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EAN : 9782130536000
308 pages
Presses Universitaires de France (01/10/2003)
4.75/5   2 notes
Résumé :

" L'extraordinaire philosophie du corps développée par Maine de Biran dans les premières années du XIXe siècle est tributaire d'un travail phénoménologique préalable : si le corps est subjectif, sa nature dépend de celle de la subjectivité. Tant que cette dernière reste prise dans les postulats de la pensée classique, qui seront encore ceux de la phénoménologie contemporaine, tant que l... >Voir plus
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Malgré quelques faiblesses de lecture sur Descartes, il s'agit d'un essai de très bonne facture. Michel Henry utilise Maine de Biran pour assoir sa propre réflexion. Est-ce à dire que Maine de Biran n'est ici qu'un prétexte grossièrement surinterprété ? Certainement pas : c'est au nom d'une vérité qu'il croit trouver chez Maine de Biran lui-même et qu'il veut réhabiliter que Michel Henry entreprend ce travail. Michel Henry développe une thèse personnelle, mais à partir de Maine de Biran : cette thèse est celle d'une phénoménologie du corps propre. Une phénoménologie au véritable sens du terme, en effet : Michel Henry ne se gênera absolument pas pour utiliser le vocabulaire phénoménologique husserlien (immanence, transcendance, intention, etc) dans son commentaire. L'auteur prête ici attention à ce qu'il nomme l'ontologie du corps : ce qu'est le corps, c'est d'abord une subjectivité immanente, un pouvoir propre - c'est d'abord mon corps, qui n'est en rien moins originaire que mon esprit. Ce n'est rien de fondé, puisque c'est au contraire lui qui fonde : ici, le corps n'est pas une intentionnalité, c'est plutôt ce à quoi appartiennent les intentions. A proprement parler, le corps n'est donc pas connu par une sensation (qui serait toute extérieure) : c'est un savoir immanent, qui se ressaisit de lui-même. Ici, le rapprochement avec Merleau-Ponty (que Michel Henry ignore d'ailleurs dans ce texte) ne peut être que désastreux : il n'y a pas d'imbrication du sujet et du monde par le corps, puisque le corps est au contraire originaire et inframondain - il renvoie à une vie immanente qui n'a pas besoin de la transcendance du monde. En un mot, si le corps est transcendantal, ce n'est pas au sens de Merleau-Ponty : il est transcendantal au même titre que l'ensemble de la subjectivité à laquelle il appartient, et non parce qu'il faudrait abandonner l'idée d'un fondement phénoménologique immanent au profit d'une pensée mondanisante. Bien entendu, le corps est fondamentalement "en situation" : mais cette situation n'a rien de la situation mondaine et objective que l'on peut connaitre de manière toute secondaire ; au contraire, le corps est le fondement de toute situation possible. En cela, sans doute, Michel Henry se distingue de l'existentialisme de son temps, et de la théorie de l'action qui en découle. En effet, il ne peut pas s'agir d'une philosophie de l'engagement et de la prise de risque (comme chez Sartre) : ici, il n'y a pas de transcendance de l'ego (quoique la différenciation sartrienne entre conscience réflexive et Je ne soit même pas abordée). Tout cela conduit tout naturellement à un dualisme ontologique, puisqu'un tel corps originaire n'est pas un corps transcendant : il n'est pas le corps organique (transcendant, quoique encore connu "absolument"), et il est encore moins ce corps objectif (transcendant, objet de représentation). Mais ce dualisme ontologique n'est pas le dualisme substantiel et ontique qui traverse toute l'histoire de la philosophie, et qui se retrouve en particulier chez Descartes. En effet, le problème de l'union de l'âme et du corps n'est qu'un faux problème : les deux termes du dualisme cartésien sont rejetés dans le même domaine transcendant, dans l'oubli de l'immanence propre du corps. Peut-être que Michel Henry n'est pas assez attentif au statut du "meum corpus" chez Descartes, mais on comprend bien l'idée générale et son désir de distance avec la "philosophie grecque". Philosophie non-grecque, en effet, si on pense qu'une telle attention à l'immanence n'a pas eu lieu avant Maine de Biran. le christianisme n'a en effet pas pas institué un tel oubli : au contraire, le corps, même s'il s'agit d'un obstacle, n'y est rien d'autre qu'un mode de l'existence humaine. Une difficulté du biranisme, tel qu'il est ici analysé, pourrait être le problème de la passivité : n'est-il pas vrai que certains phénomènes corporels sont passifs ? Mais loin d'être une résistance de la transcendance (une sorte d'intrusion du corps objectif au sein du corps propre), la passivité et l'activité corporelles dérivent en fait d'une même sphère.
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