AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 282 notes
5
20 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il y a des livres comme celui de Jean Hatzfeld qui vous bouleverse bien au-delà de l‘imaginable, cette plongée au coeur du génocide Rwandais, vous secoue les tripes, vous met le coeur à l‘envers. Comment des hommes, des maris, des pères, des frères sont devenus ces monstres de cruautés du jour au lendemain ?Les Hutus vont pendant plusieurs semaines assassinés méthodiquement plus de 800000 tutsies, avec cet insoutenable rythme calqué sur un journée de travail ordinaire. Hatzfeld donne la parole à dix des leurs, le récit prend toute sa force dans ces aveux, l'horreur au quotidien, l'abominable, cette traque implacable, inhumaine, ou chacun fait « le boulot » sans réfléchir.
Hatzfeld entrecoupe les témoignages de ces assassins pour faire un parallèle avec la Shoah. montrant que les mécanismes pour arriver à une telle tragédie sont malheureusement les mêmes. Il suffit de peu pour réveiller les haines viscérales, amenant à des massacres à jamais marqué du sceau de la honte et de l'abject.
A l'image de l'un des bourreau tentant une explication rationnelle, tout impossible qu'elle est :"Tuer, c'est très décourageant si tu dois prendre toi-même la décision de le faire, même un animal. Mais si tu dois obéir à des consignes des autorités, si tu as été convenablement sensibilisé, si tu te sens poussé et tiré; si tu vois que la tuerie sera totale et sans conséquence néfastes dans l'avenir, tu te sens apaisé et rasséréné. Tu y vas sans plus de gène...."
Tout est dit.

Commenter  J’apprécie          500
On se lève le matin, on embrasse sa femme et ses enfants, et on part faire son travail, muni de ses outils de travail, et remplir ses taches quotidiennes. Puis on rentre le soir, on embrasse sa femme et ses enfants, on dîne, on se couche, la vie continue. Et les jours se suivent, tous pareils les uns aux autres. Rien de spécial à signaler, quoi... Une vie banale, somme toute.
Sauf que le travail quotidien et les tâches à accomplir, c'est d'aller massacrer des Tutsis. Et l'outil c'est la machette.
Voilà ce que racontent, sur un ton froid et détaché, comme on raconte une journée de travail la plus ordinaire qui soit, les personnages du livre de Jean Hatzfeld. Au-delà, il n'y a rien. Pas d'humanité, pas de sentiments, pas d'âme. Et en toute logique, pas de regrets.
Il y a quelque chose du livre de Robert Merle "la mort est mon métier" dans cette terrifiante série de témoignages. Ou comment on peut devenir un tueur sans s'en rendre compte, juste parce que c'est normal de faire ce qu'on nous dit de faire.
Commenter  J’apprécie          300
Je termine ce livre avec un certain soulagement... Tout le long, j'ai eu le sentiment d'avoir, collée à ma peau, une substance poisseuse dont j'avais envie de me débarrasser. Quelque chose de dérangeant, de salissant...
Cette lecture n'est pas que dure, elle est déstabilisante et heurtante.

Une saison de machettes comprend le témoignage d'une poignée d'hommes (et de quelques femmes aussi) sur le génocide rwandais. Mais la parole est ici donnée aux tueurs... C'est une démarche audacieuse de la part de Jean Hatzfeld, mais aussi fort intéressante pour tenter de comprendre, peut être, ce qui a pu motiver des hommes à en massacrer d'autres à coups de machettes et de gourdins hérissés de clous. Comment ils ont pu "tailler" des "avoisinants", des amis. Comment ils ont pu les "couper" sans même parfois les achever. Comment ils ont pu tuer des femmes, des enfants, des nourrissons. Et bien sûr violer. Comment ils ont pu y éprouver de la "gourmandise". Comment avec ces outils rudimentaires, ils ont pu afficher un tel zèle qu'ils en dépassaient le rendement des tueries au plus fort du génocide juif ?

Beaucoup de questions intéressantes sont posées dans ce livre et l'auteur fait un parallèle avec le génocide juif car de nombreuses similitudes s'en détachent. Il y a là quelque chose à comprendre dans la mécanique à l'oeuvre dans un génocide. Quelques éléments nous sont d'ailleurs donnés. Mais humainement, il reste un mystère, une incompréhension totale pour ma part sur ce qui peut inciter un homme à aller si loin dans l'horreur. Les raisons semblent tellement futiles qu'elles ne peuvent satisfaire. Quant aux remords exprimés par les tueurs et qui pourraient ne serait-ce qu'un peu atténuer le sentiment de dégoût qui nous prend, qui nous saisit à bras le corps, ils sonnent tellement creux, tellement égocentriques, qu'ils ne viennent au contraire que nous enfoncer dans un profond malaise.

Il m'est donc difficile de noter ce livre tant il a été déplaisant à lire, à endurer, même si je salue grandement l'auteur pour sa démarche courageuse et intéressante et que les chapitres en mode "méta", offrant réflexion, question et parfois incompréhension viennent utilement appuyer ces terribles témoignages.

Une saison de machettes fait suite à Dans le nu de la vie qui donne la parole aux rescapés du génocide rwandais. Mais je ne suis pas certaine d'avoir le courage de le lire...
Commenter  J’apprécie          244
Ce livre est le deuxième volet de la trilogie consacrée au génocide rwandais. Des trois, c'est celui qui me déstabilise le plus. de quoi s'agit-il ? de donner la parole aux tueurs de tous grades : penseurs, encadreurs, exécutants. Une démarche fondamentale pour comprendre ce drame universel du 20e siècle.

Mais, en refermant cet opus, et , après avoir relu des déclarations de protagonistes ; histoire de m'assurer que l'auteur ne s'était pas trompé de vocabulaire, je dois dire que je n'ai que peu compris. L'essentiel m'échappe encore. Comment peut-on prendre goût à massacrer ses voisins ?

Oui, un goût. Une gourmandise. J'ai bien saisi que la peur, la haine, la jalousie, ou la vengeance pouvaient pousser à tuer. Mais répéter, sans arrêt les mêmes gestes, avec cette exaltation malsaine questionne sur les limites de l'humanité.

Cependant, Jean Hatzfeld nous révèle des étincelles glanées çà et là. Ce sont ces "Justes" Hutus, qui interdisaient aux leurs de dénoncer des Tutsis ; ce sont ces "Dignes" Hutus qui acceptaient les basses besognes des tueries (entretiens des machettes, cuisine) pour qu'on épargne leurs Tutsis. On se remet à y croire donc…

Ce génocide trouvera sa fin grâce à l'intervention de rebelles rwandais basés à l'extérieur. Cyniquement, cela aura évité que ces tueurs se retournent contre eux-mêmes quand il n'y aurait plus eu de Tutsis à exterminer.

La fin des massacres annonce le temps de la justice. On parle de regrets, de remords, de pardons. Pour ça, il faudrait d'abord "que les personnes éprouvées entendent des vérités valables". Ensuite… C'est le but des procès qui s'activent. C'est à un tout autre niveau, le but de cet ouvrage aux qualités innombrables.
Instructif, édifiant, fondamental.
Commenter  J’apprécie          225
Après avoir recueilli les témoignages des rescapés Tutsis dans son livre "Le nu de la vie" en 2000, le journaliste Jean Hatzfeld se tourne cette fois-ci, trois ans plus tard, vers les bourreaux du génocide rwandais, les tueurs Hutus.

Les protagonistes de ce livre, c'est tout d' abord une bande de copains hutus , tous fils de cultivateurs, vivant sur les trois collines de Kibungo, N'tarama et Kanzenze, là où le journaliste avaient interrogé les rescapés. Ils s'appellent Adalbert, Pancrace, Alphonse, Jean-Baptiste, Elie... Après leurs activités journalières, ils avaient pour habitude de partager ensemble au cabaret une Primus, la bière locale, et d'aller chahuter quelques Tutsis. Tous ont grandi en entendant les discours haineux antitutsis de leurs aînés, et paradoxalement, ils en côtoient chaque jour en bonne entente. Cultivateur, enseignant, ancien militaire ou même apprenti vicaire, tous ont saisi la machette et tué à maintes reprises lorsque le génocide a été lancé le 11 avril 1994. Tous ont accepté de parler de cette époque qu' ils qualifient de "surnaturelle" à Jean Hatzfeld.

La démarche du journaliste dans "Une saison de machettes" est sans aucune mesure possible comparable avec ses premiers entretiens où il avait développé des rapports amicaux, voire d' amitié, avec certains rescapés. Face aux tueurs désormais emprisonnés dans le pénitencier de Rilima, c'est la méfiance qui domine chaque échange, mêlée après une aversion bien naturelle, à une sorte de perplexité face à leur discours.

Les entretiens nous font découvrir ce que fut le quotidien de ces Hutus durant le temps du génocide : leurs expéditions quotidiennes partant chaque matin du rassemblement sur le stade de football, se poursuivant en chantant dans les marais où, en s'enfonçant jusqu'aux genoux, ils soulevaient les branchages d'une main et coupaient de l'autre leurs victimes, parfois des voisins, comme ils avaient toujours taillé les bananiers.
Leur récit, outre les faits de tueries et de viols, révèle les pillages, l' appât du gain et l'appropriation de richesses qui étaient bien plus importants à leurs yeux que le sort de leurs victimes. Jean Hatzfeld, dans un ton toujours posé et clairvoyant, ajoute à ces témoignages ses propres réflexions et explications sur un pays qu'il connaît bien. Ainsi, après un rappel historique sur le Rwanda et sur la particularité de ce génocide dit de proximité - commis entre voisins - il n'hésite pas à faire des parallèles avec le génocide juif, quant à sa mise en oeuvre et à la politique de propagande qui l'a précédé.

Ce livre, extrêmement riche en révélations factuelles, philosophiques et psychologiques sur l'univers génocidaire, est une référence incontournable sur ce sujet. Avec l'auteur, nous approchons au plus près de l'esprit de ces hommes devenus des tueurs, mais des questions demeurent. Comment finalement qualifier ces tueurs ? A l'époque des entretiens, ils sont en prison. Aucun ne manifeste de troubles psychiques, aucun n'est resté traumatisé, aucune ne souffre de blessures. Tous sont en possession de leurs moyens intellectuels et physiques. Alors ? Comment expliquent-ils leurs actes ? La réponse reste insatisfaisante et terrifiante. Loin des bêtes sanguinaires que l'on entrevoit dans les récits des rescapés dans "Le nu de la vie", on découvre ici des hommes ordinaires, mués par l'envie et la convoitise, qui entament leur journée de tuerie comme une journée aux champs. Des hommes qui commentaient le nombre de tués en même temps que des bagatelles de "grains". Des hommes surtout déçus que le grand "projet" ait échoué avant de s'être suffisamment enrichis. Des hommes qui pensent qu'ils n'ont vraiment pas eu de chance, souffrant de maladie et de malnutrition dans les camps congolais...

Prudents dans leurs paroles, évitant toujours d' employer le mot génocide et se cachant derrière le "on" collectif de la bande, ces Hutus aspirent au pardon des Tutsis pour retrouver, une fois libre, une vie tranquille ... mais sans remords véritables vis à vis des tués et de leurs proches.

Jean Hatzfeld les qualifie d'un égocentrisme hallucinant et d'une totale insensibilité vis à vis de leurs victimes. Ce que l'on découvre dans "Une saison de machettes ", ce ne sont pas des monstres, juste des hommes.

Un récit édifiant, glaçant et exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          212
Le 6 avril 1994, après la mort du Président Juvénile Habyarimana dont l'avion a été abattu, commence le génocide rwandais des populations Tutsis par leurs frères Hutus.
Sur 12 semaines plus de 800.000 d'entre eux seront assassinés, "coupés" à la machette selon les termes de leurs bourreaux.
Après avoir recueilli le témoignage des victimes survivantes dans un premier ouvrage, Jean Hatzfeld retranscrit dans "Une saison de machettes" le témoignage des assassins.
On y entendra la facilité avec laquelle tout débuta pour un groupe de villageois de la région de Bugeresa, emprisonnés depuis : l'esprit de groupe et la contrainte des encadreurs, les pillages, l'alcool, l'apparente impunité, l'absence de pitié et d'empathie, les viols, les massacres de ces populations d'hommes, de femmes, d'enfants Tutsis par des Hutus qu'ils côtoyaient tous les jours depuis des années (voisins, amis, connaissances...) et qui en l'espace d'un instant se sont transformés en bêtes sauvages, par cupidité, jalousie, racisme, peur ou même parfois plaisir.
"Au fond, pour cette première fois, j'ai été très surpris par la vitesse de la mort, et aussi par la mollesse du coup, si je puis dire. Je n'avais encore jamais donné la mort, je ne l'avais jamais envisagé, je ne l'avais jamais essayé sur un animal à sang. [...]
Par après on s'est familiarisé à tuer sans autant tergiverser".
A la fin de ce génocide et de la guerre qui s'en est suivie, peu d'entre eux semblent enclins à la contrition et s'ils conçoivent les faits, on ignore s'ils sont encore conscients de l'horreur de leur geste tellement le pardon leur semblerait naturel.

Pas d'effet littéraire dans cet essai de Jean Hatzfeld, mais plutôt une retranscription mot pour mot des paroles d'assassins (et dans un phrasé très africain). Sur chaque thème abordé on passe en revue le témoignage de chacun des protagonistes.
Rarement, le narrateur prend la parole pour resituer le contexte.
Il s'agit donc plus d'un documentaire journalistique que d'un roman, mais peu importe, car ce style permet aussi d'être au plus près de la réalité telle qu'elle a été vécue par ces hommes, qui sont devenus (ou qui étaient déjà) des animaux sauvages.
J'ai eu du mal à comprendre un tel manque d'empathie, un tel détachement, une telle cruauté froide. Comme si tout cela n'était finalement pas grand chose... et puis quoi ? Il faut bien continuer à vivre non ?
On se sent démuni à l'écoute de ces horreurs qui sont déroulées sans affect.
Néanmoins, on ne s'ennuie pas une seconde tellement cela reste instructif de la différence de point de vue sur la valeur de la vie pour ces africains, au regard de notre propre vision d'occidentaux.
"On n'était pas seulement devenus des criminels ; on était devenus une espèce féroce dans un monde barbare".
Nous qui sommes bien au chaud dans notre confort et notre bonne conscience, on n'imagine pas toujours qu'ailleurs, l'homme se bat comme un animal sauvage pour survivre et améliorer sa situation.
Il est bon de se le rappeler de temps en temps, et Jean Hatzfeld nous déballe cette vérité crue sans fioriture.
Pas vraiment un livre pour se détendre sur la plage... plutôt un témoignage, comme l'a fait Primo Levi avec son essai "Si c'est un homme", au plus près de la vérité et comme on nous ne le raconte que rarement.

D'autres avis sur d'autres lectures :
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
Commenter  J’apprécie          140
Personne ne peut ressortir indemne de la lecture d'un tel livre . On est forcément éclaboussé , bouleversé . C'est une descente aux enfers , au plus profond de la férocité , de la sauvagerie , de la monstruosité humaine . Jean Hatzfeld nous y présente tous les éléments nécessaires pour comprendre vraiment le génocide tutsi au Rwanda en 1994 et pour cela mérite amplement son prix "Fémina- Catégorie Essais" .
Rappel des faits : en moins de trois mois , les Hutus massacrèrent 800 000 Tutsis , la plupart du temps en les décapitant à l'arme blanche . L'auteur qui , dans un livre précédent avait recueilli les témoignages des rescapés pleins de honte , s'attache à aller dans une prison interroger cette fois des tueurs sans complexes . Et ce qui frappe le plus , c'est le calme , la franchise , la naïveté même de leurs déclarations . Ils ont fait cela parce qu'ils en avaient reçu l' ordre , que tout le monde s'y était mis à la mort du président hutu et qu'il y avait beaucoup à gagner grâce aux pillages qui allaient avec .
Bien sûr , le livre , par le biais des annexes ( présentation du contexte historique , politique et sociologique ) montre l'importance de la propagande anti-tutsi à la radio , le climat de guerre civile du pays , le départ précipité de tous les blancs , de toutes les autorités morales et donc cette impression de vide et d'impunité totale qui régnait à ce moment .
Mais quand même , pas un mot de repentir chez ces simples paysans , qui pendant cent jours traquaient leurs voisins tutsis pour les trucider à la machette jusqu'au fin fond des marais . Ils faisaient cela méthodiquement comme s'ils avaient eu affaire à du bétail .Un seul regret : n'avoir pas pu mener complètement cette tâche à son terme !!!Le lecteur en a froid dans le dos . D'autant plus que l'auteur fait des rapprochements avec d'autres génocides ( khmer , arménien , gitan et surtout celui des juifs , bien sûr .)
Tous les mécanismes psychologiques de manipulation des masses sont pratiquement les mêmes . Seuls les moyens employés furent différents , industriels d'un côté , artisanaux de l'autre . Au Rwanda , on peut même parler de génocide de proximité . Alors qu'un occidental ne voit pas de différence entre un hutu et un tutsi , eux la font très bien ... et c'est le début du racisme: un peuple est plus grand par la taille , plus fin par les traits du visage , l'un est cultivateur , l'autre éleveur , l'un a le pouvoir , l'autre pas ...etc...Mais cela n'explique pourtant pas la raison profonde d'une telle horreur . Et on est bien obligé d'admettre la part de ténèbres , de sauvagerie inhérente à tout être humain qui fait que dans certaines circonstances , n'importe qui peut devenir pire qu'un loup pour un autre homme . Alors , vigilance . Les génocides ont jalonné l'Histoire du monde , ils peuvent ressurgir à tout moment et c'est CONSTERNANT .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          120
Que reste-t-il de l'homme ? Cette question est longtemps restée vivace en moi après la lecture écrasante d'une Saison de machettes. Et sans doute ma recherche d'un début de réponse aura depuis lors pris un chemin nouveau. Que reste-t-il en effet, après l'effroyable et l'indicible, la mort donnée à la main comme sur la chaîne d'une usine ? Les mots reviennent peu à peu. Et déjà le dire, c'est bien peu mais déjà un pas immense pour un retour à l'humanité. Ce livre est dur, insoutenable parfois, tant il décrit ce qu'aucun ne voudrait entendre ou voir. Mais c'est un livre dont on revient changé.
Commenter  J’apprécie          120
Une découverte faite grâce au Challenge Solidaire, que je ne rique pas d'oublier. L'auteur est journaliste et c'est lors de ses reportages au Rwanda qu'il s'est retrouvé fasciné, envouté, éberlué et choqué également, par les personnes qu'il y rencontrait.
C'est après le génocide que se déroule ce récit : il nous fait partager les témoignages des hommes ayant participé au massacre des Tutsis. Sans fard, il essaie d'aborder tous les sujets, même ceux qui fâchent (le pardon, la haine des Tutsis), avec ces hommes, à la base de simples cultivateurs pour la plupart, qui vivaient juste à côté de ceux qu'ils ont massacrés.
Il essaie de leur faire mettre des mots sur leurs actes, se retrouve souvent confronté aux mensonges et aux esquives mais l'ensemble reste un travail mémoriel inestimable.
Une lecture loin d'être évidente, que j'ai stoppée plusieurs fois, tant les récits sont bouleversants.
Commenter  J’apprécie          110
Après avoir fait parler les rescapés, Jean Hatzfeld se tourne vers les génocidaires... Ces témoignages n'en sont pas moins bouleversants et nous démontre avec quelle facilité une population peut être endoctriner pour agir selon des volontés qui les dépassent! J'ai ressenti un grand vide en lisant ce livre, je me demande même si je ne me suis pas déconnectée le temps de cette lecture car les explications des bourreaux me semblaient juste irréelles...
Quand la "normalité" est de tuer parce qu'on me le demande... Encore un livre difficile mais nécessaire sur ce qui est un des plus grand massacre du XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (780) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3169 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}