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EAN : 9782262023263
256 pages
Perrin (01/02/2005)
3.38/5   33 notes
Résumé :

Il y a une légende Gilles de Rais, noire, celle du " grand-chef-de-guerre-compagnon-de-Jeanne-d'Arc ", devenu satanique, massacreur et sodomiseur de centaines de jeunes garçons, inspirateur du personnage de Barbe-Bleue ; et, a contrario, une légende dorée qui fit de lui la victime à la fois de l'Inquisition, de sa famille et des appétits du duc de Bretagne, confessant sous la torture des crimes qu'il n'avait pas commis. Se fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Gilles de Rais , dont le père est décédé sur le champ de bataille D Azincourt en 1415 , Marechal de France et compagnon de Jeanne d'Arc , Duc d'Anjou et seigneur en Bretagne comme ailleurs en France . Grand seigneur de l'ouest donc , ainsi détenteur de fiefs stratégiques car au voisinage de trois puissances , Bretagne , Domaine royal et Roi de France et Angleterre .

Cette histoire de Gilles de Rais de l'excellent médiéviste Jacques Heers est à mon humble avis une biographie méticuleuse de ce gilles de Rais , grand personnage publique , le Barbe Bleue de la légende .
C'est la bibliographie d'un seigneur et c'est donc de ce fait une histoire politique , qui va ici de Azincourt en 1415 , jusque le décès de ce Seigneur de premier plan en 1440 .

On appréciera le regard que porte l'auteur sur le moyen-âge .
Un regard cru , loin des clichés , où le lecteur découvrira intimement à quoi tient le statut de noble et le rapport qu'il entretient avec la terre en bénéfice et les droits et devoirs qui découlent de ce statut du point de vue local comme de celui de la haute politique où la noblesse est encore un acteur indépendant majeur au côté des rois et de l'église catholique .

Le lecteur arpentera donc ici les allées de la guerre de 100 ans , l'ascension du baron de Retz , bien marié , grandement et d'abord de par sa volonté propre plus que du fait de tout autre chose .

Seigneur flamboyant et bien titré , toujours volontaire pour chevaucher , mais largement désargenté .
Le seigneur et Duc , s'employa obsessionnellement à l'alchimie pour renflouer ses caisses . Mais les éléments étaient véritablement obstinés à ne pas devenir autrement que ce qu'ils étaient et l'or n'apparut point , malgré des invocations aussi ardentes que recherchées et de plus en plus obsessionnelles .

Il fut aussi et n'en déplaise à des tentatives de révisionnisme un assassin d'enfant , un véritable meurtrier dont la position retarda le moment de la punition , en autorisant dès lors le crime et en nourrissant de surcroit abondamment la légende comme les archives .

Le procès et le brutal et rapide dénouement de cette lancinante et douloureuse affaire , est aussi étonnant que bien approché par l'auteur

Ancien élève de Jacques Heers , il ne me viendrait pas à l'idée de dénigrer ce médiéviste spécialiste des croisades et de l'histoire militaire du moyen-âge .
Je me contenterais de souligner ici , la grande pudeur de l'auteur , relativement aux meurtres aux manières privées du Duc d'Anjou .

C'est principalement une biographie très teinté d'histoire politique que cet ouvrage , qui ne cassera donc pas trois pates à un canard en criminologie et qui décevra forcément ceux qui serait à la recherche de l'examen détaillé de la carrière de ce meurtrier en série .

Il existe un ouvrage de qualité écris par un juriste , criminologue et historien de qualité qui reprend l'histoire de Gilles de Rais , plus selon l'angle de la criminologie ainsi que selon celui de la justice médiévale et de l'histoire ecclésiastique également .
C'est un bon ouvrage que celui-ci et en voilà les références : , le procès de Gilles de Rais , de George Bataille .

Ce dernier texte existe en grand format comme en poche , d'ailleurs je le souligne .

Sincèrement , si vous souhaitez accompagner le légiste et criminologue dans les méandres de de la pensée et dans ceux des agissements de Gilles de Rais , munissez-vous de patience , de beaucoup d'endurance et sachez enfin , que c'est très difficile d'aborder le sujet de front et que même sans entrer dans La description détaillée de l'insipide , ainsi que malgré les temps lointains qui sont invoqués par ces éléments assez bien documentés , sachez , que c'est très dur de s'y confronter de front , car le seigneur de Retz est un pédéraste forcené , qui de par son impunité est allé très loin dans le délire et qui de plus a tué des enfants sous l'ombre de la folie et dans la plus grande souffrance et encore , selon des modalités tristement élaborées .
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Comme dans "Les Négriers en terre d'islam", le but de Jacques Heers est ici de replacer les événements et les personnages dans leur contexte. Aussi fait-il voler en éclats nombre de fantasmes inspirés par la farouche personnalité du sire de Rais.
Bien avant la naissance de Gilles, les fiefs qu'il devait un jour vendre à droite et à gauche pour se procurer la solde de ses troupes, puis les ressources nécessaires au train de vie qui était alors celui de tout seigneur désireux de ne pas se faire oublier (et qui était, en outre, dans le cas de Gilles, maréchal de France depuis le sacre de Charles VII) firent l'objet d'une guerre larvée entre les héritiers de Jeanne de Chabot, dame de Rais, dite "Jeanne la Sage", morte veuve et sans postérité. En un premier temps, celle-ci avait adopté Guy II de Laval-Blaison mais, pour on ne sait quelles raisons, elle se ravisa et désigna la veuve de Pierre de Craon, Catherine de Thouars, et leur fils, Jean de Craon, qui sera le grand-père maternel de Gilles de Rais.
A l'arrière-plan déjà - et la chose est importante - le roi de France et le puissant duc de Bretagne veillaient, aussi peu disposés l'un que l'autre à voir ces fiefs, si nombreux qu'ils s'étendaient d'Ambrières, près d'Alençon, à Confolens, dans la région de la Rochelle (sans oublier un ou deux dans le Finistère, du côté de Fouesnant) revenir à un partisan de l'adversaire. L'occupation anglaise, pour laquelle la famille ducale, en la personne des Montfort, avait pris longtemps parti, était encore à l'ordre du jour et le futur Charles VII n'était toujours que "le soi-disant dauphin" de Bourges.
Finalement, un compromis fut adopté et l'on décida que Guy de Laval-Blaison épouserait la fille de Jean de Craon, Marie. de ce mariage, allaient naître deux fils : Gilles, seigneur de Rais et René, seigneur de la Suze. Tous deux perdirent leur parents en 1415, année terrible pour la chevalerie française puisque ce fut celle D Azincourt, bataille où périt également leur oncle, Amaury de Craon. Faisant fi du testament de son gendre, leur grand-père monta aussitôt au créneau afin de récupérer la tutelle des deux enfants et ce fut de cette manière qu'ils passèrent sous le contrôle intégral de la famille de Craon.
Jean de Craon était expert en matière de violences et de magouilles machiavéliques. Il faut dire que lui-même avait de qui tenir puisque son père, Pierre de Craon, passait pour avoir assassiné Louis Ier, duc d'Anjou et était aussi responsable de la tentative de meurtre à l'encontre d'Olivier de Clisson, connétable de France. Cette hérédité a-t-elle vraiment pesée sur Gilles de Rais ? Si ce n'est génétiquement, en tous cas moralement, c'est certain. Si nous parlons de meurtre aujourd'hui, on peut douter que Jean de Craon n'ait pas présenté les choses de façon plus héroïque pour le bénéfice de ses petits-enfants.
Au reste, pouvons-nous lui donner tort ? L'Histoire, par l'entremise notamment de Jeanne d'Arc, a légitimé Charles VII et déconsidéré tous ses ennemis. Mais il fut bien une époque - dont nous ne pouvons nous faire qu'une très vague idée - où la propre mère du futur roi, Isabeau de Bavière, soutenue par son beau-frère et amant, Louis d'Orléans (lequel n'était pas pire, en ce sens, qu'un Pierre de Craon), faisait déclarer le jeune Charles "soi-disant dauphin" par son pauvre fou de mari. Ce qui revient à dire que, les dés fussent-ils retombés autrement, la France aurait réellement pu devenir alors possession du roi d'Angleterre.
Quoi qu'il en soit, la violence est présente dans la famille de Craon et dans celle de Rais. Plus que les gènes, les temps l'exigent : si l'on veut survivre, il faut choisir son camp, éventuellement en changer au gré des circonstances et surtout se battre. Même dans le mariage, la violence apparaît : Gilles de Rais vient d'avoir 16 ans lorsque, avec l'aval probable de son grand-père, il fait enlever sa future épouse, Catherine de Thouars, pour l'épouser sans cérémonie devant un moine dont L Histoire n'a pas retenu le nom.
Scandale énorme : les jeunes gens sont parents au quatrième degré et la famille de Thouars était opposée à l'union. Là encore, d'intrigue en pression, Jean de Craon remportera la manche et le mariage sera validé par l'évêque d'Angers deux ans après la première cérémonie.
Si Pierre de Craon avait oeuvré plus pour le roi d'Angleterre que pour le roi de France, son fils avait fini par se ranger du côté du duché d'Anjou et de Yolande d'Aragon qui était aussi la belle-mère du futur Charles VII. du coup, Gilles de Rais se plaça presque tout de suite au service du roi de Bourges. Mais, selon l'usage de l'époque, les troupes qu'il levait demeuraient à sa charge et, pour tenir son rang, notamment à Chinon où il fut l'un des premiers nobles à voir Jeanne d'Arc qui arrivait de Vaucouleurs, le sire de Rais ne disposait peut-être pas d'autant d'espèces sonnantes et trébuchantes qu'on a bien voulu le dire.
A l'exemple de beaucoup de grands seigneurs de cette époque, Gilles de Rais est un composé de sauvagerie et de raffinement. Fier de son sang et de son rang, il entend le tenir avec faste et bravoure. Pas plus qu'on ne le verra jamais fuir sur les champs de bataille, il ne renoncera jamais aux dotations qu'il aimait à faire à des ordres religieux et ill ne renoncera pas non plus à la chapelle privée, avec choeur et chantres, qu'il traînait toujours à sa suite. Car le psychopathe qui dormait en lui appréciait fort la musique sacrée.
Bien après le siège d'Orléans, auquel il participa aux côtés de Jeanne d'Arc - mais aucune archive ne nous dit s'ils se cotôyaient aussi fréquemment que l'ont affirmé certains modernes - Gilles de Rais faisait aussi représenter chaque année dans la ville "Le Mystère d'Orléans", une pièce de plus de 20 000 vers, avec acteurs, costumes et décors, qui retraçait l'intégralité de ce haut fait d'armes et le représentait surtout à son avantage, dans un rôle de décideur qu'il ne tint sans doute pas. Tout cela à ses frais, bien entendu, pour que ni le peuple, ni le Roi désormais bien installé ne vinssent à l'oublier.
Tout cela coûtait cher et, revenu dans ses terres bretonnes, le sire de Rais était également redevenu l'un de ces vulgaires chefs de bande que l'autorité royale cherchait insidieusement à réduire. Il ne pouvait pas non plus compter sur les travaux d'alchimie qu'il patronnait depuis pas mal de temps : la Pierre philosophale courait toujours ... D'où l'escalade bien naturelle, de l'alchimie - tolérée par l'Eglise, soulignons-le - à la sorcellerie - ou prétendu telle.
Jean de Craon est mort, Gilles de Rais est seul, face à lui-même et à une existence où ses rêves de gloire et de fastes se sont noyés. le besoin d'argent le tient à la gorge et il se met à vendre ses terres, au grand dam de ses héritiers mais aussi du duc de Bretagne et de Charles VII. Enfin, il se laisse envahir par la violence qui, chez lui, devait trouver un exutoire sur les champs de bataille : les rapts et les meurtres d'enfants, peut-être commencés dès le retour d'Orléans, peut-être bien avant, prennent la triste ampleur qu'on leur connaît.
Jacques Heers ne s'attarde pas aux chiffres donnés qui ne sont guère fiables compte tenu des conditions précaires qui étaient celles de l'époque. Il se contente de citer les sources connues : témoignages de parents ou de voisins recueillis par les deux tribunaux devant lesquels comparut Gilles de Rais. Car il y eut en fait deux procès à Nantes :
a) un procès civil, qui ressortait du duc et du Parlement de Bretagne, et qui jugeait les crimes de félonie (l'affaire le Ferron et diverses exactions accomplies par Gilles et ses troupes en temps de paix) et les crimes de sang (les meurtres d'enfants) ;
b) un procès ecclésiastique (mais non dirigé, contrairement à ce qui a été affirmé trop souvent, par l'Inquisition) amené à juger les accusations d'hérésie, de sorcellerie et d'idolâtrie lancées contre l'accusé.
Certes, on peut à bon droit s'interroger sur l'intégrité de Jean de Malestroit, évêque du Mans, dont les louvoiements entre le duc de Bretagne, les Anglais et la cour de France avaient fait un personnage suspect, y compris à ses contemporains. Mais on ne peut évidemment contester les preuves et les témoins, non plus que les aveux de Gilles de Rais.
Homme de son temps, guerrier valeureux mais personnalité psychique fragile, Gilles de Rais était bel et bien un psychopathe pédophile que rien ne peut réhabiliter.
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Jacques Heers est un éminent historien médiéviste et dans cet ouvrage il revisite le destin tragique et la personnalité trouble de Gilles de Rais, riche baron de Bretagne et maréchal de France.
Présenté face à l'histoire comme un prestigieux chef de guerre, un lieutenant des plus fidèles de Jeanne d'Arc et un très puissant seigneur, ce personnage historique, quasi incontournable, serait tombé dans l'oubli s'il avait terminé sa vie comme un châtelain "ordinaire". Mais son procès lui assure une postérité morbide.
Dans cet ouvrage, l'historien nous prévient que "lardée de fiction, L Histoire n'est plus L Histoire" et grâce à une documentation qu'il définit comme rare et partisane, il tente d'examiner le bien-fondé de la définition du personnage, de la véracité des accusations portées contre lui et de sa réhabilitation faite en 1902 dans un climat anticlérical.
Les sources disponibles, par exemple, ne permettent pas de savoir s'il était "un homme d'allure avantageuse ou chétive, combattant impétueux ou sage guerrier". Gilles de Rais était un seigneur qui jusqu'à son procès n'avait pas attiré l'attention.
Ce livre passionnant, est un vrai ouvrage d'Histoire et son auteur sait nous plonger dans les méandres de ce destin tragique sans user de facilités et d'artifices. Il se livre à une étude exigeante qu'il maintient accessible grâce à un grand talent d'écrivain et de vulgarisateur.
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Depuis la fin du XIXe siècle, la légende noire de Gilles de Rais excite les passions. Pire, et malgré les faits exposés ici par un historien médiéviste ne se laissant pas dicter sa conduite par lesdites passions, il se trouve encore des défenseurs de ce maréchal de France pour affirmer qu'il est innocent des crimes nombreux et particulièrement sordides qu'on lui impute. Ce, malgré une quantité de preuves irréfutables. Quant à accuser l'Église d'une énième injustice, voici ce qu'en dit Jacques Heers : « La cour ecclésiastique qui siégea à Nantes n'était pas un tribunal de l'Inquisition mais celui de l'évêque. Surtout, il n'y eut pas un, mais deux procès, et c'est par la cour “civileˮ, présidée par le président du Parlement de Bretagne, que Gilles de Rais fut condamné à mort. »

Mais qui fut ce Gilles de Rais ? Certes de noble lignage mais pas issu d'une famille exagérément puissante, il évolue en pleine guerre de Cent Ans, oscillant entre tel ou tel parti selon ses intérêts. Puis il y a sa rencontre avec La Trémoille et Jeanne d'Arc, et le siège d'Orléans par les Anglais. Mais contrairement à une autre légende, Gille de Rais, qui participa bien à la libération de la ville, n'aurait pas été aussi lié à Jeanne d'Arc que d'aucuns le prétendent. D'autant qu'à ce moment, Gille de Rais est au service de la Trémoille, qui ne cachait pas son animosité à l'égard de Jeanne. D'ailleurs Gille de Rais l'abandonnera à son sort lors du siège de Paris.

Donc, après un éphémère succès auprès du roi Charles VII, Gilles de Rais « doit, contraint et forcé par manque d'emploi et de crédit, abandonner le métier des armes au service du roi. Ce renoncement, ou plutôt cette mise à l'écart, s'accompagnait d'une véritable déchéance politique et sociale ».

Cependant, à force de dépenses lors de fêtes et célébrations, visant à le faire à nouveau entrer dans les bonnes grâces du pouvoir, de dispenser ses bienfaits notamment à des religieux, le voilà « accablé de dettes, à demi-ruiné ». Sans compter que, plus que tout, « la guerre l'avait obligé à dépenser énormément pour lever et entretenir ses troupes, certainement sans contrepartie notable ». Sachant qu'il ne fut jamais aussi riche qu'on le prétendit. Il dut alors vendre beaucoup de ses biens, au grand dam de ses héritiers tout en risquant d'ébranler l'équilibre fragile de la région en redistribuant ainsi ses possessions.

C'est alors qu'il se laisse berner par des individus qui l'initient à des pratiques occultes. Toutefois, cela ne le dédouane en rien de ses crimes particulièrement abjects sur de jeunes garçons : « Ses crimes sont réfléchis, préparés. […] Cruautés gratuites, sadisme et raffinements prolongeaient les supplices. Tous les complices et serviteurs insistent sur ces monstrueuses délectations, sur son plaisir à voir couler le sang et assister aux agonies des jeunes corps. »

Aussi son procès, nonobstant les protestations de certains, n'eut rien de « stalinien ». Et Gilles de Rais s'évita la torture en avouant tout. Certes, c'est à cause de l'agression d'un homme d'Église en pleine célébration que les autorités se penchèrent sur son cas, tandis que les rumeurs de ses meurtres se faisaient de plus en plus insistantes, mais sa condamnation à mort ne releva pas d'une injustice infligée à un innocent. Privilège de la noblesse, son corps fut inhumé dans une sépulture.

Par son ouvrage, Jacques Heers fait oeuvre d'historien et non d'accusateur ou de défenseur d'une cause. Ce qui, à une époque où l'Histoire est trop souvent étudiée par le seul prisme idéologique, fait du bien !

[Petit reproche : il eût été plus respectueux pour le lecteur contemporain de traduire les nombreuses citations en moyen français.]
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Auteur qui a beaucoup de mal a reconnaître et a expliquer les faits reproches a Gilles de Rais (meurtres,tortures,enlevements d'enfants,abus sexuels...).
Une grande partie de l'ouvrage est axe sur les faits d'armes de Gilles de Rais,sur ses titres accordes par le roi,mais peu de pages sont consacrees a son brigandage.Par contre,une partie est consacree a son heresie,a ses manipulations alchimiques...tenteraient d'expliquer son cote obscur pour en arriver aux rites sataniques qui demandent des sacrifices humains,d'ou l'enlevement des enfants.
Cet auteur m'a mise mal a l'aise car on sent qu'il aimerait rehabiliter son heros sans l'avouer clairement;et faire fi de ses abominables actions criminelles,il ne peut helas les ignorer
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans ce climat de suspicion generale et d'antagonismes exacerbes par les haines et les désirs de vengeance,les rivalités,a l'origine seulement politiques,les querelles pour prendre ou garder le pouvoir,finissaient par trouver de graves prolongements sur le plan religieux.L'adversaire devenait l'heretique livre a la reprobation populaire,couvert d'opprobe,rendu responsable des malheurs du temps,souvent condamne au bucher.C'etait une arme de guerre civile,un moyen de noircir l'ennemi,plus encore de l'exclure.
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Gilles de Rais se trouvait à Chinon lorsqu'en mars 1429, le 6 du mois exactement, Jeanne d'Arc arrive de Vaucouleurs pour rencontrer le roi. Il y fait bonne figure ; bien accueilli, il est admiré pour ses magnificences. Charles VII, qui l'avait déjà sans doute remarqué quatre ans plus tôt, en 1425, lors de l'entrevue de Saumur, l'admet dans le cercle de ses familiers et certains disent que le jeune sire de Rais, si riche, aurait de bonne grâce prêté de l'argent à la couronne et renfloué ainsi le trésor des guerres, bien mal en point.
Service du roi, certes, mais tout de même allégeance à La Trémoille, sans restriction ou presque. L'engagement se concrétise très vite, de façon tout à fait formelle : par une lettre datée de Chinon, du 8 avril 1429, et scellée de son sceau, Gilles promettait de lui apporter son soutien, de toutes les façons "jusques à mort et vie, envers tous et contre tous seigneurs et autres sans nul excepté...dans la bonne grâce et l'amour du roi".
(extrait de "une page de gloire : Orléans", paragraphe du deuxième chapitre du volume paru aux éditions "Tempus" en 2005)
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Plusieurs témoins attestent des disparitions encore au printemps et dans l’été 1440, non plus peut-être à Machecoul et à Tiffauges, mais, en tout cas, lors de ses voyages, à Vannes et à Josselin : « Il tua, égorgea, et fit tuer et égorger inhumainement dans les lieux susdits plusieurs enfants, garçons et filles » (CXL).

Ces mêmes confessions ne laissent rien ignorer du sort des victimes et décrivent longuement viols, sévices, sodomie, cruautés insupportables, humiliations, puis, ou dans le même temps, meurtres par étranglement ou égorgement, ou par larges blessures à coups d’une grande épée.

Gilles de Rais était-il malade ? de quelle maladie ? ou anormal ? seulement débauché ? Les auteurs qui récusent ses crimes de sang et ses crimes sexuels tout à la fois invoquent seulement une vie de plaisirs, les excès de bonne chair et de boissons fortes, vins corsés et hydromel, chaque jour en énormes quantités. Mais les juges, le procureur en tout cas, qui incriminaient eux aussi ces abus de table, y voyaient une prédisposition aux violences et déviances : « Gilles de Rais mangeait des mets délicats et buvait des vins fins, de l’hydromel et du clairet, et d’autres sortes de boissons pour s’initier audit péché de sodomie et l’exercer contre toute nature contre lesdits garçons et filles, plus abondamment, plus facilement et plus délectablement, souvent et très souvent, d’une manière excessive et inusitée ; et il faisait chaque jour des abus de table ».

Ses familiers et complices appelés à témoigner, se sont, à en croire leurs dépositions, contentés de décrire ces meurtres et ces perversités, sans porter de jugement, sans donner la moindre explication. Seul Henriet Griart rapporte que Gilles lui-même, conscient de sa culpabilité, ne trouvait rien à dire pour se défendre que d’invoquer une sorte de fatalité : « il [Griart] dit avoir entendu dire par ledit Gilles qu’il était né sous une telle constellation que, selon lui, personne ne pouvait savoir ou comprendre les actes illicites dont il se rendait coupable ». (3, I)
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