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Anne-Charlotte Struve (Traducteur)
EAN : 9782742770250
454 pages
Actes Sud (07/09/2007)
3.15/5   34 notes
Résumé :
Kasper Krone, artiste de cirque et clown, possède le don rare de percevoir les musiques propres à chaque individu. Un couple lui amène KlaraMaria, dix ans, petite fille atteinte de troubles psychologiques qu'il est censé remettre d'aplomb. Kasper se souvient de l'avoir déjà vue, spectatrice d'un de ses numéros, et d'avoir remarqué la manière dont l'expression de son visage pouvait passer de l'angélique au démoniaque. La petite fille économe de ses mots va régulièrem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Kasper Krone, clown de renommée mondiale dont les spectacles sont bouclés deux ans à l'avance doit faire face à un lot d'emmerdements sans fin. Sous mandat d'arrêt international pour quelques problèmes fiscaux avec une menace d'extradition vers l'Espagne, poursuivi par le ministère de la justice de son propre pays pour les mêmes raisons, ruiné, privé de sa nationalité, un père mourant, l'amour de sa vie au loin, Kasper Krone est très occupé à construire son petit enfer personnel. Il faut bien combler toutes ces longues heures n'est-ce pas? Ça tombe bien car toutes ces vulgaires tracasseries administratives le mettent au chômage et lui permettent de s'occuper d'une affaire plus urgente: tenir sa promesse faite à KlaraMaria, une sale gosse dotée d'un don extraordinaire qui disparaît brutalement alors qu'il était chargé de la soigner pour un désordre psychique.



Kasper Krone est un enfant du cirque, sa mère était une équilibriste émérite, son père a tout entrepris pour s'échapper de ce monde et est devenu avocat. Non seulement il est une gloire dans le monde du spectacle mais depuis un banal accident qui a failli lui coûter la vie, il a un don très particulier, celui d'entendre les notes qu'émettent les gens qu'il rencontre. Au delà de ce que l'on nomme l'oreille absolue en musique, Kasper, un mélange de Jack Hawksmoor et le Docteur de la série AUTHORITY des excellents Warren Ellis et Bryan Hitch, a bâti sa fortune sur ce don en aidant les enfants en difficultés à la manière d'un Howard Buten. Tout n'est que notes de musique, vibrations. Ce qui l'intrigue le plus est la capacité de KlaraMaria à ne pas en produire à certains moments, à devenir imperméable à l'esprit de Kasper. Pire, elle possède cette tonalité étrange qui revèle du divin, la note d'entre les notes après laquelle il court, celle qui pourrait lui offrir la possibilité de ne faire qu'un avec lui-même.

Mais le pauvre Kasper en a des problèmes car après avoir donné sa parole à cette gamine, le voilà poursuivi par les membres de la Fondation Rabia (l'ordre des soeurs en prières), la société Konon ( un conglomérat d'investisseurs immobiliers), le gouvernement, un chauffeur de taxis amputé des deux jambes qui roule en jaguar et à qui aucun système de sécurité ne résiste, la Dame en bleu qui lui propose un pacte genre win-win deal, l'Africaine qui le met k.o en guise de bienvenue, Leisemer un restaurateur chez qui il a une ardoise longue comme un jour sans pain, bref, la vie ne lui sourit pas ces derniers temps. Mais qu'est-ce qui relie KlaraMaria, la disparition d'enfants aux pouvoirs étranges, Konon, la Fondation Rabia, le gouvernement, le département H, l'achat massif de terrains, les tremblements de terre, les études sur les prématurés? Yep, c'est carrément le bordel pour Kasper et le lecteur. Heureusement qu'il lui reste Bach, Notre-dame-du-Seigneur, Mozart, les sages paroles de Maître Eckhart, Kierkegaard, le poker, la prière, ce huitième de ticket de loterie et quelques amis pour cette dernière quête.

Jusqu'à la troisième partie, j'étais tentée par le jeté-par-la-fenêtre. Il m'a carrément gonflé dans tous les sens du terme jusque là…

Je suis intimement convaincue que ce livre est bon. le personnage de Kasper qui tout en tentant de tenir sa promesse auprès de KlaraMaria est bourré d'humour. C'est un bon gars, avec une éthique de vie, légèrement athée mais trouve un refuge bienfaisant dans la prière, perdu dans le choix de ses priorités existentielles. Il veut bien faire des efforts mais on passe son temps à lui taper dessus, on lui cache tout, pas facile pour lui. Sa vision du monde me plait. Ses délires sur Bach, Beethoven, Mozart dont je n'ai que quelques oeuvres m'ont ouvert d'autres perspectives. Ses déambulations philosophiques, je les achète, cash, car j'y adhère. Son parcours initiatique, sa quête du bonheur dans le sens trouver la paix absolue dans son intimité, banco royal! Ce qui m'a fait le plus chier est l'apparition des personnages de manière brutale, les allers et venues entre passé et présent sans préambule, la lourdeur du style et là je me pose encore la même question: est-ce un défaut de traduction ou l'a-t-il écrit pour quelques happy few ou pour lui-même? Son univers est particulièrement « habité ». Faut-il le découvrir petit à petit en commençant par son premier livre ou suis-je

a) pas le lectorat qu'il vise,

b) stupide, ce qui est fort possible.

Mais, car il y en a un, il est pas mal. le côté labyrinthe dans un puzzle dans l'obscurité totale, je conçois que ça gonfle, moi la première, mais si on l'on part sur le principe que

1) on suit les méandres psychologiques/philosophiques d' un être humain à la recherche du bonheur,

2) on a l'âme d'un véritable voyageur, donc sans barrière aucune,

3) et que si on est mordu de mangas avec ces univers azimutés, on s'y reconnaîtra aisément car les situations et les rebondissements s'en rapprochent beaucoup,

Ben! Ça le fait. J'avoue que c'est le genre de roman qui ne peut laisser quiconque indifférent. On aime ou on déteste, avec raisons dans les deux cas.

Le déclic je l'ai eu en écoutant David Bowie, The Who, Robbie Williams, Jeff Beck, Sarah Vaughan, Stevie Ray Vaughn, Jimmy Hendrix, Dead Can Dance, Epica et Lady Day aka Billie Holliday. Pas moins! On est loin de Bach, on est d'accord, mais ils ne sont pas non plus les pires génies, non? Encore une fois, je me fourvoie certainement mais en toute sincérité et en gérant au mieux ma mauvaise foi, je ne pense pas que ce livre soit mauvais. Il demande un effort. Un vrai pour le coup. Ça reste un road movie métaphysique sur papier. Assez confus, un peu longuet, et pas trop déplaisant si l'on trouve le bon angle pour le lire jusqu'au bout. Sinon, c'est juste pénible plus de cinq cents pages de flou artistique. Après, à chacun son mauvais goût, n'est-ce pas?
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Je comparerais ce livre au plat principal d'un repas de fêtes:
Un très beau menu, la couverture est alléchante....en laissant un sentiment déjà d'inquiétude...drôle de petit bonhomme!
Une belle appellation, le titre est surprenant....curieux...comment une petite fille peut rester silencieuse!
L'assiette est bien remplie, les 500 pages sont là pour nous rassurer...il y a du contenu...nous devrions en ressortir repus!
Après ses considérations apéritives. Il n'y a plus qu'à se lancer!
Les ingrédients sont intéressants, les bons mots sont légions....
La qualité du produit de base est certaine, l'intrigue est imaginative....
La recherche culinaire est aboutie à la fois par des procédés complexes, comme l'étude des sons, des musiques, ou comme le décryptage des sciences et techniques, qui nous permettent de nous rapprocher d'une certaine réalité économique à Copenhague mais cela pourrait se passer ailleurs!
Et alors.....Et alors....Zorro est arrivé!
Non...cela ne se passe pas comme dans la chanson!
La recette culinaire n'est pas une réussite, la sauce est ratée!
Même si je crois à la vertu des mélanges, il y a trop de choses dans ce livre (conte philosophique, essai fantasy, polar déjanté, récit mystique,...)
Nous nous perdons très vite au milieu de toutes les pistes empruntées.
Ce plat de résistance laisse le souvenir des lendemains de gueule de bois.
Je ne suis pas du même monde, je n'ai pas les mêmes références musicales, ni le besoin de rechercher des justifications religieuses à certains actes.
Quelles étaient les motivations de l'auteur :
Dénonciation de la violence, peut être....
Description de l'angoisse, très beau passage sur ce que pourrait être l'agonie...
Perception équivoque de la réalité, oui certes...
mais tellement noyée dans un fatras loufoque!
Je suis ressortie de cette lecture épuisée, les neurones en compote, pas vraiment convaincue d'avoir ressenti le fil du livre.
Mais attention :
Il n'y a pas eu d'indigestion, je relirai du Peter Hoeg.
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Il n'est pas toujours facile de se repérer dans les livres de Peter Hoeg. Mais c'est précisément cette "petite musique du hasard" qui en fait pour moi un écrivain précieux et incontournable. Avec "La petite fille silencieuse", on plonge à nouveau dans les obsessions de l'auteur pour l'enfance et l'intelligence mais aussi sa profonde attirance pour le Divin. J'ai entamé ce livre avec le secret espoir de retrouver la poésie du magnifique "Smilla et L'amour de la neige". Et je n'ai pas été déçu !
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Est-il possible pour le commun des lecteurs de s'exprimer sur ce livre ? Faudrait-il être artiste de cirque, musicien, acousticien, surdouée, apprenti philosophe et/ou un peu givré ?

Difficile pour un seul lecteur de disposer de toutes ces facultés, donc autant avoir l'esprit très ouvert et laisser parler votre imagination quand vous ouvrez les premières pages de ce livre étonnant et déroutant ! On y « prend » ce que l'on peut ! Et on voyage gratuitement à travers Copenhague, ce qui n'est pas mal en 2021.
Toujours est-il qu'il vaut mieux s'accrocher durant votre lecture…car vous allez naviguer entre un récit d'aventure, de science-fiction, de recherche et d'initiation. Et oui, un roman d'amour également.
Kasper Krone, le protagoniste du roman, essaie de survivre parmi ses démons personnels, professionnels et financiers, poussé par une recherche et une promesse autour d'une petite fille pas comme les autres.
Entre des intrigues obscures, critiques et observations de la société danoise et certaines de ses traditions religieuses, des personnages attachants, d'autres personnages peu clairs dont on ne comprend pas toujours le rôle dans le récit , le scénario est plus que loufoque. Parfois difficile à suivre, mais donnez-vous le courage de continuer… pour quelques belles pépites dans certains passages sensibles, des trouvailles originales de déguisement et d'escapades improbables, réelles ou rêvées. L'enfant en nous va surement se réveiller à un moment donné.
Oui, il y a de l'humour, surtout décalé, il y a du rythme et des longueurs, des citations philosophiques et références musicales (un peu trop parfois) - d'ailleurs une petite recherche annexe m'a amenée loin vers de belles découvertes musicales.
Et le roman d'amour alors? Il est beaucoup question d'amour, dans toutes ses formes. Car, en arrière-fond de cette fiction aussi prenante que fatigante, se trouve la souffrance du manque; l'amour perdu, l'amour pas eu, la perte de l'enfance, la perte de la mère, la perte de ses facultés, l'abandon.
C'est ce côté à peine caché et émouvant du roman de Peter Hoeg qui a fait que ce livre, je l'ai lu jusqu'au bout…

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J'ai choisi ce livre en librairie car j'ai eu un coup de coeur pour la couverture ! Ce clown triste et ce titre m'ont vraiment attirée.
Malgré une intrigue très prometteuse, ce roman m'a beaucoup déçue.

L'élément vraiment intéressant du récit est l' "infirmité" du personnage principal, Kasper Krone : il est doté d'une audition extraordinaire qui lui rend chaque bruit perceptible et identifiable. Par exemple, il est capable de localiser quelqu'un avec qui il parle au téléphone, car il reconnaît le son des églises autour de lui et l'atmosphère sonore d'une pièce. Talent plutôt intéressant à creuser dans un polar ! Ceci est d'ailleurs assez bien exploité.
Par contre, concernant la forme, j'ai eu beaucoup plus de mal à accrocher. Un style très distancié et de nombreuses ellipses et flashbacks rendent la lecture très difficile. Je me demandais sans cesse qui était qui, à quelle période on était et si ce qui semblait se passer avait réellement lieu ou était fantasmé par les personnages...
Bref, je n'ai rien compris ! Au point que j'ai fini par abandonner la lecture, lassée de ne pas entrer dans le récit, autour de la page 350...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
"- Si on écoute vraiment, les sons se mettent à s'organiser par thème. Ils ne sont pas arbitraires. Nous ne vivons pas dans un chaos. Il y a quelqu'un qui essaie de jouer quelque chose, de faire passer la musique [...]
Moi, ce qui m'intéressait, c'était ce phénomène d'être, encore et encore, brièvement, toujours brièvement, toujours rien qu'un instant, dans mon corps et dans le monde sans insonorisation. Ça te donne une raison d'être. Même à douze ans, même si tu n'as pas les mots pour l'exprimer, tu sais au fond de toi que le restant de ta vie sera voué à l'écoute juste. A une restitution réaliste du monde, pour l'entendre tel qu'il est vraiment. Et cette aspiration est accompagnée par la peur de ne pas y parvenir." P264
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Kasper but. Il ferma les yeux. La montée était physique et devait ressembler à la sensation qu'éprouvent les grands rapaces lors de leur envol. La concentration de fruit et d'alcool, de sucre et de chaleur tropicale traversa son corps à toute vitesse, jusque dans les capillaires les plus excentrés. Chassant sur son chemin la faim, le froid et la fatigue. Baignant la souffrance en une lumière dorée.
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"Puisque tu crois en quelque chose, dit-elle, ne peux-tu pas demander un peu d'aide pour nous?
- On ne peut rien demander, avait-il répondu. En tout cas, on ne peut pas demander une autre partition. Tout au plus, de jouer au mieux celle qu'on a."
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Il était trop vieux pour internet. Non pas qu'il n'en aimât pas le bruit ; le cyberespace produisait une cacophonie sans fond, sa tonalité était celle du batelage de foire du plus bas étage, exécuté dans des toilettes publiques d'un trou perdu. Tous les sons du monde. Liés au plus bas niveau d'organisation possible.
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Elle regarda son torse nu comme s'il était un esprit frappeur.
La rencontrer ici relevait d'une synchronicité grandiose. Le genre dont Jung écrit qu'elle ne se produit que pour ceux qui ont fait un pas de géant vers l'inconnu de leur processus d'individuation.
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