La "grandeur" d'une nation et les individus qui illustrent cette grandeur, voilà qui, d'après Hegel, n'a qu'un temps et correspond à une phase d'expansion qui ne saurait durer éternellement : c'est le génie d'une nation ou d'un peuple qui saisit cela et porte les qualités humaines, artistiques, culturelles, économiques, sociales, juridiques et "militaires" de cette nation et de ce peuple au plus haut à un moment donné de l'Histoire, jusqu'à ce que vienne l'heure d'un autre peuple, dans d'autres aires géographiques. Car rien ne dure, et la nation ou le peuple qui a brillé hier ou qui est phare aujourd'hui, demain laissera sa place à une autre puissance, en plein dynamisme.
Est-ce une Loi de l'Histoire et une Loi de nature ?
Ce n'est pas le lieu ici de dire si Hegel a tort ou raison, mais il faut bien admettre que le propos est intéressant.
Rappelons que cette thématique faisait l'objet d'un cours magistral et que la réflexion de ceux qui le recevaient pouvait fort bien alimenter la pensée du philosophe.
François Sarindar
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Selon George-Guillaume-Frédéric Hegel notre esprit n'a qu'une chose à faire:
Se réaliser dans le contexte historique de son époque.
En observant le ciel, l'homme s'est rapidement démarqué du contenu d'une nature céleste amorphe, sans libre arbitre, aliénée par un principe qu'elle subit tout en le validant en permanence sans espoir de le comprendre.
Un agneau inconscient, sans révolte envergure cosmique incommensurable manoeuvrée et soumise à la réglementation sans surprise de son existence.
Seule la raison gouverne le monde en bouleversant sans cesse par sa réactivité le courant d'une histoire dont elle assurera la continuité par son investissement.
Celui-ci n'étant certainement que la refonte passive ou agressive de toutes ses institutions ne faisant que rafraîchir leurs moeurs dans un espace temporel, sauvegardant leurs différentes origines en les faisant voyager dans leurs propres modifications.
Notre entendement au même titre que l'univers victime de sa récurrence ne serait-il pas que la réactualisation éternelle de ses propres concepts?
Une association récursive entre la nature et l'esprit dont le but est de se nourrir de leurs propres dépendances.
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Alors là il faut rentrer dans l'univers de l'auteur assez special mais si on passe le pas le plaisir est assure !le livre a bien vieilli et se lit tres bien actuellement un bon moment de lecture !
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En critiquant négativement, on se donne des airs distingués et on survole dédaigneusement la chose sans y avoir pénétré, c'est-à-dire sans l'avoir saisie elle-même, sans avoir saisi ce qu'il y a de positif en elle. Certes, la critique peut-être fondée, mais il est plus facile de découvrir les défauts que de trouver la substance: la manière dont on critique les oeuvres d'art en est un exemple. Les hommes croient souvent qu'ils en ont fini avec telle chose dès qu'ils en ont trouvé le véritable défaut.
La mer, donne d'une façon générale naissance à un type de vie spécial. L'élément indéterminé nous donne l'idée de l'illimité et de l'infini, et l'homme, en se sentant au milieu de cet infini, en tire courage pour dépasser le limité. La mer elle-même est ce qui n'a pas de bornes et ne tolère pas, comme la terre ferme, les pacifiques délimitations en cités. La terre, la plaine fluviale, fixe l'homme au sol. Sa liberté est ainsi restreinte par un immense ensemble de liens. Mais la mer le conduit au delà de cette limitation. La mer éveille le courage, elle invite l'homme à la conquète, au brigandage, mais aussi au gain et à l'acquisition. Le travail consacré à l'acquisition se rapporte à cette espèce particulière de fins qu'on appelle le besoin. Or le travail accompli pour la satisfaction du besoin a comme conséquence que les individus se plongent, s'enfoncent dans cette sphère de l'acquisition. Mais si la volonté d'acquisition les conduit sur la mer, la situation change. Ceux qui naviguent sur la mer veulent aussi gagner, acquérir; mais le moyen dont ils disposent se retourne et leur courir le danger de perdre leur bien et leur vie même. Le moyen s'oppose donc à la fin. C'est ce qui élève gain et industrie au-dessus et en fait une chose courageuse et noble. La mer éveille le courage. Ceux qui la sillonnent pour acquérir vie et richesse doivent chercher leur gains à travers le danger, ils doivent être courageux, risquer et mépriser vie et richesse. Le penchant vers la richesse est donc élevé, comme on l'a dit, g'âce à la mer, à quelque chose de courageux et de noble. La mer suscite ensuite la ruse, car l'homme y doit combattre un élément qui semble se soumettre tranquillement à tout, qui s'adapte à toutes les formes, et qui pourtant est terrible. Le courage y est essentiellement lié à l'intelligence, qui est la ruse suprême. C'est précisement la faiblesse de l'élément, cette façon qu'il a de céder, cette mollesse, qui cachent le plus grand danger. Le courage en face de la mer doit être ruse, car il a à faire à l'élément le plus rusé, le moins sûr et le plus menteur. Cette immense étendue est parfaitement molle, car elle ne résiste à aucune pression, même pas au souffle; elle paraît infiniment inocente, soumise, aimable et câline, et c'est justement cette facilité qui transforme la mer en élément le plus dangereux et le plus puissant.
Les rêves que l'individu peut faire à son propre sujet ne donnent qu'une idée exagérée de sa propre valeur. Pourtant il est fort possible que l'individu subisse une injustice- mais cela ne concerne pas l'histoire universelle et son progrès, dont les individus ne sont que les serviteurs, les instruments.
incipit :
Messieurs.
L'objet de ce cours est l'histoire philosophique. C'est l'histoire générale de l'humanité que nous aurons à parcourir ici. Notre propos sera non de tirer de l'histoire des réflexions générales et de les illustrer à l'aide d'exemple extraits du cours des événements, mais de présenter le contenu même de l'histoire universelle.
La matière a sa substance en dehors d'elle; mais l'Esprit est ce qui demeure dans son propre élément et c'est en cela que consiste la liberté, car si je suis dépendant, je me rapporte à autre chose qui n'est pas moi, et je ne puis exister sans cette chose extérieure. Je suis libre quand je suis dans mon propre élément.
Hegel
Parcours biographique de
Georg Wilhelm Friedrich HEGEL, avec les philosophes Jacques D'HONDT, Pierre OSMO Jean-Pierre LEFEBVRE,
Toni NEGRI,
Gilles CHATELET.
L'émission retrace la
biographie du
philosophe; la
phénoménologie au travers de l'ouvrage "La
Phénoménologie de l'Esprit", ponctué de la lecture d'un extrait; la position
politique de HEGEL, la dialectique; le système qu'il élabora,...