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Jacques de Tersac (Traducteur)
EAN : 9782070343621
624 pages
Gallimard (02/10/2008)
3.76/5   171 notes
Résumé :
Manuel Garcia O'Kelly est le meilleur informaticien de Luna City. C'est à lui que l'on confie l'entretien de MYCROFT, dit Mike, le superordinateur chargé de gérer la quasi-totalité des systèmes de survie de la colonie pénitentiaire. La Lune est en effet peuplée de détenus ou de leurs descendants, envoyés là par la Terre sans aucun espoir de retour. D'autant que Mike prédit la disparition de la colonie lunaire à plus ou moins brève échéance. Il ne reste plus aux Lun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime beaucoup Heinlein. Je trouve qu'il a un grand talent pour proposer des récits à la fois intelligents et distrayants. "Révolte sur la lune" en est encore une fois la preuve.

Pour lire ce roman, il ne fait aucun doute qu'il faut mettre son cerveau en marche. On est loin d'un récit décérébré. Heinlein utilise son talent de conteur pour proposer une véritable leçon sur la manière dont mener une révolution, de la diffusion des idées révolutionnaires à leur financement en passant par les négociations avec les diverses puissances ou la constitution d'un gouvernement.
Heinlein a souvent été taxé d'auteur fascisant, notamment à cause de "Starship troopers" jugé très pro-militariste. Les détracteurs d'Heinlein ont dû être bien surpris par ce "révolte sur la lune" qui est un bel hommage aux mouvements d'émancipation et qui par bien des aspects est une oeuvre résolument anti-colonialiste. Voilà qui montre bien qu'il est absurde de vouloir cataloguer Heinlein trop vite. Ceci étant dit, je précise que je ne partage pas les idées développées ici par l'auteur. En effet, dans son roman Heinlein expose largement une idéologie libertarienne que je ne goûte guère. Si ces passages très politisés ne correspondent pas à mes convictions, je les ai trouvés néanmoins intéressants. Il est toujours enrichissant de se confronter aux arguments d'une idéologie avec laquelle on n'est pas d'accord.

Au-delà de l'aspect politique, avec "révolte sur la lune" Heinlein offre également une peinture saisissante de la société sélénite. le modèle familial, l'économie, les us et coutumes... tout ça est très riche et crédible.
Mis à part les personnages féminins qui sont assez simplistes et stéréotypés, les protagonistes sont bien campés et on a grand plaisir à suivre leur destinée. Heinlein se paie même le luxe de rendre attachant un super-ordinateur qui a accédé à la conscience (thème par ailleurs très intéressant).

Même si certains aspects sont un peu datés, "révolte sur la lune" est une démonstration magistrale du talent de Heinlein qui, une fois encore, parvient à proposer un récit passionnant et immersif tout en étant porteur de réflexion. Et le roman est addictif dans ces deux aspects. On se passionne autant pour les manoeuvres politiques que pour les combats. le prix Hugo que "Révolte sur la lune" a reçu en 67 était bien mérité.
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Révolte sur la Lune est un texte un peu daté au niveau du vocabulaire , mais c'est une lecture satisfaisante malgré tout .
Cependant ce vocabulaire peut être une véritable gène dans le cadre d'exigences lexicales très contemporaines , de la part d'un lecteur exigent sur ce plan .
Perso même si je me plait à être quelquefois un archéologue du genre , je dois avouer que cela m'a un peu gêné !

Cependant ce texte est tout de même assez remarquable du point de vue narratif , et , du point de vue prospectif pour ce qui est d'une éventuelle colonisation sélénite aussi , enfin , ces « lunatiques , sont décidément très sympathiques .

D'ailleurs ils ont la sympathie de l'auteur et leur positionnement libéral devrait finir de convaincre que l'auteur , n'est décidément pas le vilain réactionnaire que l'on suppute souvent , à tort et assez systématiquement .
Je pense qu'on ne le dira jamais assez et quand ce sera bien intériorisé , on pourra enfin raisonner autrement sur les significations des ambiguïtés de Heinlein qui sont pourtant claires et souvent fantasmées .
D'ailleurs , les critiques institutionnels de son oeuvre me souvent penser à : « des poules qui auraient trouvé un couteau , et qui se demanderaient à quoi cela peut bien servir... ! « , hum .

Dans cet univers la terre n'a rien de démocratique et les trois millions de sélénites devront gagner chèrement leur liberté en la jouant , David et Goliath , et jouer comme David le roi berger , de la fronde , contre le géant . Je reste équivoque pour ne pas « spoiler « ...

Autour de cette quête de libertés et autour de la guerre d'indépendance , le lecteur explorera la colonie lunaire qui est un magnifique récit de hard-science digeste , et qui explore également magistralement la colonisation lunaire et la Lune en tant que corps céleste en orbite terrestre .

Je dirais pour conclure que c'est un long roman , mais que c'est un roman très vivant ....
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Un livre précis et documenté non seulement sur la colonisation de la Lune mais surtout sur la volonté des "Lunatiques" - ses habitants- d'obtenir l'indépendance.

Heinlein délivre un récit, et sans doute un message, inspiré des mouvements d'émancipations qu'ont connu beaucoup de peuples dans les années 1960.

En 2075, les 3 millions d'habitants de la Lune, descendants de Terriens indésirables, sont toujours tenus par le Gardien et ses sbires. Ils sont même exploités. Leur production, essentiellement agricole (si si dans des termitières!), part pour nourrir la Terre sans être payée au prix juste. La situation est figée.
Il faudrait un choc pour changer cet équilibre. Autrement dit un système homéostatique (ultrastable) ne peut évoluer que s'il est "agressé" par des événements venant du monde extérieur (emprunté à J. de Rosnay dans le Macroscope).

Le catalyseur de cette réaction pourrait être Manuel dit "Man", un technicien informatique ou bien le superordinateur Mike, dont il a la charge, qui exécute tous les programmes de la Lune.

Les premières centaines de pages permettent d'entrer dans cette société lunaire. Comment elle fonctionne économiquement, politiquement mais aussi dans ses moeurs. Polyandrie, polygamie dans une même famille font que l'on se trouve en présence d'un co-mari!
Heinlein a le sens du détail. Trop parfois, les échanges économiques sont assez complexes avec la Terre.
Son imagination naît tout de même des connaissances de l'époque (1966).
Les détails de fonctionnement du superordinateur ne sont pas ridicules et même pas si éloignés de la technologie actuelle. Son évolution suscite l'étonnement même de son programmeur car c'est un ordinateur doué de vertus humaines et du sens de l'humour. Son omniprésence dans le récit m'a fait penser à celle d'HAL9000 dans le film de Stanley Kubrick scénarisé par Arthur C.Clarke: "2001, l'Odyssée de l'espace".

Donc, une révolte gronde et comme elle se parle parfois en russe, ce sera peut-être alors une révolution! On trouvera de nombreuses allusions à la révolution russe (et française un peu aussi), à mon grand étonnement car au moment de l'écriture du roman, le contexte faisait que le communiste était l'ennemi dans le pays D'Heinlein.
Des héros pro-soviétiques, il fallait oser!
Avec la vodka, on vous servira aussi du "spasibo" et du "tovaritch" (camarade).

Da, ça va chauffer sur la Lune!

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Robert Heinlein est un des auteurs phares de « l'âge d'or de la SF », mais après la lecture de Etoiles, garde-à-vous, j'ai été tentée de ne plus explorer sa bibliographie car ce roman m'avait refroidie. Révolte sur la Lune est la preuve que certains écrivains sont capables de proposer des récits très différents, et je me pince encore pour croire que ces deux oeuvres ont été écrites par la même personne !

La Lune a été colonisée depuis un siècle et est devenue une colonie pénitentiaire. Plus précisément, des condamnés y sont envoyés pour y travailler, notamment dans l'agriculture avec des « termitières souterraines », mais ils ne peuvent revenir sur Terre car la faible pesanteur a profondément modifié leur corps. Au moment où commence le roman, leurs descendants sont toujours là, travaillant pour une économie où ils sont perdants, l'Autorité Terrienne leur vendant tout au prix fort et leur achetant le grain à bas prix. Les « Lunatiques » ne s'en sortent pas. L'Autorité Terrienne, émanation des Nations Unies, continue à envoyer des prisonniers sur la Lune et maintient une pression sur les Lunatiques tout en les méprisant, tout comme l'ensemble des Terriens qui eux aussi dédaignent leurs cousins de la Lune. Certains Lunatiques commencent à organiser des réunions secrètes pour protester.

Mais le ton du roman est très vite donné. Comment appelle-t-on le gros machin qui fonctionne à sens unique et qui envoie les grains récoltés de la Lune à la Terre ? Bah, c'est la catapulte. Vous en posez de ces questions, pardi ! Parce que ce roman est bourré d'humour, parfois grinçant, parfois ubuesque, parfois gonflé.

Tous les systèmes de la Lune sont contrôlés par un des ordinateurs de l'Autorité. Mais cet ordinateur acquiert une conscience. Il s'ennuie. Il aimerait s'amuser. Il se sent seul et voudrait avoir un ami. Alors Mike — c'est le nom qu'il s'est donné — se met un beau jour à parler au technicien Man, le narrateur du roman. Il demande à Man si ses blagues sont drôles. Mike sait tout, il a tout lu, mais Mike a la mentalité d'un enfant.

Et Man, le technicien, parle à Mike. Man échange avec Mike. Man se retrouve embarqué dans une réunion de protestation, et va entraîner Mike avec lui.

Mike va beaucoup s'amuser. Mike va tout estimer, calculer, projeter, pour aider ses nouveaux amis. Mike va apprendre le secret, l'espionnage, la manipulation, la guerre. Mike va jouer à la révolution.

Évidemment, on trouvera beaucoup d'autres choses dans ce roman, qui expose des idées très libertariennes — parfois, ça décoiffe, voire ça peut faire lever les yeux au ciel — et la connaissance qu'a l'auteur des révolutions : la seconde partie du roman décortique pas à pas ce qui devient une guerre de libération. Dès les premiers chapitres, le lecteur découvre une petite équipe de révolutionnaires en goguette (tous plus improbables les uns que les autres) qui va fomenter des troubles contre cette Terre qui exploite les Lunatiques en prétextant le nécessaire remboursement des investissements sur la Lune. Or cela fait bien longtemps que les Terriens sont entrés dans leurs frais. Mais qui se soucie de forçats ou de leurs descendants ? La Lune veut son indépendance. Sa population, d'abord indifférente, sera instrumentalisée pour s'engager sur le chemin de sa liberté par Man qui veut pas être un héros ni un chef et qui reste sarcastique, par Prof l'anarchiste et l'intellectuel qui adopte le rôle de sage pour ce projet pas si anarchiste puisqu'il va aider à créer un nouvel État et un gouvernement, par Wyoh la femme toujours d'attaque et qui n'a pas sa langue dans sa poche, par Stu le rejeton d'une famille noble immédiatement emballé par la perspective de libérer la Lune, et bien sûr par Mike l'ordinateur qui est heureux de participer à cette aventure avec ses nouveaux amis.

Heinlein s'est beaucoup amusé à écrire ce roman, et cela se ressent. Certains passages sont un vrai plaisir de lecture.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Ecrit en 1966. le seul élément qui peut laisser penser que le livre est ancien, c'est Mike, le super-ordinateur alimenté par fiche à trous.

Heureusement, Mike, par un mystère inexpliqué a developpé une conscience, l'intelligence et l'humour qui va avec. Il disserte alors avec Manuel en vocal et à eux deux, ils vont mettre sur pied un plan pour obtenir l'indépendance de la lune.
Mike en est le véritable chef et sans ses calculs de probabilité, la révolte aurait été vouée à l'échec.

Style résolument moderne, personnages attachants (y compris Mike), discours politique cher à Heinlein qui apportent un plus à l'histoire.
La construction pas à pas, les manoeuvres l'une après l'autre pour aboutir, calculs de probabilité à l'appui à cette indépendance, font de ce roman une histoire haletante. On veut connaître la suite et on ne pose le livre qu'une fois ce dernier terminé.

Un autre chef d'oeuvre d'Heinlein.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
L'ennui, avec les complots, c'est qu'ils pourrissent de l'intérieur. A plus de quatre conspirateurs, il y a toutes les chances pour trouver au moins un espion parmi eux.
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Je ne vais pas discuter pour savoir si une machine peut "réellement" vivre, peut "réellement" être consciente d'elle-même. Un virus est-il conscient de lui-même ? Niet. Et les huîtres ? J'en doute fort. Un chat ? Presque certainement. Un humain ? Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, tovaritch, mais moi, je le suis. Quelque part le long de cette chaîne de l'évolution, qui va de la macromolécule au cerveau humain, se glisse la conscience de soi. Les psychologues prétendent que cela se produit automatiquement chaque fois qu'un cerveau acquiert un très grand nombre de circuits associatifs. Je ne vois pas la différence entre des circuits à base de protéine et des circuits à base de platine.
("L'âme" ? Un chien a-t-il une âme ? Et un cafard ?)
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Vous n'utiliserez que les éléments qui conviennent à ce à quoi il est destiné, et vous ne le construirez pas plus puissant qu'il ne vous est nécessaire... et vous y mettrez aussi des coupe-circuit. La fonction crée l'organe.
Il en est de même pour une révolution. Le réseau ne doit pas être plus important qu'il n'est nécessaire... et jamais il ne faut recruter quelqu'un seulement parce que ce quelqu'un désire se joindre à vous. Ni chercher à persuader pour le seul plaisir d'avoir quelqu'un d'autre de votre avis. Il sera de votre avis le moment venu... ou c'est que vous vous êtes trompé sur le moment historique. Naturellement , il doit y avoir une organisation éducative, mais elle doit être distincte ; la préparation à l'agitation et à la propagande ne fait pas partie de la structure de base.
Quant à la structure de base, une révolution commence comme une conspiration ; c'est pourquoi il faut une structure petite, secrète, et organisée de telle manière qu'il n'y ait pas grand dommage en cas de trahison, étant donné qu'il y a toujours des trahisons. Une solution acceptable est le système des cellules et, jusqu'à maintenant, on n'a encore rien inventé de mieux.
On a édifié quantité de théories sur le nombre optimum des membres d'une cellule. Je crois que l'Histoire montre que le meilleur nombre est trois : à plus de trois, on n'est plus d'accord quand il s'agit de dîner ensemble, et on l'est encore moins quand il s'agit de frapper.
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Nous sommes assez vieux pour savoir ce que nous faisons quand nous risquons nos vies. Pour cela, il faut avoir déjà ressenti l’étreinte de la mort. Les enfants sont rarement capables de comprendre que la mort les frappera personnellement. L’âge adulte peut même se définir comme celui auquel une personne apprend qu’elle devra mourir et accepte cette fatalité sans protester
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Aux laboratoire Dell de Buenos Aires, en bas sur la Terre, ils ont un ordinateur dix fois moins gros qui peut répondre presque avant d'avoir été interrogé. Mais quel intérêt y a-t-il à obtenir une réponse en microsecondes plutôt qu'en millisecondes, pour autant qu'elle soit exacte ?
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Videos de Robert A. Heinlein (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert A. Heinlein
Extrait du livre audio « Destination Outreterres » de Robert Heinlein, traduit par Patrick Imbert, lu par Frédéric Souterelle. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/destination-outreterres-9791035415105/
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