Gros recueil d'articles, de souvenirs, de réflexions, d'interviews, qui aurait pu être disparate mais au contraire manifeste une souterraine et exemplaire cohérence. L'auteur y fait en somme, et en toute simplicité, son autoportrait. Romancier du retour aux sources il exprime ici, souvent par des anecdotes savoureuses, ses tendresses et ses colères, son rejet du tapage littéraire, son horreur de l'"american way of live" et surtout son amour pour la nature. Livre étonnamment salubre qui purifie l'âme.
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Un peu plus tard, lorsqu'il fait une promenade au bord du lac, notre homme se rend un fier service en devenant littéralement "rien". Il oublie d'avoir tort ou raison, ce qui lui permet de regarder le temps lui-même scintiller à la surface de l'eau.
Les meilleurs textes qui se situent juste à la
périphérie du sport sont ceux d'écrivains comme Edward Abbey,
Peter Matthiessen, Ed Hoagland, John McPhee. Ces écrivains
sont avant tout des artistes qui évitent scrupuleusement
tout forme de mensonge. On apprend lentement que la
moindre trace de vanité, de duperie, ou de snobisme suffit
à tout gâcher et à vous ravaler au rang de ces millions de
tocards dont les activités de plein air sont très probablement
une extension de leurs névroses sexuelles. Cela paraîtra
bizarre, mais je connais un seul bon écrivain qui soit
en même temps un excellent pêcheur et un chasseur hors pair.
Tom McGuane.(page 231)
J’ai décidé de ne plus décider
d’adopter le masque de l’eau,
de finir ma vie déguisé en rivière, en tourbillon
de me fondre dans le doux courant de la nuit
d’absorber le ciel
d’avaler la chaleur et le froid
la lune et les étoiles
de m’avaler moi-même
dans un courant sans fin …
Je réfléchis que je suis devenu l'esclave ou l'employé de base du système que j'ai créé: les cigarettes me fument, la nourriture me bouffe, l'alcool me boit, la maison m'avale, la voiture me conduit,etc.
Les Indiens d'Amérique sont pour moi une véritable obsession, nullement partagée par les habitants de New York ou de Los Angeles, qui préfèrent croupir dans leur vide moral.Les Indiens ressemblent à la bonne poésie; tristement et banalement, nous mourons tous de ne plus entendre ce qu'ils ont à nous dire.
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba
Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls
Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand
Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent