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EAN : 9782364744530
145 pages
Editions Thierry Magnier (16/04/2014)
4/5   112 notes
Résumé :
"On a tout perdu. Et on est tous perdus. Mais quand même on est là. Orphelins, mal en point, malheureux. Des miettes d'enfants. Mais vivants."

Yankov est un des enfants rescapés des camps de la mort. A la fin de la guerre, avec d'autres comme lui ils sont recueillis dans une maison d'enfants. Mais comment redevenir un enfant quand on a vécu l'horreur ? Comment continuer à vivre quand on a tout perdu ?
Ces enfants qu'une faim constante dévore ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Yankov, un prénom que je ne suis pas prête d'oublier...
Yankov, c'est l'histoire de ce jeune garçon, survivant de Buchenwald, libéré par les Américains mais seul au monde. Recueilli dans un orphelinat français avec d'autres rescapés, il trouvera la force de se reconstruire grâce à la l'écoute et la patience de Donna, directrice de cet institut.
Un roman témoignage bouleversant, une écriture juste et forte, des interrogations philosophiques sur le sens de la vie après un tel drame : voilà ce que je que je retiens de ma lecture.
Yankov est l'un des mille enfants juifs qui ont survécu aux camps de la mort. Entre colère et espoir, joie et découragement, il nous livre son histoire, celle qu'il a vécu en enfer et celle qu'il lui permet tout doucement de se projeter dans un avenir encore incertain.
Un coup de coeur que je conseille à partir de 14 ans, comme un devoir de mémoire !
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Un énorme coup de coeur pour ce petit roman !
Découvert grâce à Babelio, croisé par hasard à la médiathèque du quartier (pourtant pas très bien achalandée, mais vous voyez, l'essentiel y est !), je le propose à mon ado de 13 ans, il le dévore, malgré une boule dans la gorge et les larmes aux yeux, en 2 soirées, et me le recommande chaudement. Malgré ma pile de livres "en train" qui s'accumule sur ma table de chevet, je me lance, le faisant resquiller sans honte devant ses camarades de papier. Bien m'en a pris, je n'ai pu le lâcher avant l'ultime mot.
Qu'en dire ? Un sujet très intéressant, et inédit (pour moi), le devenir de ces quelques centaines d'enfants juifs ayant survécu par miracle dans les camps nazis, et libérés par les soldats américains. Sauvés, oui, physiologiquement parlant, mais détruit mentalement, psychologiquement, physiquement, humainement... On suit le parcours, tant géographique que psychologique, d'un de ces petits orphelins, Yankov, 11 ans.
L'écriture, déjà, est superbe, tant de finesse dans l'expression des émotions, des jeux de mots, de consonances, de rythme, je suis restée complètement happée par ce style, parfait pour la thématique.
La thématique,parlons-en : ce sujet de la résilience possible (mais pas pour tous, hélas) après un, que dis-je, après une avalanche de traumatismes plus destructeurs les uns que les autres, est traité avec beaucoup d'empathie, de réalisme, tout sonne vrai, dans le ressenti de notre petit héros, dans ses réflexions, ses réactions.
Encore un ouvrage traitant de la seconde guerre mondiale, oui, c'est vrai, mais celui-là, selon moi, rentre directement dans le top 5 des livres sur cette période que tout ado/adulte devrait lire.
Merci Rachel Hausfater, vous êtes une grande plume et une grande âme.
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Un texte court et percutant. Entre fiction et témoignage, l'auteure nous fait vivre la longue renaissance des enfants rescapés du camp de Buchenwald.
Les tourments de l'après-guerre nous sont donc contés par Yankov, jeune juif roumain qui va réapprendre la vie, apprendre le français, apprendre l'avenir ...
Coup de coeur et coup de poing, une lecture pleine d'émotions.
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Quel livre bouleversant!
Yankov est le prénom d'un petit garçon juif enfermé à Buchenwald, il fait partie des 1000 enfants libérés par les américains à la fin de la guerre.
Mais justement comment peut-on "vivre" quand on a 11 ans, que l'on a vu son père, sa mère et sa soeur mourir devant nous et que l'on a vécu 3 ans dans un camps?
C'est ce que va tenter de raconter Yankov qui à sa sortie de Buchenwald va venir en France et vivre dans un foyer avec les autres enfants.
Ce témoignage, même s'il est fictif, est très poignant, il est criant de vérité.
Les phrases, souvent lapidaires, frappent juste.
Yankov se pose des questions simples, celles d'un enfant, et c'est ce qui rend ses propos encore plus forts.
L'émotion est au rendez-vous, surtout lorsqu'il évoque la mort de sa mère puis celle de son père.
Ce livre, destiné à un public d'adolescents (il est sélectionné pour le prix des Incorruptibles) ne les laissera certainement pas de marbre d'autant plus qu'il évoque également, avec l'arrivée de ces enfants étrangers dans notre pays, un sujet brûlant d'actualité!
Je ne peux que conseiller de le leur mettre entre les mains!
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Voici l'histoire de Yankov Zeligman, petit juif roumain, petit déporté, petit orphelin, petit rescapé des camps de la mort, petit adulte qui redevient enfant.

Le 11 avril 1945, les troupes alliées américaines pénètrent dans le camp de concentration de Buchenwald. Dans ce camp, tout d'abord destiné à rassembler des prisonniers politiques, se trouve également un millier d'enfants et d'adolescents juifs. Ces garçons sont originaires des pays d'Europe centrale et orientale. Début 1945, ils échouent à Buchenwald à l'issue des marches de la mort, après être passés par des ghettos, des camps de travail, des camps de concentration, des camps d'extermination d'Allemagne et de Pologne. Comment ont-ils survécu quand on sait que les enfants étaient directement gazés à leur arrivée dans les camps de la mort ? Par quel miracle ont-ils eu la vie sauve ?

« Yankov » est le récit de l'un de ces jeunes survivants. A travers sa voix d'enfant brisé, à travers ses peurs et ses colères, à travers ses cauchemars et son immense détresse, nous suivons son récit âpre et dur.
Le 11 avril 1945 est le jour de sa renaissance :

« Ca commence maintenant.

Parce que avant, ce qu'il y avait avant,
ce qu'on était avant et ce que l'on faisait,
ça n'existe pas.

Parce que après, ce que l'on nous a fait,
ce qu'on a fait de nous, ça ne se peut pas.

Alors il n'y a pas.

Il n'y a que maintenant.

Quand le portail s'ouvre.

Que le ciel s'agenouille.

Les anges apparaissent.

Et je renais ! ».

Mais comment revenir à la vie quand on a tout perdu, quand personne ne nous attend ? Comment se sentir à nouveau un être humain quand on a vécu comme une bête pendant trois ans ?

Après l'attente dans le camp auprès des soldats américains, Yankov et ses camarades vont devoir réapprendre la vie, non sans douleur, dans le château qui leur sert désormais de foyer. Mais les éducateurs qui les reçoivent ne sont pas prêts à affronter ces enfants devenus adultes avant l'âge. Pour les enfants, les adultes sont les ennemis. Comment avoir confiance en eux ? Méfiance, défiance, violence… S'ajoute à cela la barrière de la langue quand on sait que de nombreuses nationalités différentes se côtoient. Les comportements que certains avaient dans le camp perdurent, même si le danger n'existe plus : bagarres, vol de nourriture, fugues…
Et pourtant, peu à peu, avec patience et écoute attentive, la directrice du foyer Donna apprivoise ces petits êtres perdus et réinstaure la confiance : leur redonner une identité en les appelant par leur nom de famille, leur redonner une image positive d'eux-mêmes en les photographiant à leur avantage, leur réapprendre la solidarité et le partage à travers le sport, donner un sens au travail accompli… et les aider à se souvenir des jours heureux tout en regardant droit devant soi.

A travers les mots de Yankov nous suivons donc un douloureux retour à la vie. Les souvenirs de l'enfer des camps alternent avec la description des jours présents. Les réflexions sur le sens de la vie, le découragement et l'espoir, la colère et la joie, ponctuent les journées du petit garçon. Qu'il est dur de se reconstruire quand on a tout perdu ! Certains pourtant se lancent sur un nouveau chemin, d'autres retrouvent de la famille, quelques-uns restent liés à jamais à ceux qu'ils ont perdus. Comme le dit Yankov, « Ma guerre ne s'arrêtera jamais ». Pourtant, le jeune garçon veut se permettre une lueur d'espoir, toute petite…

Rachel Hausfater, dans ce court roman (estampillé jeunesse) redonne vie à ce millier d'enfants rescapés des camps de la mort et nous fait partager leur quotidien dans le château qui leur sert de foyer. le style très poétique utilise le rythme des mots pour retranscrire la rage contenue et la détresse de Yankov.

« MANGER !
Manger, enfin !
Manger sans fin.
Manger la faim. »

« Ca y est, c'est fini, ils ne sont plus les maîtres du monde.
Maintenant, c'est nous.
Sauf qu'on a tout perdu.
Et qu'on est tous perdus Mais quand même, on est là.
Orphelins, mal en point, malheureux.
Des miettes d'enfants.
Mais vivants.
Et rigolant. »

A la fois roman historique et récit poétique, témoignage d'une enfance brisée et d'une renaissance, ce petit livre très émouvant est un bijou. A mettre dans les mains de nos enfants !
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critiques presse (1)
Ricochet
03 septembre 2014
La puissance évocatrice des mots est remarquable d'efficacité puisque les larmes coulent aussi souvent que les chapitres s'enchaînent. Remarquable.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
- Comment tu t'appelles? me demande t-elle doucement dans son yiddish hésitant.
Je ne lui répond pas, je lui montre juste mon bras.
Mon numéro, c'est moi.
Alors elle tend la main et me touche la peau. Ca brûle! Je me lève brusquement et me sauve en courant, regrimpe l'escalier et me jette dans mon lit. Mon cœur est tout battant et j'ai envie de pleurer.
Je veux pas ses caresses!
Car la tendresse, ça ment.
Ca fait croire aux mamans...
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Quand on est le fils de quelqu'un, on existe. On a un nom : le sien. Il connaît votre prénom, qu'il avait choisi quand votre vie commençait, pleine de jolies promesses qui ont été trahies.
C'est comme ça qu'il vous appelle : Yankov, avec une voix qui console. Pas avec un surnom de prison donné par des prisonniers, pas avec un numéro de bestiau donné par des geôliers.
Maintenant, qui sait mon nom ?
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Parce que la France, c'est là que j'ai décidé. Ils veulent bien plein d'enfants, alors avec les copains on a décidé de s'y inscrire. De toute façon, c'est pas pour longtemps. Après, on repartira.
Mais pour l'instant, ça va. Même si je parle pas leur langue de français. C'est pas grave, je parlerai pas. Ou j'apprendrai. On verra.
En tout cas, je suis bien content d'aller dans un pays comme ça, un pays que je ne connais pas, et qui a un joli nom frais.

Mais c'est où la France?
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C'est simple, ce qu'elle a fait [Donna, la nouvelle directrice], mais ça a tout changé. Elle nous a réappris à manger, dormir, parler et jouer, et redonné le droit de rêver et de nous souvenir.
Mais elle ne s'est pas occupée que de nous tous : elle s'est aussi occupée de chacun, chaque un d'entre nous. Elle nous a rendu notre nom, notre visage, notre famille, notre mémoire, et un petit peu d'espoir.

Parce qu'elle nous faisait confiance, ça nous a redonné confiance.
Nous, les bêtes sauvages, elle nous a apprivoisées. Nous n'arrivions pas à sortir de la guerre, mais elle a ramené la paix et nous a réconciliés avec l'humanité.
Un petit peu.

Donna, jamais je n'oublierai ton regard bienveillant, ton écoute respectueuse et ta grande foi en moi. Merci de m'avoir sorti du camp, trouvé quand j'étais perdu nulle part, et redonné une maison et une âme.

Mais Donna, elle répond que le vrai merci, c'est pas celui qu'on dit, c'est celui qu'on prouve. Pour elle, la récompense, c'est qu'on réussisse nos vies.
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Prologue

Ca commence maintenant.

Parce que avant, ce qu'il y avait avant,
ce qu'on était avant et ce que l'on faisait,
ça n'existe pas.

Parce que après, ce que l'on nous a fait,
ce qu'on a fait de nous, ça ne se peut pas.

Alors il n'y a pas.

Il n'y a que maintenant.

Quand le portail s'ouvre.

Que le ciel s'agenouille.

Les anges apparaissent .

Et je renais!
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