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EAN : 9782020065641
Seuil (01/09/1983)
3.65/5   68 notes
Résumé :
C'est un couvent de pierre, fermé comme un poing.

La vie vient mourir ici, contre les grilles du cloître. Québec 1944.

Les nouvelles de la guerre filtrent pourtant les jours de parloir. Mais rien ne semble pouvoir atteindre les religieuses retranchées dans leur forteresse.

Et voilà que sœur Julie de la Trinité a des visions.

Les images de la montagne de B... la hantent.

Une cabane dans la for... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Chère lectrice, cher lecteur,

Je ne sais pas si vous le savez, mais je suis une très grande admiratrice d'Anne Hébert. D'ailleurs, j'ai étudié un de ses romans pour la rédaction de ma maîtrise. Je rédigerai bientôt un billet sur Les chambres de bois, le roman que j'ai analysé pour mon mémoire.

Dans ce billet, je vais plutôt me concentrer sur des éléments tributaires du fantastique dans deux romans de cette grande écrivaine québécoise.

Tout d'abord, Les enfants du sabbat, roman paru en 1975 aux Éditions du Seuil, raconte l'histoire de Julie de la Trinité, soeur dans un couvent québécois en 1944, qui est hantée par des images de son enfance à la montagne. Cette dernière sera possédée par ses souvenirs au point qu'elle ne pourra plus se dissocier de la petite fille qu'elle était. Héloïse, pour sa part, paru en 1980 toujours aux Éditions du Seuil, nous transporte à Paris. Bernard et Christine forment un couple heureux jusqu'au jour où Bernard rencontre Héloïse, dans le métro. À la suite de cette rencontre, il sera entraîné dans un univers où il côtoiera la vie et la mort.

À cet égard, ces deux récits proposent au lecteur que nous sommes des caractéristiques propres à la littérature fantastique québécoise. C'est un bref aperçu que je vais tenter de vous partager dans ce billet. Je vais particulièrement me concentrer sur le thème de la mort. Est-ce parce que je suis inspirée par l'ambiance de l'Halloween? Peut-être…

Les enfants du sabbat est marqué par des éléments importants de la littérature québécoise comme la forêt, la religion, la bagosse, pour ne citer que ces exemples. Lire ce roman, c'est entrer dans un univers autre, inversé. le récit propose une dualité, un balancement continuel entre le réel et l'irréel. Les couleurs s'affrontent, portent en elles un mystère, une dualité, comme les êtres qui s'en emparent. le Bien et le Mal ne cessent d'entrer en contact :


“Le blanc empesé des cornettes et des guimpes, l'étoffe noire, mate, des robes […]. (Les enfants du sabbat, p. 55).”

La messe et le sabbat s'opposent tout comme le couvent (Julie adulte) et la cabane (Julie enfant), la chasteté et la sexualité. L'agencement de ces contraires, à l'intérieur du récit, crée une atmosphère troublante, propice au fantastique et révèle ainsi des thématiques marquantes tributaires de la religion. La réalité décrite s'imprègne du motif du double et elle instaure une ambiguïté. le réel et le non-réel se côtoient pour perturber le lecteur.

L'au-delà, les profondeurs ténébreuses, les êtres de la mort, sont très importants dans le récit. Ils permettent au fantastique de surgir. Ainsi, la mort est très présente. Elle est fascinante, mystérieuse, surnaturelle :


“Les morts m'apparaissent et me font croire à leur vie éternelle. L'au-delà est habité par des fantômes et des apparitions. L'immortalité de l'âme n'a pas d'autre origine. (Les enfants du sabbat, p. 93).”

À cet égard, le désir d'éternité devient l'ouverture possible sur un ailleurs.

La religion a souvent dénoncé la sexualité. Pour ce faire, elle l'associe au péché, à l'enfer, au feu dévorant, à la mort. le fantastique surgit à travers ces référents implantés dans l'imaginaire québécois :


“Ce que la fille apprend à défendre, puis à désirer, à aimer, aux portes de la mort. L'enchantement de la violence. La fille se débat, griffe et mord, hurle, jusqu'à ce que l'enfer la secoue de bonheur et la laisse comme morte sur la paille. (Les enfants du sabbat, p. 110).”

La sexualité s'imprègne alors du motif de la mort, du double. Elle est associée à des images macabres, terrifiantes, reliées à une certaine joie (enchantement, bonheur). Les contraires s'unissent et font naître une ambiguïté, d'où la notion de fantastique.

Anne Hébert, avec Héloïse, réussit à fusionner la vie et la mort par une érotisation grâce au thème du vampirisme. Les frontières entre la vie et la mort sont abolies dans la sexualité :


“Ils roulent tous les deux sur le tapis. Un bref cri de douleur. Est-ce moi qui crie, pense Bernard, pendant que la volupté le broie et l'emmène jusqu'aux portes de la mort. le sang chaud l'inonde venant de sa gorge tranchée. Il sombre dans la nuit. (Héloïse p. 100).”

Une relation sexuelle interdite conduit les protagonistes aux portes de l'enfer dans les deux romans (pour soeur Julie et pour Bernard) par le biais d'une chute morale et physique. L'interdit est transgressé, la mort est proche et le fantastique surgit à travers elle.

Mais encore, dans les deux romans d'Anne Hébert, la terre apparaît comme l'élément de la mort. Elle semble être la frontière matérielle à franchir afin de basculer dans un autre univers. Elle propose également l'idée d'un lieu profané puisque la terre est associée au domaine des morts. Ainsi, elle permet la création d'une ambiance encore une fois propice au fantastique :


“En pleine possession de nos privilèges de vivants, nous pénétrons dans le domaine des morts et le lieu sacré de leur refuge. Ce froid dans nos veines et cette odeur poignante de la terre dans nos bouches. Nous absorbons, avec une facilité étonnante, la nuit des morts, leur froid excessif, toutes ténèbres, terreur et horreur cachées. Élevés à une très haute puissance, tous tant que nous sommes, la vie et la mort n'ont plus aucun secret ni tournant pour nous. (Les enfants du sabbat, p. 44).”

Dans Héloïse, la rêverie suggérée n'est pas rassurante pour le personnage de Bernard. Pour lui, la terre évoque une chute éventuelle, un basculement dans un domaine inconnu :


“Je m'enfonce au plus creux de la terre. Dans son coeur de feu et de glace. Au niveau des morts. (Héloïse, p. 19).”

La terre devient animée d'une substance terrifiante où encore une fois, la vie et la mort sont rassemblées. Elle représente ainsi le lieu ‘'autre''.

La nuit, image typique de l'écriture québécoise, enveloppe et imprègne les récits. Chez Anne Hébert, la nuit engendre l'idée du sommeil, de la mort, des rêves, des angoisses. Elle évoque un temps autre où les monstres peuvent vagabonder à leur guise où l'homme peut se dissoudre dans l'éternité. Elle s'associe également au double :


“Bernard voudrait se fondre dans la nuit. S'amalgamer aux ombres les plus obscurs qui passent. N'être plus lui-même. Devenir noir dans le noir. […] Se dissoudre dans les ténèbres. (Héloïse, p. 36).”

La nuit devient presque une victoire sur le temps, une chute dans un univers où le rêve s'éveille à l'être : «J'ai tout mon temps. le lieu profond des rêves». (Les enfants du sabbat, p. 93.).

La nuit peut proposer le temps idéal pour faire naître le fantastique. L'homme est plongé dans la noirceur de ses peurs, de ses craintes, de ses fautes…

Donc, les deux romans d'Anne Hébert offrent des thèmes qui semblent relever de la littérature fantastique. La mort apparaît à travers divers éléments comme la dualité, la terre, la nuit, etc.

Comme le souligne Maurice Blanchot sur la mort et la littérature :


“Elle n'est pas la nuit; elle en est la hantise; non pas la nuit, mais la conscience de la nuit qui sans relâche veille pour surprendre et à cause de cela sans répit se dissipe. Elle n'est pas le jour, elle est le côté du jour que celui-ci a rejeté pour devenir lumière. Et elle n'est pas non plus la mort, car en elle se montre l'existence sans l'être, l'existence qui demeure sous l'existence, comme une affirmation inexorable, sans commencement et sans terme, la mort comme impossibilité de mourir. («La littérature et la droit à la mort», dans de Kafka à Kafka, p. 43.)”

J'espère chère lectrice, cher lecteur, par le biais de ce billet, vous donner le goût de lire ces deux récits d'Anne Hébert. Mon préféré entre les deux? Les enfants du sabbat.

Avez-vous déjà lu un roman d'Anne Hébert? Je sais, je sais… j'ai déjà posé la question…mais il y a quelques mois…

Bien à vous,

Madame lit

Références :

BLANCHOT, Maurice. de Kafka à Kafka, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1981, 248 p.

HÉBERT, Anne. Les enfants du sabbat, Paris, Éditions du Seuil, 1975, 186 p.

HÉBERT, Anne. Héloïse, Paris, Éditions du Seuil, 1980, 123 p.

Lien : https://madamelit.wordpress...
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J'ai tenté de persévérer dans la lecture de ce bouquin mais en vain... C'est trop déstabilisant et ne suis pas fan d'ésotérique.
Je mets donc ce bouquin en "mode voyageur" dans le métro afin que quelqu'un puisse éventuellement l'apprécier.
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Kamouraska reste à mes yeux le chef d'oeuvre d'Anne Hébert, mais je suis toujours éblouie par son écriture qui décrit les plus grandes noirceurs de l'âme humaine avec la plus grande poésie.

Les enfants du sabbat est particulièrement sombre. Dans les années 40 à Québec, la novice Julie de la Trinité est cloitrée au couvent des dames du Précieux-Sang où elle s'apprête à prononcer ses voeux. Son esprit est envahi par les affres de son enfance, alors qu'elle vivait avec ses parents et son frère dans une cabane isolée. Présent et passé se fusionnent en gré des ellipses, des incantations en latin, des murmures et des hurlements, pour raconter l'histoire maléfique de la jeune femme.
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Encore Un roman qui dérange par l'évocation de sous-entendus incestueux.
Un frère et une soeur sont élevés dans une vieille cabane. Ils n'avaient qu'eux deux pour se soutenir mutuellement contre la brutalité d'un père et d'une mère fous. Ils vouaient un culte à Satan et se servaient de leur progéniture comme d'objets.
Des années plus tard, la soeur vit dans un couvent avec les religieuses mais ne peut oublier le passé et son "amour" secret.
Dans ce Québec des années 1950, la jeune fille est considérée comme pécheresse satanique et le fanatisme devient panique quand leurs pires croyances se confirment. Elles-même étant"possédées"par leur peur...
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Qui est donc soeur Julie de la Trinité ? une enfant née dans une famille bizarre, vivant au fond d'une forêt entre un père, trafiquant d'alcool frelaté, maître de cérémonie d'une secte satanique et d'une mère, sorcière de mère en fille, nymphomane et quelque peu prostituée.

Très vite Julie est initiée pour devenir à son tour sorcière et pour cela, elle doit s'unir avec son père lors d'une cérémonie publique de la secte.

Quant à son frère, son seul ami, son amour, plus rétif, résiste au sort qui veut qu'il s'unisse à la mère et prend la fuite.

Quelques année plus tard nous retrouvons Julie au couvent et son frère parti à la guerre. Et julie est reprise par les visions terrifiante de son enfance. Elle fait peur dans ce couvent où le diable semble venir la voir.

Enfermée sous bonne garde, visitée seulement par la supérieure, le médecin et un prêtre. Tout va de mal en pis lorsque elle apprend que son frère soldat est vivant mais c'est marié. A tel point, quelle jette un sort à sa belle-soeur inconnue et en vient à souhaiter la mort de son frère. le sortilège fonctionne, et la folie de Julie devient démesurée, à tel point qu'un prête l'exorcise.

Je n'en dirait pas plus afin de vous laisser le plaisir de découvrir ce livre très impressionnant par sa violence et son fantastique. Gros coup de coeur !
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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critiques presse (1)
LeDevoir
08 août 2016
L’écriture d’Anne Hébert me semble écartelée entre deux pôles.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Premiers paragraphes

Tant que dura la vision de la cabane, sœur Julie de la Trinité, immobile dans sa cellule, les bras croisés la poitrine, dans toute l'ampleur et la rigidité de son costume de dame du Précieux-Sang, examina la cabane en détail, comme si elle devait en rendre compte, au jour du Jugement dernier.

C'était la première fois que, depuis son entrée au couvent, elle se permettait un tel regard, non plus furtif, aussitôt réprimé, mais volontaire et réfléchi. L'intention d'user à jamais une image obsédante. Se débarrasser de la cabane de son enfance. S'en défaire, une fois pour toutes. Et surtout, ah, surtout ! être délivrée du couple sacré qui présidait à la destinée de la cabane, quelque part, dans la montagne de B…, parmi les roches, les troncs d'arbres enchevêtrés, les souches et les far doches.

Un homme et une femme se tiennent debout, dans l'encadrement de la porte, souriant de leur grande bouche rouge aux dents blanches. Le soleil, comme une boule de feu, va basculer derrière la montagne, illuminant le ciel, teignant de rose les mains tannées de l'homme et de la femme. Un petit garçon ouvre sa culotte déchirée, pisse très haut, atteint le tronc d'un pin, dont la tête se perd dans le ciel, visant en réalité le soleil qui va mourir.

La petite sœur l'admire pour cela. Assise sur un tas de bûches, elle fourrage dans sa tignasse pleine de paille, d'herbe et d'aiguilles de pin. Son cou, ses bras et ses jambes hâlés sont criblés de piqûres de maringouins. L'air est parfumé, sonore d'insectes et d'oiseaux.

Sœur Julie voit de tout près l'homme, la femme et les deux enfants, d'une façon nette et précise. La lumière qui baigne la scène devient sensible à outrance, comme les choses uniques qui vont disparaître. Craignant je ne sais quelle blessure qui pourrait lui venir de la lumière, sœur Julie entreprend, pour se calmer, de prendre les mesures exactes de la cabane et d'en faire un inventaire méthodique.

La cabane n'est pas très grande, composée d'allonges successives qui lui donnent un air épars de blocs de bois à moitié mangés par la forêt, posés à des hauteurs différentes, plus ou moins d'aplomb, mal reliés ensemble, sur de grosses roches, en guise de pilotis. Le bloc principal (de quinze pieds sur douze) se reconnaît à sa porte, autrefois rouge, maintenant violette et rose. Les deux fenêtres carrées de chaque côté de la porte sont aussi bordées de la même couleur passée. Il faut monter deux marches de bois usées pour atteindre la porte. Les murs de planches rayonnent gris argenté, doux au toucher, patinés par la pluie, le soleil et la neige, semblables aux épaves que l'on trouve sur les grèves.
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“En pleine possession de nos privilèges de vivants, nous pénétrons dans le domaine des morts et le lieu sacré de leur refuge. Ce froid dans nos veines et cette odeur poignante de la terre dans nos bouches. Nous absorbons, avec une facilité étonnante, la nuit des morts, leur froid excessif, toutes ténèbres, terreur et horreur cachées. Élevés à une très haute puissance, tous tant que nous sommes, la vie et la mort n’ont plus aucun secret ni tournant pour nous. (Les enfants du sabbat, p. 44).”
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Je ne demande à Dieu qu'une seule chose ; devenir pour l'éternité une religieuse comme les autres, me perdre parmi les autres et ne plus donner prise à aucune singularité. Une petite nonne interchangeable, parmi d'autres petites nonnes interchangeables, alignées, deux par deux, même costume, mêmes gestes, mêmes petites lunettes cerclées de métal.Si vous l'exigez aussi, quoique j'aie une vue perçante . Un dentier aussi, bien que j'aie des dents solides et éclatantes. Un visage lisse, sans aucune expression de joie ou de peine , raboté, effacé.
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« Nous sommes liés par les promesses et les interdictions. Nous sommes soumis à la dureté du climat et à la pauvreté de la terre. Nous sommes tenus par la crainte du péché et la peur de l’enfer. »
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Sœur Gemma jouissait de son innocence avec une impudeur enfantine. Elle se tenait prés de l´autel et des vases sacrés, pareille à un ange joyeux. La vie était douce et blanche. Sœur Gemma découpait des hosties, silencieusement, quasiment en extase. Les longues feuilles minces de pain azyme, une très grande hostie pour le prêtre et d´autres plus petites pour les religieuses. Il y avait des signes sacrés, comme brodés, en filigrane, dans ce pain si blanc, presque transparent, une sorte de papier très fin. Lorsque sœur Gemma songeait que Notre-Seigneur allait habiter là, corps et âme, dans ces hosties qu´elle découpait, des larmes d´amour lui venaient aux yeux. Elle croyait entendre battre, sous ses doigts, le sang du Christ, répandu sur la croix pour nos péchés. Sœur Gemma s´offrait alors comme victime à l'Époux céleste crucifié. Il lui semblait que Jésus-Christ acceptait son offrande et lui transperçait le cœur d´un coup de lance terrible et doux.
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Vidéo de Anne Hébert
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Neis Nabert 0:53 - Jeanne Galzy 1:24 - Anie Perrey 2:06 - Katia Granoff 2:45 - Louise de Vilmorin 3:32 - Yanette Delétang-Tardif 4:31 - Anne Hébert 5:13 - Générique
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Références bibliographiques : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Jeanne Galzy, J'écris pour dire ce que je fus…, poèmes 1910-1921, Parthenay, Inclinaison, 2013. Katia Granoff, La colonne et la rose, Paris, Seghers, 1966.
Images d'illustration : Jeanne Galzy : https://pierresvives.herault.fr/1377-jeanne-galzy.htm Anie Perrey : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d2/Btv1b8596953w-p060.jpg Katia Granoff : https://www.antikeo.com/catalogue/peinture/peintures-portraits/katia-granoff-1895-1989-19219#gallery-1 Louise de Vilmorin : https://www.lefigaro.fr/histoire/archives/louise-de-vilmorin-en-1962-supprimons-la-circulation-automobile-20191225 Yanette Delétang-Tardif : https://www.memoiresdeguerre.com/2019/03/deletang-tardif-yanette.html Anne Hébert : https://artus.ca/anne-hebert/
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