh bien moi, je dis BRAVO !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Entre polar d'ambiance et roman noir, ce premier roman d'une auteure australienne n'est pas à proprement parler un livre captivant par le nombre d'actions, puisqu'il y en a peu.
Captivé, on reste néanmoins par la qualité de son suspens ingénieusement distillé. Non pas tant par les deux intrigues entremêlées, que par l'habilité avec laquelle Jane Harper sait faire parler ses personnages qui reviennent sur leurs passés.

Un passé qui se réveille, vingt ans après des événements qui avaient alors créé un climat de suspicion dans cette petite ville agricole et extrêmement appauvrie par une sécheresse qui perdure.
Quand Aaron Falk (agent fédéral des services de fraudes) y revient pour assister aux obsèques d'un ami d'enfance, il remue, sans le vouloir, les poussières à peine déposées des rancoeurs, liées à un secret d'un petit groupe d'adolescents. Sollicité par les parents de son copain décédé et un doute sur le suicide de ce dernier, vont entraîner Falk dans une enquête qui déclenchera les excès vindicatifs de certains habitants...

Dans un style d'écriture très naturel, distinguant présent et passé par deux typographies différentes, l'auteure nous amène à réfléchir sur ce que le destin de l'un(e) ou l'autre aurait pu être SI seulement...
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Quand Aaron Falk a reçu un courrier le sommant d'aller aux funérailles de son ami d'enfance , il y est allé .
Quand le père de cet ami, le jour de l'enterrement lui demande d'enquêter sur ce drame qui a fait trois victimes , il accepte d'aider le jeune policier local et un peu seul. Et pourtant ...
Et pourtant , il n'est vraiment pas le bienvenu dans cette ville . Accusé de la mort d'une adolescente par le père en personne , il a dû fuir avec son paternel pour échapper à la colère de la famille, quelques années plus tôt .
Aujourd'hui , flic dans la brigade financière de Melbourne , sa ville natale lui parait hostile ... [ euh , à nous aussi !]
Kiewarra, bled rural au sud-est de l'Australie, une canicule qui dure depuis 2 ans et ravage tout sur son passage .
Kiewarra où le bétail qui se meurt, les fermiers qui courent à la ruine, les commerces qui ferment les uns après les autres, les habitants à bout ... Comme dirait Johnny : "il suffirait d'une étincelle" pour que tout s'enflamme, les terres, les coeurs, les âmes ...
Alors que s'est-il passé dans la ferme de Luke , l'ami d'Aaron ?

Elle est très agréable cette canicule, on se sent bien dans ce polar incendiaire tellement l'auteur a du talent .
Mêlant habilement le passé , la "cold case" et l'enquête en cours , Jane Harper nous entraine dans une radiographie d'un petit bled australien, sa communauté , son désespoir , le harcèlement, la vindicte populaire , les émois de l'adolescence, ses secrets . C'est un polar extrêmement riche , plusieurs pistes s'offrent à nous, plusieurs histoires s'imbriquent . On suit les tâtonnements de l'enquête, les hésitations du personnage principal obligé de se confronter à son passé , les risques qu'il prend en restant .
Les deux flics sont super sympas , j'aimerai bien que Jane Harper en fasse des personnages récurrents, [ et puis, pour ne rien vous cacher je visiterais bien Melbourne ! ].
Un premier roman et un sans faute pour cet auteur australienne , qui est née et a fait ses études en Angleterre .

Les droits cinématographiques de ce roman ont été acheté par l'actrice américaine, Reese Witherspoon. [ Encore elle !:-)]
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Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
Il franchit à toute allure le rideau d'arbres, parcourant à grandes enjambées le sentier si souvent emprunté, insensible aux coups de fouet et aux gifles assénées par les branches qui dépassaient çà et là. Il atteignit la rivière, le souffle court, et s'arrêta net sur la berge...
Le cours d'eau majestueux n'était plus qu'une cicatrice poussiéreuse. Le lit totalement sec s'étirait en aval comme en amont, ses méandres sinueux traçant le chemin jadis emprunté par les flots. La cuvette creusée au fil des siècles n'était plus qu'un patchwork craquelé de roc et de mauvaise herbe. Le long des rives, des racines d'arbres noueuses et grisâtres étaient à nu, entrelacées comme des toiles d'araignée...
Cette même eau dans laquelle Luke et lui se plongeaient chaque été, s'aspergeant mutuellement, se délectant de sa fraicheur. Cette eau qu'il ne quittait pas des yeux des heures durant, fixant les lignes de pêche animées d'un mouvement hypnotique, sentant le poids solide et rassurant de son père contre son épaule...
Falk essaya de prendre une longue inspiration, mais dans sa bouche l'air avait un arrière goût chaud et écoeurant. Sa propre naïveté le terrassa tel un accès de folie. Comment avait-il pu s'imaginer que de l'eau fraîche coulait encore près de ces fermes quand une bonne partie partie de leur bétail gisait mort dans les champs ? Comment avait-il pu se contenter de hocher bêtement en entendant le mot sécheresse répété à l'infini, sans que jamais lui vienne à l'esprit l'idée que la rivière était à sec ?
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La vie était un savant dosage entre les pour et les contre. Son appartement était peut-être trop calme, trop vide quand il rentrait à la fin de la journée, mais il n’était pas observé par des yeux curieux qui savaient la moindre chose sur son compte. Ses voisins ne le jugeaient pas, ne le harcelaient pas ni ne répandaient de rumeurs sur sa famille. Ils ne déposaient pas de carcasses d’animaux devant sa porte. Ils lui fichaient la paix.
Certes, il avait pour habitude de tenir les gens à distance, de se faire des connaissances plutôt que des amis. Mais cela valait beaucoup mieux que de voir à nouveau l’un d’eux flotter a la surface d’une rivière, boursouflé, les membres brisés, a un jet de pierre de sa propre maison. Et oui, il devait supporter les déplacements quotidiens pour se rendre au travail, les journées passées sous les néons du bureau, mais au moins sa vie n’était pas suspendue à la menace d’un évènement climatique exceptionnel, Au moins n’était-il pas réduit à l’angoisse et au désespoir par ces ciels perpétuellement vides. Au point que le trou noir d’un canon de fusil pouvait apparaitre comme l’unique solution.
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- C'est ça le drame avec les problèmes d'argent, c'est contagieux. Les fermiers n'ont pas de fric à dépenser dans les magasins, les commerces font faillite et, du coup, il y a encore moins de gens qui ont de l'argent à dépenser dans les magasins. Apparemment, ils sont tombés comme des dominos.
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Falk regarda attentivement Deacon. Durant deux décennies, cet homme lui était apparu comme un personnage terrifiant. C'était l'épouvantail, le croque-mitaine, le monstre sous le lit. En se retrouvant devant lui à cet instant, Falk sentait encore ce vieil arrière-goût de colère au fond de la gorge, amis avec quelque chose de plus maintenant. De la pitié ? Non, certainement pas.
Le sentiment d'être floué, voilà ce que c'était, Falk venait de la comprendre. Il avait attendu trop longtemps pour abattre le monstre et, au fil des ans, sa rage s'était émoussée, ratatinée, au point que, désormais, le combat n'était plus égal. Il avança d'un pas et, l'espace d'une seconde, il lut de la peur dans les yeux de Deacon. Une bouffée de honte le parcourut, et il s'arrêta net.
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Le calme de la campagne...
C'est en partie ce qui déconcertait les gens de la ville comme les Whitlam. Le silence. Le calme. Falk comprenait leur souhait d'une vie paisible, au vert. Ils n'étaient pas les seuls, loin de là. L'idée était particulièrement séduisante quand on était coincé dans un embouteillage ou que l'on vivait entassé dans un appartement sans jardin. Tous partageaient le même rêve : respirer l'air pur, connaître ses voisins. Les enfants se régaleraient de bons légumes du potager, apprendraient la valeur d'une honnête journée de travail. Mais à l'arrivée, à peine le camion du déménagement disparaissait-il au loin qu'ils regardaient autour d'eux et restaient bouche bée devant l'étendue des terres à perte de vue. Car c'était d'abord cette immensité écrasante qui les frappait le plus. Le fait de ne pas voir âme qui vive entre soi et l'horizon suscitait chez beaucoup une impression étrange et dérangeante.
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Vidéo de Jane Harper
Dans cet épisode, c'est Annaïk, libraire au rayon polar de Dialogues, qui nous partage ses coups de coeur du moment.
Bibliographie :
- Les Survivants de Jane Harper (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18784055-les-survivants-jane-harper-calmann-levy
- Trompe-l'oeil d'Anne Mette Hancock (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19502072-trompe-l-il-roman-anne-mette-hancock-albin-michel
- Sarah Jane de James Sallis (éd. Rivages) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909747-sarah-jane-james-sallis-rivages
- La Consule assassinée de Pierre Pouchairet (éd. Filatures) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19623734-la-consule-assassinee-pierre-pouchairet-filatures
- L'Espion français de Cédric Bannel (éd. Robert Laffont) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18782115-l-espion-francais-cedric-bannel-robert-laffont
+ Lire la suite
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