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CHARLIE HEBDO (06/01/2016)
4.43/5   7 notes
Résumé :
CHARLIE HEBDO Numéro Spécial n°1224
du 06 janvier 2016

1 an après, l'assassin court toujours

Un an après les attentats du 7 janvier 2015 qui ont causé la mort de douze personnes, dont huit collaborateurs de l’hebdomadaire, le journal Charlie Hebdo commémore l'événement avec son numéro 1224 du 6 janvier 2016, un numéro spécial de trente-deux pages, au lieu de seize. Tiré à près d’un million d’exemplaires, cette célébration d’un ... >Voir plus
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Que lire après Charlie Hebdo, n°1224 : 1 an après, l'assassin court toujoursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une fatwa de 2013 édictée par « Al-Qaïda - Péninsule Arabique », mentionne le nom de Stéphane Charbonnier, dit Charb, sur une liste de 9 personnalités recherchées pour « crimes contre l'islam » (Salman Rushdie y est aussi). La version anglaise de l'infâme avis de recherche affiche le dessin d'un révolver lâchant une balle dans le crâne d'un homme de type occidental. Avec ce slogan, en dessous : A Bullet a Day Keeps the Infidel away. le tout, naturellement, pour défendre le Prophète.


« Un an après, l'assassin court toujours » est un numéro spécial de Charlie Hebdo pour commémorer les événements tragiques des 7, 8 et 9 janvier 2015. On y retrouvera dans les 4 premières pages le récit émouvant de la terrible journée du 7 janvier 2015. Mais aussi des articles sur l'état de la laïcité en France, dans la presse, à l'école, à l'université, dans les hôpitaux, etc. Ou sur le délit de blasphème qui « est en pleine forme » dans le (pas si) vaste monde. Chacun devrait lire également, en page 31, le témoignage de Taslima Nasreen, dont la tête est mise à prix par des intégristes : il est éloquent et sans appel. « Sans évolution et sans réformes de l'islam, la terreur ne disparaîtra pas », nous prévient-elle. Prions (zut, encore un terme religieux !) pour que les violents soubresauts actuels du monde musulman constituent en réalité une longue phase transitoire, vers un islam pacifié, plus tolérant et soumis (sic !) au pouvoir politique temporel. On peut rêver, non ? On le doit, en fait.

Mais pourquoi lire Charlie Hebdo, dont l'humour n'est pas toujours de bon goût ? D'abord, si ce canard se met à faire de la dentelle sur papier glacé, alors il y a tromperie sur la marchandise ou bien vous avez confondu avec Gala. Ensuite, il est réconfortant de retrouver presqu'intact leur humour corrosif, malgré l'état d'esprit qui peut habiter l'équipe survivante. Oui, les dessins percutent toujours autant, et ça fait plaisir. Il y a un an, l'édition de ce numéro spécial n'était pas garantie…

Mais surtout, cette lecture relève presque du dessillement : elle nous jette à la face l'extrême fragilité de la liberté de la presse sur les questions touchant aux religions, et le vacillement du consensus sur la laïcité, les démissions, les compromissions et les lâchetés ambiantes quand il s'agit d'affirmer la liberté de conscience, par le dessin, et le blasphème. Les défenseurs de la laïcité apparaissent aujourd'hui au pied du mur et sont de plus en plus traités de racistes et d'islamophobes. Et il est sidérant, voire inquiétant, de réaliser que la France jouit d'une législation sur la presse et la liberté d'opinion parmi les plus libérales au monde. Comme l'a souligné l'historien Pascal Ory, dans le documentaire du 6 janvier dernier « Attentats : Charlie, le rire en éclats », cette liberté est toute récente (1881) et la censure reste la norme sur le long terme.


Non, quoiqu'on en dise, Dieu n'est pas mort, et l'assassin court toujours… Il va y avoir du pain sur la planche !
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Pas un assassin, mais des assassins qui font des petits dans les cerveaux atrophiés et détraqués d'opportunistes mortifères.
Chaque fois que je pense aux attentats de Charlie, j'ai envie de pleurer.
Cette bêtise meurtrière, qui se sert d'une religion pour tuer et commettre les pires exaction n'est pas nouvelle... Mais comme ces maladies qu'on croyait disparues et qui reviennent, ces idéologies de merde trouvent à nouveau un terreau favorable.
Mais ils n'ont pas réussis à tuer Charlie. Ils sont juste parvenus à se faire haïr davantage... À tel point que ceux partis servir Daesh en Syrie seront laissés aux soins d'une justice expéditive.
Dieu, assassin? Non, plutôt l'idée perverse, malsaine et poisseuse que certains s'en font.
Ah! Misère!
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Il y a un peu plus d'un an, la France se précipitait chez tous les marchands de journaux, dans un bel élan citoyen, en espérant mettre la main sur un (sinon plusieurs, tant qu'à faire) exemplaire(s) de Charlie Hebdo.

Un an plus tard la rédaction lance un numéro spécial. Pourtant l'élan est retombé.
Pourquoi ? Certains évoqueront l'hypocrisie, d'autres la qualité d'une feuille que beaucoup ont découvert à ce moment-là

Le numéro 1224 mérite pourtant d'être acheté, lu et conservé précieusement. le second degré trouve ici toute sa place, bien que les journalistes expriment leur colère, leur tristesse, bref leur traumatisme et celui-ci prend plusieurs formes.

Si les premières pages sont davantage tournés vers les événements tragiques, les suivantes nous surprennent car toujours aussi percutantes et toujours aussi désopilantes. Voici une pépite dans l'art du « poil à gratter » qui mérite toute notre attention. Les caricatures sont toujours aussi pertinentes, bien pensées, à l'appui d'articles qui marquent les esprits.

La référence consacrée à un recueil de dessins réalisés par des enfants est toutefois déplacée. S'agit-il d'une publicité ? le choix est malheureux, même s'il ne s'agit ici que de mettre en avant l'une des publications directement liées aux événements.

Fidèle à son esprit, Charlie Hebdo évoque à sa manière les événements qui l'ont meurtri. Il s'agit là d'un témoignage tout à fait remarquable qui ne sacrifie pas la prose de combat au discours victimaire.
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Dans un ton humoristique traiter les travers de la société.
Bravo toujours à Charlie !
Et honte aux obscurantistes de tous poils !
A lire en devoir citoyen !

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On nous demande souvent : « Mais comment pouvez-vous faire le journal après tout ça ? » Comment ? C'est tout ce qu'on a vécu depuis vingt-trois ans qui nous donne la rage. Jamais on a eu autant envie de casser la gueule à tous ceux qui ont rêvé de notre disparition. Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l'air le travail de nos vies, et tous les moments formidables vécus avec ceux qui succombèrent. Ce n'est pas eux qui verront crever Charlie. C'est Charlie qui les verra crever. L'année 2015 fut l'année la plus terrible de toute l'histoire de Charlie Hebdo, car elle fit subir le pire supplice pour un journal d'opinion : mettre à l'épreuve nos convictions. Allaient-elles être suffisamment fortes pour nous donner l'énergie de nous relever ? Vous avez la réponse entre vos mains. Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants.
Riss
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Le 7 janvier 2015, vers 11h35, quelque chose de particulier est arrivé. Quelque chose qu'on avait imaginé, mais jamais réellement envisagé. En 2006, quand Charlie publia les caricatures de Mahomet, personne ne pensait sérieusement qu'un jour tout ça finirait dans la violence. Il n'était pas pensable qu'au XXIe siècle, en France, une religion tue des journalistes. On voyait la France comme un îlot laïc, où il était possible de déconner, de dessiner, de se marrer, sans se préoccuper des dogmes, des illuminés. Sans non plus se soucier des lâches et des faux amis qui nous ont toujours regardés de haut quand on caricaturait les religions. Tous ceux qui nous donnaient des leçons pour mieux dissimuler leur veulerie.
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Après les tueries des 7,8 et 9 janvier 2015, on sait bien que rien n'a changé (sauf pour les victimes et leurs proches) : les Français sont retournés à leurs divisions, la connerie politique a poursuivi son cours.
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On a de la chance en France. Rigoler de la religion nous expose aux terroristes, mais on est au moins protégés par l'État. Ailleurs, les mécréants sont - en plus - menacés par les autorités.
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Videos de Charlie Hebdo (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlie Hebdo
Luz décrit à une journaliste de VICE News la scène de l'attentat dans les locaux de Charlie hebdo, et sa perception de la marche républicaine. Avec beaucoup d'émotion, il explique la signification de sa caricature en couverture du numéro tiré à 7.000.000 d'exemplaires : "Tout est pardonné". "Après, les gens peuvent imaginer tout ce qu'ils veulent... Moi, mon histoire, elle est là". Luz
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