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Philippe Baudouin (II) (Traducteur)
EAN : 9782253145738
730 pages
Le Livre de Poche (19/03/2003)
4.26/5   119 notes
Résumé :
Au Mexique, on ne l'appelait que par son prénom. Elle s'habillait de vêtements chatoyants, de longues jupes d'Indienne, riait et parlait avec force, n'hésitant pas à employer un langage des plus crus. A dix-huit ans, elle subit un terrible accident d'autobus qui la laissa brisée. A compter de ce jour et jusqu'à sa disparition en 1953, vingt-neuf ans plus tard, la souffrance et la mort furent ses fidèles compagnes. Epouse du célèbre peintre muraliste Diego Rivera, vo... >Voir plus
Que lire après Frida : biographie de Frida KahloVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Tout savoir de Frida ? C'est possible. Ici dans cette biographie sont relatés tous les faits et gestes de cette célèbre artiste. Tous ses tableaux sont minutieusement dépeints, décrits et analysés. A tel point que ne figure aucune âme, aucune sensibilité ! Juste un constat et une énumération. Une lecture pire que celle d'un CV. Mais bon, c'est une biographie et non un roman. Mais quand même, j'aurais aimé y trouver un peu de vie, moi, dans cette biographie.
Donc voici un monument de lecture parfait et complet pour tous les fans de cette artiste !
Des faits donc, mais aussi des photos de l'artiste, quelques-unes de ses peintures (hélas la plupart en noir et blanc, quelle faute !), des extraits de lettres aussi. Bref (c'est une façon de parler bien sûr, la somme de documents dépasse les 700 pages), vous saurez tout, tout, sur l'artiste mexicaine la plus connue au monde.

J'ai mis quelques temps à lire ce pavé, mais je ne le regrette pas malgré tout. J'ai mieux cerné cette peintre dont j'aimais l'oeuvre, les couleurs, le style. Et je réfute le terme « de surréalisme » dont Breton qualifiait l'oeuvre de Frida. Non, ses oeuvres sont d'une réalité cinglante, celle d'une vie faite de courage face aux multiples douleurs dues au grave accident subi dans sa jeunesse (auparavant, elle avait contracté la polio qui l'avait laissée boiteuse) à l'impossibilité d'être mère et à l'amour qu'elle vouait à Diego Riviera, son époux, artiste muraliste, le seul homme qui ait vraiment compté pour elle. Non, ses oeuvres sont toujours intimement liées aux événements de sa propre vie. Mais de tous ces événements douloureux, elle a tiré sa force pour construire sa personnalité extrêmement attirante, d'après tous ceux qui l'ont côtoyée.

Et si cette artiste vous touche vous aussi, mais ne voulez pas vous plonger dans cette biographie très complète, je vous propose de lire : « Rien n'est noir » de Claire Berest qu'a passionnément commenté Afleurdelivres.
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"La tristesse se révèle dans tous mes tableaux, car ainsi est ma vie, inutile de se lamenter".

La peinture de Frida Kahlo m'a toujours intriguée, je la trouve étrange, emplie de mystère, presque insondable, reflétant l'âme de l'artiste dans toute sa profondeur. Des heures passées à contempler des détails, à presque apercevoir un mouvement furtif dans la verdure luxuriante de ses arbres, à ressentir les coups au coeur et au corps si bien représentés par l'artiste.

Est-ce parce qu'elle a tant souffert suite à un accident de bus et à ces journées passées, impotente, dans un lit dont le baldaquin est un miroir lui renvoyant l'image de son tourment, que Frida Kahlo affectionne autant l'autoportrait ?

Sensible, cruel et passionné comme l'oeuvre de Frida Khalo, ce livre retrace avec l'art subtil du pinceau, la vie mouvementée de cette personnalité hors du commun. du Mexique à Paris, d'hommes en femmes, de bonheurs en crises, la vie de l'artiste a été des plus mouvementées. Frida Kahlo, femme exceptionnelle, avec une fougue à la fois dure et tendre, donnant à ce caractère brûlant et à ce corps fragile, une présence, une existence hors de la toile. Cette femme à deux facettes qui garde la hargne alors que d'autres se seraient allongés. Une battante ayant choisi de vivre, et non de se plaindre, d'assumer ses choix, avec les bonheurs et les souffrances qui vont avec.

« La pintura completa mi vida »

A la lecture de cette biographie, je me suis sentie honteuse de n'avoir connu auparavant Frida Khalo comme l'artiste qui vit, existe et souffre à travers sa peinture unique au monde, mais cet hommage à une vie poignante et singulière m'a aidé à mieux comprendre cette artiste torturée, malade d'être enfermée dans son corps et cependant réussissant la prouesse de mélanger délicatement toute l'énergie de la vie aux couleurs flamboyantes de l'amour dans ses toiles. le résultat est vibrant, l'empreinte indélébile et le succès certain.
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Frida : a biography of Frida Kahlo
Traduction : Philippe Beaudoin

Certaines vies semblent vouloir nous apporter la preuve flagrante de l'existence d'un Destin surhumain, à la fois omniscient et omnipotent mais dont les voies demeurent jusqu'au bout froidement impénétrables et terriblement injustes à quiconque le subit.
Il en est ainsi de la vie de Frida Kahlo dont André Breton – qu'elle n'aimait guère pourtant - déclara qu'elle était « surréaliste sans le savoir. »
Elle naît en 1907 d'un père immigré d'origine judéo-allemande, Wilhelm (plus tard mexicanisé en Guillermo) Kahlo et de la seconde épouse de celui-ci, Matilde Calderon, dont le sang unissait la fierté du Siècle d'Or espagnol à celle, si ancienne, des Indiens d'Amérique centrale.
Son enfance passerait pour peu révélatrice si, dès ses huit ans, le Destin ne s'en venait frapper à sa porte pour lui laisser en dépôt une poliomyélite qui marquera à jamais sa jambe droite. Ces longues jupes de tehuana qu'elle se complaira à arborer jusque sous les cieux de Detroit et de Paris, Frida les porte avant tout pour dissimuler cette jambe éternellement malingre dont elle a honte.
Et puis, dix ans plus tard, le 17 septembre 1925, le second coup de trompette de la Fatalité résonne de façon bien plus discordante, mille fois plus cruelle : le bus dans lequel se trouvait la jeune fille rentre dans un tramway et l'une des barres d'appui l'empale littéralement, provoquant de graves lésions au niveau du bassin et de la colonne vertébrale. A partir de cet instant, le sort de Frida Kahlo – et celui de son oeuvre – sont scellés.
Tout d'abord, elle ne pourra jamais porter un enfant à terme. Ensuite, immobilisée pour de longs mois dans son lit, elle commence à peindre. Mais elle ne sait pas encore que les seuls enfants auxquels elle pourra donner vie seront exclusivement spirituels : les médecins, peut-être sincères d'ailleurs à l'époque, la laissent espérer des grossesses où la césarienne finale constituerait la seule anormalité.
De fait, elle tombera enceinte de son mari, le peintre Diego Rivera, l'une des gloires du Mexique contemporain, de 20 ans son aîné. Plus tard, quand elle tentera de se venger de ses infidélités chroniques, elle portera également l'enfant de l'un de ses amants. Mais peu importe l'homme en cette affaire : si, par l'un de ces raffinements de cruauté auxquels la Vie nous habitue, les lésions infligées à l'utérus par l'accident de 1925 n'empêchent en rien la fécondation, elles rendent par contre toute naissance impossible.
Ce leit-motiv de l'avortement naturel ou encore de l'accouchement qui se déroule mal réapparaît dans nombre de toiles de Frida Kahlo. Et pour se convaincre qu'elle le vécut comme une malédiction, il suffit de regarder « Ma Naissance », où elle a représenté sa propre venue au monde dans son style si particulier, mélange de peinture naïve fondée essentiellement sur les retablos (ex-votos) pendus dans les églises et l'art pré-colombien aztèque.
Autre thème favori de l'artiste : le double - soulignons à ce sujet la bisexualité de Kahlo. L'oeuvre regorge d'auto-portraits qui nous restituent ses joies mais aussi ses malheurs, comme l' « Autoportrait aux cheveux coupés » qu'elle peignit alors que Rivera venait de demander le divorce après lui avoir probablement dit (il en parle dans ses mémoires) qu'il ne la désirait plus et que ses infirmités y étaient pour beaucoup.
Et bien sûr, omniprésente, la Souffrance. Souffrance d'un corps martyrisé (« La Colonne Brisée » touche en ce sens à la perfection), souffrance d'un instinct maternel profond qui ne trouva jamais à s'épancher sur sa propre chair et son propre sang, souffrance d'une femme amoureuse à la folie d'une espèce d'homme-enfant, souffrance d'une artiste qui voulait faire « du grand, du social, comme Diego » et qui douta toujours de la valeur de son oeuvre.
Doit-on pour autant, quand on évoque la peinture de Kahlo, parler de tristesse ou de malheur ? Certainement pas, à moins qu'on soit borné ou d'une sottise remarquable. Il y a de l'allégresse dans ses toiles, même si elle est souvent féroce et cruelle, même si l'on y croise souvent des squelettes attablés ou dansants, des organes ou des membres écorchés et sanglants et, dans le superbe tableau « Moi et ma Nourrice », une nourrice indienne affublée d'un masque d'idole antique plus noir et plus fermé que la Terre.
Si Breton est dans le vrai quand il évoque ici l'idée de surréalisme, il faut cependant préciser que Kahlo ignorait tout de ce mouvement quand elle se mit vraiment à peindre. Ses premiers inspirateurs, outre ceux, fondamentaux, que j'ai cités plus haut, sont certainement l'école italienne moyen-âgeuse et des francs-tireurs comme par exemple Henri Rousseau, dit « le Douanier Rousseau), pour lesquels elle a souvent avoué sa très grande admiration.
Mais quel que soit le qualificatif que l'on veut donner à ses toiles, on s'empresse tout d'abord d'en souligner l'incroyable force qui s'en dégage. Puissance et cruauté, blessures sanglantes et impardonnables, fascination pour une Mort qui n'est que la continuation de la Vie se mêlent ici à un sens très sûr de la dérision et de l'auto-dérision ainsi qu'à un mysticisme inné.
Un proche à qui je montrais des reproductions des toiles de Frida m'a dit : "Elle peignait comme un homme !" Ce en quoi il n'avait pas tort. Mais, peut-être parce que lui-même était un homme, il avait du mal à admettre que toute cette violence, Frida Kahlo était parvenue à la domestiquer au service d'émotions intimement féminines : le désespoir de ne pouvoir mener un bébé à terme, la soumission, l'éternelle soumission de la sensibilité et du corps féminins à un univers dominé par l'égoïsme masculin et, antique et profond paradoxe, la subordination de la Nature à la Féminité, à l'Eau.
C'est tout cela, et bien plus, que vous raconte, avec beaucoup plus de talent que moi, Hayden Herrera dans sa « Frida – Biographie de Frida Kahlo », désormais paru en Poche, un livre qui ressemble à un pavé mais qui se dévore presque d'une traite tant son héroïne, par delà la Mort, nous apparaît proche de nos émotions et de nos rêves. L'impression se trouve renforcée par les citations des lettres de Kahlo à ses familiers et aussi par une analyse soignée et jamais pédante de ses toiles – dont beaucoup sont reproduites en hors-textes. ;o)
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L'occasion pour moi de lire une BD sur Frida, je me suis remémoré à quel point j'ai aimé ce livre et la biographie de Frida. Oserais-je dire que je me suis attaché, également au personnage : fougueuse et rieuse dans sa vie malgré ses grands soucis mais aussi rigoureuse et talentueuse dans sa peinture. Grande amoureuse, amie, maitresse et femme à deux reprises de Diego Rivera, autre peintre de talent, à fresques, lui.
Salma Hayek interpréta avec bonheur le rôle de Frida dans le film éponyme.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Cette biographie par Hayden Herrera s''est avérée pour moi l'une des plus sérieuses et des plus complètes ; il faut dire qu'Hayden Herrera fut la première et la seule personne à avoir eu accès aux archives de Frida grâce à Mme Dolores Olmedo, présidente à vie du Comité technique du "Fidelcomiso Diego Rivera" et directrice des musées Diego Rivera et Frida Kahlo.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Je me peins parce que je suis très souvent seule, disait-elle, parce que le sujet que je connais le mieux,c’est moi-même. » Enfermée dans son invalidité, elle se voyait comme un monde en soi, à la manière d’un enfant alité qui distingue des montagnes et des vallées par les draps sur ses membres.
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Tout ce que je te conseille, en tant qu’amie, c’est d’avoir assez de force de volonté pour supporter les peines que Dieu Notre Seigneur nous envoie pour nous mettre à l’épreuve de la douleur, car nous venons au monde pour souffrir.
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Avec Frida considérait 'Ma nourrice et moi' comme l'une de ses meilleures œuvres. Elle s'y est peinte sous l'apparence d'un bébé pourvu d'une tête d'adulte, allaité par une nourrice indienne à la peau sombre. Dans ce tableau, elle affirme sa foi en la continuité de la culture mexicaine, en l'idée que l'antique héritage de sa patrie, renaît à chaque génération et qu'elle-même, artiste adulte, est toujours nourrie par ses ancêtres autochtones.
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I don't paint dreams or nightmares, I paint my own reality.
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