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EAN : 9782226285997
369 pages
Albin Michel (30/01/2013)
3.12/5   29 notes
Résumé :
La traversée du siècle de Louis XIV et de la Régence par deux femmes de la haute noblesse bretonne.

Anne-Sophie Le Tellier épouse à 16 ans Charles de Vieilleville. Sans fortune, sa cousine Viviane rejoint les Sœurs de la Charité. L'une fréquente la Cour et les salons parisiens, l'autre côtoie un monde de misère.
Catherine Hermary Vieille a l'art de nous faire vivre l'Histoire en mêlant personnages de fiction et faits réels : Charles meurt en Lo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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"Le siècle de Dieu", c'est celui de notre bon roi Soleil, le roi Louis XIV; époque qui inspire de nombreux écrivains régulièrement.
Catherine Hermary-Vieille nous présente une époque marquée par l'essor de l'art "Baroque", où les querelles religieuses se multiplient: jansénistes contre jésuites, Bossuet contre Fénelon et tout le monde catholique contre le monde protestant.
François de Sales enchantait les salons avec son "Introduction à la vie dévote".
Siècle de la spiritualité et du mysticisme mais siècle aussi de la magie noire; avec les tristement célèbres "messes noires" au cours desquelles on égorgeait des bébés et auxquelles aurait participé la grande favorite du roi, la marquise de Montespan...
Une évocation haute en couleurs de cette époque de rayonnement de la France, à travers le destin croisé de deux cousines venues de Bretagne et qui vont avoir un destin bien différent..
L'une va se consacrer aux Enfants des Pauvres, et se consacrer à l'humanitaire, tâche bien lourde quand on connaît l'ampleur de la misère du peuple à cette époque;
L'autre cousine va se consacrer à une vie mondaine et futile..
Un sujet intéressant et des références historiques nombreuses et bien amenées..mais...mais le récit manque de rythme et ne "décolle " pas..
Pas assez de profondeur psychologique sans doute.
Concernant la même époque, j'avais nettement préféré "La marquise des Ombres", du même auteur, évoquant la vie de la célèbre empoisonneuse, la marquise de Brinvilliers..
A recommander pour les passionnés (comme moi) de cette époque du Grand Siècle...
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C'est un livre intéressant que ce dernier roman de Catherine Hermary-Vieille. Intéressant certes, mais pas palpitant.

En deux mots, Catherine Hermary-Vieille nous raconte l'arrivée à Paris d'une jeune fille de la noblesse bretonne, quittant son pays avec sa cousine pour un mariage arrangé. Anne-Sophie découvre le monde, la cour, les salons, pendant que sa cousine Viviane, dévouée à la religion et aux pauvres, court d'hôpitaux en maisons de charité pour apporter son secours au plus démunis. Une troisième femme traverse avec les deux héroïnes le siècle de Dieu, celui du règne de Louis XIV et se bat pour partager sa vision de la religion.

Si l'on peut féliciter le travail de recherche et de documentation de l'auteur pour cet opus –comme pour tous les autres d'ailleurs, on ne peut que regretter la part trop faible faite à la fiction. Les nombreux chapitres se rapportent à des années. Ce découpage scolaire fait du roman une suite d'évènements historiques. Cela accélère d'une part le rythme du récit: les personnages vieillissent sans grandir, ils évoluent sans que le lecteur n'ait le temps de comprendre, ni même d'imaginer les raisons de ces changements. Alors que nous aimerions partager les émotions, les relations, en comprendre les nuances, les mécanismes, l'auteur nous contraint à galoper à travers le siècle, abandonnant toute chance de continuité ni même de réalisme.

La course trop rapide de l'histoire perd le lecteur en route et ne laisse pas le temps aux personnages de fleurir dans notre imaginaire. Eux-mêmes dépérissent et la fiction s'évanouie.

Quelle ambition que de raconter dans un même roman le règne du Roi Soleil du côté lumineux de la Cour et du côté sombre et boueux du peuple miséreux ? C'est pourtant ce que tente l'auteur en essayant de solidariser les deux mondes à travers ses personnages : Anne-Sophie incarne la Cour flamboyante, tandis que sa cousine secourt les miséreux. Catherine Hermary-Vieille décrit pourtant bien cette fracture béante qui sépare ces deux mondes, mais semble vouloir la colmater avec une bien faible relation familiale.

Si les évènements historiques, joyeux comme pathétiques, sont très bien décrits et nous tiennent en haleine, les relations des personnages, les liens qui les unissent, en bref toute leur psychologie est à revoir. On veut nous peindre une famille, l'amour, la passion : on nous donne au contraire à voir des êtres solitaires, détachés les uns des autres. Ils sont tous vides, sans couleur, sans espoir. Tous, les jeunes et le plus anciens, manquent de vivacité, de joie de vivre. Lorsqu'ils sont jeunes, les personnages manquent de vivacité, d'innocence, de rage, de passion –bref tout ce qui peut définir la jeunesse… et lorsqu'ils vieillissent, ils manquent de sagesse, de répartie. Jamais assez jeunes, jamais assez vieux.

En abordant maladroitement le thème du temps qui passe, l'auteur tend presque un bâton pour se faire battre. Certes le règne de Louis XIV s'étend, les modes passent, les famines reviennent, des gens naissent, d'autres meurent, les égéries vieillissent et les belles fleurs se fanent. Mais ce fatum devient bien trop pesant quand avec chaque page arrive la nouvelle d'un décès. A la fin, il ne reste que l'Histoire, avec un grand H, ce vieux roi qui ne veut pas mourir , et d'autres personnages, dont le portrait et l'intérêt sont déjà épuisés depuis longtemps.

Soit qu'il s'agisse d'une tentative avortée de dénoncer un tableau jusqu'ici trop fleuri du règne de Louis XIV, soit que l'enjeu soit seulement de décrire le bouillonnement des peuples qui mènera à la Révolution, l'auteur ne se mouille jamais vraiment.

On a donc l'impression de croquer désespérément dans un joli gâteau sans goût. Rien de plus plat que cet inventaire de faits historiques. Rien de plus fade que ces personnages qui n'ont jamais d'avis. Personne ne prend parti, ni les personnages, ni l'auteur. Et le seul échappatoire qui s'offre à ceux qui pourraient ne pas être d'accord, c'est de se laisser mourir de lassitude.
Le style quant à lui ne nous transporte pas. L'écriture est fluide, mais comme tout le reste, bien souvent très plate. Certains récits d'évènements historiques semblent sortis de nulle part, et ne touchent le récit que parce qu'ils partagent l'année qui chapote le chapitre.
Peut-être est-ce la richesse historique qui implique l'appauvrissement des portraits, des émotions et de tout ce qui constitue en fait la part fictive du récit. S'il en est ainsi, l'auteur a clairement pris le parti de l'Histoire.

La rencontre de la fiction et de l'Histoire est elle aussi bien timide. On regrette de ne pas savoir comment les personnages fictifs réussissent à créer des liens avec des personnages célèbres par exemple : on nous sert au contraire du « Anne-Sophie fut très bien accueillie dans le cercle de Madame de Scudéry et les deux femmes se plurent tout de suite. » La fiction ne permet-elle pourtant pas une infinité de possible… ?

C'est donc un joli cours d'Histoire que ce roman de Catherine Hermary-Vieille, mais après tout, sur le fond, l'auteur n'y est pour rien. le récit manque de piment, il manque de fiction, il manque de vie. Tout s'essouffle. Même le lecteur.
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L'auteur nous raconte l'histoire deux femmes : l'une née dans une bonne famille se trouve mariée à l'âge de 16 ans et l'autre, sa cousine, orpheline vouée à consacrer sa vie à Dieu et aux pauvres.

Anne Sophie qui s'était imaginer sa nouvelle vie plein de fastes, de joies et d'amour auprès d'un époux qui, elle n'en doutait pas, allait se montrer parfait. Malheureusement, la réalité fut tout autre bien loin de ce qu'on lui avait promis.

Quant à Viviane, on pourrait penser qu'elle ne trouvera jamais le bonheur dans cette vie austère sans cesse tournée vers les autres. Cependant, le bonheur n'est pas toujours là où on le croit.

J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage d'Anne-Sophie durant la moitié du livre. Certes, sa vie était bien loin du rêve qu'elle s'était imaginée mais elle a eu un comportement de ravissante idiote qui ne peut que fonctionner qu'un temps.

La vie rattrape toujours et elle fait payer les erreurs commises. L'âge aidant, elle a mis de l'eau dans son vin et a muri.

La vie de Viviane a été très riche spirituellement et si du dehors cela semblait peu réjouissant, des deux cousines, je pense que c'est elle qui s'en est le mieux tiré.

Autour de ces deux personnages gravitent les acteurs de la grande Histoire : on y croise Bossuet, Fénelon, Madame de Montespan, madame De Maintenon et bien sur Louis XIV.

Le titre du livre est très bien trouvé car à cette époque la foi se trouvait en Dieu ou dans la personne du Roi : ne disait-on pas que Dieu avait placé le Roi sur le trône de France ?

En revanche, si ni Dieu ni le Roi ne trouvait grâce aux yeux des gens, la vie a pu leur sembler bien difficile.

Même si j'ai globalement apprécié le roman, le fait d'entrecouper l'histoire des deux héroïnes par des pans de la grande histoire m'a gêné car cela coupait trop le rythme et on pouvait rapidement perdre le fil.
Ceci étant, la vie sous le règne de Louis XIV est très bien décrite et on s'y croirait.
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Si j'ai refermé ce livre moins bête que je ne l'étais en l'ouvrant, je n'ai guère eu d'émotion. Si je loue l'érudition de Catherine Hermary-Vieille, ses recherches historiques certainement longues et sérieuses, j'adhère beaucoup moins à son écriture. Si les codes du roman historique sont parfaitement respectés -un ou plusieurs héros, un contexte social fort et riche d'évènements, une succession de malheurs ou de bonheurs- je me suis surprise à m'ennuyer ferme (et pourtant j'adore ce genre!).
CHV a-t-elle voulu "ratisser" trop large en narrant tout un siècle (le bandeau de ce livre promet d'ailleurs présomptueusement " le grand roman du règne de Louis XIV") ? À force de courir au gré des événements, des faits, je suis venue à bout de ce livre essoufflée et insatisfaite.

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De noblesse bretonne, Anne-Sophie arrive à Paris en 1665 avec sa cousine Viviane afin d'épouser un gentilhomme qu'elle ne connait pas. Déçue par son mariage, elle se lance dans les bals, les salons littéraires, les fastes de la noblesse parisienne et ensuite de Versailles. Viviane de son côté épouse la cause des Soeurs de la Charité et s'épuise en aidant les plus démunis.
Roman captivant de ce siècle de Louis XIV. C'est un contraste entre les fastes de la Cour, les dépenses exorbitantes pour "paraître", les meurs de certains courtisans et les cloaques de Paris, les mouroirs, les bébés abandonnés, les disettes du peuple,..
C'est aussi le crépuscule du Roi Soleil avec ses dévots et la lutte contre le protestantisme.
Catherine Hermary-Vieille nous dépeint une Cour vieillissante, on imagine très bien tous ces courtisans avec leur perruque démodée, leur visage ridé maquillé de blanc, la mort de tous les héritiers du roi Louis, le déclin de ce siècle.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Bossuet, certes, désapprouve le jansénisme, appuya Viviane, mais il s'inquiète tout autant de l'influence que prend un certain Molinos dont le "Guide Spirituel" est une incitation au quiétisme.
Cet anéantissement de la volonté, cette passivité absolue, ce renoncement à l'action, ce mépris de son propre corps et de tout être créé lui semblent hautement suspects. Il craint que Rome ne se fourvoie en ne le condamnant point et le roi l'approuve.
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Ses parents lui avaient narré l’affaire de Loudun, le procès du père Urbain Grandier, torturé puis brûlé vif en 1634 parce que sept nonnes d’un couvent d’ursulines et leur supérieure, mère Jeanne des Anges, disaient avoir été ensorcelées par lui. Séduisant, séducteur, le curé avait attiré la convoitise de Jeanne des Anges qui l’avait sollicité pour être le confesseur de sa communauté. Après son refus, une haine implacable l’avait littéralement habitée.
Des mois durant, elle-même puis toutes les sœurs avaient eu d’effroyables convulsions, avaient exposé sans pudeur leurs parties intimes, s’étaient mises à baver, à hennir, à aboyer, à se contorsionner, possédées, clamaient-elles, par une armée de démons. Les exorcistes appelés à l’aide, tout aussi hantés que les malheureuses, n’étaient parvenus à rien. Tous haïssaient Grandier qui s’était montré hautain au temps où il occupait le haut du pavé à Loudun. En outre, le malheureux curé avait, quelques années plus tôt, commis un pamphlet contre le cardinal de Richelieu. Celui-ci ne pardonnait jamais. Quoique certain de l’innocence de Grandier (il ne croyait guère aux démons), le cardinal avait voulu l’écraser, le faire souffrir, l’anéantir. Juges et témoins avaient été soigneusement sélectionnés, les amis de Grandier ou ceux susceptibles de témoigner à sa décharge expulsés de Loudun.
Mais quand le corps du prêtre avait été réduit en cendres, après d’inhumaines tortures afin d’obtenir des aveux qu’il n’avait jamais signés, les démons, sans doute satisfaits chez les ursulines, avaient refusé de quitter la place. Il avait fallu l’intervention d’autres exorcistes et surtout la puissance du temps pour faire décamper la horde infernale. Jeanne des Anges qui, par son hystérie, avait conduit un innocent à la plus atroce des morts, était désormais considérée comme une sainte. Le roi Louis XIII, la reine, Gaston d’Orléans l’avaient reçue. Elle jubilait. On la comparait aux plus hauts mystiques. Une vie réussie en dépit de la violence qui lui avait été faite, des années plus tôt, par des parents désireux de la fourrer dans un couvent alors qu’elle n’avait nulle vocation mais un grand goût pour les hommes. Tout finissait bien.

Chapitre 36
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La nouvelle qui passionnait la Cour était l’inclination du roi pour madame de Maintenon, sentiment qu’il parvenait à peine à dissimuler. Il lui avait offert un bel appartement composé de deux antichambres, une grande chambre et une autre plus petite, ouvrant comme le sien sur l’escalier de marbre. Il suffisait au roi de traverser la salle des gardes pour lui rendre visite.
Madame de Maintenon, pourtant si modeste et discrète, n’avait pas lésiné sur la dépense pour aménager son nouveau logis : damas, passementerie de fils d’or, velours cramoisi, lit quasi royal. On ne pouvait s’y tromper, elle était bien la nouvelle favorite que la mort subite de la reine avait hissée au premier rang. Avec Bossuet – monsieur de Meaux –, le père de La Chaise, confesseur du roi, les duchesses de Chevreuse, de Beauvilliers et quelques autres, elle formait une coterie de dévots qui avait pour objectif de faire revenir le roi à la pratique religieuse. Que ce fût l’effet de l’âge ou d’une intervention du Saint-Esprit, celui-ci avait retrouvé la foi et d’irréprochables mœurs. Épouserait-il morganatiquement la marquise ? Ce mariage avait-il déjà eu lieu ? Beaucoup le prétendaient, nul n’avait de preuves.

Chapitre 15
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À douze ans, Viviane était déjà très féminine et un peu maniérée. Elle aimait son couvent, les religieuses qui les enseignaient, comptait de multiples amies et s’initiait à la musique avec ravissement. On lui faisait apprendre le clavecin et la harpe. Éloi, qui allait avoir dix ans, montrait de si bonnes dispositions pour les études que l’on avait ajouté l’enseignement du grec à celui du latin. Contrairement à Nicolas, les exercices physiques le rebutaient et il avait refusé net d’apprendre les armes.

Chapitre 26
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Puis la conversation était tombée sur la mort récente du duc de La Rochefoucauld dont les Maximes avaient connu un immense succès. Il avait fréquenté les salons et était fort lié à madame de La Fayette qui avait dit : « Monsieur de La Rochefoucauld m’a donné de l’esprit mais j’ai réformé son cœur. » Jeanne avoua avoir lu avec bonheur La Princesse de Montpensier et La Princesse de Clèves ainsi que Le Grand Cyrus de mademoiselle de Scudéry et L’Astrée de monsieur d’Urfé. Marie et Viviane, qui tenaient les romans pour pernicieux, manifestèrent un certain étonnement. Comment passer de l’Introduction à la vie dévote au Grand Cyrus ? Les ambitions, les passions exprimées par les auteurs de roman n’étaient-elles pas vaines ? Ne tournaient-elles pas la tête des naïfs ?

Chapitre 12
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Videos de Catherine Hermary-Vieille (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Hermary-Vieille
Extrait du livre audio "Les Exilés de Byzance" de Catherine Hermary-Vieille lu par Rafaèle Moutier. Parution CD et numérique le 6 juillet 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-exiles-de-byzance-9791035407674/
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