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Critique de Anaisseriallectrice


Dis Babelio, exceptionnellement est-ce que je peux mettre plus que 5 étoiles? :)

C'est grâce à ma rencontre avec l'auteur au Livre sur la place de Nancy que j'ai eu envie de lire ce livre. Bon ok, je l'avais déjà bien repéré sur les différents réseaux sociaux tels qu'Instagram ou Facebook, donc c'était une excuse pour l'acheter en fait… Il s'agit du premier livre que je lis d'Hervé Jourdain, et ce sont quelques mots magiques sur la quatrième de couverture qui ont éveillé mon attention de Serial Lectrice : 36 Quai des orfèvres, flic-écrivain, morts sans connexion apparente.
Ce thriller, il va tout droit dans la catégorie : ALERTE COUP DE COEUR !

Que dire de ce livre ?
A part qu'il est un vrai bon polar comme je les aime !

Bon Anaïs, un p'tit effort, essaie d'argumenter un peu parce qu'il en faut plus aux lecteurs qui te suivent pour se décider à acheter un bouquin… Ce n'est pas évident pour moi de développer cette chronique, vous l'aurez compris, car j'ai tellement envie d'abuser de superlatifs de lectrice conquise que j'ai du mal à dire objectivement et très concrètement ce que j'ai aimé. Mais vous me connaissez, je vais passer des heures sur ma chronique, mais je vais y arriver!

Parlons d'abord du rythme : diabolique. Ami lecteur si tu veux du rythme, tu vas en avoir ! L'action est incessante, le répit est inexistant pour les personnages et pour les lecteurs qui se retrouvent immergés dans pas moins de trois histoires différentes, qui vont toutes converger en une seule, forcément ! Je ne me suis pas forcément sentie perdue, les personnages sont tous présentés rapidement et malgré les 3 histoires parallèles, on n'est pas noyé sous les informations les concernant et on arrive rapidement à les reconnaître. Malgré ces multiples intrigues, cela reste profondément cohérent car justement dosé : une pincée de rebondissements, une bonne dose d'investigations, le tout saupoudré de quelques cadavres adroitement disséminés tout au long de l'intrigue, histoire de relancer un peu la machine. Pas le temps de s'ennuyer durant les 520 pages de ce polar ! Ça peut faire peur à la base, un pavé comme ça, surtout lorsqu'il s'agit d'un polar d'ailleurs car l'auteur doit sans cesse renouveler son intrigue histoire de ne pas lasser le lecteur qui se perdrait dans les dédales d'une enquête qui n'avancerait pas ; et puis en même temps, il ne faut pas trop lui en donner au lecteur, sinon il ne trouverait pas ça très crédible et ça, il n'aime pas ! (« meuhhh non c'est pas possible, c'est pas comme ça que ça s'passe en vrai !« ). Et Hervé Jourdain fait ça à merveille ! Il faut dire qu'il sait de quoi parle : ex capitaine de police, il a officié à la Brigade criminelle de Paris, avant de se lancer dans l'écriture. Cela nous donne un roman policier profondément ancré dans la réalité, à l'image de ceux écrits par Laurent Guillaume ou encore Olivier Norek. Au fil du temps, l'enquête de rue va s'orienter insidieusement dans les hautes sphères de l'Etat. On n'y aurait jamais pensé lorsque l'on a commencé le livre, et pourtant… Loin d'écrire un thriller conspirationniste, Hervé Jourdain dresse dans Femme sur écoute un tableau très négatif d'une certaine caste intouchable, qui peut utiliser son pouvoir pour agir à sa guise. Je ne vous en dis pas plus, vous découvrirez le reste quand vous lirez le livre !

Continuons ensuite sur le style : incisif, franc, sans aucun filtre. J'ai apprécié l'adaptation qui est faite au niveau d'écriture : la partie narrative est écrite dans un langage courant, tandis que les écoutes sont écrites dans un langage familier, à l'image des protagonistes qui sont espionnés. Ça peut paraître brut de décoffrage aux personnes sensibles aux grossièretés et insultes, mais ça rend à nouveau l'intrigue complètement crédible. le niveau de langage utilisé par les policiers est également réaliste, c'est une profession peu habituée aux ronds de jambes et il aurait été totalement incohérent d'écrire les dialogues avec un langage plus soutenu. Les dialogues sont nombreux, et en même temps l'auteur développe son intrigue autour de passages narratifs qui alimentent ainsi l'esprit du lecteur, le bousculent grâce au rythme imposé à l'action, le fait douter et s'interroger sur les éventuels suspects.

Poursuivons avec l'ambiance : le décor est planté très rapidement. On oscille entre la boîte de strip-tease de Manon, son appartement où elle vit avec sa soeur et son bébé, le parloir où elle rencontre régulièrement Bison, et enfin le Bastion, le nouveau 36 quai des Orfèvres. L'ombre de cette adresse mythique plane tout au long du livre, on sent la nostalgie des policiers d'avoir quitté les couloirs tortueux du vieux bâtiment en bord de scène, on sent un peu la frustration qu'ils ont de se trouver dans un nouveau bâtiment flambant neuf, aseptisé et ultra moderne.

Finissons ensuite avec les personnages : le gros point fort de ce polar, c'est l'analyse des personnalités qui est faite. Elle est réalisée de manière discrète, tout au long du livre, mais nous nous rendons rapidement compte de la diversité de caractères à laquelle nous allons être confrontés. Nous suivons évidemment une équipe de flics, avec des caractères très différents, entre le macho qui s'en prend continuellement à la petite nouvelle, cette dernière qui essaie de tout faire pour prouver qu'elle mérite son poste, le commissaire qui reprend vie après la mort de son fils, etc… Une sorte de microcosme où tous vivent et avancent ensemble comme un seul homme ou presque.

Le personnage de Manon est un peu de fil conducteur du livre, elle a ses qualités et ses défauts, ce qui la rend profondément humaine. Elle est toujours au mauvais endroit au mauvais moment, on se dit à un moment que soit elle a la poisse, soit elle le fait exprès, mais c'est peu à peu tout son petit monde qui va s'écrouler. Je l'ai trouvé très attachante, parce que fragile, malgré son caractère très affirmé, parce qu'aussi elle essaie de tout faire pour s'en sortir et qu'on a un peu l'impression qu'une force obscure l'empêche de sortir la tête de l'eau.


Lien : https://anaisseriallectrice...
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