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EAN : 9782738130013
112 pages
Odile Jocob (10/10/2013)
3.33/5   64 notes
Résumé :
Le Goût des mots

Après Le Sel de la vie, Françoise Héritier poursuit ici son exploration tout en intimité et en sensualité de ce qui fait le goût de l’existence.

Elle nous invite à retrouver nos étonnements d’enfance, quand la découverte des mots, à travers leur brillance, leur satiné, leur rugosité, s’apparentait à celle de la nature et des confitures.
À travers les mots, c’est le trésor caché s’établissant en nous entre les son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai un avis un peu mitigé sur cet essai.Comme un autre babeliote, j'ai trouvé le début du livre ardu, assez abstrait mais il y a ensuite de belles pages sur la façon qu'a chacun de percevoir ( ou pas) le rapport entre le son et le mot écrit, entre le signifié et le signifiant.

Ce qui m'a gênée aussi, mais finalement c'est logique car nous envisageons les mots de manière toute personnelle et subjective,ce sont les listes de mots avec la définition qu'en a l'auteur, très éloignée souvent de ce qu'il désigne vraiment.J'ai pensé à Colette et son interprétation , enfant, du mystérieux mot " presbytère"...Elle distingue cette catégorie de mots de celle où le mot " colle" à la chose.Là également, on peut ne pas avoir les mêmes avis qu'elle...

Etait-il judicieux de nous présenter une longue liste des expressions toutes faites ? Je ne crois pas.Par contre, montrer qu'une conversation peut ne vouloir rien dire en les utilisant, j'ai trouvé cela édifiant et amusant.On est très près de Jean Tardieu et ses " Mots inutiles"...

Bref, une étude qui fait réfléchir mais dans laquelle le lecteur ne se reconnait pas forcément car trop centrée sur le ressenti individuel, celui de l'auteur.
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Encore une fois cet auteur m'emporte dans sa recherche comme dans "Le sel de la vie" et cette fois pour faire ma propre recherche sur les effets que me procure les mots. Ses représentations ne sont souvent pas les miennes dans la liste de ses mots, car justement les mots nous sont venus à travers notre histoire toute personnelle. Amusant de lire ses jeux à elle, et drôle de découvrir les nôtres par la même occasion. J'adore ces auteurs qui nous mettent sur de belles pistes de réflexions, et nous permettent de voir tant de richesse en nous.
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J'ai vraiment lu « Le Sel de la vie », le livre précédent de Françoise Héritier, avec gourmandise. Je me suis même obligé à le déguster par petits morceaux pour le savourer plus longtemps.
Pour « Le Goût des mots », j'ai aussi commencé par petites doses, mais pour une raison différente : je n'arrivais pas du tout à accrocher avec ce texte. L'entrée du jeu, comme Françoise Héritier appelle sa première partie de 40 pages, est très ardue et j'ai failli abandonner ma lecture avec déception. Au milieu de cette partie, il y a quelques pages qui m'ont raccroché. C'est quand l'auteur parle des voyelles, des couleurs qu'elles ont pour elle (en partant d'Arthur Rimbaud), de leurs qualités , de leurs sonorités, de leurs saveurs épicées. Puis elle trouve aussi des qualités aux consonnes et par le jeu des combinaisons et des assonances, les mots prennent une nouvelle identité qui n'a pas forcément de rapport avec leur étymologie ou leur sens réel. C'est ce que Françoise Héritier appelle son premier registre et elle nous livre près de 300 mots avec ce qu'ils lui disent. C'est parfois très joli ou poétique, d'autres fois plus difficiles à comprendre. C'est assez normal puisqu'il s'agit de la manière dont les mots résonnent pour elle, pas pour moi !
Le deuxième registre, sur lequel Françoise Héritier donne une réflexion un peu compliquée dans l'introduction, est celui des lieux communs. Elle nous en présente 26 pages (je n'ai pas eu le courage de les compter...). Je ne vois pas trop à quoi cela sert d'établir une liste pareille...
Le troisième registre a été ajouté par Françoise Héritier par amusement. Il s'agit de petites histoires racontées uniquement avec des lieux communs. Cela montre que l'on peut vraiment parler parfois pour ne rien dire de vrai !
Ce livre me laisse une impression très mitigée. J'aime bien le jeu avec les mots, mais là je ne m'y retrouve pas vraiment. Il y a des pages blanches en fin d'ouvrage pour y ajouter « Mes mots » : peut-être qu'un jour, je les remplirai !
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J'avais été séduite par la douceur, la justesse et la beauté du Sel de la vie. Tombant sur le Goût des mots en librairie, et étant linguiste de formation, je n'ai pas hésité à investir dans ce nouvel opus de Françoise Héritier, consacré à la langue française.

L'autrice nous invite à savourer les mots du français comme des friandises redécouvertes à chaque dégustation. Oublier le signifiant pour écouter les mots d'une oreille pure et laisser libre cours à l'imagination. Quelle belle idée ! Moi qui ai toujours été fascinée par un mot comme « croquette », je ne peux qu'apprécier la démarche. Et que dire du fait de visualiser au pied de la lettre des expressions comme « il pleut des hallebardes » si ce n'est que le procédé fait sourire.

Toutefois, les listes du premier (significations imaginaires ou plutôt ressenti physique de certains mots) et du deuxième registres (expressions imagées) sont à lire à petits pas sous peine d'overdose. Il s'y trouve des redites dont je ne sais si elles sont voulues ou pas. le troisième registre, dans lequel Héritier crée de courts textes faits uniquement d'expressions idiomatiques, est remarquable par le fait que ces récits tiennent la route malgré la contrainte.

Une belle invitation à redécouvrir notre langue mais moins savoureuse que le Sel (selon moi).
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Quel bonheur de plonger dans les mots de Françoise Héritier, qui décortique avec joie et malice la construction de la pensée et les associations de mots.

Les couleurs des voyelles étaient saisissantes tout comme les adjectifs associés aux lettres.

Un livre sur les mots, qui joue avec les expressions et toute l'identité culturelle qui y est rattachée.
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critiques presse (2)
Lexpress
06 décembre 2013
En une centaine de pages lumineuses et festives, elle parvient à nous entraîner au grand galop vers des contrées où le jeu et la joie mènent la danse.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
23 octobre 2013
Petite-fille de Queneau ? A moins que ce ne soient les gènes de Prévert dont la célèbre anthropologue aurait hérité ? Ce petit livre est en tout cas encore plus exotique et inclassable que le précédent, "le Sel de la vie".
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Faites votre propre expérience. Quand vous arrivez à saisir le fil évanescent de votre pensée en train de se faire, sentez-vous que vous l'articulez intérieurement avec netteté ? [.........] .Avez-vous parfois des réactions carrément épidermiques: ressentir des crampes au ventre, avoir la chair de poule, sourire aux anges (comme je le vois parfois faire à des gens dans la rue ...) à une évocation qui crée en vous des ondes multiples et centrifuges?
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(...) j'ai pu bénéficier d'une expérience (...) auprès des locuteurs analphabètes d'une langue africaine dont l'originalité consiste à avoir des tons de hauteur différente que le français ne possède pas. (...) le vocable "tyiri" que j'écris sans tons peut revêtir cinq sens radicalement différents (chef, brousse, rein...). Pour ma part je les connaissais dans leur contexte, mais je me trompais le plus souvent lorsque je prenais la parole. Cela, à la grande stupéfaction de mes interlocuteurs : ils ne voyaient pas du tout pour quelle raison je pouvais faire de telles confusions entre deux mots à leurs oreilles si radicalement distincs. C'est que je voyais le mot écrits et eux non. Seule l'ouÏe les guidait et non la vue, même intérieure. Ainsi donc, il m'est apparut qu'un caractère acquis (la transmission des sons par l'écriture) joue un rôle considérable dans nôtre manière d'isoler et d'entendre les mots de la langue. (...) Plus globalement, et par hypothèse, j'en conclus que cette grande invention de l'écriture, cette manière de transcrire des sons par leurs équivalents en formes reconnaissables par un autre sens que l'ouÏe, qui a apporté à l'humanité une stupéfiante capacité à enregistrer, à conserver, à transmettre des savoirs et à communiquer entre êtres humains même éloignés dans l'espace et dans le temps, a en même temps canalisé sous une forme préférentielle ce qui pouvait être transmis d'une autre manière. Notre cerveau s'y adapté aisément : je vois les mots écrits autant que je les entends. Or c'est d'une perte qu'il s'agit également, car il aisé de n'entendre plus dans les sons reçus que le seul a être doté de sens par l'écriture. Peut-être s'est-il suivi un assèchement de l'imagination. Il n'est plus nécessaire de raconter des histoires de "son" cru aux enfants, il suffit de prendre un livre et de lire. Et aussi un formatage de ces imaginaires : les enfants reçoivent uniformément de même récits dans une culture et une époque données. D'où deux interrogations : qu'est-ce qui nous reste de la faculté créatrice de sens d'après les sons qu'a l'enfant avant l'écriture comme avait jadis l'humanité ? Comment fonctionne le formatage dans le corps ?
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Bouquin a des odeurs de vieux cachemire
Décision coupe comme un scalpel
Aujourd'hui entrouvre une porte
Amertume est un chemin de ronce
Irrévocable sonne un glas sinistre
Titicaca est toujours fourré au jardin d'enfant
Zèbre croit être caché derrière son ombre.
(p 53 à 62)
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Sont-ce des mots que j'entends ? ou que je vois ? que je déchiffre, que je prononce in petto ? que j'ai en bouche et pas seulement en tête ? qui viennent tout seuls ou qui sont happés nécessairement par d'autres dans un déroulement sans fin ? Sont ce ces images globales, des sons ou des lettres ? des phonèmes nettement séparés, en leur état brut ? des lettres que l'on épelle mentalement ? des ensembles qui se substituent les uns aux autres à grande allure, tels des chevaux sauvages qui ne courent jamais seuls ?
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Crédulité est bonne fille
Traîtrise est chose très triste
Jalousie souffle dans les herbes rampantes
Réputation est sonnerie de clairon
Catimini est innocence perverse
(p 55/63)
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Videos de Françoise Héritier (63) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Héritier
Leçon inaugurale de Françoise Héritier prononcée le 25 février 1983. Françoise Héritier était professeure du Collège de France, titulaire de la chaire Étude comparée des sociétés africaines.
Ce serait une erreur de penser que l'Afrique est restée à l'écart de l'histoire du monde jusqu'à son ouverture par la colonisation, tout comme ce le serait inversement de croire que rien n'a pu s'y passer qui n'y soit introduit de l'extérieur. Ce grand corps gullivérien harcelé sur ses bords est aussi en tout temps parcouru de mouvements internes, de fermentations et de bouillonnements. […] En quelque sorte, le continent africain se présente comme une gigantesque galerie ethnographique où seraient rassemblés la quasi-totalité des éléments, dans leurs diverses combinaisons, sur lesquels s'exerce la sagacité anthropologique. Et cette galerie, loin d'exposer des matériaux morts ou moribonds, des survivances ou des archaïsmes, les étale à nos yeux dans le foisonnement de la vie. Ainsi l'Afrique procure-t-elle la matière nécessaire à un travail anthropologique en profondeur : elle fournit toujours la ressource de comparer entre elles ses sociétés actuelles, qui sont diverses, tout en les confrontant à d'autres qui lui sont extérieures, mais elle offre aussi la possibilité de voir fonctionner in situ des institutions, et même parfois plus largement des types d'organisation sociale qu'ailleurs on ne connaît que par des descriptions ethnographiques anciennes ou par l'histoire.
Texte intégral de la leçon inaugurale : https://books.openedition.org/cdf/873
Retrouvez la présentation de ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/fr/chaire/francoise-heritier-etude-comparee-des-societes-africaines-chaire-statutaire
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