Après tout ce temps passé à nous conter des histoires, Hermann est toujours là.
Et il réussit, une fois de plus, à nous épater, à nous éblouir de son immense talent.
On pouvait penser qu'après "Bernard Prince" (ma série préférée), que réalisé "Jugurtha" (ma série préférée), que peint "Comanche" (ma série préférée), que conté "Jeremiah" (ma série préférée), qu'imaginée "Nic" (la série préférée d'un de mes fils qui m'en a prêté tous les albums) et que raconté "Les tours de Bois-Maury" dans "Vécu", il n'aurait plus grand-chose à nous donner, mais chaque nouvel album d'Hermann renouvelle un genre.
"
Caatinga" est un de ceux-là, de ceux que l'on pense issus du meilleur et qui ne pourront jamais plus être renouvelés
Le graphisme est somptueux, soigné et méticuleux
Le récit est dur, humain et vrai.
C'est l'histoire d'une vengeance, d'une lutte et d'une épopée faite de souffrance, de douleur et de misère.
Jesuino a volé une chèvre à son voisin, le senhor colonel Aristarco y Souza. Diamantino. Son frère, en rit mais il ne sait pas que son père en a perdu la vie.
Ce dernier hésitait à partir, à quitter le Sertao, à s'éloigner de ce trou d'eau qui le retenait à sa terre, regrettant le temps où il ne gênait pas les grands propriétaires.
Maintenant, il est mort. Et ses deux fils sont condamnés à l'exil.
Leur chemin sanglant va croiser celui du "Capitao" Clovis Mendes......
Un magnifique petit dossier est joint à l'album. Il est fait d'une introduction, de quelques photos et de trois superbes dessins pleine page.
"Le Lombard" met, ici, sa collection "Signé" au service du propos d'Hermann et nous offre un album indispensable.