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Histoire du futur tome 1 sur 5

Pierre Billon (Traducteur)Jean-Claude Dumoulin (Traducteur)Damon Francis Knight (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070317523
384 pages
Gallimard (07/04/2005)
3.6/5   105 notes
Résumé :
"Par conséquent... je propose que nous construisions une fusée interplanétaire et que nous l'envoyions sur la Lune !" Dixon rompit le silence. "Delos, vous déraillez ! Vous venez de dire que ce n'était plus possible. Maintenant, vous parlez de construire une fusée. Je n'ai pas dit que c'était impossible, mais que nous avions laissé filer notre meilleure chance. L'heure est aux voyages interplanétaires. Chaque jour, ce globe devient un peu plus surpeuplé. Notre race ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Amis et amies babeliotes, ceci est ma 2000e critique sur notre réseau culturel : j'espère que mes contributions auront su amener quelques bonnes pierres à son édifice, et qui sait vous avoir offert quelques bonnes idées de lectures...


La France eut Jules Verne, l'Angleterre eut H.G. Wells, et les États-Unis eurent la chance, l'honneur et le privilège d'avoir eu Robert Anson Heinlein qui fit de son pays le pays de la Science Fiction par excellence, pour longtemps et peut-être pour toujours !
Né dans une famille fondamentaliste du Bible Belt, Robert Anson Heinlein s'émancipe de son milieu culturel en découvrant les écrits de Charles Darwin, et c'est pour quitter l'environnement étouffant de l'Amérique profonde de l'entre-deux guerres qu'il s'engage dans l'armée. Il se voue corps et âme à la défense de sa patrie, mais après avoir atteint le grade de lieutenant il est réformé pour cause de tuberculose : pour lui, c'est un drame qui hantera toute sa vie. Pour gagner les 50 dollars d'un prix littéraire il écrit en 1939 la nouvelle "Ligne de Vie" / "Life Line", et John W. Campbell lui en offre 70 dollars pour la publier dans Astounding Stories. C'est un miracle : Anticipation, Hard Science, Utopie, Dystopie, Space Opera, ou Planet Opera la Science Fiction ne fut plus jamais la même, et pendant des années et des années il en fut le plus grand champion !
L'auteur a évolué : communiste puis anti-communiste, démocrate puis républicain, conservateur puis progressiste, écologiste et révolutionnaire avant de travailler à nouveau dans l'armée pour les Marchands du Temple qu'il n'avait cessé de combattre (le destin est décidément farceur, et j'aurais bien aimé être le témoin des débats entre l'auteur libertarien convaincu et son ami Isaac Asimov marxiste résolu ^^)... Mais il a toujours défendu les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, défendant les femmes et les minorités à une époque sexiste et raciste ou il était dangereux de ne pas penser comme la majorité WASP. Et parce que les inquisiteurs culturels et les commissaires littéraires ont décrété que la SF était de gauche, tout écrivain de SF ayant un jour catalogué à tort ou à raison à droite est forcément traité de vieux con réactionnaire crypto facho (pourtant parmi eux ils en a beaucoup que se posent bien en vieux cons réactionnaires, suivez mon regard ^^) : c'est donc tout naturellement qu'il fut détesté et calomnié et est encore détesté et calomnié par les bobos hispters soixanthuitards... C'est n'importe quoi !

Comme l'expliquait l'excellent Timothée Rey dans sa fabuleuse préface de l'intégrale de "L'Île des morts", dans le monde merveilleux de la Science Fiction qui explore toutes les dimensions de l'espace-temps on peut avoir une approche géographique ou une approche historique comme Olaf Stapledon, Isaac Asimov, Poul Anderson, Cordwainer Smith, James Blish ou Roger Zelazny... De 1939 à 1963 c'est inspiré par Rudyard Kipling, George Bernard Shaw et les grands romanciers américains qu'il rédige un ensemble de nouvelles racontant de petits zooms humanistes en petits zooms humanistes "L'Histoire du Futur", c'est-à-dire la grande histoire de la conquête de l'espace et des étoiles par l'humanité des années 1920 aux années 2600 (humanité qui quitte enfin l'adolescence pour atteindre la maturité) ! L'homme est la mesure de toute chose, par lui elles sont ou ne sont pas : ses écrits n'ont pas pris une seule ride, et franchement en redécouvrant "L'Histoire du Futur" j'avais l'impression de relire le manga "Planetes" de Makoto Yukimura réalisé 2001 à 2004 ! Je ne suis pas très porté sur les nouvelles, mais ici j'ai adoré car elles sont touchantes et émouvantes, profondément humaines et résolument humanistes... (et les bobos hipsters qui ont qualifié l'auteur prétendument réactionnaire et totalitaire d'Antéchrist de la Science Fiction en raison de la pauvreté de ses idées et de son écriture ont sans doute encore trop fumé la moquette ^^)


"Ligne de vie" (1939, "Life Line") :


"Que la lumière soit" (1940, "Let There Be Light") :


"Les routes doivent rouler" (1940, "The Roads Must Roll") :


"Il arrive que ça saute" (1940, "Blowups Happen") :


"L'Homme qui vendit la Lune" (1951, "The Man Who Sold the Moon") :


"Dalila et l'Homme de l'espace" (1949, "Delilah and the Space Rigger") :
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Le premier Heinlein que je lis. Ce n'était pas celui par lequel je comptais commencer pour découvrir cet auteur, mais j'ai finalement fait ce choix dans le cadre du challenge SFFF 2018.

Il s'agit d'un recueil de nouvelles, dont la plus importante est (forcément) celle qui donne son titre au livre. Toutes les histoires s'imbriquent pour constituer un même environnement, un même contexte qui évolue. Il est question ici de progrès, mettant en opposition ceux qui le font, et qui y croient, et ceux (souvent les décisionnaires) qui y sont réfractaires car "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Les messages sont intéressants et bien brossés en général, bien qu'ils soient par moment un peu trop "faciles" à mon goût. de plus, l'auteur, quand on regarde l'époque d'écriture, était un fantastique visionnaire.

Pourquoi je ne lui met pas une meilleure note ? Et bien tout simplement parce que je me suis quand même profondément ennuyé durant la moitié du bouquin. Lire pendant des dizaines de pages des débats sur l'utilisation et la transformation d'une pile atomique, des isotopes et d'autres composantes qui, d'une dépassent mon niveau de connaissance, et de deux dépassent encore davantage mon niveau d'intérêt, puis lire pendant encore pendant d'autres dizaines de pages des débats sur comment financer un énorme projet à coups de promesses et autres techniques commerciales basées sur des probabilité de rentabilité future, cela m'a passablement pompé. Après je ne remet pas du tout en question le talent de l'auteur, car tout reste écrit dans un style dynamique, avec des dialogues qui fusent et une touche d'humour sarcastique par moments, mais je n'ai pas accroché du tout.

C'est dommage tout de même, car à plusieurs reprises, ce livre m'a rappelé le plaisir que j'ai eu en découvrant les Chroniques martiennes de Ray Bradbury.
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Comme Millencolin ce n'était pas le premier Heinlein que j'avais dans l'idée de lire en premier mais voilà l'occasion s'est présentée avec le challenge SFFF des Trolls.

Pour info, j'ai lu l'édition de 1958. J'aurais bien aimé lire la nouvelle « Dalila et l'Homme de l'espace » (cfr. critique d'Alfaric) mais elle n'est pas incluse dans mon édition et c'est bien dommage.

Cela a bien commencé avec « Ligne de vie » qui reste la nouvelle que j'ai préféré sur les six. Elle m'a laissé un profond sentiment de déjà-vu mais je ne saurai dire d'où cela me vient ? Probablement d'une autre lecture ^_^

Ici l'histoire n'est pas seulement :  « Quelle réaction aurions-nous si nous connaissions tous la date de notre mort, de façon certaine, sans moyen de modifier le destin? «  (P. Lajoye) mais aussi sur le destin de l'homme qui a inventé le moyen de répondre à cette question dangereuse.

J'ai trouvé les nouvelles « Que la lumière soit » et « Il arrive que ça saute » intéressantes sur le fond. Pour la petite histoire, la nouvelle « Que la lumière soit » a été supprimée du cycle "Histoire du futur" en 1967, cela fait donc de mon édition un collector!

J'ai trouvé les autres nouvelles un peu ennuyeuses : « Les routes doivent rouler », « L'homme qui vendit la Lune » et « Requiem » où on retrouve le personnage de Delos (cfr. nouvelle précédente).

A propos de « L'homme qui vendit la Lune », j'ai commencé ma lecture en pensant au personnage de Joe Husting (qui a aussi vendu la Lune) dans une nouvelle de Poul Anderson que j'ai préféré (cela étant dit les deux nouvelles ne sont pas comparables).

Le point de vue technique/scientifique ne me rebute pas du tout en SF mais ici il y avait un je-ne-sais-quoi qui ne m'a pas emballée. Peut-être qu'il manquait quelques ingrédients qui me bottent plus en SF? Ou alors - comme c'est souvent le cas - une question de traduction? Ou peut-être les deux?

Pas un coup de coeur donc, mais il faudra quand même que je mette la main sur « Dalila et l'Homme de l'espace » qui est la nouvelle qui m'avait attirée à la base.



Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (1)
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Ce n'est que dans le quatrième texte,"L'homme qui vendit la lune", que Robert Heinlein, parce qu'il y fait référence aux nouvelles précédentes, nous indique le plan général qu'il compte dégager de son "Histoire du futur".
Ce premier tome, publié chez "Folio", contient les cinq premiers récits du cycle :
- "Ligne de vie", "Les routes doivent rouler", "Il arrive que ça saute", "L'homme qui vendit la lune" et "Dalila et l'homme de l'espace".
L'assemblée est houleuse à l'Académie Américaine des Sciences. Le docteur Pinero prétend avoir inventé une machine, "le chronovitamètre", qui permet de déterminer à l'avance la durée de vie d'un homme ...
Dans la salle corporative de Sacramento, la guilde des mécaniciens des routes est réunie à la suite du rejet de ses revendications. Frère Soapy y prône l'action directe tandis qu'Harvey, un vieux militant, conseille la modération ...
Un ingénieur physicien est relevé de son poste par le docteur Silard, l'observateur psychologique à la salle de contrôle de la centrale située aux environs de Los-Angeles ...
Un jour peut-être, l'homme ira sur la lune. Un des dirigeants des entreprises "Harriman & Strong", ayant prospéré grâce à des projets loufoques, sent venu le temps de tout liquider, de construire une fusée, pour être à l'origine de l'odyssée spatiale ...
La station spatiale n°1 est construite. Elle est l'oeuvre de Tiny Larsen.
C'est un exploit technique qu'il a réalisé mais le problème vient de l'homme ou plutôt du nouveau radio qui est ... une femme ...
Ce premier tome est une anticipation brillante et imaginative.
Seule, la troisième nouvelle est un peu difficile d'accès. En effet "Il arrive que ça saute" est une longue fiction, assez technique, sur les dangers, les perspectives et les modalités de l'usage de l'atome.
Mais l'ensemble, se révèle être de la bonne science-fiction.
Le style d'écriture de l'auteur est fluide, efficace, sans aspérité ni élégance.
Ce premier volume fait passer un bon moment de lecture, sans pourtant ni faire date, ni déclencher une envie folle de se plonger dans le deuxième opus ...
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Alfaric ayant écrit un magnifique avis quasi exhaustif sur ce tome 1 des "Histoire du Futur", je ne vais pas le refaire (en plus il me manque sa culture sur tout le petit monde éditorial SF des 40 dernières années en France), il faut simplement aller le lire si vous ne l'avez pas déjà fait. (Bien que je trouve qu'il révèle beaucoup de choses du livre, donc il ne faut le lire (ou au moins les "spoils") qu'après avoir lu le livre).

Ce qui est sidérant, c'est l'esprit en avance sur son temps en permanence de 15, 20 ou 30 ans, plus sans doute dans les tomes suivants (le 2 va atterrir dans ma PAL sous peu)... Un esprit d'analyse, de synthèse et de projection génial.
Tout en étant humaniste, profondément égalitaire (exit les femmes "décor" pour avoir des scientifiques de pointe et des femmes de caractère, à l'époque où il écrivait, c'est rare).

C'est bien écrit, et si c'est assez "hard science", comme on dit, ce n'est jamais trop lourd, à part celle sur la radioactivité, par moments. (Il arrive que ça saute : j'avoue que j'ai calé sur celle-là, un temps).

L'homme qui vendit la lune est carrément géniale. Harriman est un héros à la fois détestable et aimable, avec un côté rêveur qui colle bizarrement à son côté requin des affaires (voire pire que ça, dans lequel on peut reconnaître sans peine bon nombre à la fois des "grands hommes d'affaires" d'aujourd'hui et de nos politiques...).
C'est formidablement bien écrit, très juste, incroyablement visionnaire.

A noter que je n'ai pas la dernière nouvelle dont parle Alfaric dans son avis, "Dalila et l'homme de l'espace". Peut-être mon exemplaire est-il trop vieux ?(je l'ai acheté d'occasion).

Bref, c'était un très bon moment de lecture, qui m'a bien accaparée malgré mon manque de temps pour lire cette semaine !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Elle se tourna vers Douglas, affalé dans un immense fauteuil. "Ecoutez, Néanderthal, on dirait que le percolateur est brûlé. Je fais le café dans le distillateur fractionnel?"
- "Je croyais qu'il vous servait à emmagasiner du venin de serpent."
- "En effet. Je vais le rincer!"
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Les efforts combinés de la grande industrie s’opposent à tout changement susceptible de menacer les dividendes de ces puissants messieurs.
Tout jeune et brillant inventeur peut trouver à s’employer dans leurs laboratoires. Après quoi il est mis sous le boisseau, ses inventions appartiennent à l’entreprise, et seules voient le jour celles qui sont dans la ligne orthodoxe. Les autres sont enterrées. T’imagines-tu un seul instant qu’on permettrait à un franc-tireur de réduire à néant des investissements se montant à des milliards de dollars.
Comme chacun le sait, les automobiles ne sont pas faites pour durer, mais plutôt pour s’user, afin que l’utilisateur soit contraint d’en racheter une au bout d’un certain temps. On les fait aussi défectueuses que le marché le permet. Les navires sont autrement plus malmenés que les voitures et ils durent trente ans et plus.
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- Je vous le dis, à vous tous, c'est la plus grande révolution pour l'humanité depuis la découverte du feu. Si nous conduisons bien notre barque, c'est peut-être l'avènement d'un monde meilleur. Si nous perdons les rames, c'est un aller simple pour l'Apocalypse.
(Harriman)
(Dans "l'homme qui vendit la lune")
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Les marchandises intangibles sont les plus honnêtes qu’on puisse vendre. Elles valent toujours ce que vous êtes prêts à payer pour elles, et elles ne s’usent jamais. Vous pouvez les emmenez intacts dans votre tombe. (in "L'Homme qui vendit la Lune")
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L’utilisation du pot-de-vin est un art homéopathique : le produit s’utilise à la dose du catalyseur… tout l’astuce consiste à ne pas faire monter les cours. (in "L'Homme qui vendit la lune")
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Videos de Robert A. Heinlein (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert A. Heinlein
Extrait du livre audio « Destination Outreterres » de Robert Heinlein, traduit par Patrick Imbert, lu par Frédéric Souterelle. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/destination-outreterres-9791035415105/
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