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Critique de Sallyrose


Ce roman raconte le destin croisé de Shekiba, au début du XXème siècle et de Rahima, en 2007.
Nous sommes en Afghanistan et ces deux femmes symbolisent la difficile condition des femmes afghanes, le paradoxe étant qu'il s'est aggravé avec le temps, notamment avec l'arrivée des Talibans au pouvoir.
Une tradition afghane (et pakistanaise) m'était inconnue : le Bacha posh, qui signifie littéralement « habillée comme un garçon » est une pratique culturelle par laquelle des familles qui n'ont pas eu de fils font le choix d'élever leur fille comme un garçon.
On leur coupe les cheveux, on leur fait enfiler un pantalon et elles peuvent ainsi aller à l'école, être exemptée du voile, travailler, etc. et ce, jusqu'à la puberté.
Shekiba et Rahima vivront cette expérience avec des conséquences très différentes.
Le style est fluide et la presque alternance des chapitres entre l'histoire de chacune de ces femmes, enfin de ces très jeunes filles (!!), donne un rythme agréable à la lecture même si, par moment, il y a quelques bavardages.
Une idée conductrice du fil narratif est que la femme peut influencer son devenir alors même que la tradition veut que ce soit Allah qui décide du destin de chacun. Cette approche me laisse sceptique, c'est oublier, me semble-t-il, qu'au nom de la religion ces femmes sont intégralement privées de leur libre arbitre.
Les atrocités décrites semblent appartenir à un monde extra-terrestre, à la rigueur à une société d'il y a plusieurs centaines d'années. Et pourtant, c'est aujourd'hui.
En postface, l'auteur précise : « c'est une oeuvre de fiction et j'ai pris de grandes libertés, mais je ne doute pas qu'elle contienne plus de faits réels que nous ne le voudrions ».
Ce roman est à rapprocher de celui de Yasmina Khadra, Les hirondelles de Kaboul, à mon sens d'un niveau supérieur. Il a notamment pour mérite de mettre en exergue la contrainte ressentie aussi par les hommes au port obligatoire de la Burqa par leurs femmes.
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