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EAN : 9782803612352
56 pages
Le Lombard (09/01/1997)
3.75/5   36 notes
Résumé :

L'action se déroule au nord-est du brésil dans les années '30. Fils d'un petit éleveur, Diamantino da rocha trouve le corps de son père assassiné sur l'ordre d'un riche propriétaire voisin. Aidé de son frère, Diamantino décide alors de venger son père. Mais la riposte est brutale. Contraints de fuir, les deux jeunes paysans sont récupérés par une des nombreuses bandes de Cangaceiros, de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans le cadre de l'opération "Signé Babelio", qui propose des albums de la collection Signé au Lombaard, j'ai reçu la BD "Caatinga" de Hermann.

L'action se situe dans les années tente, alors que le mouvement de révolte paysanne Cangaço, mené par les cangaceiros, vit ses derniers soubresauts. Il est né dans le Sertão (dans le Nordeste à l'ouest de Recife) après les sécheresses meurtrières de 1877-1878 et atteint son paroxysme d'activité avec celle de 1919. Antonio Silvino qui fut un des chefs de cette révolte à la fin de la Belle Époque a gagné une image de Robin des bois, un autre leader surnommé " Lampião" est mort en 1938 et avec le décès de son lieutenant deux ans plus tard on assiste à la fin des cangaceiros. Ces derniers vivaient en groupe d'une vingtaine à une quarantaine de personnes, anciens paysans ils erraient et étaient soutenus par une bonne partie de la population locale du fait qu'ils redistribuaient une partie de leur butin aux paysans appauvris de la région.

Cette BD a une illustration qui utilise l'aquarelle, des personnages au physique réaliste et une grande capacité à rendre compte des paysages. Au départ de l'action apparaissent des jagounços, des mercenaires travaillant pour quiconque payait le prix. Un conflit entre une famille de pauvres paysans et un grand propriétaire terrien dégénère en une succession de meurtres et deux fils d'une vingtaine d'années, ayant par chance échappés au massacre doivent fuir. Ils vont, en donnant un coup de main aux cangaceiros attaqués par les milices dites "les volantes", rejoindre la rébellion. Les haines personnelles perdurent des deux côtés et les règlements de compte tiennent quasiment lieu de guerre privée dans cet album.

La caatinga est une forêt épineuse en milieu aride, qui couvre 8% du territoire brésilien, le terme est issu de la langue Tupi, il se traduit par "forêt blanche".
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Après tout ce temps passé à nous conter des histoires, Hermann est toujours là.
Et il réussit, une fois de plus, à nous épater, à nous éblouir de son immense talent.
On pouvait penser qu'après "Bernard Prince" (ma série préférée), que réalisé "Jugurtha" (ma série préférée), que peint "Comanche" (ma série préférée), que conté "Jeremiah" (ma série préférée), qu'imaginée "Nic" (la série préférée d'un de mes fils qui m'en a prêté tous les albums) et que raconté "Les tours de Bois-Maury" dans "Vécu", il n'aurait plus grand-chose à nous donner, mais chaque nouvel album d'Hermann renouvelle un genre.
"Caatinga" est un de ceux-là, de ceux que l'on pense issus du meilleur et qui ne pourront jamais plus être renouvelés
Le graphisme est somptueux, soigné et méticuleux
Le récit est dur, humain et vrai.
C'est l'histoire d'une vengeance, d'une lutte et d'une épopée faite de souffrance, de douleur et de misère.
Jesuino a volé une chèvre à son voisin, le senhor colonel Aristarco y Souza. Diamantino. Son frère, en rit mais il ne sait pas que son père en a perdu la vie.
Ce dernier hésitait à partir, à quitter le Sertao, à s'éloigner de ce trou d'eau qui le retenait à sa terre, regrettant le temps où il ne gênait pas les grands propriétaires.
Maintenant, il est mort. Et ses deux fils sont condamnés à l'exil.
Leur chemin sanglant va croiser celui du "Capitao" Clovis Mendes......
Un magnifique petit dossier est joint à l'album. Il est fait d'une introduction, de quelques photos et de trois superbes dessins pleine page.
"Le Lombard" met, ici, sa collection "Signé" au service du propos d'Hermann et nous offre un album indispensable.
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Une fois n'est pas coutume, je commencerai ce compte-rendu par un gros mea culpa pour cette chronique rendue très très très très en retard. Et pour cause, cela fait des mois que j'aurais dû la publier mais ma vie a été prise ailleurs et je voudrais donc présenter mes plus sincères excuses aux éditions le Lombard et à Babelio pour cette chronique inespérée. Je sais qu'il n'a pas été correct de ne plus donner de nouvelles mais je me console en me disant : ne dit-on pas « vaut mieux tard que jamais ? » J'ose donc espérer que mon compte-rendu aussi tardif qu'il soit, recevra votre accueil avec bienveillance et compréhension. Et je remercie encore chaudement (sans désinvolture aucune) ces deux partenaires pour la confiance qu'ils m'ont témoigné en m'envoyant cette superbe réédition de luxe dans la collection Signé de l'album Caatinga de Hermann dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio et du Club des Chroniqueurs Signé.

Le nom caatinga est issu de la langue Tupi et signifie « forêt blanche » ou « végétation blanche » (de caa, « forêt », « végétation » et tinga, « blanc »). C'est dans cet environnement propriété des cactus et buissons épineux du Nord Est du Brésil que Hermann a décidé de planter le décor de son histoire de vengeance : celle de 2 frères qui pour réparer le massacre de leur famille, s'enrôlent auprès des Cangaceiros, une bande de pauvres paysans hors-la-loi qui sévit dans le Sertao...

S'inspirant du combat des paysans révolutionnaires du Brésil des années 30 contre la domination des propriétaires terriens d'alors, Hermann trouve prétexte à dessiner un superbe 'one shot' sur fond de désert aride et rocailleux... le graphisme alternant entre les tons clairs (beige, blanc) de la Caatinga et les couleurs froides (bleu clair et bleu ciel) rend une atmosphère poussiéreuse et désertique qui rappelle les westerns spaghettis de Sergio Leone. Comme pour l'incontournable série Jeremiah par exemple, les plans et découpages sont travaillés à la perfection et, fait notable, Hermann a lui même posé la couleur directement sur les planches comme pour Sarajevo Tango. Entre règlement de compte, fuite et course poursuite, cette brève incursion dans le Brésil des années 30 dépeint un sombre et violent épisode assez méconnu de l'histoire brésilienne... Les graphismes sont très réussis et la faune et la flore finement étudiés et superbement représentés. Mais on a malheureusement l'impression que cela se fait un peu au détriment du scénario. Toutefois, si l'intrigue reste basique et les faits évoqués assez peu creusés, on ressent le plaisir pris par le dessinateur à travailler sur ce projet et cela rend la lecture de l'album bien agréable... Donc si vous aimez les ambiances westerns, laissez-vous tenter par ce bel album aux couleurs de désert...

Anecdote : l'idée de faire cette bande-dessinée serait venue du visionnage du film O Cangaceiro par Hermann dans une salle obscure de Belgique et de cartes postales représentant la bande de Lampiao, l'une des bandes les plus redoutables des Cangaceiros... Je me lancerai volontiers dans le visionnage du film pour me faire ma petite idée. L'auriez-vous vu par hasard ? Qu'en avez-vous pensé ?

Pour en savoir plus sur la gestation du projet et sur le travail de Hermann, n'hésitez pas à lire cette intéressante interview donnée par le dessinateur à Nicolas Anspach et Cédric Lang (intialement parue dans le 16e numéro de la revue Auracan et diffusée en ligne sur ActuBD).
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Brousse qui pique.
Dans le sertão du Nordeste brésilien, arrière-pays aride où les richesses sont aux mains des fazendeiros, la population étant paupérisée, les cangaceiros s'organisent en bandes pillardes et violentes afin de rançonner les grands propriétaires des fazendas. Dans la végétation blanche et acérée de la caatinga, les bandits de grands chemins sont pourchassés et assassinés par les hommes de main à la solde des nantis. Apaches postmodernes, nomades utilisant toutes les ressources du terrain, les cangaceiros ont « rayonné » dans la première moitié du vingtième siècle jusqu'au démantèlement de la bande de Lampião, le 29 juillet 1938. C'est à partir d'un jeu de clichés, l'un montrant la bande de Lampião posant pour la photographie, l'autre présentant leurs têtes décapitées, qu'Hermann a entrepris de remonter le temps et les événements pour mettre en lumière la chevauchée tragique des hommes du sertão. le parallèle avec la photographie des Fédérés fusillés par les Versaillais lors de la Semaine sanglante de mai 1871, à Paris s'impose dans le cortège funèbre des anonymes laissés-pour-compte. le lien se fait aussi avec le roman halluciné et métaphysique, Diadorim (1956), de l'écrivain brésilien João Guimarães Rosa (1908-1967). Une image forte est toujours propice à la gamberge et au cinéma intérieur. Hermann est d'ailleurs un dessinateur cinématographique et Caatinga ne fait pas défaut à la règle. L'oeuvre ne dépareille pas sa production et joue en écho avec « La flamme verte du conquistador » (1974), 8e aventure de Bernard Prince scénarisée par Greg. Dans « Caatinga », Hermann imagine l'enrôlement de deux frères dans une bande de cangaceiros après que leur famille a été massacrée par les nervis d'un colonel local vindicatif. le scénario est simple mais l'histoire est prenante. Elle s'insère dans un flux et révèle tout un pan de l'histoire du Brésil, le climat social, l'âpreté des paysages et la dureté des hommes. En restant en surface dans le traitement psychologique des personnages, Hermann ressuscite des présences fantomatiques vite happées par les badlands dans le tourbillon de l'oubli. Son dessin est travaillé, vivant, inspiré. La caatinga n'est pas un simple décor mais exhale une présence forte et constitue de facto le personnage central de la bande dessinée. La couleur directe avec ses jeux et nuances de blancs et d'ocres est une réussite totale ; son rendu demeure inégalé. Hermann est alors au sommet de son art.
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Je continue ma découverte de Hermann, et cette fois c'est Hermann seul.
Les dessins sont toujours aussi beaux, cette planche de paysage pour débuter la lecture est magique : on est immédiatement plongé dans cette ambiance de campagne aride, on à chaud en regardant ces images, accablées par le soleil. Quelques pages plus loin, on découvre l'effet de la pluie qui reverdit le décor : et alors j'ai juste envie d'y flâner.
Même si les traits des personnages sont très réalistes, marqués par la dureté de leur vie, ou lissés par le confort, j'ai malheureusement l'impression de toujours revoir les mêmes d'une lecture à l'autre. Et j'ai aussi parfois un peu de mal à les reconnaître dans une même lecture : ils se ressemblent beaucoup trop.
C'est encore une fois une histoire d'hommes confrontés à une vie très rude et certainement très injuste, et qui font ce qu'il peuvent pour survivre. C'est l'histoire de la fin d'un époque, quand certains s'adaptent aux nouvelles technologies, ils prennent alors un avantages considérables sur ceux qui restent figés : ce qui n'évolue pas disparaît.
Et enfin, le petit bonus de fin que j'aime toujours beaucoup : une court dossier pour préciser le contexte du récit, expliquer qui sont ces gens (parce qu'évidemment ici en Europe on ne les connait pas) parler des personnages réels qui ont inspirés l'histoire.
C'est donc encore une fois, une super lecture pour moi. Je vais donc continuer à visiter tout ce que mes médiathèques favorites ont en stock, avec écrit Hermann en couverture.
A suivre donc.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Clovis ! Les soldats !... Par centaines ! La vallée est fermée !
- L’armée ici ? Déjà ? Comment ont-ils pu savoir ?...
- Les nouvelles routes, Capitão. Ils commencent à pouvoir utiliser des camions.
- Bon. Admettons !... Mais il faut encore qu'ils soient avertis !
- Télégraphe, Capitão. Dans le sertão aussi, les temps changent.
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