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Critique de Alfaric


Cal est évacué dans un capsule carcérale avant que Mars et la Terre ne s'autodétruisent mutuellement (c'est une allégorie de la doctrine MAD = Mutual Assured Destruction : le cycle démarre en 1975 et la course aux armements de la Guerre Froide bat son plein).
Il est réveillé des milliers d'années plus tard par la procédure judiciaire automatisée de la capsule avant d'être déposé sur une planète viable mais inconnue. Par un sympathique concours de circonstances, notre rescapé va passer du statut de Robinson Crusoë à celui de mentor de civilisations (difficile de ne pas penser à une version sage et grand public du grand oeuvre des frères Strugatsky : "Prisoners of Powers"). Car après la découverte d'une base d'une race alien très avancée mais totalement disparue (les Loys), Cal va accéder à un statut semi devin qui va lui permette de guider ses protégés vahussis de siècles en siècles à l'aide de l'IA d'un superordinateur et superrobots qui font jouer le rôle de bons copains. Avec cet aspect moralisateur progressiste voire humaniste, ou naïf c'est selon la vision du monde de chacun, on se retrouve avec l'équivalent SF d'un Rahan.
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Donc c'est une bouffée d'air frais pour un lecteur du XXIe siècle cerné par l'argent roi, l'individualisme forcené, la compétitivité mortifère, les homines crevarices prêts à tout et au reste pour se sentir supérieurs aux autres…

* Dans le 1er tome, intitulé "Le Rescapé de la Terre", Cal guide la peuple préhistorique des Vahussis sur les premiers pas de la civilisation. Cal enseigne la natation et la navigation, l'agriculture et l'élevage, le football et le rugby… Mais Cal apprend aussi à se défendre contre les vilains barbares expansionnistes du Nord. La découverte du poste avancé des Loys change la donne et le destin de Cal.

* Dans le 2e tome, intitulé "Les Bâtisseurs du monde", Cal doit inciter une culture mi antique mi médiévale à s'affranchir d'une dictature théocratie pratiquant l'esclavage fondée par les descendants des vilains barbares expansionnistes du Nord.
Il en profite pour faire avancer la construction navale et les pratiques démocratiques tout en fondant une société qui ressemble à la Franc-maçonnerie tout en évoquant la Fondation d'Isaac Asimov. La fin du récit est agrémentée de quelques scènes rappelant les bons vieux films de cape & épée ("Ivanhoé", "Robin des Bois"…) avant que Cal ne connaissent le 1er drame de sa nouvelle vie.

Dans le 3e tome, intitulé "La Planète folle", on alterne sans prévenir le Space-Op à la sauce "Thunderbirds" et le cape & épée à la Jean Marais dans une ambiance très Renaissance même si reconnaît quelque ingrédient de la 1ère modernité. C'est un peu bizarre au départ, mais l'auteur parvient à bien mêler les 2 intrigues à la fin du récit.

Tout cela est donc à la fois très optimiste et très naïf car si on partage la foi de Cal dans ce qu'il y a de meilleur dans l'homme, quantité de trucs sont amenés de manière facile voire caricaturale viennent un peu tirer l'ensemble vers le bas (genre la manière donc Cal fait la leçon aux méchants prêtres esclavagistes).
On peut aussi froncer les sourcils devant la redondance des romances fleurs bleues de Cal, puis de Giuse, y compris dans leur côté "Highlander" (les « immortels » devant mettre en scène leur mort pour quitter leur compagne du moment), mais qu'importe…
Et on n'échappe à des phases de gestion pures un peu forcée qui ne sont pas sans rappeler les jeux de stratégie genre "Populous", "Powermonger", "Megalomania" et bien sur le plus célèbre d'entre eux à savoir "Civilization". Dans le même ordre d'idée, la manière dont Cal d'abord, Giuse ensuite, acquièrent leurs connaissances extraordinaires annoncent avant l'heure les arbres de compétences rôlistiques et vidéoludiques.


Une civilisation meurt, une autre naît : l'auteur nous offre entre Planet Opera et ethnofiction une saga distrayante et des valeurs positives qu'on aimerait voir plus souvent IRL. Et pour ne rien gâcher tout cela n'a vraiment pas trop mal vieilli par rapport à d'autres titres parfois plus récents…
Entre les cowboys de Heinlein et les roublard de Vance, un gars lambda qui imite inconsciemment ce bon vieux "Flash Gordon" d'Alex Raymond ! Je lirais bien sûr la suite de la saga avec plaisir.
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