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EAN : 9782264014146
10-18 (01/10/1989)
2.25/5   2 notes
Résumé :
Le Gluau ou le grand art littéraire d'engluer, de prendre. Ici le piège auquel sera pris le lecteur est celui d'une réalité dense au point de paralyser les hommes. Une trame policière feint de guider le roman : un cheval est dérobé, qu'une bande de malfrats engagent sous un faux nom dans une célèbre course. Un quidam est choisi pour assumer le rôle du faux-nouveau propriétaire. Il errera dans un lent cauchemar d'une poignée de jours jusqu'au drame ultime. Un peu à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« John Hawkes, né John Clendennin Talbot Burne Hawkes, Jr. , est un écrivain américain postmoderne, connu pour l'intensité de son oeuvre qui s'éloigne des conventions narratives. »

Bon, si vous cherchez sur wikipédia — d'où cette courte notice servant de présentation à cet auteur est tirée, également présente sur notre bonne plateforme — la définition de la littérature « postmoderne », vous en serez pour vos frais : l'appellation semblant encore plus vague que le « Nouveau Roman », pouvant même s'y substituer. La notice cite tout de même bon nombre d'écrivains majeurs, permettant à ceux qui les ont lus de se faire une idée un peu plus précise, bien que l'on se demande si elle n'est pas encore produit de l'irrépressible besoin de catégoriser ou d'agréger tout ce qui peut lui échapper…
Pynchon, DeLillo, Brautigan… et autres… ne semblent pas avoir eu besoin de « déconstruire » ou de se « démarquer » pour imposer une voix qui leur est propre, laissant tranquille Woolf, Faulkner ou bien Joyce avec l'importance de leurs oeuvres, délaissant querelle des anciens et des modernes au profit d'une écriture répondant simplement à son temps, parfois un peu en avance, et donc justifiant plutôt l'emploi du simple qualificatif de « moderne » ( * ).

Donc de la littérature postmoderne, il faudrait simplement se souvenir qu'elle n'a pas grand-chose à voir avec le courant actuel de pensée, que certains qualifient de « woke », appellation détestable — car tout autant rejetée par ses thuriféraires, à leurs corps défendants ( eux préférant « l'intersectionnalité » ou bien le « décolonialisme » ), que sur-utilisée par ses détracteurs obsessionnels portant tuniques brunes, dont cette sidérante époque contribue à leur renouveau, la mesure et le pragmatisme ensevelis sous les -phobes — à laquelle on préfèrera le savoureux « platisme », patrimoine immatérielle de l'humanité relativiste, à l'heure de la « post-vérité » ( postérité ? … arrêtons-là … ).

Bref, retenons que c'en est presque de la littérature « expérimentale », d'où le lecteur est prié de s'accrocher pour y comprendre quoi que ce soit.
Encore une fois, servons-nous de wiki pour nous aider : sur la page du titre original anglais « The Lime Twig » (1961) est reproduit un utile résumé de l'intrigue, dont voici une traduction mixte homme-machine, non nécessaire au simple curieux :

« En Angleterre, après la Seconde Guerre mondiale, un couple calme et ennuyeux de la classe inférieure – Michael et Margaret Banks – est attiré par un projet de courses de chevaux. Michael se lie d'amitié avec William Hencher, une âme bien intentionnée mais perdue qui s'est associée à un gang impitoyable pendant la guerre. Après la mort de sa mère, Hencher veut rembourser les Banks pour l'avoir autorisé à louer une chambre dans leur maison, où il vivait avec sa mère depuis vingt ans. Sachant que Michael aime les chevaux, Hencher l'invite au braquage du cheval de course Rock Castle, qui tourne mal, conduisant à la mort de Hencher. Les membres du gang gardent alors Michael otage. Réalisant que Margaret se méfie de l'absence de Michael, ils forcent Michael à l'appeler et lui disent de le rencontrer lors d'une fête. Afin de s'assurer que Michael se présente comme le propriétaire de l'étalon volé, ils kidnappent Margaret tout en distrayant Michael avec deux femmes, toutes deux prédatrices sexuelles. le lourdaud du gang, Thick, bat Margaret sans pitié avec une matraque après qu'elle ait tenté de s'échapper ; Larry, le chef du gang, la frappe et la viole. Pendant ce temps, Michael trouve du plaisir auprès d'une femme fatale, Sybilline, la maîtresse de Larry, ainsi que de deux autres femmes. Gravement battu lors d'une bagarre de rue avec un agent de police, Michael tente de se racheter de ses activités criminelles et de son infidélité en déjouant la course organisée pour permettre à Larry de se retirer confortablement en Amérique. »

Dit comme ça… cela a plutôt l'air limpide… encore que…
Dans les faits, on commence par 40 pages (sur 230) à la première personne, pleines de souvenirs flous d'un type dont on apprendra le nom en cours de route ( Hencher ).
Puis le chapitre 1 est annoncé et introduit, comme tous les suivants, par une colonne tirée d'un journal de turfiste, article type « bons tuyaux » d'un spécialiste de canassons, dont la traduction semble énormément souffrir à en retranscrire le souffle argotique ( ou « slang »).
La page wiki, encore elle, nous apprend que ces introductions ont été ajoutées à la demande de l'éditeur, effrayé par le côté incompréhensible de l'histoire…

Le récit passe alors à la troisième personne, sans jamais introduire de quelque manière que ce soit chaque nouveau personnage, autre qu'en le nommant…
On dévale encore quelques marches quand Hencher, le seul que l'auteur ait pris le temps de construire, se fait tuer de manière un peu obscure, avant même le deuxième chapitre ( sur 8 + un épilogue )… on n'en entendra même plus parler…

La suite réservera quelques saisissantes descriptions, mais très peu de mains ou poignées pour nous aider à naviguer dans cette obscure chevauchée…
Même si tout n'est pas complètement abscond, on ne saisi pas bien à quelle fin l'écrivain emploie ce type de narration — que la grande novelliste Flannery O'Connor rapproche de l'expérience du rêve — avec ce genre d'histoire, sans doute pour y défier la Série Noire, tentative d'en renouveler les codes sans toutefois se départir du poisseux et du sordide.

C'est probablement pour retranscrire de manière « sensible » les pans les plus glauques de cette fiction que tout ceci est mis en place, bien que le procédé agace par son autisme.

Loin d'avoir peur des expériences, celle-ci semble quelque peu vaine, ratant ses points d'accroche de manière si manifeste que rien ne reste à démontrer.
Son austérité romanesque en ferait presque sourire…


( * ) une petite pensée pour notre ami babéliote steka, dont les listes « Contemporanéité » restent une très importante source de réflexion, ou plus simplement d'idées de lecture, merci à lui.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Haut-de-forme gris, gants gris et cannes polies ; dames élégantes et jeunes filles chics ; des gars en chapeau mou, des mères, des épouses – toute la foule de Cheap Side et votre cher Sidney Slyter, naturellement. La vie pure, c'est la seule expression qui convienne, anticipation pure de la vie...
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