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EAN : 9782804013066
288 pages
Espace Nord (30/11/-1)
3.6/5   36 notes
Résumé :
"Mais comment tue-t-on sa mère quand elle est déjà morte?" Edmée va tenter de le faire en racontant leur histoire : chaque mot est un cri pour se délivrer de Rose, cette mère dans la lignée de Mme Lepic et de Folcoche. Elle va la mettre à nu et en tracer un portrait terrible. Dure, égoïste, Rose a été une enfant mal aimée. Et Edmée, dans ses tentatives d'élucidation, livre ici un violent réquisitoire contre une relation de haine et d'amour qui l'a marquée à jamais.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique

Dans ce roman autobiographique, Jacqueline Harpman nous livre sa douloureuse histoire avec ses parents.

Son personnage surnommé "Edmée" ( pour ressembler à "Aimée", elle qui ne le fut point ?) a pour mère "Rose", une créature égocentrique, futile, inculte et violente avec sa fille, aussi bien physiquement que moralement. Son père, quant à lui, est tellement indifférent à sa fille qu'il ne lui a adressé la parole que deux fois dans sa vie ... piètre personnage lui aussi, veule, lâche, qui se la joue "vieux beau".

Sa mère ne parle que d'elle-même, des souvenirs qu'elle a vécus lorsqu'elle était jeune et belle, de ses voyages où elle était invitée à la table du commandant et ne s'adresse à sa fille que pour crier encore et toujours, des insultes, des récriminations injustes sur tout et sur rien et des gifles, encore et toujours lorsque ce n'est pas carrément une fourchette qu'elle lui lance à la tête et qui manque de peu de l'éborgner.

Avec une grande honnêteté, Edmée cherche à savoir pourquoi sa mère se comporte ainsi avec elle, elle apprendra que la mère de Rose s'était également méconduite envers celle-ci sans toutefois la justifier pour autant.

D'une petite fille terrorisée, Edmée deviendra une jeune fille révoltée qui s'engagera dans un duel à mort avec sa mère, sa seule façon de ne pas s'écrouler étant de maintenir sa haine sans faille et de ne pas céder à son chagrin, c'est une question de survie pour elle. Cela la poursuivra au-delà de la mort de sa mère dont elle peine à se débarrasser de son obsession :"Mais comment tue-t-on sa mère quand elle est déjà morte ?" Elle souffrira toute sa vie de ce non-amour jusqu'à ce qu'elle se confie dans ce magnifique livre, dur, triste mais sans pathos.

Ses confidences éveillent bien des remous chez les enfants qui n'ont pas été aimés mais maltraités. Edmée s'en sortira par son bon sens, son intelligence et cette haine qui la tiendra toujours debout tant il est vrai que lorsque nous sommes confrontés sans arrêt à la méchanceté, la moindre parcelle de gentillesse peut creuser en nous un puits de désespoir et nous faire tomber notre armure de protection. Edmée tiendra bon et se réalisera dans sa vie ... mais à quel prix !

Jacqueline Harpman nous livre enfin des réflexions sur ce non-amour transgénérationnel qui se transmet de mère en fille jusqu'à ce qu'elle réussisse à couper le noeud du cycle infernal avec ses propres filles.

Un livre qui fait mal et soulage tout à la fois. A ne lire que blindée contre les souffrances endurées et qui peuvent gâcher une vie, lorsqu'on a fini de s'apitoyer sur son sort et qu'on est délivrées de ses mauvais géniteurs et de l'influence destructrice qu'ils nous ont fait endurer.

N.B : Jacqueline Harpman était psychanalyste !
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237 pages de haine.
Haine pour une mère méchante et non-aimante.
Un long cri de 237 pages.
Et il n'en faut pas moins, en espérant que cela puisse suffire, pour exorciser ces années ou la froideur et la cruauté de sa mère l'ont plongée dans l'incompréhension et la souffrance.
Comment réussir à se construire, à construire soi-même une famille quand enfant et adolescente on n'a rien connu de l'amour ?
L'auteur semble fort heureusement y être parvenue, mais il y a encore toute cette haine pour cette mère Folcoche à évacuer.
D'où ce livre.
Un livre fort bien écrit, qui règle ses comptes avec cette marâtre.
J'ai beaucoup aimé le début, puis après j'ai un peu eu la sensation de tourner en rond.
En tout cas, même s'il fait souvent froid dans le dos, c'est le portrait réussi d'une mère calamiteuse qui n'aura pas réussi à avoir raison de sa fille.
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La naratrice raconte sa jeunesse, son enfance après de Rose, sa mère qui ne l'a jamais aimée. Une déchirante jeunesse, une psychologie des personnages, la mère, le père et la fille tel un immense romancier comme François Mauriac. de la grande littérature pleins de détails troublants
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Aujourd'hui, Edmée enterre sa Mère ... Mais pour pouvoir faire son deuil, il lui faut faire un long voyage dans son passé : tenter de comprendre ce désamour, semblant de lien qui l'unissait à sa Mère.
Egocentrique, brusque, envieuse, cette mère n'aura de cesse de perpétuellement rabaisser son enfant. Edmée sera une enfant craintive, manquant totalement de confiance en elle et ce jusque vers 14 ans : les transformations physiques de l'adolescence, la découverte de l'amitié et les études (que sa Mère n'a jamais poursuivies) la feront (enfin) naître à la vie.
Jacqueline Harpman nous livre ici un livre fort, où la haine et l'incompréhension tiennent une place importante.
Mon seul regret : quelques longueurs (voire répétitions) dans ce sombre tableau ...
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Même si le sujet n'est pas des plus joyeux, il est intéressant. En effet, la relation mère/fille a un impact considérable sur la construction de la personnalité.
Ce roman est un combat permanent contre la haine omniprésente entre Rose et Edmée avec un côté répétitif et des phrases alambiquées qui rendent la lecture compliquée.
Une lecture difficile pour moi.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je devais porter cette robe qui avait couté cher. Mes onze ans à peine exquissés commençaient à savoir que j'avais un derrière et ma mère empêchait que je le sache. Je tirais sur ma robe, elle ne s'allongeait pas. Quand je m'asseyais elle était si courte qu'elle n'allait pas sous les fesses et j'étais alors assise sur ma petite culotte.Quand je me penchais en avant : au moins la robe alors couvrait la moitié de mes cuisses, et maman intervenait avec un :
-Tiens-toi droite !
J'aurais bien marché pieds et orteils nus avec une main devant et une main derrière. Je sentis la pudeur comme une chose interdite et on ne sait de quels désirs le fruit défendu peut être l'objet.
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Mes cris de prisonnière m'assourdissaient, j'ai voulu cesser de me faire taire, on fait toujours taire les enfants malheureux en leur disant qu'ils ont tout ce qu'il faut pour être heureux.
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"Je ne suis toxicomane que de toi, ma Mère, de ton amour inexistant et de ma douleur insatiable"
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"Je sais bien que si je pense au bonheur, je sanglote et j'appelle à mon secours la haine, chère béquille, soutien fiable, compagne fidèle qui calme ma douleur, attise la colère, ..."
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"J'ai mal à ma mère comme on a mal au coeur"
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Videos de Jacqueline Harpman (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacqueline Harpman
Lectomaton, extrait de "La plage d'Ostende", de Jacqueline Harpman, lecture par une étudiante IESSID, bibliothécaire documentaliste.
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