"Avec toute mon amitié, ce récit de mes naissances, juste avant le Big-bang Huntington"
Voici la dédicace que m'a faite Émilie le 3 décembre 2013 à l'occasion d'une conférence sur cette terrible maladie.
C'est un livre qui se décompose en deux partie : celle de son enfance et des relations difficiles avec ses parents et celle où elle apprend qu'elle est porteuse du gène d'Huntington.
J'ai lu assez facilement la première, en revanche, la seconde est beaucoup plus délicate car l'auteure décrit le chemin complexe, sinueux, auto-destructeur, de l'acceptation. Son seul interlocuteur devient "Tahiti douche" un petit flacon sur le bord de sa baignoire qui lui permet d'évacuer goutte à goutte ses craintes les plus profondes.
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Mais tu es qui, à la fin ?
Je suis Tahitidouche.
...
Ne fais pas cette tête. Je suis juste Tahitidouche. Je ne suis rien d'autre, je ne prétends à être rien d'autre, d'ailleurs, ça me va très bien : je suis juste Tahitidouche.
Le Tahiti Douche vanille, là ?
Oui, voilà. C'est moi.
Mais qu'est-ce que... Depuis quand ? Depuis quand un truc comme toi ça parle ?
Moi ? Mais j'ai toujours parlé, moi ! Je suis ultra-bavard, justement. Mais toi, évidemment, tu ne pouvais rien entendre. Tu étais comme tout le monde, sourde comme un pot. Ah là là. Enfin bref ! Nous y voilà. Tu t'en es fait du mouron, hein. On a failli te perdre, tu le sais, ça ? A ce point-là, ce n'était même plus de l'envie de mourir, à ce point-là, c'était du mourir tout court !
D'autres fois on oubliait mon âge, ou on oubliait que c'était l'heure d'aller me coucher, ou on oubliait de me le dire, bref on m'oubliait tout court, et je me retrouvais en train de participer à une séance de spiritisme.
Emilie Hermant présente son roman "Pas moi" éditions Lanceur 2010.