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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782290317273
472 pages
J'ai lu (28/02/2002)
3.32/5   22 notes
Résumé :
« Se retrouver enfermé, sans pouvoir se libérer, n'est-ce pas que c'est effrayant ? Voilà parfois ce que j'éprouve avec Henry. (...) Il me fait prendre du Laudanum pour que je me tienne tranquille et sage, mais au-dedans de moi j'ai envie de crier et de mordre et de sortir en courant de la maison, nue comme une sauvageonne.» Henry Chester, peintre épris de pureté, trouve en Effie le modèle parfait. Elle n'a que dix-sept ans lorsqu'ils se marient. Henry, qui pourrai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Glauque, glauque, glauque. Ce roman gothique ne faillit pas à la réputation. Joanne Harris ne m'avait pas habituée à cela, et à vrai dire, j'ai aimé me plonger dans cette atmosphère morbide. Mais après plusieurs jours de lecture morbide, je suis contente d'avoir terminé.

Cimetière, maison close où il se passe des choses étranges, drogues (laudanum, chloral) provoquant un état hypnotique, rêves récurrents hantés par des ombres, petites jeunes filles abusées, meurtres…

Le roman est narré par 4 voix, dont une qui est quand même très claire car il s'agit du jouisseur invétéré, coureur de femmes, ne pensant qu'à l'argent, l'alcool et le sexe. Je dirais que c'est le plus sensé…Ca vous donne donc le ton du roman !
Une autre voix, c'est celle du pasteur-artiste peintre, obsédé par la pureté, et s'étant marié avec une femme beaucoup plus jeune que lui ayant à peine quitté l'enfance. Je ne vous dis pas comment il la traite, de la privation de ses romans à celle des promenades, en la droguant et en ne la nourrissant que de nourriture légère, genre bouillon, crème et autres.
Ce pasteur a un lourd passé qui lui obstrue le coeur et le cerveau, c'est le moins qu'on puisse dire…
La troisième voix est celle de la malheureuse petite jeune fille mariée à cet ignoble individu, qui essaie tant bien que mal de sortir des brumes de la drogue.
Et la dernière est celle d'une tenancière de maison close à qui il est arrivé une histoire effroyable et dont elle veut se venger.

Bref, à travers leurs heurs et malheurs, j'ai suivi – ou essayé de suivre, tellement le rêve et la réalité sont inextricablement mêlés – cette histoire dans une Londres fantomatique, à l'époque des préraphaélites, donc pendant le Romantisme anglais (2e moitié du 19e siècle).

Le rêve, ou plutôt le cauchemar, côtoie le symbolisme, et si j'étais experte en psychiatrie, je m'empresserais d'analyser ce roman troublant où la figure de la Mère et celle des chats ont un rôle prédominant.

Si vous avez envie de vous divertir, surtout n'entrez pas dans cette Maison où dorment des êtres angoissants prêts à se réveiller !
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Sleep Pale Sister
Traduction : Johan Frederik Hel-Guedj

En apparence, c'est un petit roman qui ne paie pas de mine et, dès les premiers chapitres, vous vous dites que tout doit y être banal. Bizarrerie première : les différentes parties du livre sont placées sous le patronage de certaines lames du Tarot Sacré (ou Tarot de Marseille), majeures et mineures.
Il s'agit d'un récit à quatre voix. Première voix : celle de Henry Paul Chester, héros en titre, bourgeois victorien au visage en lame de couteau, noir, sinistre, glacial, aux inhibitions sexuelles envahissantes bien que le personnage proclame haut et clair ne viser qu'un seul but : la Perfection de la Pureté Absolue.
Ce modèle d'homme, Président de l'Académie Royale de Peinture, épouse la deuxième voix, Euphémie, jeune fille qu'il a rencontrée enfant et dont la beauté très éthérée, dans le style des pré-raphaélites, l'a immédiatement séduit par sa "pureté" justement. Chester a pris Effie tout d'abord comme modèle de ses toiles et, après avoir rendu financièrement dépendantes de lui la mère évaporée et la tante de l'enfant, femme plus sérieuse mais dépassée par les événements, a veillé à l'éducation de sa protégée avant d'en faire sa femme.
Effie est de santé délicate et, à l'époque, le laudanum est en vente libre. On en distribue à la pelle, pour ainsi dire et l'on en prend pour un oui, pour un non. Henry, d'ailleurs, estime vite que, pour calmer les "ardeurs coupables" de sa jeune épouse, lequel le "tente trop" et toutes les nuits, qui pis est Twisted Evil - vous rendez-vous compte de l'horreur de la chose et de son indécence profonde ? - rien ne vaut cette drogue merveilleuse. Il confie même au médecin de famille sa crainte de voir sa femme basculer tôt ou tard dans l'hystérie, grande maladie de l'époque.
La troisième voix est celle de l'Amant - ou de celui qui en tient lieu : Moïse Zacharie Harper. Un peintre lui aussi mais un cynique, un jouisseur, plus préoccupé de régler ses dettes, au besoin par une escroquerie pure et simple, que d'autre chose. Cependant, la fragile beauté d'Euphémie semble le séduire un temps - au moins autant que la sournoise satisfaction de l'enlever à un homme qu'il méprise à la fois comme artiste et comme personnalité.
La quatrième voix est celle d'une tenancière de maison close, Epiphanie Miller, dite "Fanny", une belle femme, une femme de tête également qui a su faire respecter son établissement. Jadis, Fanny a abrité une nuit sa petite fille, Martha et, au matin, elle l'a trouvée morte : violée et assassinée par l'un de ses clients. Mais lequel ? Fanny a des soupçons, bien sûr et, d'année en année, elle a acquis des certitudes. Dans l'ombre, en araignée patiente et en mère authentique, elle tisse sa vengeance ...
Je ne vous en dirai pas plus si ce n'est que ce roman en apparence mineur me paraît un excellent exemple de ce que les Anglais peuvent produire encore dans le style "gothique-fantastique-thriller réaliste", genre où ils excellent avec infiniment plus de subtilité que les Américains. (Précisons cependant que l'auteur, dont une chaîne française a diffusé récemment une adaptation de son roman "Chocolat" est française par sa mère.)
Si vous en avez le temps, si vous recherchez un peu de plaisir, de délassement, une écriture souple mais fournie et une intrigue plus mystérieuse et plus "tordue" qu'il ne semble, prenez donc la peine de lire "Dors, Petite Soeur." La fin est de plus une fin gigogne. Vous devinerez assez vite les traits de la première poupée mais, pour les traits de l'ultime figurine, dissimulée au coeur de la première, franchement, non, cela m'étonnerait. Car son visage est encore plus monstrueux que le premier.
Bonne lecture !
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Dors, petite soeur est organisé en petits chapitres donnant la parole à tour de rôle à chacun des personnages. Cela fait penser à une pièce de théâtre et aurait d'ailleurs pu en être une.
L'écriture est soignée, les dialogues et réflexions des uns et des autres sont intelligents et parfois diablement pointus sur le plan psychologique.
En effet, il s'agit de psychologie dans tout le roman. Monsieur Chester, enfant élevé dans la religion et développant un rapport très complexe avec la gente féminine.
Les traits obsessionnels sont manifestes et le personnage est sans cesse tiraillé entre la quête de la pureté absolue (telle qu'il la conçoit) et de bas instincts qui le font sombrer dans la névrose après assouvissement. La peinture joue d'ailleurs un rôle central dans ce désir de saisir et d'immortaliser « l'innocence ».
L'héroine est aussi un excellent exemple de névrose, très bien décrit par l'auteur.
Tout au long du roman , nous baignons dans une atmosphère glauque, étouffante. le voyage à travers les fantasmes de chacun est angoissant et la lutte contre soi-même et contre ce que l'autre évoque en soi est terrible.
A certains moments, le lecteur peut avoir du mal à distinguer le réel du fantasmé. Troublée, j'ai dû interrompre la lecture du livre avant de la reprendre quelques jours plus tard.
Au final, je trouve que l'auteur ne manque pas de finesse et a réussi à écrire un roman sur un sujet très vaste et très complexe. J'ai cependant encore beaucoup de mal a saisir ce qui m'a troublée dans ces pages.
Dors, petite soeur ne laisse en tout cas pas indifférent.

A lire si l'analyse psychologique des facettes sombres de l'Humain vous intéresse.
Lien : http://partage-lecture.overb..
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« Dors, petite soeur. Ferme les yeux sur ce monde impure. Ne t'occupe de rien, je saurai le faire pour toi ! Dors, petite soeur. »

Henry Chester dans son métier comme dans la vie est en perpétuel recherche de pureté. Une pureté si lisse qu'elle pourrait lui glisser des doigts. C'est à cause de cette peur qu'il donne tous les jours une forte dose de laudanum, à sa jeune épouse Effie. La droguant pour ne plus la voir, pour ne plus qu'elle l'aguiche à exister autour de lui.

Coincée dans un mode de vie qui ne lui correspond pas, Effie croisera la route de deux autres protagonistes, Moïse Zacharie Harper, un peintre lui aussi, pour qui elle fera son amant, son prince charmant qui l'emmenera dans des contrées lointaines… Et Épiphanie Miller, une patronne de maison close qui deviendra pour elle comme une mère…

Roman à quatre voix, chacun y trouve son compte. Son but en l'autre qui les feront partir. Exister loin de ces erreurs. Mais sauront-ils se lier ?
Lien : https://charlenevoirin.wordp..
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J'ai beaucoup aimé ce roman déroutant où on peine à distinguer pas frontière entre surnaturel et réalité, entre magie et charlatanerie, entre sorcellerie et effets secondaires du laudanum. Une histoire étrange et prenante.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Se retrouver enfermé, sans pouvoir se libérer, n'est-ce pas que c'est effrayant ?
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Mais, souvenez-vous que s'il n'y avait pas de pêcheurs en Enfer, les gens du balcon n'auraient plus de quoi se divertir.
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