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Gérard Klein (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Frank Straschitz (Traducteur)
EAN : 9782221091036
487 pages
Robert Laffont (08/10/1999)
3.87/5   184 notes
Résumé :
Les membres de la première expédition vers Mars périrent tous. Sauf un : Valentin Michaël Smith, né sur Mars, élevé par les Martiens, recueilli et ramené sur Terre, à vingt ans, par la deuxième expédition au début du xxie siècle. Physiquement, Valentin Michaël Smith était humain. Mentalement, il était martien. La seule analogie qui convienne pour le définir est celle des enfants-loups, des enfants élevés par des loups. Mais les Martiens n’étaient pas des loups. Leur... >Voir plus
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Heinlein conservateur réac ?
Pas vraiment ...
En terre étrangère raconte l'histoire d'un jeune homme qui suite à un accident a échoué sur mars où il fut élevé par des martiens et donc dans un environnement culturel et physique radicalement différent de celui de la terre où le destin l'a ramené .
Sur terre , il atterrit d'abord dans un hôpital pour une réadaptation à la gravité terrestre et il est cerné par les médias comme par les politiques , comme par le citoyen lambda ...
Il n'est pas bien physiquement et moralement et il ne comprend rien .
C'est un récit de science-fiction incontestablement , mais le lecteur doit savoir que le sujet est l'analyse d'un choc culturel et l'analyse de la société d'accueil .
Ce n'est pas par exemple , un roman que je classerais comme futuriste par exemple et trop d'attentes à ce niveau devraient être déçues , ainsi le lecteur potentiel doit-être avertis .
L'auteur décortique avec sagacité : le télé évangélisme , le pentecôtisme , l'argent comme idole , le cynisme des politiques et des medias et aussi celui de bien des individus obnubilés par la satisfaction égoïste de leurs aspirations individuelles...
Un roman contestataire ?
Le fait qu'il fut un des bréviaires du mouvement hippie devrait répondre positivement à cette question ...
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Un classique de la science-fiction, un roman des années 60 qui a marqué son époque.

Intimidée par ce livre de plus de 700 pages, j'ai d'abord été enthousiasmée par l'imagination de cette vision de l'« Homme de Mars » et par l'écriture pleine d'humour et de réflexions mordantes.

Mais ensuite, les histoires de religion ont refroidi mon ardeur, même si le propos était sans doute innovateur et même impie au début des années 60. Les pages sur les tribulations de cette « église » de grand amour universel m'ont semblé un peu longues (sans s'étendre là-dessus…).

J'ai aussi trouvé que le texte date dans sa description des rapports homme/femme (du moins je l'espère…). Quand un invité observe : « que les femmes ne bavardaient pas et n'intervenaient pas dans la conversation des hommes, mais étaient promptes à faire montre d'une chaleureuse hospitalité. Il avait d'abord été choqué par le manque de respect de Myriam envers son maître — puis il reconnut qu'il s'agissait de cette liberté que l'on permet aux chats et aux enfants dans l'intimité de la maison. » (p.368)

Et surtout quand il fait dire à Jill : « Lorsqu'une fille se fait violer, c'est neuf fois sur dix de sa faute, du moins en partie. » (p.520). Pour une lectrice, ça grince…

Un avis mitigé, donc, mais peut-être parce que n'ai pas tout gnoqué…
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L'Homme de Mars est une étrange créature. Né sur la planète rouge de parents terriens qui moururent rapidement, Valentin Michael Smith est un esprit martien. Son retour sur Terre - envisagé comme un voyage diplomatique - représente, à bien des égards, un bouleversement majeur qui ébranle d'abord les plus hautes autorités terriennes - une fédération mondiale, représentée par son secrétaire générale, M. Douglas, dispose de l'autorité politique sur une majeure partie du globe - puis sur le reste de la population. Défendu, au sens légal du terme, par l'auteur et avocat et médecin Jubal Harshaw, Smith - plus couramment dénommé Mike dans le roman - est rapidement entouré d'hommes et de femmes fascinés par cet esprit nouveau et puissant. Surtout, le personnage timide et naïf des premiers temps devient bientôt une superpuissance économique, intellectuelle et même religieuse. Sa destinée le place aux côtés des plus grands politiques et prophètes de l'Histoire humaine. Roman autant politique que philosophique, En terre étrangère use du regard de l'étranger - rappelant en cela les Lettres Persanes ou Les voyages de Gulliver - pour observer les moeurs et la morale humaines, et placer au-dessus de tout autre principe celui de liberté, associée à la responsabilité individuelle.

Il semble que Robert Heinlein ait utilisé la forme du roman de science-fiction pour en faire, in fine, tout autre chose qu'une littérature de l'imaginaire. Certes, Mike vient de Mars et les voyages spatiaux sont technologiquement possibles, tandis que la géopolitique de ce monde procède d'une vision futuriste d'un globe unifié. Cependant, le récit est très fermement ancré dans son époque, qui sont les années 1960, les années d'une Amérique surpuissante à l'extérieur et profondément interrogée en son sein intérieur. Certaines expressions, certains mots ou certaines idées exprimées témoignent d'ailleurs de ce poids culturel des années 1960 qui entourent l'écriture du roman. Ainsi de la vision de la femme, ouvertement sexiste - l'un des personnages allant même jusqu'à déclarer que neuf femmes violées sur dix l'est par sa propre faute - qui jure avec le caractère pourtant progressiste des personnages principaux. Il est à noter toutefois que les femmes occupent une grande part du récit et qu'elles sont un vecteur essentiel de l'intégration de Mike parmi les humains. Plus encore, la marque du contexte d'écriture est fortement imprimée sur les thèmes abordés : libération sexuelle, réception de l'étrange et de l'étranger, refus de la violence, critique de la morale religieuse.

De façon assez nette, le roman semble diviser en deux parties. Dans la première, Mike arrive sur Terre et il apparaît davantage comme un objet plutôt que comme un sujet. Convoité par les grandes puissances politiques du monde, Mike est un trophée à détenir plutôt qu'un ambassadeur à recevoir. A cela, Heinlein donne des raisons très pragmatiques : en tant que seul survivant du vaisseau spatial, il est l'héritier non seulement de ses parents, mais aussi des autres passagers, lesquels détenaient tous, par des moyens divers, des fortunes qui font de Mile l'homme le plus riche de la planète. Sur Terre, Mike est protégé par Jubal Harshaw ainsi que par le journaliste Ben Caxton, puis par des personnages féminins aussi dévoués qu'intelligents, dont Jill en premier lieu, infirmière de son état et première protectrice de Mike. Dans la seconde partie du roman, Mike gagne en puissance et en charisme. Sa compréhension des logiques terriennes ainsi que sa puissance intellectuelle lui permettent de s'extraire du cocon protecteur de la maison de Jubal, et de découvrir le monde en grande liberté. Impressionné par l'Église fostérite, Mike fonde sa propre Église, provoquant la fureur de foules américaines qui le lynchent.

Tous les thèmes abordés dans le roman se rejoignent dans un méta-thème, la liberté. Déclinée sous sa forme individuelle et sous sa forme collective, la liberté semble bien être le principal enseignement de Mike. Au niveau individuel, la liberté passe d'abord par celle du corps, et notamment par le moyen sexuel. Mike promeut le sexe comme moyen d'union non seulement physique, mais aussi psychologique et, au-delà, sociale, des corps. le concept de jalousie lui est complètement étranger, et le partage du plaisir est une condition obligatoire au bonheur des hommes. On remarquera toutefois que cet amour est exclusivement hétérosexuel et que, malgré son absence d'a priori, l'homosexualité n'est jamais envisagée par Mike. L'union des corps et des âmes - par le sexe mais aussi par télépathie - est d'ailleurs l'un des piliers de l'Église de Mike, dans une forme totalisante d'empathie. La libération des individus passe par d'autres formes, qui remettent gravement en cause l'ordre établi par l'usage politique et par la morale. Au plus extrême, cette liberté prônée a un goût libertarien, où la liberté individuelle prime sur toute autre forme. Celle-ci est consacrée par la formule "Tu es Dieu", comme une manière d'affirmer le pouvoir absolu que chacun possède pour décider des orientations de sa vie. Mais, explique Mike, cette formule appelle aussi à une responsabilité individuelle totale car l'Homme, débarrassé de Dieu, n'a ainsi plus d'épaule supérieure sur laquelle se reposer. La liberté selon Mike est une affirmation de soi qui n'est pas au détriment d'autrui, mais possible seulement, au contraire, dans le partage. Plusieurs fois, Mike exprime l'incompréhension des Martiens vis-à-vis de la race humaine, égoïste et cruelle ; pour les Martiens, l'honneur suprême consisterait plutôt à offrir son corps à manger à ses congénères affamés. Toutefois, la race humaine connaît des limites qui sont étrangères aux Martiens ainsi qu'à Mike. L'argent, d'abord, est une convention certes très pratique, mais elle empêche l'accomplissement matériel des choses à celui qui n'en possède pas assez, c'est-à-dire à la majorité de la planète. Mike, lui, par son héritage, n'a pas ce souci là. Il met ainsi en place une sorte de communisme total où la propriété privée n'est pas abolie, mais elle perd de son sens dans laquelle mesure où tout appartient à tout le monde. D'autre part, le temps est une dimension que Mike peut étirer à l'infini, grâce à une technique semblable à la méditation qui lui permet de plonger en lui-même et à littéralement prendre le temps d'étudier ce qui l'entoure. La conséquence la plus évidente est que la mort ne présente aucun caractère fatidique pour les Martiens, qui choisissent de se désincarner quand ils le veulent. La mort n'est jamais que physique chez les Martiens, car l'esprit demeure, et est la forme la plus aboutie de l'être ; en témoigne le respect qu'éprouve Mike pour ceux qu'il nomme les Anciens. Ainsi cette conception du temps - ou du non-temps, pour les Martiens - induit deux manières opposées qu'ont les humains et les Martiens d'appréhender la vie. Les uns sont toujours pressés, et ne peuvent pas prendre le temps de comprendre les sujets, aussi importants soient-ils ; les autres ont accès à une connaissance totale de l'univers, du moins potentiellement.

Le rapport est donc radicalement différent pour les humains et les Martiens avec la vérité puisque, pour des raisons matérielles - le temps, l'argent, la morale -, les humains ne peuvent réellement accéder à celle-ci. L'Église fondée par Mike a d'ailleurs cet objectif, plutôt que d'aboutir à une foi, qui ne serait que la soumission à une fatalité, celle de l'acceptation de la méconnaissance de toute chose -, objectif qui est d'amener ses fidèles à la vérité, et donc au bonheur. Là où le savoir humain, limité, aboutit à un malheur induit par l'incapacité à agir et à vraiment comprendre, le savoir total martien, couplé à un respect de l'individu dans un grand tout lui aussi adoré, permet le bonheur. Ainsi Mike devient-il un prophète, un messager d'un Dieu nommé Vérité, ou Bonheur. Telle la figure christique, il offre son corps à la colère de la foule, en sachant que son message est prêt à être diffusé par ses disciples. La diffusion de son message est permise par l'apprentissage du langage martien par les humains, rappelant la nécessaire compréhension de l'arabe, par exemple, pour pleinement appréhender le message coranique. La question du langage apparaît en filigrane dans tout le roman, depuis les premières pages où le droit, comme langage, détermine la liberté et les conditions de vie auxquelles peut prétendre Mike. Après avoir eu des interprètes dans pareille langue, Mike essaie de comprendre l'anglais, médium des sentiments et des concepts humains, telles que l'amour ou la jalousie. La dernière étape consiste en l'apprentissage du martien par le premier cercle des amis de Mike - Jill, Patty, Aube ... - afin que le message de vérité et de liberté se répande, tel l'Évangile, sur la Terre.

En terre étrangère sonne une charge littéraire et philosophique contre le monde moderne et ses représentants : l'État, la religion, la morale, qui empêchent littéralement l'individu de s'accomplir. La présence de Mike met en évidence la corruption des institutions et des dirigeants, prêts à tout pour conserver leur mainmise sur le pouvoir - c'est le cas de Douglas, secrétaire général de la Fédération - ou sur l'argent (ainsi l'évêque fostérite Digby). Il n'est pas innocent que Mike et Jill fassent leurs premières armes dans un cirque et qu'ils se servent de cette expérience pour comprendre les ficelles qui feront leur succès après la fondation de l'Église de Mike. Qui dit cirque dit farce, dit illusion. Mike et Jill y apprennent à parler aux "jobards" qui aiment être émerveillés, mais pas être pris pour des imbéciles. Il n'en demeure pas moins que la libération promise aux hommes se heurte à des préceptes moraux qui tiennent encore sous leur coupe une frange largement majoritaire de la population. Mais seuls seront horrifiés ceux qui n'auront pas compris le message. Il faut être patient pour que les choses changent.
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Quatrième de couverture :

Les membres de la première expédition vers Mars périrent tous. Sauf un : Valentin Michaël Smith, né sur Mars, élevé par les Martiens, recueilli et ramené sur Terre, à vingt ans, par la deuxième expédition au début du XXIe siècle.
Physiquement, Valentin Michaël Smith était humain.
Mentalement il était martien.
La seule analogie qui convienne pour le définir est celle des enfants-loups, des enfants élevés par des loups.
Mais les Martiens n'étaient pas des loups.
Leur culture était plus riche que celle des Terriens.
Le premier problème de Mike ? Survivre sur la Terre !
Tout lui était agression : la pesanteur, la pression atmosphérique, et surtout les hommes...
Le second problème fut pour lui de comprendre en quoi les humains différaient des Martiens et pourquoi ils étaient malheureux...

En terre étrangère, qui obtint le prix Hugo en 1962, est généralement considéré comme le meilleur roman de Robert Heinlein, lui-même l'un des écrivains américains de science-fiction les plus fameux. Ce fut le livre culte des campus durant les années soixante et soixante-dix, et il est devenu un classique incontesté.
Venant de l'auteur de Starship Troopers depuis porté à l'écran, et qui fit taxer Heinlein de militarisme, En terre étrangère surprit par son pacifisme, son illustration de l'anarchisme et son apologie de l'amour libre.

Ecrit en 1961.
Encore un livre d'Heinlein qui a bien vieilli.
Tout est dit dans la seconde partie du quatrième de couv.
Suberbe histoire, style d'heinlein toujours aussi accessible, agréable, passionnant.
Que dire de plus ???
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"Il était une fois un Martien du nom de Valentin Michaël Smith."
Fils de deux membres de la première expédition sur Mars, dont tous périrent, Mike est né là-bas et est ramené sur Terre par l'expédition suivante. Il a vingt ans et découvre avec émerveillement et stupéfaction la planète d'origine de ses parents biologiques. Pour le jeune homme élevé par les Martiens, tout est surprise et découverte. Objets, coutumes, comportements, tout est nouveau et source de questionnements.
Sur cette Terre, Mike n'a pas que des amis. Certains risquent de perdre beaucoup avec son retour. Certains complotent pour le tenir caché, au calme, entre les murs d'un hôpital ou ailleurs, dans quelque prison dorée.
Les choses ne se passeront évidemment pas comme cela. L'infirmière Gillian s'en mêle... et Mike part à la conquête de sa nouvelle vie.

La postface et la quatrième de couverture présentent Heinlein comme l'un des grands noms de la science-fiction. Lisant assez peu ce genre littéraire, je n'avais jamais entendu parler de lui et un ami s'est chargé de me le faire découvrir.
Mon avis sur ce roman est mitigé. Je l'ai dévoré mais, pour autant, ne peux pas dire l'avoir adoré du début à la fin. J'ai beaucoup aimé les deux premières parties où Mike, innocent et naïf, apprend à connaître les Hommes. L'auteur y met à merveille en lumière les contradictions ou le ridicule de certains de nos comportements. Cela rappelle la perte de l'évidence naturelle observée dans certaines psychoses, de même que l'incompréhension face au second degré. Mike est en cela extrêmement touchant.
Et puis... Il quitte son refuge (je n'en dirai pas plus au sujet de ce lieu) et tout bascule. Les parties suivantes sur la fondation de la secte m'ont parues complètement tirées par les cheveux, bien que je saisisse le but de l'auteur, notamment au travers des explications que Jubal donne à Ben vers la fin du roman. Et c'est là que j'ai un peu moins apprécié la lecture : tout est trop gros, trop exagéré, trop dégoulinant de belles intentions. Il convient également de replacer la sortie de ce roman dans le contexte des années 1960 aux Etats-Unis.
Enfin, le final est grandiose, dramatique à souhait. Quel spectacle !
Mention spéciale pour le personnage de Jubal qui est sans conteste mon préféré !

Challenge XXème siècle 2021
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Mais en quoi, du point de vue d'un Martien, l'homme diffère-t-il des autres animaux? Une race capable de léviter (et de quoi d'autre encore?) serait-elle impressionnée par nos prouesses techniques? Et à quoi donnerait-elle le premier prix? Au barrage d'Assouan ou au grand récif de corail? Par sa conscience-de-soi? Pure vanité, car rien ne permettait de prouver que les baleines ou les séquoias n'étaient pas de meilleurs poètes et philosophes que les hommes.
Il y avait toutefois un domaine dans lequel l'homme était sans égal : il faisait montre d'une ingénuité illimitée pour inventer des méthodes de plus en plus efficaces pour tuer, emprisonner, tourmenter et se rendre de mille façons insupportable à lui-même.
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La nourriture était excellente et, pour autant que Jill pût en juger, non synthétique.
Mais Harshaw n'était pas satisfait. Il se plaignit que son couteau ne coupait pas, que la viande était dure... il accusa même Myriam de leur avoir servi des restes. Personne ne paraissait l'écouter, mais Jill était de plus en plus embarrassée pour Myriam. Puis, Anne posa soudain sa fourchette et dit calmement : "Il vient de dire que sa mère faisait mieux la cuisine.
- Oui, ajouta Dorcas. Il recommence à jouer au patron.
- Ca fait combien de temps?
- Une dizaine de jours.
- C'est trop." Anne regarda Dorcas, puis Myriam. Toutes trois se levèrent. [...]
"Voyons, mes petites, dit Harshaw précipitamment. Pas pendant le repas... attendez que..." Elles avancèrent vers lui [...]. Anne le prit par les pieds, et les autres chacune par un bras. Les portes-fenêtres s'ouvrirent silencieusement. Elles le sortirent malgré ses cris étouffés.
On entendit un gros plouf !
Les jeunes femmes revinrent, même pas mouillées. Myriam se rassit et se tourna vers Jill : "Encore un peu de salade?"
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« Mike est totalement civilisé, à la martienne. Duke , j'ai suffisamment discuté avec lui pour savoir que la coutume martienne n'est pas la loi de la jungle. Ils mangent leurs morts au lieu de les enterrer, de les brûler ou de les exposer aux vautours ; c'est une coutume profondément religieuse. Jamais on ne coupe un Martien en morceaux contre sa volonté. En fait, le concept même de meurtre leur est inconnu. Un Martien meurt lorsqu'il l'a décidé, après en avoir discuté avec ses amis et obtenu le consentement des fantômes de ses ancêtres. Ayant décidé de mourir, il le fait, aussi simplement que vous fermez les yeux. Pas de violence, pas de maladie, même pas un abus de somnifères. En une seconde , de vivant qu'il était, il devient un fantôme. Et alors, ses amis mangent ce qui ne peut plus lui servir, en le “gnoquant” comme dirait Mike et en louant ses vertus tout en étalant la moutarde. Le fantôme assiste au festin ; c'est une sorte de bar mitzvah ou de cérémonie de confirmation par laquelle le fantôme accède au statut d'« Ancien»—une sorte de vénérable homme d'État en retraite, si je comprends bien. »
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Chacun sait que les prisons et les hôpitaux ont au moins une chose en commun : il est parfois difficile d'en sortir. Dans un sens, un prisonnier est plus libre qu'un malade : il peut faire venir son avocat, invoquer l'habeas corpus et exiger un jugement public et équitable.
Mais il suffit d'une pancarte interdisant les visites, sur l'ordre d'un de nos guérisseurs modernes, pour condamner un malade hospitalisé à la solitude et à l'oubli.
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Mais pour quelle raison un citoyen perdrait-il tous ses droits simplement parce qu’il est mort? Dans le quartier où j’ai grandi, on faisait largement voter les morts…

(Livre de Poche, p.318)
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Vidéo de Robert A. Heinlein
Extrait du livre audio « Destination Outreterres » de Robert Heinlein, traduit par Patrick Imbert, lu par Frédéric Souterelle. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/destination-outreterres-9791035415105/
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