Le Mal, une puissance destructrice venue d'une autre dimension et mue par une haine inouïe envahit notre univers par ce qui semble une brèche de l'espace-temps. Portée par des humains qu'elle asservit, les Nocturnes, elle se répand à travers le Cosmos déchainant sur chaque planète, chaque colonie humaine, des actes d'une atrocité et d'une violence extrême. Les humains qu'elle touche se transforme en monstre de sadisme et de cruauté.
En face le Bien n'est pas prêt à se défendre d'une part parce que ces excès d'inhumanité le dépassent et le laisse impuissant, mais aussi parce que la traîtrise est partout qui subvertit même ceux qui aurait pu porter l'étendard de la résistance.
C'est donc un space opéra dont la parfaite indifférence aux réalités scientifiques laisse parfois pantois. L'auteure n'est pas non plus vraiment gênée par une cohérence souvent vacillante. Cependant le style flamboyant, le baroque luxueux des descriptions, un vocabulaire somptueux qui peut parfois confiner à la préciosité font de ce roman un livre qui mérite une lecture.
Dans la description du déchaînement des forces du mal les horreurs commises par les forces nazies durant la seconde guerre mondiale sont probablement la source de l'inspiration de
N.C. Henneberg. Mais d'une manière générale tout ce que les humains sont capables en matière d'atrocités est là, les tortures, les massacres de femmes, d'enfants, les pogroms, les génocides, ... c'est là un terrible tableau dont le pire et qu'il se nourrit d'une effroyable réalité.
Il sera facile d'y voir une métaphore lyrique du dernier conflit mondial à travers l'uniforme noir des Nocturnes qui évoque celui des SS ou les tergiversations des forces du bien qui ne sont pas sans faire penser à Munich et à d'autres dérobades.