Un oiseau pour le chat

René Henoumont nous livre son autobiographie de 1922 à 1940 quand il atteint l'âge de dix-huit ans.
Né dans une famille modeste de la banlieue liégeoise, nous assistons à l'enfance et à l'adolescence d'un garçon choyé par sa famille, parents, oncles, tantes, grands-parents.
Il devra cependant supporter l'exode dans le sud de la France comme réserviste en mai 1940. le récit s'achève à son retour.
Le livre est truffé d'anecdotes vivantes, parsemées d'expressions wallonnes imagées et heureusement traduites directement en bas de page.
Certains l'ont qualifié de "Pagnol" wallon, je suis assez d'accord.
Un régal de roman . En 2017, on le classerait dans les livres "bien-être" ( mille excuses mais refus de ma part des expressions anglaises dans des textes français).
L'intérêt comme témoignage historique n'est pas à négliger.

Années 30, on a l'impression de suivre la jeunesse de l'auteur au pied des terrils liégeois, rythmée par les vacances au bord de l'Ourthe, chez les cousins à Hamoir, la pèche à la fourchette avec Alfred, la chasse avec oncle Valère ou le légendaire grand-père Crohimont, et puis l'éveil amoureux plein de pudeur pour Lorraine.

C'est aussi le chômage, les manifestations des mineurs en 1933, la menace grandissante d'Hitler, puis la déclaration de guerre et ce grand moment de l'exode, cinq copains en vélo fuyant les boches jusque au fond de la France, soleil, pastis et les filles qu'on ne peut négliger quand on a 18 ans, Madame Raymonde ou la sauvage Favor.

Je n'ai pas été séduit d'emblée mais au fil des vacances, on s'attache aux personnages, je me disais un peu comme une série télé et c'est marrant parce que ce livre a vraiment été écrit et publié en 1987 d'abord comme un feuilleton!