Izaïn et ses amis sont toujours poursuivis par les pirates de fer, qui veulent s'emparer d'Izaïn et de son livre. Sur un rythme toujours soutenu, j'ai suivi avec plaisir les aventures de Izaïn, du Bosco, de Légyria. Petit à petit, ils parviennent à s'échapper de leurs poursuivants.
Le point de vue change fréquemment dans le livre. On suit tour à tour chaque personnage, sans temps mort.
Espérance (l'énorme vaisseau-du-désert-limace) reste mon personnage préféré même si j'e l'ai trouvé moins présente dans ce second tome.
Mester, une jeune femme pirate de fer, les aide dans leur fuite et apporte une autre vision moins tranchée des fameux pirates de fer.
Dans ce tome, on en apprend plus sur les mystérieux fondationnistes du précédent tome
Une bonne lecture que ce deuxième tome, j'ai d'ailleurs enchaîné par le troisième tome
Commenter  J’apprécie         10
Izaïn se concentra pour entrer en contact avec Espérance. L’agitation avait réveillé le vaisseau. Son chant secret exprimait un mélange d’émotions confuses, parmi lesquelles la peur l’emportait. Izaïn entonna une mélodie d’apaisement. Puis il donna le signal du départ. Il lui fallut insister pour persuader Espérance d’avance en direction des flammes. Celles-ci formaient déjà une barrière par endroits infranchissable. Chaque instant perdu réduisait les chances de s’échapper.
Hujin était la plus grande ville au sud du Territoire, l’équivalent de Baas’abell par son influence sur la région. Mais la comparaison s’arrêtait là. Si la cité septentrionale avait développé un activité industrielle, sa rivale méridionale était demeurée fidèle à un art de vivre hérité des anciens. De puissants chefs de tribu y avaient bâti leur palais et s’y partageaient le pouvoir. Les échanges commerciaux y étaient l’apanage des pirates de fer, dans la mesure où Hujin, implantée en bordure du delta de l’Ephrat et de la mer intérieure sur laquelle débouchait le fleuve, constituait une escale privilégiée pour les steamers sur le chemin du retour vers l’île de la Confrérie.
A présent, elle avait besoin d’une diversion – de quoi occuper les pirates pendant qu’elle passerait à l’action. Surmontant sa répugnance pour le monde maritime, elle prit la direction du fleuve dont les eaux renvoyaient un reflet trouble du ciel étoilé. Les hublots du steamer s’illuminaient de mille feux follets éclairés par autant de lampes à fluide qui brûlaient toute la nuit. Avec son crâne de métal en guise de figure de proue, Désolation écrasait de toute sa masse les minables baraques érigées le long du quai. Des sentinelles montaient la garde à proximité.
- Moi non plus, je n’ai pas eu le choix rétorqua Mester. Tu crois que les recruteurs m’ont demandé mon avis avant de m’ouvrir le crâne ?
Elle désigna d’un geste le bandage qui lui ceignait le front.
- Je ne vois pas le rapport dit le sculpteur.
- Imagine une voix dans ta tête en permanence, qui t’indique quoi faire. Une voix à laquelle il est impossible de résister. Une voix qui ne te laisse aucun répit et modèle tes pensées. Tu ne peux pas la faire taire. Tu ne peux que lui obéir.
« Les fondationnistes ? Ils se raccrochent à de vieilles légendes dans l’espoir que cela adoucira leur passage sur le Territoire. J’en ai entendu prêcher ici et là. Tout ce qu’il promettent tient en un mot : Prospérité. Mais ça n’a rien de concret. Leur jardin merveilleux se trouve au-delà de la vie ! Qui a envie de mourir pour profiter de ces bienfaits ? Pour ce qui me concerne, c’est ici et maintenant que je veux tirer le meilleur parti du monde qui m’entoure.
Interview de Johan Heliot par Estelle Hamelin pour Actusf aux Imaginales 2019.