De l'inutilité de rédiger un premier billet pour un ouvrage aussi court qu'inutile. N'étant l'enrichissement (vain) de la base Babelio.
Promu académicien en l'an de grâce 1900,
Paul Hervieu, homme de salon littéraire, fréquentant le gratin fréquentable, avait commis cet opus ni philosophique, ni pédagogique sur un être qui, pour sa part, traversa allègrement les siècles tout grossier fût-il. Il s'agissait, pour l'ami des
Proust et consorts, de faire un simple récit de la vie de Diogène dit
Diogène le chien.
Triple andouille suis-je! Âne trois fois bâté! Inculte! Buse sans lettres!
Telle une bourgeoise voulant se faire plus grosse que le boeuf (ou que le cheval attelé à sa charrue dans un champ de lasagnes), je m'étais offert ce petit bouquin dans le sage objectif de réactiver les zones "Antiquité" et "Philosophie" qui somnolaient comme des marmottes au cours d'un hiver rigoureux dans un de mes hémisphères.
Las! Un Académicien n'écrit pas pour qui n'a pas fait ses Humanités Classiques.
Ami lecteur, si tu es âgé de moins de soixante-quinze printemps, passe ton chemin. A moins que tu ne fasses partie de ses étudiants admirables qui refusent de soumettre leurs études à un vil réalisme professionnel (Pensais-tu travailler chez Total avec un Master en grec classique?)
Sans compter que le délicat et vaniteux Hervieu s'adonne, comme un goret affamé, au discours épidictique (ce qui ne signifie pas que sa plume est atteinte d'une quelconque pathologie. Epidictique n'a rien à voir avec diabétique, hormis le suffixe très courant. En revanche, tique n'est pas un suffixe mais un horrible animal qui propage la maladie de Lyme et qui s'en prend aux chiens mais pas à Diogène).
Mais revenons-en à nos moutons.
A la page 17, par exemple, il est question de "la ville étonnante où les soldats de Marathon et de Salamine…" Mouais. J'ai bien suivi des cours de grec il y a fort longtemps mais je ne me souviens que du marathon des derniers jeux olympiques. le salamine ne m'inspire guère. le salami, oui. du gras coloré en rose qui agrémente les assiettes de charcuterie dans les cantines et cafétérias. Je passe donc. Et trébuche sur la même ville étonnante "où l'on parlait encore de la queue du chien d'Alcibiade". Je stoppe, perplexe. Wikipédia connaît Alcibiade mais parle de la nécessité de le recycler. En revanche, la queue du chien d'Alcibiade a eu le temps de peler au fils du temps et pas un poil ne semble en subsister. le reste est à l'envi.
Bref, sans accompagnement éditorial (genre notes de bas de page, renvois divers, …) le bouillon s'avère indigeste. L'écrit académique conjugue esprit brillant avec exposé inintéressant. Diogène et son tonneau méritait mieux.
Il me reste à noyer mon inculture dans un fût de chêne où murit doucement un vin de Sauternes puisque je ne puis noyer
Paul Hervieu.